73073 - Chanaz

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Chanaz
Informations
Pays    France
Département    Savoie
Métropole
Canton   73-06   Bugey savoyard

  73-23   Ruffieux (Ancien canton)

Code INSEE 73073
Code postal 73310
Population 524 habitants (2018)
Nom des habitants Chanaziens, Chanaziennes
Superficie 735 hectares
Densité 71.29 hab./km²
Altitude Mini: 220 m
Point culminant 572 m
Coordonnées
géographiques
45.808611° / 5.793056° (GoogleMaps) Cassini
Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)
Localisation (avant 2015)
Fichier:73073 - Chanaz carte administrative.png
          Arrondissement                 Canton                 Commune      ?
Section Tableau : Modifier


Histoire de la commune

  • Une activité voit le jour autour de la Savière dès l'âge du Bronze final. Cette voie d'eau est en effet empruntée par les chercheurs d'étain. L'activité s'intensifie à l'époque gallo-romaine, toujours induite par la Savière qui permet de transporter et diffuser en Gaule, au Ve siècle, la production des potiers du hameau de Portout (à 3 km de Chanaz).
  • Dès le début du XIe siècle, Chanaz entre dans le domaine de la Maison de Savoie. Au XIIe siècle, les moines de l'abbaye d'Hautecombe sont chargés de surveiller le trafic fluvial sur la rive occidentale. Il font aussi bâtir, au siècle suivant, un pont en bois sur le Rhône, pont qui résiste une vingtaine d'années puis est remplacé par un bac à traille.
Du XIIIe au XVIe siècles, le village est une châtellenie des comtes de Savoie. C'est l'époque de la Grand'maison avec four seigneurial et colombier. Les comtes de Savoie font établir un véritable port, avec des droit de pontonnage et quatre péages. Puis en 1531, la châtellenie est vendue à Claude de Mareste[1].
  • En 1601, la petite cité portuaire devient une enclave française en territoire savoyard. La contrebande s'y développe. Ce n'est qu'en 1760 qu'un accord est trouvé pour délimiter la nouvelle frontière entre la France et le Royaume sarde, à savoir : au milieu du Rhône. Chanaz redevient donc savoyarde. Au XVIIe siècle est construit un relais de poste à chevaux, servant aussi de taverne aux mariniers.
Au milieu du XVIIIe siècle, la seigneurie est cédée à un marquis de Thônes[2] et Chanaz devient un marquisat, jusqu'à la Révolution où tous les biens sont séquestrés.
  • Le début du XIXe siècle et l'arrivée de la vapeur apportent de grands changements. Un premier bateau à vapeur voit le jour en 1838, sous l'œil inquiet des mariniers. De 1841 jusqu'en 1860 « quatre bateaux à vapeur assuraient un service régulier entre Lyon et Aix-les-Bains »[3]. Puis six bateaux à aubes, appelés "hirondelles" effectuèrent le même trajet en deux jours. Un corps de garde et une maison douanière sont alors construits pour contrôler la navigation. Entre 1851 et 1886, ce sont en effet 165 000 passagers et 450 tonnes de marchandises qui transitent chaque année par Chanaz. Le chemin de fer, lui, fait son arrivée en 1857 et signe la fin de l'activité marinière. Dès 1860 et l'annexion de la Savoie à la France, le port devient inutile. À cette époque, se développe par ailleurs une exploitation de Chaux aérienne et hydraulique.
  • Le début du XXe siècle apporte un regain d'activité, cette fois touristique, avec la naissance du thermalisme à Aix-les-Bains. Les curistes prennent en effet plaisir à faire des excursions sur le Lac du Bourget, visitant Le Bourget-du-Lac, l'abbaye d'Hautecombe et Chanaz. Des cafés, restaurants et hôtels s'installent. Puis l'aménagement d'une écluse permet le développement du tourisme fluvial. Un musée gallo-romain est installé « dans une chapelle gothique du XVe siècle »[4]. Un des trois moulins est restauré et reprend une activité (production d'huile de noix).

Toponymie

La forme latine "Chanassum" est mentionnée au milieu du XIIIe siècle.

Héraldique

Il ne figure pas de blason pour Chanaz dans l'armorial des communes de Savoie.

Histoire administrative

  • Département - 1801-1816 : Mont-Blanc (Savoie) - 1816-1818 : Haute-Savoie (États sardes) - 1818-1860 : Savoie (États sardes) - 1860-2024 : Savoie
  • Arrondissement - 1801-1816 : Chambéry - 1816-1818 : Province Rumilly - 1818-1860 : Province Savoie propre - 1860-2024 : Chambéry
  • Canton - 1801-1816 : Ruffieux - 1816-1860 : mandement Ruffieux - 1860-2015 : Ruffieux - 2015-2024 : Bugey savoyard
  • Commune - 1801-.... : ....

Résumé chronologique :

  • 1801-.... :

Patrimoine bâti

Maison de Boigne

Façade du côté des jardins à la française
Photo B.ohland
  • Cette maison forte appelée à l'origine Grand'maison a conservé quelques parties anciennes comme une porte en tiers-point datant du XIIIe siècle. La fenêtre à meneaux donnant sur le petit jardin est d'époque Renaissance. Lorsque le marquis de Thônes acquiert la seigneurie en 1743, il fait restaurer et agrandir la maison, qui prend alors l'aspect qu'on lui connait aujourd'hui.
En 1818, c'est le général-comte Benoît de Boigne (1751-1830) qui en devient propriétaire, mais il réside la plupart du temps à Chambéry. Il en confie donc la gestion à Jean Antoine Curtillet qui finit par l'acheter dix ans plus tard. Mal entretenu, l'édifice se dégrade au fil du temps. La commune décide alors de l'acheter, en 1969, et de le restaurer. Inscrite partiellement aux Monuments historiques en 1980[5], la grande bâtisse prend le nom "Maison de Boigne" et la commune y installe peu à peu les services de la mairie, l'office de tourisme et une salle des fêtes. Parallèlement l'ancien potager en carrés est retravaillé en jardins à la française.
  • Dans le petit jardin de droite, subsiste un ancien four seigneurial, qui était utilisé jusqu'à la Révolution, moyennant le paiement d'une banalité. Le four a été remis en état de fonctionnement en 1994.
Non loin du four, sur une petite terrasse, se dresse un ancien colombier, datant du XVIe siècle. Destiné à l'élevage des pigeons, il a été rebaptisé pigeonnier au XIXe siècle.


Église Saint-Pierre-et-Sainte-Apolline

Façade nord Photo B.ohland
Façade sud et clocher porche Photo B.ohland
  • L'église existe depuis le XIVe siècle et pendant deux siècles elle a également servi de paroisse aux habitants de Lavours (Ain). L'édifice a été remanié à plusieurs reprises : voûtement de la nef en 1771, reconstruction du chœur en 1789 et réfection de la toiture en 1842.
À l'origine, deux cloches prenaient place dans deux fenêtres aménagées dans le pignon occidental, côté canal. En 1867, un clocher-porche est érigé en remplacement du pignon.
Depuis le Moyen Âge existe une fontaine, appelée "Source de l'église", qui a été recouverte d'une voûte en tuf et intégrée dans le mur de soutènement du presbytère.
  • À l'intérieur de l'église, le maître-autel en marbre d'Italie adopte la forme d'un tombeau.


Chapelle Notre-Dame de la Miséricorde et musée

  • Cette chapelle a été érigée à la fin du XVe siècle, dans un style gothique flamboyant. Elle garde de faibles traces d'armoiries martelées sur sa façade septentrionale.
  • Elle a été acquise en 1969 par la commune, puis réhabilitée en 2000 pour y installer un musée gallo-romain qui retrace la vie quotidienne des potiers de Portout.
Lors de fouilles effectuées entre 1976 et 1987, un grand dépotoir d'atelier datant du Ve siècle après J.C. a en effet découvert dans ce hameau. Les potiers étaient installés au bord de la Savière et fabriquaient une céramique rare, appelée "à vernis argileux luisant", céramique qui était ensuite acheminée en gaule par vois fluviale.

Relais de poste et ancienne douane sarde

Relais de poste et son puits
Ancien poste de douane sarde
  • Le relais de poste aux chevaux date du XVIIe siècle. Il a également servi de taverne, très fréquentée par les nombreux mariniers.
Le puits que l'on peut encore voir à l'angle des deux façades permettait de puiser sans limite de l'eau potable.


  • Le poste de douane a été construit en 1840 par le syndic de Chanaz, Jean Antoine Curtillet. Son monogramme et la date de construction apparaissent au centre de la balustrade en fer forgé du premier étage.
Le but de ce poste sarde était de contrôler le service des bateaux à vapeur, en complément du corps de garde au lieu-dit "La pointe" qui, lui, surveillait la navigation.
La bâtisse comprenait à la fois les bureaux administratifs de la douane et le logement destiné au chef-douanier


Maison Cavat

Cette maison installée au bord du canal était une petite "usine".
Équipée de deux fours, elle permettait d'exploiter la pierre calcaire du Mont Landard afin de la transformer en chaux aérienne et hydraulique. La petite entreprise a employé une douzaine d'ouvriers jusqu'en 1868.

Moulin à huile

Façade avant
  • Au XIXe siècle, il existait trois moulins sur le ban communal, tous trois sur le même ruisseau : le Biez[6].
Du plus ancien, en amont, il subsiste une roue à augets, mais le moulin n'est plus en activité depuis la construction des deux autres.
Le troisième, plus en aval, a été abandonné.
  • Le moulin du milieu a été construit par la famille Bimet, en 1890. L'eau arrivant du ruisseau était stockée dans des réservoirs. Destiné d'abord à la production de farine de blé ou de maïs, le moulin s'est diversifié en produisant de l'huile de noix et de noisette à partir de 1946. Il est resté en activité jusqu'en 1960, puis a été délaissé.
Restauré grâce à l'association de divers partenaires, il a repris depuis 1995 une activité de moulin à huile et est ouvert à la visite.


Repères géographiques

Vue depuis la passerelle sur le canal de Savière Photo B.ohland

Le bourg de Chanaz est situé à l'extrémité nord et à l'ouest du Lac du Bourget.

La limite occidentale de son ban communal se confond avec le bras Est du Rhône, et, par la même occasion avec la frontière entre Ain et Savoie.

Une partie de la limite supérieure du territoire correspond au canal de Savière reliant le Rhône et le Lac du Bourget. Celui-ci joue le rôle d'« exutoire naturel »[7] du lac. Le canal a en effet la particularité de pouvoir fonctionner « à contre-courant »[8] notamment aux mi-saisons : lorsque les neiges printanières fondent et gonflent les eaux, et lors des crues automnales du Rhône. Une régulation s'opère alors d'elle-même.

Enfin, la pointe septentrionale du ban chanazien côtoie la Chautagne avec ses marais et une peupleraie de grande envergure.


Démographie

Année 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
Population 488 379 596 644 abs. 698 abs. 822 abs. 782
Année 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
Population 677 697 680 693 689 693 647 636 592 576
Année 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
Population 528 596 595 525 481 411 374 269 263 276
Année 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2021 - - -
Population 323 416 442 483 506 510 - - - -

Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.

Cf. : Cassini, INSEE 2006, 2011, 2016 & 2018.

En photos

Notables

Les maires

Prénom(s) NOM Mandat Observations
- - -  
- - -  
- - -  
Jean Antoine CURTILLET 1860 - Né en 1793 - Rentier - Gère puis achète la Maison de Boigne - Fait construite le poste de douane sarde - Chevalier de la Légion d'honneur - Décédé en 1879  
- - -  
Antoine GIANETTO 1965 - 1977 -  
Yves HUSSON 1977 - (2026) Réélu à chaque fois  
- - -  

Cf. : Mairesgenweb

Les notaires

Prénom(s) NOM Période Observations
- -  
Antoine BÉART - Né en 1767 - Décédé en 1847  
Jean-Claude BURDINAT - Né en 1777 - Décédé en 1841  
- -  

Les curés

Prénom(s) NOM Période Observations
- -  
BERTEQUIN - Décédé en 1784  
- -  
J.M. CATHIARD 1795 - Sera ensuite missionnaire  
- -  

Les titulaires de la Légion d'honneur

Prénom(s) NOM Naissance Décès Observations
Jean Antoine CURTILLET 7 juin 1793 1er mars 1879 Maire (voir ci-dessus) - Chevalier en 1869 Son dossier  
- - -  

Monument aux morts

Le monument aux morts
Article détaillé : Consulter la liste des victimes inscrites sur le monument...

Ressources généalogiques

Dépouillements d'archives

Documents numérisés

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Cimetières


Informations pratiques

Horaires d'ouverture de la mairie

Horaires Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Matin - - - - - 9 h 00 - 12 h 00 -
Après-midi - 15 h 00 - 17 h 30 15 h 00 - 17 h 30 15 h 00 - 17 h 30 15 h 00 - 17 h 30 - -

Mairie
Adresse : Maison de Boigne, chef-lieu - 73310 CHANAZ

Tél : 04 79 54 57 50 - Fax : 04 79 54 27 94

Courriel : Contact

Site internet : Site officiel

GPS : ° / ° (GoogleMaps) ou Cassini / Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)

Commentaire :

Source : Site officiel et Site Annuaire-Mairie (juin 2021)

Associations d'histoire locale

Bibliographie

    • Guide Vert, Alpes du nord, Nanterre, Michelin Travel Partner, 2020, ISBN 978-2-06-725088-8
    • Guide Savoie Mont-Blanc, Paris, Lonely Planet, 2019, ISBN 978-2-81617-727-5
    • Panneaux d'information sur le parcours de visite

    Voir aussi (sur Geneawiki)

    Liens utiles (externes)

    Notes et références

    1. Conseiller et maître d'hôtel du duc de Savoie Charles III
    2. Jean-Pierre Muffat-de-Saint-Amour
    3. Guide Vert, Alpes du nord, Nanterre, Michelin Travel Partner, 2020, ISBN 978-2-06-725088-8
    4. Guide Savoie Mont-Blanc, Paris, Lonely Planet, 2019, ISBN 978-2-81617-727-5
    5. Base Mérimée
    6. Ruisseau qui descend du hameau de Praille
    7. Guide Savoie Mont-Blanc, Paris, Lonely Planet, 2019, ISBN 978-2-81617-727-5
    8. Guide Vert, Alpes du nord, Nanterre, Michelin Travel Partner, 2020, ISBN 978-2-06-725088-8