Au temps de l'occupation romaine, c'est dans cette cité que se croisent l'Iter Viennensis (le grand chemin de Vienne en Isère à Roanne en Loire) et la première voie d'Aquitaine partant de Fourvière (Rhône) pour rejoindre l'Auvergne puis Bordeaux (Gironde). La création plus au nord d'une nouvelle voie (Cardo maximus) reliant Lugdunum à Feurs (Loire) et passant par Saint-Laurent-de-Chamousset marquera ensuite la fin de son essor.
Au milieu du VIIIe siècle, à Saint-André-des-Arcs (ancien nom de la ville), une nouvelle église fut construite. Lors de cette édification, la localité fut confiée à saint Symphorien, martyr gaulois. Ce changement de vocable de Saint-André à Saint-Symphorien est la conséquence directe du passage des reliques du saint dans le village et de la légende qui lui est attachée. On raconte que le cortège fut arrêté à l'entrée du village par le mulet chargé des reliques qui refusa d'avancer. Les cloches de l'église Saint-André se mirent alors à sonner d'elles-mêmes. Intrigués, les habitants sortirent voir le cortège et prier devant ce signe divin. Le mulet accepta alors de conduire son précieux fardeau jusqu'à l'église pour que les habitants puissent se recueillir. Suite à cet épisode le village prit le nom de Saint-Symphorien-le-Castel.
Source : SIMOLY
Toponymie
Anciens noms : Saint-Symphorien-le-Château, Saint-Symphorien-le-Châtel, Chausse-Armée (Révolution)
Par décret du 29 frimaire an II, "Saint Symphorien le Château" sera débaptisé et répondra alors du nom de « Chausse-Armée » car de tous temps cette commune de tanneurs et de cordonniers a fourni une quantité considérable de souliers aux armées.
Héraldique
Version 1963 : D'azur au château de trois tours d'or, celle du milieu plus haute, coulissé et maçonné de sable, accompagné de trois fleurs de lys aussi d'or.
Source : Armorial des communes du Département du Rhône, 1963-Dessin de Robert Louis.
Une visite de la ville vous permet de trouver sur les plaques de rue différentes versions du blason communal.
Le fichier PDF édité par le Groupe Patrimoine de Saint-Symphorien résume les différentes versions de celui-ci : Fichier pdf
Version modifiée de la mairie vers 2005 : D'azur au château de trois tours d'or, les entre-murs d'argent, le tout maçonné et ajouré de sable, accompagné de trois fleurs de lis d'or[1].
Église collégiale du XVe siècle, édifiée sur un piton rocheux, elle remplaça en 1407 une chapelle romane dédiée à saint Symphorien. Elle fut édifiée par la volonté du cardinal Pierre GIRARD qui fut un proche du pape Clément VII.
Compte-tenu de l'exiguïté du terrain, la réalisation d'un transept sur cet édifice gothique n'a pas été possible. L'édifice de base s'est transformé au cours des siècles.
La base du clocher est celle de l'église romane, l'église est une église forteresse, une meurtrière subsiste à droite du porche.
Sur la face nord, au niveau de l'abside, des modillons qui devaient appartenir à l'église romane primitive ont été réemployés.
Sur les murs de la collégiale, de nombreux blasons sculptés portent les armoiries du cardinal Pierre GIRARD : « D'azur à la bande d'argent, à la bordure d'or chargée de quatorze besants de gueules. ». On retrouve ces armoiries sur les clés de voûte des nefs.
Nef centrale
Elle composait, avec le chœur, l'église d'origine. Les piliers, ainsi que les parois de l'édifice, portent de nombreuses signatures des tailleurs de pierre.
Sur le premier pilier de droite, un visage sculpté marque l'ancien emplacement de la chaire.
Les clés de voûte de la nef reprennent les armoiries du cardinal GIRARD.
La chaire à prêcher de 1734 est l'œuvre de Sigismond KERNE, ébéniste à Pont-de-Vaux (Ain). Elle est classée aux monuments historiques depuis 1914[3].
Le grand bénitier à droite à été offert au début du XVe siècle par un prêtre originaire de la commune. Celui-ci est classé aux monuments historiques depuis 1908[4]
Abside et chœur
L'orgue reconstruit en 1934 par la société Rohe-Guironnet, a reçu en 2003 une traction électro-informatique. Dans l'abside, le tableau représente le cardinal Girard de LUCIEN BESSON. Il ne s'agit pas du tableau original mais d'une copie.
La clé de voûte de l'abside représente saint Michel terrassant le dragon.
L'autel en marbre polychrome a été installé en 1735.
Sur le pilier gauche, visage moqueur.
Les fresques
Fresque de la fin du XIVe siècle ou début du XVe siècle, restaurée en 1975-1976. À droite, saint Christophe portant l'enfant Jésus traverse une rivière. À côté, une dame agenouillée prie (Donatrice ?). À gauche, l'archange saint Michel transperce un démon de sa lance et porte la balance qui pèse les âmes. Au bas, esquisses du peintre.
Fresque classée aux monuments historiques [5]
Jusqu'en 1956, ces fresques étaient inconnues car recouvertes d'un enduit de mortier de chaux. C'est le curé Joannès BOBICHON qui incidemment a découvert la fresque détériorée par la construction d'un voûtement gothique qui cache la partie supérieure et par une fenêtre.
Les chapelles
Les chapelles latérales ont été ajoutées à l'église d'origine à partir de 1550. Les familles nobles ou influentes finançaient une chapelle pour accueillir leur sépulture. Chapelle Sainte-Anne
Au dessus de l'entrée, Christ de gloire du début du XVIIIe siècle.
Vitrail de sainte Catherine et sainte Cécile signé Félix GAUDIN Clermont-Ferrand.
Chapelle Saint-Antoine
Tableau descente de croix de Jules GUICHARD d'après Andréa SARTO - 1843.
Culs de lampe du XVe.
Vitrail de saint Antoine de Lucien BÉGULE de 1896 offert par la famille d' Antoine PINAY.
Chapelle Saint-Symphorien
Chapelle de la famille de Saconay
Statue en pierre de saint Symphorien.
Clé de voûte aux armes de la famille de Saconay.
Culs de lampes historiés.
Chapelle Notre-Dame-de-Pitié
Chapelle édifiée au milieu du XIVe siècle par le curé POLIER et les membres de sa famille pour y enterrer leurs morts. Chapelle restaurée en 1964.
Piété en bois gothique.
Inscription de fondation de la chapelle sur plaque de pierre.
Vitrail de saint Dominique signé DUFÊTRE - Grigny - 1881 dans la baie centrale
Les deux autres vitraux datent de 1977. Celui de gauche porte les armoiries de la famille de saint Symphorien à gauche et des comtes de Lyon à droite.
Chapelle du Sacré-Cœur
Chapelle des familles BAIS et TRUNEL.
Clé de voûte armoriée.
Vitrail de Mireille JUTEAU 1998.
Chapelle Saint-Joseph
Fenêtre flamboyante au vitrail de Félix GAUDIN - 1890.
Chapelle Sainte-Jeanne d'Arc
Chapelle de la famille Le COURT puis de NOBLET.
Monument aux victimes de la guerre de 1914/1918.
Fonts baptismaux du XIXe siècle.
Classée aux monuments historiques le 20 octobre 1920 [6].
Chapelle située : Avenue de la Libération.
Chapelle édifiée fin du XVIIe siècle ou début du XVIIIe dans le cadre du regroupement de la maladrerie de Saint-Symphorien-le-Châtel à l'hôtel-Dieu suite à l'édit du roi Louis XIV de 1662, qui ordonnait de créer un hospice général dans toutes les villes de France.
La chapelle a été restaurée vers 1886 après le legs de 350 000 francs-or plus des terres et bâtiments suite au décès d'Étienne BLANCHON, puis un legs de 100 000 francs par son frère Jean-Marie.
Une restauration fut réalisée vers 1930, lors de l'ouverture de la maternité.
Ce bâtiment faisait partie de l'ensemble constituant le centre hospitalier public de Saint-Symphorien-sur-Coise. L'édifice, ne bénéficiant pas d'un entretien suffisant, se détériora au fil des ans. En 2010, il fut repris par la municipalité pour un euro symbolique auprès de l'état. La commune fit refaire la toiture pour éviter la ruine. En 2012, une association de sauvegarde se crée. Cette dernière avec l'aide de la Fondation Patrimoine lance une souscription pour la réparation de l'intérieur de l'édifice. Une campagne de restauration a été faite avec l'aide de bénévoles et avec l'abandon des honoraires des architectes pendant les années 2013, 2014 et 2015. L'inauguration officielle eut lieu le 5 mars 2016.
La restauration a mis à jour un plafond entièrement décoré, mais seule la partie centrale a pu être récupérée. La chapelle était placée sous le vocable de la Vierge : le "Salve Régina" y est décliné.
Source[8]
Place des Pénitents proche de l'arrière de l'église
Les Pénitents Blancs, confrérie fondée en 1627, avaient érigé une chapelle qui fut démolie en 1945 pour cause de vétusté et d'abandon.
Son lieu d'implantation, devenu l'actuelle Place des Pénitents, est indiqué par la croix qui surmontait le portail ogival de cette chapelle.
Les Pénitents Blancs étaient des laïcs recrutés dans les meilleures familles du pays. Ils devaient pratiquer la charité chrétienne sous toutes ses formes, mener une vie digne et pieuse, apporter secours et soins aux malades, assistance aux mourants, présence aux enterrements, etc.
Pendant des siècles, elle fut la seule source d'eau potable et publique du village.
Dans le passé, elle se trouvait hors des murs de la cité et les habitants devaient passer par les ponts-levis des portes Gouvard et de Chadut pour aller s'y approvisionner. Les attentes devant la source étaient l'occasion pour tous de bavarder longuement.
Il a été construit par les sœurs Ursulines au XVIIIe siècle pour permettre aux religieuses d'assurer l'éducation des fillettes et jeunes filles de la région.
Aujourd'hui, les bâtiments accueillent la Maison des Associations.
Cette maison fut achetée par la commune au cours du XVIIIe siècle pour y installer la cure.
Les façades ont été remaniées à plusieurs reprises. Elles comportent des éléments d'architecture remarquables. Des traces d'ouvertures en arc en plein cintre et d'anciennes fenêtres à meneaux sont visibles sur la façade donnant sur rue.
Au cours du Moyen Âge, les fenêtres augmentent de taille jusqu'à devenir larges et ouvragées à la Renaissance.
Puis, une contribution portant sur les ouvertures des façades est mise en place. Le nombre des ouvertures devenant un signe extérieur de richesse, certaines fenêtres furent murées au cours du XIXe siècle. Beaucoup de façades gardent les traces d'anciennes ouvertures. Cet impôt direct fut supprimé en 1627.
Quant à l'avant toit, largement débordant, il caractérise les maisons urbaines de Saint-Symphorien-sur-Coise du Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle.
Dans cette maison est née le 18 août 1737, Marie GAVAULT, grand-mère et marraine d'Alphonse de LAMARTINE. Elle fut l'épouse de Jean-François des ROYS.
Lorsque son époux fut appelé à devenir l'intendant général du duc d'Orléans, Marie le suivit à Paris.
Faisant également son entrée au Palais Royal, elle fut nommée préceptrice du jeune « Louis-Philippe ». Ce dernier est devenu en 1830 le dernier « Roi des Français ».
Située : 12 boulevard Étienne Blanchon.
Cette maison du XIXe siècle est un exemple de l'architecture style Art Nouveau. Elle fut construite par un dénommé Monsieur RIVOIRE, riche famille de Saint-Symphorien-sur-Coise qui en avait fait un hôtel-restaurant. Celui-ci fut vendu après la Seconde Guerre mondiale à la Maison Olida (fabrique de salaison qui y installa son foyer social). Acheté ensuite par la commune, le bâtiment fut finalement vendu à l'institution Champagnat qui y installa un collège.
L'originalité de cette maison réside dans le mariage des matériaux.
Source [9].
Porte de Riverie
Porte de Riverie du XIVe siècle, inscrit aux MH[10] en 1926.
Elle a été créé en 1989 suite à la démolition d'un atelier des chapelleries « Les Fils de Pinay-Ainé ».
Au fond de cette place, l'immeuble industriel a été construit en 1858, par Antoine PINAY (grand-père de l'illustre homme politique). Première chapellerie installée à Saint-Symphorien-sur-Coise, on y fabriquait des chapeaux de paille.
La stèle au centre de la place a été érigée en hommage à Antoine PINAY, homme politique célèbre, né à Saint-Symphorien-sur-Coise le 30 décembre 1891 et inhumé au cimetière de la commune après son décès survenu le 13 décembre 1994 à Saint-Chamond (Loire).
Ce monument a été créé par Joël VERGNE (Atelier d'Art Urbain - 06 Carros). Il a été inauguré le 4 octobre 2008.
Il rappelle l'homme au travers de son œuvre, à savoir la création du « nouveau franc » le 27 décembre 1958 et sa mise en circulation le 1er janvier 1960 .
Chapelle des Pénitents Blancs : Située Place des Pénitents. La chapelle a été vendue comme bien national le 21 juillet 1796 à un prête nommé pour le compte d'Antoinette SÉON, ce qui a permis de reprendre ses activités en 1805 et jusqu'en 1853. La commune est devenue propriétaire et y a installé la mairie en 1875 jusqu'en 1936. La chapelle abandonnée est démolie vers 1947. La croix du portail qui avait été déposée a été remise au centre de la place en 2000.
Chapelle de l'enfant Jésus porte Gouvard. Probablement disparue en 1822 lors de la démolition de la porte Gouvard.
Repères géographiques
Saint-Symphorien-sur-Coise est implantée sur un promontoire granitique qui surplombe au Nord et à l'Ouest la vallée de l'Orzon[11], s'étale en pente douce vers l'Est, et se creuse assez fortement au midi pour atteindre la vallée de la Coise.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
1 780
1 574
1 752
1 853
1 790
1 936
1 675
1 704
1 849
1 920
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
1 920
2 001
1 882
1 936
2 065
2 125
2 307
2 459
2 592
2 729
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
2 853
2 277
2 300
2 388
2 411
2 369
2 740
2 960
3 063
3 311
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
3 225
3 211
3 069
3 382
3 493
3 654
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.