74315 - Yvoire

De Geneawiki
Aller à la navigation Aller à la recherche

Retour

Yvoire
Informations
Pays    France
Département    Haute-Savoie
Métropole
Canton   74-15   Sciez

  74-12   Douvaine (Ancien canton)

Code INSEE 74315
Code postal 74140
Population 1 015 habitants (2018)
Nom des habitants Yvoiriens, Yvoiriennes
Superficie 312 hectares
Densité 325.32 hab./km²
Altitude Mini: 372 m
Point culminant 441 m
Coordonnées
géographiques
46.371667° / 6.326944° (GoogleMaps) Cassini
Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)
Localisation (avant 2015)
          Arrondissement                 Canton                 Commune      ?
Section Tableau : Modifier


Histoire de la commune

  • Au début de notre ère, des colonies romaines sont présentes dans le secteur, et quelques traces de leur passage au bord du lac ont été relevées. Plus tard, des Burgondes occupent les lieux, comme l'atteste la découverte de tombes de cette époque.
  • De par son avancée de terre permettant de surveiller les deux anses du lac (appelées grand lac et petit lac), l'endroit est suffisamment stratégique pour y édifier un château dès la fin du XIIe siècle. Une châtellenie prend forme, gérée d'abord par les nobles d'Yvoire, puis les seigneurs de Compey. Le lieu devient peu à peu une place forte, solide sur le plan militaire.
Plan légendé de la cité médiévale
  • En 1306, le château passe aux mains du comte Amédée V de Savoie[1]. Ce dernier le transforme en véritable forteresse et accentue la campagne de fortifications de la cité. Il subsiste de cette époque des pans de murailles et deux portes d'accès au bourg, percées dans des tours. Son fils et successeur, Édouard de Savoie[2], accorde des franchises aux habitants dès l'année 1324. Dans la seconde moitié de ce quatorzième siècle, la seigneurie d'Yvoire passe aux mains de la famille de Miolans d'Urtières[3].
  • Épargnée lors des guerres médiévales, la cité est annexée au XVIe siècle par les protestants de Berne, puis envahie par les Français et Genevois. Le château est incendié et le rôle militaire d'Yvoire s'estompe.
  • Au milieu du XVIIe siècle, c'est la famille Bouvier[4] qui acquiert la seigneurie. (De nos jours, le château appartient toujours aux descendants de cette famille).
  • En 1772, la seigneurie devient une baronnie.
  • Les activités des habitants sont longtemps liées à la présence du lac : pêcherie et navigation. En 1887, au vu de différents naufrages, la ville d'Yvoire créé sa propre Section de sauvetage qui permet un rapide secours sur le lac, complétant ainsi la Société de sauvetage du Léman, créée à Genève deux ans plus tôt. Pendant presqu'un siècle, le sauvetage s'opère grâce à des canots avec rames en bois, jusqu'à la construction d'une vedette motorisée en 1970.
  • À la fin du XIXe siècle, l'activité de pêche diminue, laissant peu à peu la place au tourisme. Celui-ci commence à se développer notamment grâce aux excursions sur le lac, en bateau à vapeur (ou à roues à aubes), organisées par la CGN : Compagnie Générale de Navigation sur le Léman. Un port de plaisance est créé, devenu de nos jours bien plus grand que le port de pêche.
  • Le cadre naturel du village, la préservation du bâti médiéval et son fleurissement, ont contribué à faire d'Yvoire un des "plus beaux villages de France", souvent surnommé "la perle du Léman".


Héraldique

D'azur à une croix d'or, à une rivière d'argent brochant en pointe, sur laquelle nagent deux cygnes aux ailes éployées, un dans chaque canton.

Toponymie

Le toponyme aurait une origine latine : « Aquaria (lieu où il y a de l'eau) »[5].

Le patois local l'a transformé au fil du temps en Aquaere, Evouère ou Evère, enfin Ivouère puis Yvoire.

Histoire administrative

  • Département - 1801-1816 : Léman (Haute-Savoie) - 1816-1860 : Haute-Savoie (États sardes) - 1860-2024 : Haute-Savoie
  • Arrondissement - 1801-1816 : Thonon - 1816-1860 : Province du Chablais - 1860-1890 : Thonon - 1890-2024 : Thonon-les-Bains
  • Canton - 1801-1816 : Douvaine - 1816-1860 : mandement Douvaine - 1860-2015 : Douvaine - 2015-2024 : Sciez
  • Commune - 1801-2024 : Yvoire

Résumé chronologique :

  • 1801-.... :

Patrimoine bâti

Château seigneurial

Vu depuis le village médiéval Photo B.ohland
  • Un premier château-fort est érigé au XIIIe siècle, accueillant peut-être les nobles d'Yvoire, puis la famille seigneuriale des Compey, mentionnée en 1289. Quand le comte Amédée V souhaite acheter la seigneurie yvoirienne, en 1306, il dédommage les Compey en leur offrant une autre maison-forte, à Marin, ainsi que des paroisses autour de Thonon (future Thonon-les-Bains).
Aussitôt, Amédée V fait reconstruire le château pour le rendre imprenable, en conservant le donjon primitif. Sa position de "sentinelle" au bord du lac va lui permettre de surveiller autant les routes que la navigation, et constituer une solide base pour divers objectifs militaires. Le château va ainsi jouer un rôle important pendant le demi-siècle de conflits entre Dauphiné et Savoie. Par la suite la situation se calme, et les familles de châtelains vont se succéder.
Au XVIe siècle, le château est assiégé à deux reprises, d'abord par les Bernois, puis par les Genevois et les Français. En 1591, il est incendié et restera avec un toit éventré pendant trois siècles.
En 1655 le château est acquis par Georges Bouvier et restera dans cette famille jusqu'à aujourd'hui. D'importants travaux de restauration ont lieu au XXe siècle.
  • L'allure du château est plutôt massive puisqu'il est essentiellement composé de la grosse tour-donjon rectangulaire, de 26 m X 15 m, sur une hauteur de 40 m, avec une toiture fortement pentue.
Cette tour, dont l'épaisseur des murs fait plus de 2 m, s'étage sur quatre niveaux, avec des meurtrières au rez-de-chaussée et des fenêtres à meneaux aux étages supérieurs.
Les angles de la bâtisse sont flanquées d'échauguettes.
  • Les fossés qui entouraient autrefois le château communiquaient également avec le lac, et un petit port avait été aménagé dans l'enceinte. Ces fossés ont été transformés en jardins, d'abord sous la forme de potager médiéval, puis de jardin botanique. Ce dernier est devenu le "jardin des cinq sens", classé comme jardin remarquable.


Portes médiévales

Porte de Nernier, précédée d'une passerelle au-dessus du fossé
Photo B.ohland
Porte de Rovorée Photo B.ohland
  • Ces deux portes du début du XIVe siècle contrôlaient tous les passages, car il n'y avait pas à l'époque de chemin contournant la cité.
Elles étaient insérées dans une tour de guet avoisinant les 10 m de haut (la tour de la porte de Rovorée a été démantelée en partie car elle menaçait ruine). Ces portes communiquaient avec le chemin de ronde couronnant les remparts. Elles étaient bien sûr munies d'une herse fermée chaque soir et précédées d'un pont-levis.
La porte de Nernier, ou Porte de Genève, a conservé ses meurtrières, les gonds de sa porte et le logement de la herse. Elle est classée aux Monuments historiques depuis 1943[6].
La porte de Rovorée, ou Porte de Thonon, se trouve face à la mairie. Elle a été en partie remaniée et est classée aux Monuments historiques depuis 1981[7].
  • Il existait une troisième porte, plus petite, au milieu du village. Elle n'a pas été conservée.


Église Saint-Pancrace

Vue depuis la place Photo B.ohland
  • L'église primitive (élevée à l'endroit d'un ancien sanctuaire) est mentionnée dans une bulle papale du 9 septembre 1250. Elle est alors sous le contrôle des chanoines réguliers de l'abbaye de Filly à Sciez.
Lorsque le comte de Savoie Amédée V réorganise la cité, il s'intéresse à l'église, mais la trouvant trop modeste, il décide en 1310 d'en construire une nouvelle, au même emplacement, entourée d'un cimetière.
Fortement malmenée pendant les invasions du XVIe siècle, elle est agrandie et remaniée au fil du temps.
Façade latérale et cadran solaire Photo B.ohland
  • La chœur du XIVe siècle est préservé et abrite encore le maître-autel d'origine constitué d'une pierre insérée dans le sol, ainsi que des éléments liturgiques anciens.
Au XVIe siècle une nef et deux collatéraux, à plafond plat, sont rajoutés. La voûte du chœur est réalisée au XVIIe siècle. À cette époque différents décors sont peints sur les murs dont certaines parties ont été mises en valeur.
En 1854 est créé un vestibule d'entrée et deux piliers intérieurs imposants destinés à supporter le poids du futur clocher. Celui-ci est réalisé deux ans plus tard, couronné d'un bulbe typiquement savoyard ; sa couverture en fer étamé a été refaite en acier inoxydable en 1989.
Les vitraux sont de trois époques différentes.
  • En 2011, a lieu une grande restauration sous la houlette de l'architecte Guy DESGRANDCHAMPS. Il dessine notamment un nouveau mobilier cultuel et fait reproduire à l'identique des fresques réalisées par un artiste local en 1951.
Récemment, le cimetière a déménagé et l'extérieur de l'édifice a été restructuré de manière à mettre ses façades en valeur.
  • L'église, dédiée à saint Pancrace[8], est inscrite à l'inventaire des sites et monuments historiques depuis 1944.



Repères géographiques

La pointe du ban communal avec le château, et la Pierre d'Équarre dépassant du lac
Plan de la ville

Yvoire s'est installée et épanouie sur la rive française du Lac Léman, dans sa partie occidentale.

La ville est située à 27 kilomètres au nord-est de Genève et à 16 kilomètres à l'ouest de Thonon-les-Bains.

Son ban communal forme une pointe sur le lac : c'est là que s'est implanté le château. Le port de plaisance se trouve à l'ouest de cette pointe (côté "petit lac") et le port de pêche à l'est ("côté "grand lac").

Démographie

Année 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
Population 267 243 247 362 abs. 392 abs. 440 abs. 387
Année 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
Population 391 430 440 435 458 452 510 483 432 401
Année 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
Population 420 345 390 389 347 320 303 271 305 335
Année 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2021 - - -
Population 357 432 639 810 879 981 - - - -

Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.

Cf. : EHESS - Fiche Cassini, INSEE 2006, 2011, 2016 & 2018.

En photos

Notables

Les maires

Prénom(s) NOM Mandat Observations
- -  
Michel FERT - Né en 1764 - Laboureur - Décédé en 1822  
Aimé FERT - Frère du précédent - Né en 1771 - Laboureur - Décédé en 1807  
- -  
Michel PISSOT - Né en 1836 - Agriculteur - Décédé en 1901  
- -  
François Marie GERVAIS 1877 - 1919 Né en 1847 - Batelier et fondateur de la Section de Sauvetage - Chevalier de la Légion d'honneur en 1924  
- -  
Étienne Alphonse DUCHÊNE - Né en 1887 - Décédé en 1942  
- -  
- -  
Paul JACQUIER 1945-1995 Né en 1914 - Pêcheur sur le lac - Décédé en 2005  
Georges BÉCHET 1995-2001  
Jean Claude FERT 2001-2014  
Jean-François KUNG 2014-(2026)  
- -  

Cf. : Mairesgenweb

Les notaires

Prénom(s) NOM Période Observations
- -  
Jean THORENS vers 1530 - Né en 1496  
- -  

Les curés

Prénom(s) NOM Période Observations
- -  
Étienne DUBORGEL vers 1770 - né en 1744 - Recteur - Décédé en 1816  
- -  
Charles PICUS 1850 - 1876 né en 1803 - Décédé en 1876 - Son neveu sera le Révérend François PICUS (1826-1895), oblat de Marie  
- -  
- -  

Liste des titulaires de la Légion d'honneur

Prénom(s) NOM Naissance Décès Observations
Baron Eugène BOUVIER d'YVOIRE 9 janvier 1784 16 octobre 1813 Capitaine de Dragons - Chevalier en 1813 Son dossier  
Gaston Jules Joseph GERVAIS 29 août 1891 15 février 1975 Ingénieur des Travaux Publics - Médaille d'honneur communale et départementale - Chevalier en 1952 Son dossier  
François Marie GERVAIS 14 décembre 1847 Ancien maire d'Yvoire (1877-1919) - Batelier et fondateur de la section de sauvetage - Chevalier en 1924 Son dossier  

Personnalités liées à la commune

  • Léopold THORENS. Né ici en 1902 - Hôtelier - S'est beaucoup investi dans la vie de la cité et est resté président de la Section de Sauvetage pendant 26 ans - Résistant pendant la seconde Guerre mondiale, il fut prisonnier et déporté en 1944 - Décédé en 1966.

Monument aux morts

Le monument aux morts
Article détaillé : Consulter la liste des soldats inscrits sur le monument...

Ressources généalogiques

Dépouillements d'archives

Documents numérisés

>> Voir la liste complète sur Geneanet

Cimetières


Informations pratiques

Horaires d'ouverture de la mairie

Horaires Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Matin 8h30 - 12h 8h30 - 12h 8h30 - 12h 8h30 - 12h 8h30 - 12h - -
Après-midi - - 13h30 - 17h 13h30 - 17h - - -

Mairie
Adresse : 3, Place de la Mairie - 74140 YVOIRE

Tél : 04 50 72 80 36 - Fax : 04 50 72 91 61

Courriel : Contact

Site internet : Site officiel

GPS : -° / -° (GoogleMaps) ou Cassini / Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)

Commentaire :

Source : http://www.annuaire-mairie.fr ()

Associations d'histoire locale

Bibliographie

    • Collectif d'auteurs, Le guide vert "Alpes du Nord", Boulogne-Billancourt, Michelin Travel Partner, 2020, 610 pages, ISSN 0293-9436

    Voir aussi (sur Geneawiki)

    Liens utiles (externes)

    Notes et références

    1. Né en 1249, décédé en 1323. Appelé aussi Amédée "le Grand", il est comte de Savoie de 1285 à 1323 et prince d'Empire
    2. Né en 1284, décédé en 1329, il est le fils d'Amédée V. Appelé aussi Édouard "le Libéral", il est comte de Savoie de 1323 à 1329, duc d'Aoste et de Maurienne.
    3. Famille très ancienne, une des plus illustres de Savoie, devenant famille seigneuriale au XIIIe siècle.
    4. Famille qui s'établit dans le canton de Vaud au XIVe siècle.
    5. Collectif d'auteurs, Le guide vert "Alpes du Nord", Boulogne-Billancourt, Michelin Travel Partner, 2020, 610 pages, ISSN 0293-9436
    6. Base Mérimée, Porte de Nernier
    7. Base Mérimée, Porte de Rovorée
    8. Né en 290 en Phrygie, Pancrace est décapité à Rome par l'empereur Dioclétien, pour avoir adopté la religion catholique par son baptême.
    Cet article a été mis en avant pour sa qualité dans la rubrique "Article de la semaine" sur l’encyclopédie Geneawiki.