Pendant la Révolution, Saint-Sorlin fut aussi appelée Bonnet-la-Montagne
Montmelas étant rattachée à la paroisse de Saint-Sorlin, elle demanda de même son rattachement administratif à la commune, car elle était trop pauvre pour se payer sa propre administration. Ce qui fut fait par décret du 3 août 1808, ordonnant la création de la commune de Saint-Sorlin-Montmelas. Par suite du risque de confusion avec l'autre commune nommée Saint-Sorlin dans le département, un décret du 21 décembre 1808 changea le nom en Montmelas-Saint-Sorlin.[1]
Anciennement nommé : Mons Malardi, Mons Melardi, Monsmalatus, Mons Malardus[2].
Il existe au moins trois versions différentes :
- La plus communément admise est l'origine grecque du mot "melas", qui signifie "noir". Montmelas signifie alors "le mont noir", faisant peut-être référence à des forêts denses sur ses coteaux.
- Le Baron Achille Raverat propose une autre explication : « Montmelas s'écrivait mons Melardus, Momélard, altération de mont Molard, dérivé lui-même de mons Molis Arduoe, dont les deux derniers mots contractés ont fait Molard, terme usité dans nos pays pour désigner un monticule ayant servi d'assiette d'abord à un camp retranché, plus tard à un château fort. Le nom de Montmelas proviendrait donc d'un véritable pléonasme.» [3]
- Une autre traduction latine est avancée, qui ferait, elle, allusion à des fruits : "malum" (pomme ou en forme de pomme). Il s'agirait alors d'un mons malatus, "mont chargé de pommes".
Cton de Chamelet, Arrt. de Villefranche(-sur-Saône), Dép. du Rhône
1801-1808 : Montmelas & Saint-Sorlin
Cton de Villefranche(-sur-Saône), Arrt. de Villefranche(-sur-Saône), Dép. du Rhône
3 août 1808-21 décembre 1808 : Saint-Sorlin-Montmelas
Cton de Villefranche(-sur-Saône), Arrt. de Villefranche(-sur-Saône), Dép. du Rhône
21 décembre 1808-2000 : Montmelas-Saint-Sorlin
Cton de Villefranche(-sur-Saône), Arrt. de Villefranche(-sur-Saône), Dép. du Rhône
2000-.... : : Montmelas-Saint-Sorlin
Cton de Gleizé, Arrt. de Villefranche(-sur-Saône), Dép. du Rhône.
Activité économique
L’activité traditionnelle du territoire est essentiellement agricole : vignes, céréales, élevage (prairies).
Les vignes plantées sur des coteaux orientés au soleil levant et au Sud, à majorité granitiques, se situent dans la zone d’Appellation d’Origine Contrôlée AOCBeaujolais-villages et on dénombre plusieurs exploitations viticoles.
On trouve en outre de l’élevage (bovins, caprins, ovins et autres), de la production de céréales, légumineuses, oléagineuses.
Soit (en 2021) 34 AOC et 2 IGP : viande, fromage, vins, eaux-de-vie.
Des entreprises de travaux public sont présentes, ainsi que quelques artisans d’art.
Accessible par le col de Saint-Bonnet ou par un chemin partant du Nord-Ouest du village de Montmelas-Saint-Sorlin, à 690 mètres d’altitude[4], sur un terrain de 100m² caché dans la forêt de pins Douglas, se trouve un oratoire dont Rabelais parlait déjà dans Gargantua : le géant posait un pied sur le mont Brouilly et un pied sur Saint-Bonnet [5].
Cette chapelle dédiée à Saint Bonnet, évêque de Clermont au VIIIe siècle, était un lieu de pèlerinage pour guérir de la goutte et des maux de tête.
Également connue sous le nom de Notre-Dame-de-la-Délivrance, elle est restée, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le siège d'un pèlerinage très suivi par tous ceux qui voulaient préserver leur cheptel de la maladie [6], pour la fertilité de la terre et la fécondité des bestiaux [3].
Construite au XIIe siècle, elle est de style roman pour sa partie la plus ancienne : on y remarque une abside à cinq pans et deux beaux chapiteaux ornant la porte principale, au Sud. Le clocher carré repose sur des portiques en plein cintre, intégrés dans la maçonnerie. Elle fut remaniée au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle.
Celle qu’on nommait aussi « l’église sur la montagne » servait encore au culte en 1737. À cette époque, M. de la Gorlaye, vicaire général de Mgr de Rochebonne, archevêque de Lyon, s'opposait à sa reconstruction sur le sommet de la montagne, à cause de son isolement, des vols et des profanations qui y avaient été commis et s'étaient renouvelés aux dernières fêtes de Pâques
[7].
Il est vrai que le monument est en 2021 assez dégradé et menace par endroits de s’effondrer. L’intérieur a été totalement vandalisé. Un groupe d’habitants des alentours a créé l’association « Autour de la Chapelle de Saint-Bonnet » appelée à devenir un acteur de la conservation, de la restauration et de l’animation de la chapelle dans le cadre du tourisme en Beaujolais, projet soutenu par la Fondation du Patrimoine en 2021.
Du début jusqu’au milieu du XIXe siècle, le clocher a été utilisé comme station du télégraphe de Chappe.
Le monument a été classé aux M.H. par arrêté du 18 décembre 1981. [8]
La Chapelle Saint Bonnet Photo JP Galichon
Un des Chapiteaux Photo JP Galichon
La Chapelle côté abside
La Chapelle, intérieur vandalisé de l'abside (2021)
La situation géographique de cet éperon rocheux dominant le Val de Saône, la plaine de l’Ain et offrant une vue dégagée sur les Alpes a fait de cet emplacement un endroit idéal pour une place forte occupée par une garnison. Les seigneurs de Beaujeu y ont construit vers le Xe siècle un château-fort dont il reste encore quelques traces.
Du château médiéval construit au XIIe siècle, il subsiste un donjon cylindrique qui domine une enceinte quadrangulaire munie aux angles de poivrières, des remparts ainsi qu'une vaste basse-cour clôturée par des braies. Il fut profondément remanié au cours des siècles et notamment après 1828 par Louis_Dupasquier (1800-1870), architecte lyonnais, d'après un dessin du XVIe siècle, ses travaux visant à restituer une forteresse médiévale complète (parfois avec quelques libéralités architecturales, comme ces remparts crénelés sans chemin de ronde). Il conserve aussi de nombreux éléments de style Renaissance. La chapelle du château a été décrite ainsi en 1900 : La chapelle élève dans les airs sa flèche pyramidale; sa porte, d'un pur style ogival, provenant de l'ancienne église de Gleizé, a été sauvée ainsi de la destruction. On y voyait encore alors des vestiges de l'ancienne église.
L’utilisation de la pierre dorée spécifique de la région permet de donner à l’ensemble une certaine cohérence.
Cette reconstitution quasi historique a permis le tournage en 2005 de quelques épisodes du Livre III de la série télévisée Kaamelott.
Le château, entouré d’un jardin à la française et d’un potager, se situe dans un parc boisé de 20 hectares. L'ensemble des bâtiments et des jardins ont été inscrits au titre des Monuments Historiques le 29 juin 2000[9].
Ancienne résidence favorite des sires de Beaujeu, le château s’est transmis par héritage depuis le milieu du XVIe siècle jusqu’à nos jours.
C'est actuellement une propriété privée de la famille d'Harcourt. Il peut cependant se visiter sur rendez-vous.[10][11]
Entrée côté village
Le Château
Le Château, enceinte de la propriété et bâtiment Sud-Est
La Voisinée
Ce hameau est situé sur le côté Est de la route contournant le château.
Chapelle funéraire des familles de Tournon Simiane et d'Harcourt, marquis de Montmelas, de style byzantin, datant du XIXe siècle, située dans le cimetière communal.
Avant la Révolution Montmelas et Saint-Sorlin formaient deux paroisses distinctes. Elles furent réunies en 1808 et pour faciliter cette réunion, on construisit une église entre les deux paroisses. Cette église reçut dans son clocher de petites colonnettes de l'ancienne église de Montmelas[12].
Vue depuis le Signal de Saint-Bonnet, du chevet de la chapelle : au 1er plan, Montmelas, puis les vignobles et les monts du Beaujolais, et au-delà sur la vallée de la Saône, au Sud-Ouest vue sur les Monts du Lyonnais et de Tarare. Suivant la météorologie, on peut voir les Alpes, et plus précisément le Mont-Blanc.[13]
Lorsque les nuages entourent le sommet de la montagne, les paysans dans leur langage imagé disent que « Saint-Bonnet est coiffé de travers ! » C'est alors l'indice certain d'une pluie prochaine.[3]
Située entre le village de Montmelas-Saint-Sorlin et le Col de Saint-Bonnet, à 690 mètres d’altitude, la chapelle n’est accessible que par des chemins forestiers piétons (parking au Col).
Les hameaux : Les Étuiles, le Carra, le Château, le Clerjon, Les Fontaines, Les Grands-Fossés, Maisons-Neuves, Les Places, Plantigny,
Porte-de-Genelard, Le Prieuré, Pyre, La Raie, Saint-Victor, Les Vignes.[14]
Démographie
Démographie Montmelas-Saint-Sorlin
(plus les communes de Montmelas et Saint-Sorlin pendant la période révolutionnaire avant leur fusion)
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
(309)
(316)
(257)
282
296
270
284
374
490
415
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
422
483
455
441
463
464
409
406
400
388
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
368
325
302
292
294
258
231
210
220
260
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
270
369
367
358
412
491
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Signe parfois "le Comte d'Arod de Montmelas, maire"
Antoine PICARD
1824-1835
Signe d'abord en tant qu'adjoint, puis maire
Gabriel MOREL
1836-1847
Benoît AUBY
1848-1851
Signe d'abord en tant qu'adjoint, puis maire
Charles de TOURNON
1851-1852
Benoît BLANC
1853
Démissionnaire
François DESCHAMPS
août 1855-1856
Signe d'abord en tant qu'adjoint (1853-1854-1855), puis maire. Démissionnaire mi-1856.
-
mi 1856-1860
Maire démissionnaire. Claude AUJAQUE, adjoint faisant office de maire
Charles de TOURNON
1860-1880
"Charles marquis de TOURNON". Comte de Tournon, marquis de Montmelas.
Philippe François Antoine de TOURNON SIMIANE
1881-1905
(1820 - 21 août 1905) - Comte de Tournon, marquis de Montmelas. Chevalier de la Légion d'Honneur[17] pour s'être distingué lors du siège de Belfort à la tête d'une compagnie mobile du Rhône.
(1814-1883) - Inhumé au cimetière communal - Instituteur pendant 40 ans - Officier d’académie
-
-
Maurice PASCAL
-1916-
Nommé sous-lieutenant en 1916
-
-
-
-
Ville de naissance ou de décès de
Marguerite-Catherine HAYNAULT[21], maîtresse de Louis XV, (Paris, 1736 - Montmelas-Saint-Sorlin, 1823). Épouse de Blaise AROD, marquis de Montmelas.
Agnès Louise de MONTREUIL, fille naturelle et reconnue de Louis XV et de Marguerite-Catherine HAYNAULT, (Paris, 1760 - Montmelas-Saint-Sorlin, 1837).
Épouse de Gaspard AROD, marquis de Montmelas. Mère de Louis-Victor AROD, marquis de Montmelas, premier maire de Montmelas-Saint-Sorlin.
La Maison d'Arod, branche de Montmelas, accompagnée de fragments généalogiques et historiques concernant la région lyonnaise, le tout extrait des archives du château de Montmelas en Beaujolais / Paul de Varax (1840-1912). Impr. de Mougin-Rusand, Waltener et C° (Lyon), 1900.
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes)
Notes et références
↑Auguste Bernard, Histoire territoriale du département de Rhône-et-Loire, in Dictionnaire illustré des communes du département du Rhône. cf Bibliographie.