Le premier projet d'élever une église « à la cime de Cours » remonte à quelques années avant la Révolution de 1789. Les troubles liés à celle-ci, puis la réalisation de la nouvelle église de Cours retarderont le projet.
Une demande officielle émanant des habitants du lieu est envoyé le 17 février 1823 en préfecture. Les résidents, environ 900 personnes, se plaignent de l'éloignement du bourg de Cours. Il faut environ une heure pour se rendre à celui ci et les hivers sont rudes dans la région.
Le 2 mars 1824, le préfet accepte la demande d'établissement d'un lieu de culte.
En février 1824, un terrain est cédé gratuitement par Jean THIVEND pour y construire une église et son presbytère.
Entre 1824 et 1825 une église est édifiée sur ce terrain, complétée par des parcelles fournies par Jean ACCARY et Pierre BESACIER. L'église fut bénite par le curé de Cours le 16 août 1825 sous le vocable de Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception. Les deux cloches équipant le clocher avaient été baptisées le 12 Juillet 1825.
« La Ville » est ainsi devenue paroisse en août 1825.
En 1836, le conseil de fabrique constate que le clocher édifié lors de la construction est trop petit est mal exécuté et qu'un mur menace de s'effondrer. Le mur sera reconstruit et le clocher remplacé par le clocher actuel surmonté d'un double dôme et d'une girouette.
En 1855, une extension de l'église est projeté pour satisfaire à l'accroissement démographique et pour suppléer aux défaillances de la première réalisation. La décision de rebâtir la façade fut prise en janvier 1856. Mais un don important fit évoluer le projet et d'importantes transformations furent réalisées entre 1856 et 1858. La façade de style néoclassique et la travée de style roman furent dessinés par l'architecte RAFFIN.
En 1861, c'est le chœur et la sacristie qui subissent une réfection.
En 1869, le perron de l'église est réalisé en pierres de Volvic.
Naissance d'une commune
Entre 1820 et 1880, la population de Cours a été multipliée par plus de trois grâce au développement de l'industrie textile et de la couverture en particulier.
Les habitants de la paroisse de Notre-Dame de La Ville adressent une pétition le 6 août 1840 pour obtenir la constitution d'une commune.
En janvier 1841, pour calmer les demandes d'autonomie, la préfecture demande à Cours de mettre en place un garde champêtre et un instituteur, mais écarte la demande de séparation. Pour calmer les demandes de séparation la commune de Cours mettra en place le poste de Garde champêtre dès mai 1841. Mais il faudra attendre le début de l'année 1861 pour qu'un instituteur soit nommé.
Nouvelle réclamation en 1845 auprès des autorités, mais le conseil municipal émet le souhait qu'une enquête soit prescrite par le préfet.
Nouvelle demande en mars 1851, le conseil municipal estime pour gagner du temps que la « requête est légitime » mais qu'il faut passer par une commission d'enquête pour cette demande. En juin 1851, le préfet du Rhône nomme une « commission syndicale » pour soutenir les intérêts de la section de « La Ville ».
En octobre 1852, un dossier favorable est transmis à Paris. En mars 1883, le ministre de l'intérieur Jean-Gilbert FIALIN duc de Persigny rejette le dossier estimant que les ressources budgétaires sont insuffisantes.
Nouvelle demande en août 1855 ...
Enième demande en août 1864 de la « commission syndicale » auprès de Cours, mais elle subira le même traitement que les demandes antérieures. En janvier 1865, le préfet du Rhône adresse un nouveau dossier à Paris et le 17 mai 1865 la section de la ville est reconnue comme commune indépendante par Napoléon III et la loi est signée par l'impératrice Eugénie.
Le territoire de cette commune sera de 613 hectares et la population sera d'environ 1 200 habitants.
La fin d'une commune
En 1972, la situation financière de la commune est préoccupante et les autorités préfectorales soumettent un regroupement de commune aux communes concernées.
En juillet 1972, le conseil municipal de « La Ville » rejette à l'unanimité la fusion simple mais accepte l'association.
Le 11 janvier 1974, l'accord sera confirmé et le 26 février, un arrêté préfectoral prononce l'association des communes de Cours et La Ville.
Le 28 novembre 2004, un référendum est organisé à La Ville pour transformer la « fusion-association » en « fusion simple » des deux communes.
Sur les 342 inscrits, il y aura 233 votants et 155 votants se prononceront pour la fusion simple.
Un arrêté préfectoral en date du 20 décembre 2004 transforme à compter du 1er janvier 2005 l'association en fusion simple.
La commune de « La Ville » aura donc existé pendant un peu moins de 140 ans.
Les Lilipanpans
Nom des habitants de La Ville.
La tradition orale nous renvoie au second Empire. Un cortège militaire est organisé à La Ville, sans doute à l'occasion d'une fête ou pour rendre les honneurs aux obsèques d'un jeune officier du village tombé au front en 1871. Dans la foule, un cri admiratif s'élève à plusieurs reprises « Oh los lilis panpans et los grinds cuitets » (Les jolis pompons et les grands couteaux) à la vue des coiffures, des épaulettes, des sabres des soldats et des têtières des chevaux.
Par divertissement, les gens de La Ville avaient gardés cette expression simplette en mémoire et la perpétuèrent machinalement.
À l'époque, nombre de jeunes appelés servirent dans les régiments de dragons dont l'uniforme rappelait celui de la garde impériale. Chaque retour de l'un d'eux soulevait la remarque amusé de ses concitoyens : Oh los lilis panpans et los grinds cuitets
De Lili panpan à Lilipanpan il n'y eut qu'un pas.
D'autre nom de gentilé ont été envisagés : Vellan, Vilain.
Histoire administrative
Département - 1865-1974 : Rhône
Arrondissement - 1865-1974 : Villefranche-sur-Saône
Situé sur les derniers contreforts ouest des monts du Haut-Beaujolais, au confins de trois départements (Rhône, Loire, Saône-et-Loire).
Le village surplombe la ville de Cours.
Située environ à 80 km de Lyon, 60 km de Villefranche-sur-Saône, 12 km de Thizy, 30 km de Roanne (Loire).
Communes limitrophes : Le Cergne, Écoche, Belmont-de-la-Loire, Thel et partage d'une borne d'angle avec Ranchal.
La Trambouze a sa source sur la commune. La Trambouze, après environ 25 km, se jette dans le Rhins à l'entrée de Régny. Le Rhins prend sa source à Thel sur le flan opposé de la même crête.
Démographie
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
...
1 190
1 064
1 092
1 139
1 105
1 069
1 013
918
840
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
712
598
551
520
476
410
420
460
432
...
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.