69123 - Église Saint-Nizier
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Église localisée Place Saint-Nizier, 69002 Lyon.
Historique
L’histoire de l’église est mal connue.
C'est par un document de 1306, réitéré en 1308, que l'archevêque Louis VILLARS dote la paroisse d'un chapitre de 16 moines et élève l'église au rang de collégiale.
Il multiplie « les indulgences » pour encourager la générosité des paroissiens. Parmi les premiers bienfaiteurs, il faut noter Jean De MARINE dont les armoiries ornent une des clés de voûte.
L'ensemble se construit au fur et à mesure des disponibilités financières ou des aléas, telle la peste de 1348 ou la défaite de Poitiers de 1356 qui a nécessité la réquisition des corps de métiers pour la remise en état du système de défense de Lyon.
Les revenus proviennent en partie de concessions accordées aux confréries, telles celle de Notre-Dame-de-Grâce ou de la trinité qui permettent ainsi la réalisation des chapelles latérales.
Fin du XVe siècle, le chœur, le transept et les trois premières travées sont achevés. Le clocher nord en briques roses a été terminé en 1481 dans le plus pur style gothique. Une partie des pierres provient des pierres romaines de Fourvière dont l'utilisation fut autorisée par le Chapitre de Saint-Jean en 1452.
Le 30 avril 1562, les huguenots conduits par le baron des Adrets envahissent Lyon et pillent les églises. Une partie des statues et des reliques de l'église seront détruites et les objets liturgiques de valeur disparurent.
L'église est ensuite remise en état et les travaux reprennent. Le portail en semi-rotonde de Jean VALLET sera achevé vers 1585 et les trois dernières travées rejoindront le clocher nord et le portail vers 1590.
Le 7 août 1646, le consulat autorise la création de boutiques implantées en bordure dans la rue de la Fromagerie, celles ci permettront d'augmenter les revenus par les loyers encaissés.
La Vierge d'Antoine COYSEVOX, sculptée vers 1674, fut placée dans le bras droit du transept en 1771.
Le soulèvement des Lyonnais en 1793 contre le gouvernement de la République provoque le siège de Lyon par les troupes de KELLERMANN et DUBOIS-CRANCÉ. Saint-Nizier a souffert de cette période suite au tirs d'artillerie de l'armée. La Vierge de COYSEVOX fut épargnée.
Par la suite, l'église a été transformée en dépôt de farine, alors que l'église Saint-Bonaventure fut transformée en grenier à grains. Un dénommé MONTAIGU aurait caché la statue de COYSEVOX de la « cupidité » des révolutionnaires.
En 1796, il existait un projet pour transformer l'église en passage commercial en ouvrant le chœur. Mais heureusement, le projet fut abandonné grâce à la pression faite par le commissaire du directoire LENOIR.
Le concordat de 1802 réunit l'église et met fin au double clergé (celui de Rome et celui de la république). Les travaux de remise en état et de construction de l'église peuvent reprendre.
Le clocher sud sera construit dans le style néo-gothique de 1843 à 1857 avec le fronton central en 1857 par l'architecte Claude Anthelme BENOÎT.
Les vitraux équipant l'église actuelle seront pour l'essentiel de Claudius LAVERGNE et seront posés entre 1878 et 1888. La chapelle de la trinité a été ornée par des vitraux de Lucien BÉGULE en 1894.
À partir de 1968 et jusqu'en 2000, une campagne de restauration sera menée par la ville de Lyon propriétaire depuis la loi de 1905 des bâtiments religieux existant.
Quelques caractéristiques
Style gothique flamboyant : 3 niveaux d'élévation ; 3 nefs, 1 transept, une abside et 2 absidioles, 9 chapelles latérales.
Longueur 74 m ; Largeur 28 m ; hauteur 29 m.
Saint-Nizier est la seule église de Lyon qui possède deux clochers.
Noms des chapelles sur le plan ci contre:
- 1 - Saint-Pothin
- 2 - Saint-Trinité
- 3 - Saint-François-de-Sallaes
- 4 - Saint-Louis-de-Gonzague et Saint-Expédit
- 5 - Saint-Anges
- 6 - Fonts Baptismaux
- 7 - Vierge de COYSEVOX
- 8 - Sainte-Élisabeth de Hongrie
- 9 - Saint-Joseph
- 10 - Sainte Catherine
- 11 - Sainte-Philomène et Saint-Jean Marie VIANNEY
Patrimoine bâti
Croisée du transept et chœur
- Crucifix, bois sculpté polychrome, XVIe siècle. Sculpteur espagnol anonyme.
- Stalles et boiseries néo-gothiques, noyer sculpté, XIXe siècle, dessinées par Jean Polet.
- Statues de Saint Nizier et de Saint Sacerdos, évêque de Lyon au VIe siècle, en bois sculpté par Jean Charles Blandin, spécialiste de sculptures religieuses au XIXe siècle.
- Maître-autel néo-gothique, 1828. Dessiné par Jean Polet. La table sacrée en marbre blanc de Carrare, comportait un tabernacle et une prédelle qui ont été supprimés après le Concile Vatican II. Le devant et les côtés de l’autel sont décorés de treize niches, dont les arcs en accolades sont finement sculptés.
- Les niches abritent des statuettes dessinées par Legendre-Eral sur le modèle de celles de Brou : - Au centre le Christ et - De chaque côté, les douze apôtres, pieds nus, uniformément drapés dans une toge et identifiables grâce à leurs attributs iconographiques traditionnels.
Source [1]
Chapelles
- Article détaillé : Les chapelles de l'Église Saint-Nizier...
Chaire
- Réalisée dans le style néo-gothique exécutée d'après un dessin de Claude Anthelme BENOÎT (fin du XIXe siècle).
Orgue
- L’orgue de l’église Saint Nizier a été contruit en 1885 par le facteur Joseph Merklin.
A l’époque, celui-ci venait de construire l’orgue du Grand Temple de Lyon avec lequel il appliquait pour la première fois l’électricité à ses orgues, avec le système électropneumatique Schmoele & Mols. Cette application (permettant notamment d’éloigner la console des tuyaux) fut poussée à son extrême à l’occasion du chantier de l’orgue de Saint Nizier. C’est Paul Trillat, titulaire de l’orgue de Saint Jean, qui testa en 1885 cet instrument de 45 jeux, 3 claviers et 1 pédalier. Le dispositif était d’un genre totalement nouveau par sa disposition, car le grand orgue était en fait la totalisation de l’orgue de tribune et l’orgue de Chœur, distants d’environ 60 mètres. L’organiste pouvait jouer ces deux orgues simultanément depuis la même console, placée derrière l’autel.
- Une deuxième console à 2 claviers et 1 pédalier fût installée à l’intérieur du grand buffet, et par suite descendue juste en dessous, dans la nef, pour permettre ainsi de jouer l’orgue de tribune indépendamment sans être gêné par le retard du son que peut causer la distance console-buffet.
- Abîmé lors des grands travaux de restauration intérieure de l’édifice, l’orgue est muet depuis 1975, d’autant plus que ses deux consoles ont été débranchées et enlevées. Depuis, l’instrument qu’on peut entendre dans les célébrations n’est pas l’orgue à tuyaux.
L’orgue Merklin de Saint-Nizier, dont le grand buffet et la partie instrumentale sont classés au titre des Monuments Historiques, reste en attente de restauration.
- Le buffet d’orgue : Dessin de l’architecte Benoît (1886), exécuté en bois de noyer par le menuisier lyonnais MARTEAU.
Source [1]
En photos
Intérieur
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Nef
C. PIEMINOT -
Nef avec Statues Saint Pierre et Saint Paul -
Statue Saint Pierre -
Statue Saint Paul -
Voûte -
Horloge de voûte -
Le couronnement de la Vierge
Lucien BÉGULE 1889 -
Portrait de Pauline JARICOT -
Pierre tombale de Pauline JARICOT -
Tombeau des Maîtres Charpentiers -
Plaque commémorative Frédéric OZANAM -
Plaque commémorative Amicale Sainte-Antoine, victimes de guerre 1939-1945
Extérieur
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Portail en cul de Four. Conçu en 1579 dans le style Renaissance. Oeuvre de Jean VALLET, élève de Philibert DELORME.
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Plaque informative extérieure à l'entrée de l'église -
Arrière église
C. PIEMINOT depuis angle rues Herriot et Neuve -
Arrière église
C. PIEMINOT depuis rue Edouard Herriot
Les curés de Saint-Nizier
Prénom(s) NOM | Période | Observations |
- | - | |
PUYS | 1630 - 1654 | |
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Claude Joseph THEVENET | - | En 1745 [2] |
- | - | |
Nicolas NAVARRE | 1762 - 1789 | Source[2] |
- | - | Période révolutionnaire |
Claude Louis OBRIEN | 1803 - | Source[3] |
Jacques François BESSON | 1805 - | Puis évêque de Metz[3] |
François Marie VUILLERME | 1824 - | Source[3] |
Mathieu MENAIDE | Décembre 1834 - | (1782 - ?) - Source[3] |
- | - | |
Benoît DEROZIERS | Février 1855 - | Source[3] |
Jean BARJOT | Août 1861 - 1864 | (? - 1864) - décédé le 6 août à l'age de 56 ans |
Jean BERGER | Octobre 1864 - | Ex curé de Saint-Didier-au-Mont-d'Or |
Jean Pierre Émile ROUTIER | Mars 1879 - 1903 | |
Jean Marie BESSON | 07/1903 - 03/1920 | (1844 - 03/1920) - Ex curé de Saint-Julien-en-Jarez |
G. JARROSSON | 1920 - | Ex curé à Notre-Dame de Bellecombe |
Maurice MICHAUD | 1945 - | |
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Jean LEGREZ | 1983-1996 | Archevêque d’Albi. |
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Les vicaires
Prénom(s) NOM | Période | Observations |
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George Alfred VIENNOIS | 22 octobre 1860 - février 1872 | Dit « Alfred-Georges ou Georges Alfred » - Auparavant à Chazelles-sur-Lyon (Loire) |
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Quelques grandes figures spirituelles de Saint-Nizier
Au XIXe siècle :
- Claudine THEVENET, fondatrice de la Congrégation des Religieuses de Jésus-Marie pour subvenir à l'éducation des enfants abandonnés.
- Pauline JARICOT (1799 - 1862) : fondatrice de l'œuvre catholique de la Propagation de la foi. Le corps de la fondatrice de la foi a été transféré à l'église Saint-Nizier le 13 février 1935 après avoir été inhumé au cimetière de Loyasse. Elle était une fidèle de Saint-Nizier. Son cœur se trouve à l'église Saint-Polycarpe dans une chapelle dédiée à la mission universelle.
- Le Père André COINDRE (1787 - 1826), fondateur de la Congrégation de Frères du Sacré-Cœur en 1821. Baptisé à Saint-Nizier le 28 février 1787.
- Le Père Louis QUERBES, fondateur des Clercs de Saint Viateux.
- Frédéric OZANAM, professeur à la Sorbonne, journaliste, le créateur de la Société de Saint-Vincent de Paul a contribué efficacement à la réconciliation de l'Église et de la République, en favorisant l'émergence d'une conception française de la laïcité, respectueuse de la liberté religieuse, expression de la liberté de conscience. Marié à Saint-Nizier.
- Suzanne AUBERT, paroissienne de Saint-Nizier, enseignante, infirmière, herboriste, elle devient missionnaire en Nouvelle-Zélande au service des plus pauvres.
Au XXe siècle :
- Le Père Paul COUTURIER, fondateur du Groupe œcuménique des Dombes.
Bibliographie
- Une église lyonnaise – Saint-Nizier, par Philippe JAEGER 2007
- Guide des église de Lyon, de Dominique BERTIN, JF REYNAUD et Nicholas REVEYRON ISBN 2-84147-106-3
- Lyon et ses églises, de Dominique BERTIN, Jean François REYNAUD et Nicholas REVEYRON ISBN 9-78284147-220-8
- Histoire de églises de Lyon, par Louis JACQUEMIN ISBN 2-904547-03-07
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes)
- St Nizier
- Les amis de Saint-Nizier
- L'Eglise Saint-Nizier sur le Site « Patrimoine-Lyon.org »
Notes et références