Saint-Jeoire est encore appelée Saint Jeoire en Faucigny par les locaux. La commune comptait environ 3 000 habitants en 2022, et fait partie de la communauté de communes des Quatre Rivières.
Vers l'an 1000, des bénédictins élève une petite chapelle dédiée à saint Georges sur l'emplacement du village. En 1185, un document porte le nom du seigneur Ponce de Saint Jeoire. En 1318, Noble Vullierme de Saint Jeoire fait mention de la place forte de la Ravoire, une de ses propriétés. En 1349, c'est Pierre de Saint Jeoire qui teste dans la grand cour de sa maison forte de la Ravoire.
En 1339, un recensement fait état de 1 380 habitants à Saint Jeoire-en-Faucigny, ce qui en fait l'un des villages les plus peuplés de la région.
En 1590, les Bernois alliés aux Genevois, puis aux Français, incendient les maisons-fortes de la Ravoire, de Beauregard, du Turchon ainsi que du village.
En 1185 l'église est mentionnée dans un testament faisant état également de l'existence d'une fabrique, et du curé le père Jean de La Fléchère. Cette église romane fera l'objet d'une réfection en 1318. Elle sera démolie 500 ans après et reconstruite en 1739 sur le même emplacement avec les pierres du château de Saint-Jeoire ; son clocher est reconstruit avec une flèche élancée. Pendant la Révolution, l'édifice est consacré à la déesse de la Raison, son clocher est abattu et ses cloches fondues.
En 1855, l'ancien sanctuaire est déconstruit à l'exception du clocher roman qui deviendra dès lors un campanile : en 1878, la flèche du clocher sera abattue et laissera la place à une plateforme dotée ds créneaux.
En 1856, la nouvelle église est construite dans un style néo-gothique lombard sur les plans des architectes Gignoux et Ruphy. Elle est consacrée en 1858.
Le campanile possède 4 cloches, toutes financées et parrainées par la famille de La Fléchère : le bourdon date de 1843 et les 3 autres de 1889.
Tympan représentant saint Georges terrassant le dragon
Nef
Tribune
Autel de l'Immaculée Conception
Campanile
Détail du campanile
Château de Beauregard
Le château F.CouvreurLe donjon
Ancien manoir du XIIIe siècle ayant appartenu à la famille de La Fléchère pendant 8 siècles. Cette famille était puissante, vassale des comtes puis des ducs de Savoie. Ils détenaient de nombreux titres et biens : seigneurs de La Fléchère, de Beauregard à Saint-Jeoire, de Rovorée, de Sénoche, de Bellegarde, de Miollans, d'Hauteville, Châtillon. De plus ils étaient également comtes d'Alex, de Veyrier-Châtillon.
La restauration de 1579 ainsi que diverses améliorations lui ont donné son aspect actuel. La fonction originelle du donjon rectangulaire, qui constitue encore aujourd'hui le corps principal du château, en plus de l'habitation, était de défendre le bourg de Saint-Jeoire-en-Faucigny. Les murs du donjon ont 1.20 m d'épaisseur. Les autres parties du bâtiment ont été construites au fur et à mesure des années selon les besoins des seigneurs, notamment la tour d'escalier bâtie au XIVe siècle avec son escalier en marbre. La loggia de la pièce vitrée au 1er étage a été ajoutée au XXe siècle.
Le château a été incendié et pillé plusieurs fois au cours de l'histoire, notamment par les troupes de Genève (en 1589) et à la Révolution française.
En dessous du toit, figure une bande blanche qui rappelle que Hugues de La Fléchère participa en 1366 à la croisade organisée par le comte Amédée VI de Savoie pour libérer Gallipoli des Turcs et rétablir sur son trône l'empereur chrétien d'orient, son beau-frère.
Parmi les personnages illustres de la famille, on peut citer le colonel Jean-Pierre de La Fléchère qui au XVIIIe siècle fut gouverneur de Cagliari et vice-roi de Sardaigne, et le général Georges-François de La Fléchère qui fut major général de la province de Savoie.
En 2004, le propriétaire fait don du domaine au diocèse d'Annecy, qui le confie, en 2008, à une communauté religieuse charismatique se voulant d'inspiration franciscaine, la Fraternité Eucharistein. Cette communauté accueille des personnes marginales, toxicomanes, SDF, anciens détenus et personnes en dépression. Début 2013, des abus et dérives sectaires sont déclarés au sein de la communauté et son fondateur est écarté et relevé de ses vœux en 2024.
Pigeonnier
Façade
Autre patrimoine
Chapelle Notre-Dame-du-Bon-Secours du Turchon, édifiée en 1851 sur les ruines de la chapelle détruite par les révolutionnaires français en 1659
Chapelle du Bon refuge du XVIIe siècle
Château Foncet, construit en 1735 avec les pierres du château de Saint Jeoire, alors en ruine détruit par les Genevois et les Bernois en 1589. Il abrite de nos jours la mairie.
Repères géographiques
la commune de Saint-Jeoire, est située à 13 km de Taninges, 15 km de Cluses, 16 km de Bonneville, 20 km d'Annemasse, 38 km de Thonon-les-Bains et 30 km de Genève.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
1 202
1 360
1 381
1 642
abs.
1 789
abs.
1 832
abs.
1 672
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
1 765
1 830
1 840
1 802
1 750
1 740
1 555
1 515
1 654
1 646
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
1 548
1 510
1 486
1 525
1 620
1 664
1 774
1 773
1 876
1 865
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
1 896
2 209
2 749
3 080
3 211
3 246
3 431
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Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né en 1893 - Député (1928-1936) - Sénateur (1936-1942) - Conseiller général du canton de Taninges (1937-1940) - Décède en 1942
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Les curés
Prénom(s) NOM
Période
Observations
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Ville de naissance ou de décès de
Étienne de LA FLÉCHÈRE (né le 1e juin 1822 à Saint Jeoire et décédé le 5 mars 1887 à Paris), homme politique savoyard à la veille de l'annexion de la Savoie par la France, maire de la commune jusqu'en 1887, député de la Savoie au Parlement de Turin
Jean-Claude CARRIER (né le 20 janvier 1897 à Anthon, Haute Savoie, Mort pour la France le 28 janvier 1944 lors de l'incendie de sa maison par les SS), militant socialiste, Compagnon de la Libération, vétéran de la Première Guerre mindiale
Monument aux morts
Monument aux morts portant les noms des 11 fusillés par les SS le 28 janvier 1944