Thizy tiendrait son nom d'une villa gallo-romaine, la villa de « Thisius » (Thisiacum). Il est vrai que des vestiges romains dont une très belle tête d'Hercule ont été retrouvés en 1843 sur la commune et une voie romaine traversait la commune, allant de Lyon à l'océan par Charlieu puis en suivant la Loire (cette tête est visible au Musée des Antiquités à Lyon et des vestiges de la route au été mis a jour au hameau de Miolan).
Les textes font officiellement état de Thizy vers la fin du IXe siècle. Une agglomération est groupée autour de l'église Saint-Pierre de Thizy (église de Bourg-de-Thizy). N'oublions pas, en effet que le Bourg c'était Thizy.
En 1150, Humbert III de Beaujeu, en accordant les privilèges de ville franche à Thizy, allait en faire un centre commercial important l'une des plus importantes châtellenies du Beaujolais.
Confirmées par Louis de Beaujeu en 1274, ces franchises accordaient des avantages certains aux bourgeois de Thizy tel celui de ne pas être tenu d'aller à la "chevauchée" (service militaire) sinon de leur plein gré.
C'est en 1549 que la famille De TRICAUD fonde à Thizy l'art et le métier des futaines (la futaine est une étoffe plucheuse). Cette toile est fabriquée à domicile par les paysans. Important marché de tissus sous les halles.
Entre 1629 et 1633, la peste ravage la région. C'est pour invoquer sa protection que Benoît CHENARD fait édifier, à la Claire, une chapelle Saint-Roch.
La Révolution de 1789, tenant compte de l'existence des paroisses, créa deux communes, Thizy (paroisse de Saint-Georges-du-Château) et Bourg-de-Thizy (paroisse de Saint-Pierre-du-Bourg).
Un décret du 22 juillet 1843 agrandit la commune au détriment de sa voisine Marnand. L'église Notre-Dame construite en limite sur la commune de Marnand se trouve de ce fait sur la commune de Thizy.
L'industrie textile se développa jusqu'au milieu du XXe siècle et surtout après la guerre de 1870 ou la perte de l'Alsace profita à cette région du haut-Beaujolais.
Histoire religieuse
Avant la Révolution, le pays présentait la particularité d'avoir deux paroisses : la ville et le bourg. Le bourg (Bourg-de-Thizy) avait l'église paroissiale saint-Pierre et le prieuré dont le titulaire nommait à la cure. Dans la ville il y avait deux églises Saint-Georges-du-château et Notre-Dame, mais ni l'une ni l'autre n'était paroissiale; on y faisait les fonctions curiales mais elles n'étaient que de simples annexes, la première de saint-Pierre et la seconde de Marnand.
Les curés de saint-Pierre et de Marnand faisaient desservir leur paroisse par un vicaire et eux résidaient à l'annexe.
Comme c'était le prieur du bourg qui nommait à la cure de saint-Pierre et à celle de Marnand, il nommait par le fait les curés de saint-Georges-du-château et Notre-Dame.
Thizy était de l'archiprêtré de Beaujeu et du diocèse de Mâcon jusqu'à la Révolution[1].
La Révolution de 1789, tenant compte de l'existence des paroisses, créa deux communes, « Thizy » (paroisse de Saint-Georges-du-Château) et « Bourg-de-Thizy » (paroisse de Saint-Pierre-du-Bourg).
Le commanditaire du château fut Charles Louis MONCORGÉ (1849-1923), fils de notaire et associé à son beau-père Pierre-Marie POIZAT-COQUARD à la tête d'une des importantes entreprises textiles. Louis MONCORGÉ fut maire de Thizy.
Le château édifié vers 1883 a été légué à la commune en 1974 par son fils Charles à la condition que le parc qui jouxte le château porte son nom (Charles MONCORGÉ).
L'église Notre-Dame de style néo-byzantin a été conçue par l'architecte Louis Jean Sainte-Marie-PERRIN d'après des esquisses de Pierre BOSSAN (co-architecte de la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon). L'année 1876 marqua le début des travaux. En 1877, les démolitions sont achevées. En 1879, l'église est réalisée aux trois quarts. La façade et le clocher sont différés et la coupole projetée à la croisée est abandonnée. En 1880, une subvention permet la construction des voûtes et la pose de la toiture.
L'édifice bien qu'inachevé fut bénit le 29 mai 1881.
Les sculptures et vitraux seront réalisés en 1899 sous la responsabilité de l'architecte Sainte-Marie PERRIN. La démolition de l'ancienne église est intervenue en 1888, mais il a fallu attendre 1925 pour que le nom de la place résultant de la démolition soit baptisé "place de l'Église".
La façade, le clocher et les deux clochetons qui achèvent le bâtiment et permettent d'accueillir les cloches seront réalisés à partir de 1923 et terminés fin 1929.
La chapelle Saint-Georges est construite au XIIe siècle.
Mathilde OVIZE écrit[5] que « c'est vers 1080 que les habitants de l'enceinte du château ne voulant plus descendre entendre les offices au Bourg (Bourg-de-Thizy), prièrent les moines du prieuré de construire la chapelle Saint-Georges. »
La plus ancienne mention de la chapelle remonte à un testament de Guichard IV de Beaujeu daté des environ de 1125, sous le vocable « ecclesie monacorum Tisiaci »[6]
Le 23 août 1496, le chambellan du duc de Bourbon autorise les habitants à agrandir le chœur de l'église et la construction de trois chapelles avec des pierres du donjon. En fait, cinq chapelles furent édifiées. Elles ont été consacrées le 25 novembre 1510.
Le 19 janvier 1613, Louis XIII a ordonné la démolition des remparts et du château[7]. Il ne reste à ce jour que la citerne du château qui soit visible au cimetière.
Deux cloches ont été bénites le 8 avril 1735[8] (probablement fondues à la Révolution).
Les cloches actuelles ont été fondues en 1842 et 1849. L'une porte les armes du cardinal de Bonald.
Chapelle partiellement restaurée en 1948.
Vers 1950, l'association Arc en Ciel, sous la conduite de Maurice MONTET, entreprit le piquage des murs mettant en évidence des décors du XVe siècle. Ceux-ci sont inscrits aux M.H..
Chapelle restaurée entre 1988 et 1991 par l'architecte en chef des M.H. Gabriel MORTAMET.
Chapelle orientée dont l'abside et le chœur d'époque romane sont légèrement déviées vers le nord par rapport à la nef.
La nef est recouverte d'une voûte en arc de cloître déprimé en panneaux de bois à couvre joints de la fin du XVIe siècle ou début du XVIIe siècle.
Le clocher de plan carré est élevé sur trompes au dessus de la travée de chœur. Il est percé de trois niveaux de baies. Le niveau supérieur de type roman avec des baies jumelées séparées par des colonnettes doubles à chapiteaux sculptés.
La façade à l'Ouest a été remaniée au XVIIIe siècle.
Nombreux tableaux ou mobiliers classés[9]
Les peintures murales ornant les murs des chapelles ont été réalisées entre le XVe siècle et le XVIIIe siècle.
La chapelle est utilisée comme salle de concerts et d'expositions de peintures. Elle est inscrite aux MH[10] en 1977.
Source : une partie des informations provient du livre Chapelle des communes du Rhône[11].
Vierge à l'enfant tableau daté 1633 et attribué à Guillaume PERRIER
Calvaire : groupe sculpté polychrome représentant Le Christ en croix, la Vierge, saint Jean et sainte Madeleine classé aux M.H. depuis 1961[12]
Scène de martyre datée de 1680 - Saint Roch, saint Sébastien, saint Crépin et saint Crépinien au centre saint Crépin et saint Crépinien patrons des cordonniers - Classé aux M.H. depuis 1961[13]
Couronnement de la Vierge - Photo Maurice JALABERT
Saint Sébastien, Blaise et Saint Roch - Photo Maurice JALABERT
Peinture murale - Pierre TRICAUD et son épouse
Peinture murale - Enfants de Pierre TRICAUD
Chaire à prêcher datée de 1550
La voûte en arc de cloître
Chapelles détruites
Chapelle Saint-Roch, située dans le bourg quartier Saint-Roch.
Chapelle Saint-Jean-Baptiste, située place Aristide Briand.
Autres patrimoines
Deux maisons, situées 1, 2 rue Porte-Jacquot ; 20, 22 rue du Château.
Repères géographiques
Vue de l'église Notre-Dame à gauche, depuis la route de Marnand J-P GALICHON
Thizy est située à 22 km à l'est de Roanne (Loire), à 67 km au nord-ouest de Lyon (Rhône) et à 80 km au sud-ouest de Mâcon (Saône-et-Loire).
La commune est implantée sur un éperon rocheux.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
959
904
1 055
1 387
1 527
1 611
1 595
2 796
2 678
2 801
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
2 766
2 928
3 089
3 315
4 078
4 537
4 878
4 892
4 797
4 856
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
4 780
4 266
4 487
4 357
4 136
3 658
4 021
3 787
3 793
3 775
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2012
-
-
-
-
Population
3 351
2 855
2 483
2 456
-
-
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né le 25/03/1786 à Mardore (Rhône), décédé le 01/04/1867[14]. Conseiller général du canton de Thizy (1833-1867), vice-président du conseil général du Rhône.
Jean-Baptiste de VARINAY
1860 - 1866
Claude-Marie PIERREFEU
1866 - 1869
Claudius-Isidore AUQUIER
1869 - 1870
Claude BALLAGUY
1870 - 1871
Claudius-Isidore AUQUIER
1871 - 1876
Claude BALLAGUY
1876 - 1879
Noël DAUPHIN
1879 - 1884
Gustave CHAMPALE
1884 - 1892
Conseiller général du canton de Thizy (1886-1892).
Claude BOUZU
1892 - 1893
Eugène DECHAVANNE
1893 - 1896
Louis MONCORGÉ
1896 - 1908
Conseiller général du canton de Thizy (1898-1910).
Antoine FUSTIER
1908 - 1919
Conseiller général du canton de Thizy (1910-1919).
Étienne MAILLET
1919 - 1922
Benoit ROCHE
1922 - 1925
Albert SOTTON
1925 - 1929
Étienne MAILLET
1929 - 1933
Pierre LEPETITGALAND
1933 - 1944
Germain PONTILLE
1944 - 1952
Albert BLANC
1952 - 1959
Charles BOUTTIER
1959 - 1965
Auguste PINTON
1965 - 1977
Né le 25/08/1901[15] dans le 1er arrondissement de Lyon (Rhône), décédé le 22/08/1984[16] dans le 3e arrondissement de Lyon et inhumé au cimetière de la Croix-Rousse dans le 4e arrondissement de Lyon.. Professeur agrégé. Conseiller municipal de Lyon (1935-1940 et 1944-1964). Premier adjoint au maire de Lyon (1944-1953). Sénateur radical-socialiste puis radical de gauche du Rhône (1946-1977)[17]. Secrétaire d'État aux Travaux publics, au Transports et au Tourisme dans le gouvernement Guy MOLLET (1956-1957).
Michel MERCIER
1977 - 2001
Né le 07/03/1947 à Bourg-de-Thizy (Rhône). Enseignant à la faculté de droit, conseiller général du canton de Thizy (1978-2015), président du conseil général du Rhône (1990-2013), député (1993-1995)[18], sénateur (1995-2009 et 2012-2017)[19], ministre (2009-2012), maire de Thizy-les-Bourgs (2013-2017).
Alain DUPUY
2001 - 2008
Michel MERCIER
2008 - 2008
Né le 07/03/1947 à Bourg-de-Thizy (Rhône). Enseignant à la faculté de droit, conseiller général du canton de Thizy (1978-2015), président du conseil général du Rhône (1990-2013), député (1993-1995), sénateur (1995-2009 et 2012-2017), ministre (2009-2012), maire de Thizy-les-Bourgs (2013-2017). Démissionnaire.
Né en 1859, décédé en 1933 à l'âge de 74 ans. - Autorisé à se retirer du saint ministère - Chanoine honoraire de la primatiale - Ex curé de Périgneux (Loire).
Adrien MAGNOLOUX
1931 - 1962
Ex curé de Lamure-sur-Azergues (Rhône) (1925-1931). Décédé à l'âge de 85 ans.
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Photos de la croix des curés
Ville de naissance ou de décès de
Naissances :
Parmi les bourgeois de Thizy, il y avait Robert de CHAZELLE (drapier à Beaujeu) et Jean VOYRET (marchand à Thizy).
Jean-Marie ROLANDJean-Marie ROLAND, d'après Joseph CHINARD (1734-1793) Musée des Beaux Arts de Lyon
Patrie du ministre (Girondins) Jean-Marie ROLAND de La PLATIÈRE[22], né le 19 février 1734 et décédé à Bourg-Beaudoin (Eure) le 10 novembre 1793. Le père de Jean-Marie était conseiller du roi et de Monseigneur le duc d'Orléans. Il fut ministre de l'intérieur du 23 mars 1792 au 23 janvier 1793. Il se suicide suite à la condamnation à mort et l'exécution de son épouse Jeanne Marie PHILIPON[23] sur l'échafaud le 8 novembre 1793.
Pierre CHEVENARD
Pierre CHEVENARD[24] né le 31 décembre 1888 et décédé le 15 août 1960 à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Orphelin de père à l'âge de trois ans, il sortira major de l'École des Mines de Saint-Étienne en 1910. Il est connu pour ses travaux sur les aciers spéciaux (Super alliage pour turbine à gaz) et la métallographie. Il a occupé la chaire de métallurgie à l'École Supérieure des Mines, à Saint-Étienne de 1910 à 1935, le poste de directeur scientifique dans la Société de Commentry, Fourchambault et Decazeville. En 1936, il enseigne successivement à l'École Supérieure de Fonderie et à l'École Nationale supérieure des Mines de Paris.
Il est élu membre de l'Académie des sciences, section de sciences appliquées à l'industrie, en 1946 ; nommé membre du Conseil supérieur de la recherche scientifique en 1951 et enfin nommé commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur en 1954 au titre de l'Éducation Nationale.
Il est l'inventeur du dilatomètre différentiel enregistreur[25] en 1916.