Première citation de Dardilly au Xe siècle sur le cartulaire d'Ainay où l'abbaye possédait plusieurs terres[1].
Seconde Guerre mondiale
Vers 20h30 le 20 avril 1944, deux automobiles pilotées par des hommes revêtus de l'uniforme de l'armée d'occupation amènent au lieu-dit Daudin (ou Dodin), 6 personnes âgées de 25 à 35 ans et les abattent à la mitraillette. Victimes et auteurs non identifiés par la gendarmerie.
Les victimes sont :
- Moïse CHEMLA. Arrêté le 19 avril 1944 à Lyon. Algérien âgé de 40 ans, manœuvre, résistant. Son épouse et ses 5 enfants furent arrêtés à Lyon le 8 juillet et déportés. Seule la fille ainée Louise survécut.
- Émile PICOTIN. Arrêté à Lyon en janvier 1944. Agé de 38 ans, employé. Il ne semble pas qu'il ait été résistant.
- Pascal TANZILLI. Arrêté à une date et en un lieu inconnu. Italien âgé de 32 ans. Semble être une victime civile.
C'est en 1846 que les habitants envisagèrent la construction d'une nouvelle église. Deux projets furent élaborés et à partir de ce moment la « Guerre des clochers » est déclenchée.
D'un coté, le curé et « la fabrique » proposent soit d'agrandir l'ancienne église Saint-Pancrace soit de construire un nouvel édifice à la place de l'ancien. D'un autre côté, un membre du conseil de fabrique, Barthélemy COINDRE, et la population du nord de la commune propose la construction d'une nouvelle église proche des hameaux du nord. La municipalité de François MADINIER adopte le projet des gens du nord et en informe le préfet le 3 mai 1846. Le changement de municipalité (HENRY remplace MADINIER) retarde l'étude du projet mais, en 1847, la nouvelle municipalité confirme la décision du maire précédent malgré les protestations des « gens du bas ». De son côté, la fabrique abandonne son projet d'agrandissement et se consacre au soutient du projet d'une nouvelle construction à la place de l'ancien édifice.
La révolution de 1848 et le changement de curé à Dardilly entraînent le gel temporaire des projets. Le 26 décembre, le préfet informe le maire que le gouvernement souhaite que seule une église soit construite. La nouvelle municipalité dirigée par Antoine VINCENT adopte le projet soutenu par « la fabrique » d'une nouvelle église dans le bourg. Les trois conseillers du nord refusent de signer la délibération du conseil municipal.
En 1851, des propriétaires fortunés du nord décident le 12 mai de lancer la construction sur leurs deniers propres d'une église proche des hameaux du nord. Notons que cette décision fut prise le jour de la Saint-Pancrace, jour de la fête patronale de Dardilly. En réaction, le 18 mai, le conseil municipal vote l'augmentation de « centimes additionnels » pendant une durée de dix ans pour financer l'église du bourg. Le projet de la nouvelle église du bas fut définitivement lancé le 21 septembre 1851 après l'enquête de « Commodo et incommodo », malgré l'opposition des conseillers et des habitants du nord. L'autorisation gouvernementale fut délivrée le 12 janvier 1852.
L'église Saint-Claude
L'édifice des hameaux du nord fut achevé en deux ans, à l'exception du carrelage et de l'escalier d'entrée qui furent construits en 1862. Le 13 mars 1853, le vicaire général bénit la nouvelle église Saint-Claude, sous le vocable patron d'après le donateur du terrain Claude DAMEZ. Le clocher fut pourvu de trois cloches en 1855 et d'une horloge en 1873 comme le nouvel édifice Saint-Pancrace. La paroisse Saint-Claude fut officiellement créée comme « succursale paroissiale » le 26 avril 1860 par un décret impérial. Cette décision entraîna le découpage de la commune en deux sections électorales.
L'église du nord étant achevé, la construction de Saint-Pancrace allait se poursuivre avec son lot de retard et de difficultés. Les aides gouvernementales furent refusées pour les années 1853, 1854, 1855 et 1858, entraînant un ralentissement et une révision du projet original en 1855 ou la longueur de celui ci fut ramené de 42,5 à 39,5 mètres.
En 1860, le maire GUILLON, avant son remplacement par COSTE le 1er août 1860, a fait voter la poursuite du prélèvement des « centimes additionnels » jusqu'en 1870 permettant ainsi aux travaux de se poursuivre.
En 1861, la quatrième et dernière travée est achevée.
En 1864, les chapiteaux sont exécutés, en 1869, le maître-autel et la chaire sont livrés, les vitraux sont achevés en 1870.
Le 22 juillet 1869, l'église est enfin consacrée par l'évêque de Belley.
En 1870, la municipalité devait faire prolonger « les centimes additionnels », mais les représentants de Barriot (hameaux du nord) ont demandé à ce moment que la section fut érigée en commune. Le 14 juillet, la municipalité confirme son opposition à la scission.
En 1872, le conseil général repousse la demande des représentants de la section du Barriot par un vote solennel. En 1875, une dernière tentative de scission eu lieu.
Les travaux se poursuivent et, en 1893, un seuil permit de raccorder l'église à la place suite à la démolition des dernières maisons qui masquaient la façade.
En 1973, l'église Saint-Pancrace est placée sous le patronage de saint Jean Marie VIANNEY.
Étymologie
Nom probablement dérivé d'un personnage gallo-romain.
Toponymie
Darciliacus (976 Petit Cartulaire d'Ainay n° 107); Darzilleu (1218, Obituaire de Saint-Paul; p 179); Dardilleu (premier quart du XIIIe siècle, Documents linguistiques du Lyonnais, CNRS, 1975 p 24); Dardilly ( 1556, AD).
Héraldique
D'azur au château donjonné d'une tour d'or, ouvert, ajouré et maçonné de sable accompagné en chef d'un lion naissant d'or à dextre et d'une croisette tréflée du même à senestre. [3]
L'église Saint-Jean-Marie Vianney est de style néo-romane en moellons de gneiss et de grès. Des réemplois du mur du rempart ont été utilisées pour les parties basses du chevet. Des pierres de taille de Cruas ont été employées pour le portail et les éléments sculptés; le toit est en tuiles rondes sauf la flèche du clocher qui est en ardoises.
Édifice construit à partir de 1852 à la place de l'ancienne église et consacrée en 1869. C'est l'architecte BERNARD qui était en charge du projet.
L'église actuelle est à trois vaisseaux de quatre travées, précédées d'un narthex. Pour des raisons d'économie, la cinquième travée n'a pas été construite. Le bâtiment mesure 40 mètres pour une largeur de 30 mètres. Le transept saillant est prolongé de part et d'autre par une abside semi-circulaire.
Les trois cloches de l'ancienne église fondues en 1835 par CHEVALIER ont été réinstallées dans la nouvelle église en 1861 et électrifiées en 1954. La plus grosse pèse 915 kg pour un diamètre de 1,2 m et la plus petite 467 kg pour un diamètre 0,91 m.
En haut de la nef, dix bustes auréolés représentent les pères de l'église (cinq latins et cinq grecs).
L'orgue a été construit en 1870 par le facteur d'orgue GUÉDON pour Saint-Louis de La Guillotière. Il a été acheté et installé en 1949 dans la chapelle Saint-Joseph, puis déplacé dans le transept nord en 1973 par la maison Merklin. Il a été restauré en 1985 par les établissements Dunand de Villeurbanne.
L'ensemble des 41 vitraux ont été installés entre 1858 et 1869. Ils ont été réalisés par divers artistes de l'époque, dont LOBIN de Tour, THIBAUD de Riom, PAGNON de Lyon. Cinq baies ont été restaurées en 2017 par les artisans de l'entreprise Thomas Vitraux de Valence pour un budget de 18 000 €[4].
Les confessionnaux proviennent de l'ancienne église. Celui du collatéral nord date de 1846. Il a été réalisé par le menuisier COTTON[5], pour la mission de 1846. Celui du collatéral Sud a tété réalisé par le menuisier THOMAS[5].
Un bénitier de forme elliptique, provenant lui aussi de l'ancienne église date de 1683. Il est en grès rose de Dardilly. C'est le tailleur de pierre FOURNIER qui l'a réalisé (date et non figurent sur le bord).
Le coq du clocher date de 2007.
Une restauration de l'intérieur a été faite en 1973 et celle de l'extérieur en 2005.
Le tympan du portail a été sculpté par Loïc GANDREY et inauguré le 8 mai 2009.
Église de style néoromane suivant un plan basilical, orienté au nord, construite en moellons de calcaire pour les côtés et le chevet, en pierre de taille de Dardilly pour l'élévation antérieur et le clocher. La couverture est en tuiles mécaniques et le dôme du clocher en écailles de zinc.
Le projet a été réalisé par l'architecte FACOUZ.
Édifice avec une nef centrale et deux collatéraux de six travées précédées d'un narthex. L'abside en cul de four est percé de trois fenêtres.
Vue sur la tribune
Tableau représentant l'ancien décor du chœur
Deuxième mystère : L' Ascension - Atelier du Théodokos Dardilly 2015
Mystère : La Résurrection - Atelier du Théodokos Dardilly 2015
Vitrail de l'abside - le curé d'Ars
La crucifixion - Vitrail de l'abside 00
Statue du curé d'Ars
Mairie
Pendant tout le XIXe siècle, la mairie école était installée dans les dépendances du presbytère, 8 à 10 chemin de la Grabotière.
La mairie actuelle a été édifiée entre 1907 et 1909 sur un terrain donné à la commune. L'architecte en charge du projet était Louis DUCLOS.
Mairie inaugurée en mai 1909.
C'est un édifice rectangulaire flanqué de deux ailes symétriques en retrait qui était à l'origine les écoles de filles et de garçon, ainsi que la résidence des instituteurs. Depuis 1970, le bâtiment est exclusivement dédié à la mairie.
Maison natale du curé d'Ars (musée) du XVIIIe siècle, située 2 chemin du Curé-d'Ars.
Manoir de Parsonge de la fin du XVIe siècle, inscrit aux MH[8] en 1991.
Monument aux morts édifié en 1922, inauguré en 1924, réalisé par les sculpteurs Félix DUMAS et Charles YRONDY, situé dans le cimetière communal.
Repères géographiques
Le ruisseau des Planches descend de la Fouillouse et reçoit, hors de la commune, le ruisseau de Serres et celui des Gorges, avant de rejoindre la Saône à Vaise.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
1 300
917
1 014
935
1 027
1 074
1 281
1 296
1 301
1 243
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
1 294
1 293
1 212
1 135
1 141
1 506
1 148
1 108
1 067
1 038
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
982
1 014
1 125
1 235
1 359
1 312
1 565
1 731
2 010
2 743
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
4 668
6 688
7 589
8 661
8 450
8 617
-
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Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.