69123 - Église Saint-Irénée
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Église localisée 51 rue des Macchabées, 69005 Lyon


Historique
Une première basilique dédiée à Saint-Jean fut construite probablement vers 450 par l'évêque PATIENT dans la nécropole gallo-romaine qui allait de Saint-Just à Saint-Irénée près de la voie d'Aquitaine et de Narbonnaise.
Outre la « crypte » (caveau funéraire), elle semble avoir comporté, à l'ouest, un grand bâtiment au surélevé par rapport à celui de la crypte. Il reste de cette basilique, dans le mur nord, l'arc et le linteau monolithe d'une ouverture.
C'est au IXe siècle que se développent les cryptes connues actuellement en liaison avec l'extension du culte des reliques des saints et martyrs. La crypte est presque carrée puisqu'elle mesure 11 mètres sur 10. Elle a trois nefs voûtées en plein cintre. La crypte est surmontée d'une église collégiale et paroissiale.


En 1410, le légat pontifical Pierre de THUREY et le clergé reconnaissent les restes des Saints : Irénée, Alexandre et Epipode.
En 1562, les protestants du baron des Adrets se rendirent maîtres de Lyon et se livrèrent au pillage des principaux lieux de culte de la ville dont Saint-Irénée. Les reliques furent profanées et les ossements des fidèles et martyrs dispersés. La crypte et l'église furent saccagées.
L'église semble avoir été reconstruite à l'identique, à partir de 1584. La crypte fut sommairement restaurée au XVIIe siècle. Les ossements épars furent entassés dans un vaste caveau protégé par une grille. Ce caveau existe toujours.
Le chapitre de Saint-Irénée, en difficulté financière, fut réuni au XVIIIe siècle avec la Congrégation de France desservant l'église Sainte-Geneviève de Paris (Panthéon). Les « Génovefains » prirent possession des lieux en 1704. En 1749, ils firent bâtir par l'architecte LOYER une demeure imposante qui a été occupée par la « Maison diocésaine » .
Le chapitre est dissout à la Révolution et les biens sont vendus comme « bien national ». En 1801, à la signature du concordat, l'église haute qui avait été utilisée comme fenil est en très mauvais état. Le culte est ré-ouvert en mars 1802. À l'automne, le toit s’effondre.
Les travaux de restauration engagés à partir de 1824 sont en fait une véritable reconstruction. Ce sont les architectes Louis Céline FLACHERON (1722-1835) et Claude Anthelme BENOÎT (1794-1876) qui sont en charge de cette reconstruction.
L'église conserve la même largeur que l'église primitive et s'élève sur des fondations carolingiennes, mais on augmente la longueur en supprimant à l'ouest les deux chapelles de part et d'autre de l'escalier central qui est reconstruit à l'extérieur de l'église. La nef centrale se trouve ainsi allongée de onze mètres. Le clocher est reconstruit.
L'aménagement de l'intérieur sera complété au fil des années :
- - Construction d'un orgue en 1855 sur la tribune, transféré en 1885 dans le chœur.
- - Mise en place d'une cuve baptismale en marbre en 1855.
- - Mise en place d'une chaire en marbre en 1899.
- - Peintures murales d’Étienne COUVERT dans le chœur en 1900.
- - Don par Lucien BÉGULE d'une belle série de vitraux illustrant les débuts de l'église à Lyon.
En 1868, le peintre Louis LAMOTHE exécuta au fond de l'abside une représentation des fondateurs de l'église de Lyon. L'humidité a fait disparaître ces décorations.
Le XXe siècle et la mise en harmonie avec les souhaits du Concile Vatican II ont fait disparaître un certain nombre de décorations. Le maître autel a disparu dans les années 1970, des tableaux, des statues et le chemin de Croix de Gaspard PONCET de 1866.
Dans les années 1990, les éléments de la table de communion ont été réinstallés dans les chapelles latérales et dans le chœur où ils limitent un espace réservé au baptême.
La crypte fut restaurée sous la direction de l'architecte diocésain et de la ville de Lyon, Tony DESJARDIN (1814-1882) en 1863. Des piliers en marbre y furent placés, les arcs furent repris... et tout ceci dans le style carolingien.
Enclos de l'église


L'enclos de l'église a abrité un cimetière paroissial jusqu'à la Révolution. Le portique qui donne accès directement à l'église date de 1760 environ sur un dessin de SOUFFLOT. Les sarcophages découverts lors de fouilles et disposés ici après 1945 sont gallo-romains.
En 1687, le clergé de Lyon fit construire un calvaire monumental à l'extrémité de l'enclos. Celui ci ne comportait que trois croix. Sous l'Ancien Régime, le calvaire est le terme d'un chemin de croix. Détruit en 1793, le calvaire sera relevé avant 1802, la restauration profonde sera faite entre 1814 et 1817 par Christophe GUILLAUD. Celui ci sera transformé en chemin de croix à 14 stations, sur le même site, derrière l'église. Le calvaire visible aujourd'hui est en fait la douzième station du chemin de croix. Le chemin de croix entoure l'extérieur de l'église. On voit le Christ entouré des deux larrons, Marie, l'apôtre Jean et Marie-Madeleine à genoux au pied de la croix. En 1868, Joseph FABISCH (1812-1886) restaure les statues.
Il est situé à flanc de colline et surplombe la Saône. C'est l'un des rares calvaires subsistant dans une grande ville.
Patrimoine bâti de l'église

Vitraux
L'église permet de suivre l'évolution de l'art du vitrail au cours du XIXe siècle.
Œuvre de LESOURD :
- - Premiers vitraux installés après la reconstruction de 1824 à 1830.
- - Vitraux de la chapelle Saint-Gébuin datés de 1833 représentant les armes de Mgr Jean Paul Gaston De PINS, administrateur du diocèse de Lyon à partir de 1824.
- - Deux fenêtres hautes à trois lancettes à décor géométrique.
- - Un vitrail blanc à motifs géométriques.
Œuvre de Maréchal de METZ :
C'est le cardinal De BONALD qui fit appel à cet artiste non situé en région lyonnaise. De son vrai nom, Messin Charles-Laurent MARÉCHAL (1801-1887).
- - Marie et Jean accompagnent Jésus sur le chemin de Golgotha.
- - Pothin, Pontique et Blandine martyrs de 177 enchaînés.
- - Irénée bénissant Alexandre et Epipode martyrs de 178.
- - Le cardinal archevêque de Lyon et le clergé reconnaissant en 1410 les restes de St Irénée, St Alexandre et St Epipode exhumés de la crypte.
Œuvre de Joanny PASQUIER-SARRAZIN de 1879 (Maître verrier Lyonnais) :
- - La Vierge et l'enfant Jésus offrant le rosaire à Saint Dominique.
Œuvre de Lucien BÉGULE :
- - « Les enfants de Lyon à Saint Zacharie, enfant martyr, leur concitoyen et patron » (1883).
- - L'apôtre Jean appuyé sur Jésus à la Cène (1901).
- - L’apôtre Jean présentant le Pain de Vie (1901).
- - Son Disciple Polycarpe (1901).
- - Pothin premier évêque de Lyon (1901).
- - Irénée, père de l'église et second évêque de Lyon (1901).
- - Blandine martyre de 177 (1901).
- - Biblis martyre de 177 (1901).
- - Alexandre martyre de 178 (1901).
- - Epipode martyr de 178 (1901).
- - Gébuin ou Jubin premier archevêque à avoir reçu en 1079 le titre de « Primat des gaules ».
- - Rosace d'entrée.
- - Les demi-rosaces du chœur.
L'orgue
L'orgue a été construit en 1855 par Claude-Ignace CALLINET, facteur d'orgue à Rouffach. Il a été remanié en 1885 par CARLEN et ABBEY (Brigue Suisse). L'orgue fut transporté à cette occasion de la tribune au dessus de la porte d'entrée à sa place actuelle. Des restaurations périodiques ont été faites, la dernière datant de 1987 par le facteur de Pont-l'Évêque, Jean François DUPONT. Orgue à traction mécanique comprenant deux claviers de 54 notes, un pédalier de 30 notes. Il possède 17 jeux de 1019 tuyaux.
Les sculptures
Pietà de Pierre VERMARE (1835-1906), élève de Fabisch, au dessus des plaques commémoratives des morts de la guerre 1914/1918
Statue en pierre de St Irénée et de St Joseph d'Emile MILLEFAUT (1847-1907)
Statues en plâtre de Sainte Jeanne d'Arc et de Saint Jean Marie VIANNEY d'après la statue de VERMARE.
Les cloches
Cinq cloches sont logées dans le clocher. Elles ont toutes été fondues par BURDIN Aîné de Lyon et toutes datent de 1843. Les notes disponibles sont do pour le bourdon, mi fa dièse, sol dièse et la dièse.
Les peintures
Dans la chapelle saint Zacharie, Paul BOREL (1828-1913) illustre en 1896 l'exorcisme de l'ancienne liturgie du baptême.
Les douze médaillons peints entre les piliers de la nef représentent les douze apôtres piliers de l'église. L'auteur de ces médaillons est inconnu.
- - Jean Costume d'évêque
- - Mathieu Hache
- - Mathias Lance
- - André Croix en forme de X
- - Thomas Equerre d'Architecte
- - Jacques le Mineur Bâton
- - Pierre Clefs du royaume
- - Paul Epée
- - Jacques le majeur Tenue de pèlerin
- - Barthélemy Couteau
- - Philippe Longue Croix
- - Simon Scie
En photos
Photos extérieures
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Sarcophage
Crypte
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Crypte -
Chapiteau de la crypte
Photos intérieures
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La nef -
Les stalles -
Orgue CALLINET -
Chapelle de la Vierge -
Chapelle du Sacré Cœur -
Chapelle Saint Gébuin et armes de Mgr De PINS -
Vitraux Lucien BÉGULE
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L'apôtre Jean appuyé sur Jésus à la Cène -
Saint Gébuin -
Saint Epipode -
Sainte Biblis -
Saint Irénée -
Sainte Blandine -
Saint Jean -
Saint Alexandre -
Saint Pothin -
Saint Zacharie
Vitraux Maréchal de METZ
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Le cardinal archevêque de Lyon et le clergé reconnaissant en 1410 les restes de St Irénée -
Irénée bénissant Alexandre et Epipode -
Jésus sur le chemin de Golgotha -
Pothin, Pontique et Blandine enchaînés
Vitraux divers
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La Vierge et l'enfant Jésus offrant le rosaire à St Dominique
Médaillons
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Jacques le Mineur -
Pierre -
Simon
Les curés de Saint-Irénée
Prénom(s) NOM | Période | Observations |
- | - | |
BOUTELIER | 1673 | |
- | - | |
François PATOT | 20 novembre 1715 - | Source[1] |
Louis DARENDI | 15 octobre 1729 - | Source[1] |
Julien CHECHAN | - | Vers 1750 - Source[1] |
Honoré BERTHE | - | Vers 1756 - Source[1] |
André Guillaume DE GÉRY | - | Source[1] |
Aimé LE POIVRE | 12 janvier 1772 - | Source[1] |
Jean Joseph MOLIN | 18 janvier 1786 - 1789 | Source[1] |
- | - | Période révolutionnaire |
François Marie DESCHAMPS | 1803 - | Desservant |
Antoine GUIBERT | Octobre 1813 - | Desservant |
Jean-Baptiste DURAND | Novembre 1827 - | (1776 - ?) - En exercice en 1842 - Nommé desservant de l'église dans l'archiprêtré de Saint-Jean le 12 septembre 1816 - Saint-Irénée est devenu cure de seconde classe en novembre 1827 |
Pierre PRIVAT | Janvier 1851 - | Ex curé de Saint-Genis-Laval |
Denis VALADIER | Février 1857 - | |
Pierre Alexis de SAINT PULGENT | Avril 1873 - | Source [2] |
Jean Marie Étienne BASTARD-DELAROCHE | Avril 1883 - 1887 | (1838 - 1909) - Puis archiprêtre de Saint-Martin d'Ainay - Ex curé du Bois d'Oingt |
Jean Claude GUILLON | 1887 - 1902 | (1830 - 1913) - Ex curé de Saint-Héand et de Champagne - Démission |
Benoît BIZET | 1902 - 1907 | (1847 - 1916) - Puis curé de Saint-Pothin |
Emmanuel BARBEQUOT | 1907 - 12/1909 | (1848 - 1909) - Ex curé de Chasselay |
- | - | |
Joseph GILLET | 1931 - | Ex curé de Couzon-au-Mont-d'Or |
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Bibliographie
- Histoire des églises de Lyon, de Louis Jacquemin publiée par Elie Bellier éditeur
- Aux racines de l'église de Lyon. Le sanctuaire de Saint-Irénée Association culturelle des sanctuaires de Saint-Irénée et de Saint-Just - ISNN 1266-8603 - Juin 2000
- Histoire des églises et chapelles de Lyon, Tome 1 de l'Abbé Jean Baptiste MARTIN
Voir aussi (sur Geneawiki)
- Lucien BÉGULE , peintre-verrier, photographe et archéologue français
Notes et références
Liens utiles (externes)
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