Des peuplades se sont installées le long du lac du Bourget, au Néolithique Moyen et récent, et se sont organisées en petites cités lacustres.
Leur présence à cette époque est attestée par le site archéologique immergé près de l'abbaye d'Hautecombe, au sud du ban communal.
C'est le site le plus ancien de ceux découverts dans le secteur du lac. Il est classé aux Monument historiques depuis 2011[1] et est « inscrit sur la liste du patrimoine de l'humanité par l'Unesco »[2] depuis cette date.
Le XIIe siècle est une période d'animation à deux endroits du territoire : sur les hauteurs, au nord, avec le château de Pomboz, et au bord du lac avec la fondation de l'abbaye.
Toponymie
Sous la Révolution, la commune a porté le nom de Saint-Pierre-de-Castilles.
Héraldique
Sur un panneau d'information
« Parti de gueules et d'argent, à deux clés d'or passées en sautoir brochantes. »
Commune - 1793-1801 : Saint-Pierre-de-Castilles - 1801-2025 : Saint-Pierre-de-Curtille
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
Abbaye d'Hautecombe
L'abbaye en 1920
Sur la bande de terre qui s'étire au sud du ban communal et longe le lac du Bourget, une abbaye a été fondée en 1139 par des Cisterciens.
Elle a connu un véritable âge d'or avec un fort rayonnement, et a même donné naissance à des abbayes filles.
Elle est accompagnée d'une grange batelière, véritable silo sur l'eau unique en France, qui servait aux moines à entreposer leurs récoltes.
Mais ce qui étonne, c'est son remaniement au XIXe et son décor en style gothique troubadour. Cela est dû au roi Charles-Félix qui voulait perpétuer le rôle de grande nécropole royale de cette abbaye (qui pourrait presque faire penser à la Basilique Saint-Denis.
Les vestiges du château se situent à l'ouest du ban communal, dans le hameau du Mollard, à l'endroit où existaient un castrum et une curtis (cour).
Le domaine est donné en 1160 aux moines de l'abbaye. Au XVe siècle s'érige un château de type médiéval, avec une tour à meurtrières aux quatre angles de l'enceinte, un pont-levis et une porte fortifiée. Et au siècle suivant y résident des abbés commendataires.
À la Révolution, il est vendu comme bien national, est acquis par le général de Boigne, puis passe de mains en mains. Il est détérioré en grande partie par deux incendies en 1865.
Le château a eu l'occasion d'accueillir diverses personnalités comme Ronsard, Saint-François de Salles, et la reine Marie-Christine, épouse du roi Charles-Félix.
Le domaine est désormais une propriété privée, mais le château peur se visiter sur rendez-vous.
Une église primitive existait au hameau de Curtille, dans le Val de Crêne (qui a donné son nom aux habitants de la commune). Jusqu'à la Révolution, l'église appartenait à l'abbaye et n'est devenue paroissiale qu'en 1793.
En 1820, elle est trop vétuste et il est question de la réparer. Mais une visite pastorale dix ans plus tard menace d'en interdire l'usage. Il est donc décidé d'en construire une nouvelle.
La nouvelle église est érigée au cœur du village actuel, en 1838, avec l'aide financière de la reine Marie-Christine. Son architecte n'est autre qu'Ernest MELANO, d'origine piémontaise, qui a supervisé la restauration de l'abbaye d'Hautecombe. Il choisit ici un plan en rotonde, cas unique en Savoie.
La coupole intérieure est décorée de caissons en trompe-l'œil. Le maître-autel est surmonté d'un tableau de Jacques GUILLE, peintre de Maurienne, qu'il réalise en 1842 et nomme La délivrance de saint Pierre.
L'ancienne chaire en bois de noyer sculpté, du XVe siècle, était classée au titre des Objets historiques[3] en 1922. Depuis, elle a été démontée et deux de ses panneaux ont été mis en valeur dans le maître-autel. Par ailleurs, la chaire portait les armes de Sébastien d'ORLIER, prieur d'Hautecombe en 1473.
De même, d'anciens bancs de chœur, en bois taillé, étaient également classés au titre d'Objets historiques[4].
Chevet et clocher
Intérieur et sa coupole
Fonts baptismaux
Tableau La délivrance de saint Pierre
Château Saint-Gilles
Ce château était située sur la rive occidentale du lac du Bourget, au nord de l'abbaye d'Hautecombe.
Au départ, ce n'était qu'un domaine rural, qui portait le nom d'Exendilles et appartenait à l'abbaye. Il a été vendu en 1796 et a pris le nom de cellier Saint-Gilles.
Au début du XIXe siècle, le roi Charles-Félix ne chercha pas à racheter le domaine. celui-ci passa de mains en mains dont le parisien Amédée MOUGIN qui, sur une petite terrasse, fit construire un château avec une poivrière et deux tourelles.
Repères géographiques
Saint-Pierre-de-Curtille est située sur la rive occidentale du lac du Bourget, dans sa partie supérieure, à environ 15 km au nord du Bourget-du-Lac et 6 km au sud de Chanaz.
Le ban communal comprend un certain dénivelé entre sa partie septentrionale où se trouve le centre du village et le mont Landard, et sa partie méridionale où se trouve l'abbaye d'Hautecombe et le château de Saint-Gilles.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
417
365
508
500
abs.
544
abs.
594
abs.
510
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
472
504
518
497
468
468
433
398
378
373
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
332
301
290
313
275
282
265
204
216
194
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
214
277
362
414
461
493
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.