La région a un rôle stratégique important. Après la conquête de la Gaule par Jules César, le maintien de garnisons permanentes n'étant plus nécessaire, il fallait garder quand même des postes de surveillance.
L'éperon d'Albigny était particulièrement bien placé avec la vue offerte sur la plaine au nord, le gué (endroit où on pouvait traverser la Saône à pied) vers St-Germain et bien sûr la Saône.
A cet effet Munatius Plancus qui fonda Lugdunum (ancien nom de Lyon) en - 43 avait demandé au Sénat de Rome l'autorisation d'installer ainsi des vétérans ( anciens combattants).
Ceux-ci étaient installés avec un domaine agricole et quelques esclaves tout autour de Lyon à des endroits soigneusement choisis. Ces anciens soldats devenus agriculteurs restaient malgré tout des militaires qui surveillaient les accès de Lyon.
Le vieux légionnaire Albinus donna son nom à ce lieu : Albinus > villa Albiniaca > Albiniacum > Albigny.
De cette époque date une nécropole (cimetière) gallo-romain sur le plateau des Avoraux au Nord du château.Le château a été appelé la tour de Gondebaud.
Au cours des premiers siècles de notre ère, le déclin de l'empire romain au profit des peuples germaniques a partagé l'ancienne Gaule entre Francs au Nord, Burgondes à l'est depuis 457 (d'où la Bourgogne) et Wisigoths au sud-ouest.
Gondebaud est roi des Burgondes au début du VIe siècle ; il a bien peur de ne pouvoir protéger la riche Burgondie contre l'appétit de ses voisins les Francs. Il a aussi une nièce : Clotilde, jeune, intelligente, jolie et catholique romaine. Après négociations le mariage du roi des Francs et de sa nièce est décidé.
Gondebaud a sa capitale à Lyon et une de ses maison des champs favorites à Albigny, sans doute à l'endroit de l'ancienne villa gallo-romaine. Vu l'importance de sa cour et de ses gardes, l'installation devait être importante avec dépendances et même fortifications.
C'est peut-être là qu'ont été logés les nombreux membres de l'ambassade de Clovis venus chercher Clotilde, nièce de Gondebaud ; La légende aurait bien voulu que les futurs mariés se soient rencontrés à Albigny, mais Clovis n'est jamais sorti de son royaume...
L’ancien château féodal, en bois, a appartenu en 1173 à l’église de Lyon, puis aux Chanoines-Comtes de Lyon.
La tour et la chapelle du Château actuel ont été construits par un archevêque : Renaud II du Forez et datent du XIIe siècle (1184).
D’ici, on voit bien le donjon à gauche, c’est un tour carrée assez exceptionnelle car on a ensuite préféré les tours rondes moins sensibles aux projectiles, et il n’en reste pas d’autre de ce type dans la région.
La chapelle du château a longtemps été église paroissiale. Les parties moyennes sont du XIVe siècle et les plus hautes du XVIe siècle. Le site a une importance militaire jusqu’à la fin du Moyen Âge, mais avec une chance remarquable n’a pas souffert de tous les malheurs accablant la région : révolte des habitants de Lyon en 1269, pillage et incendie de Couzon, la commune voisine, razzias et batailles de la guerre de 100 ans.
Après cette reconquête par les Français de leur pays envahi par les Anglais, le château a perdu son rôle militaire.
C'est avec la Renaissance que se construisent les plus belles maisons d'Albigny dont celle d'en face appelée la maison d'Albon. On voit l'écusson de cette famille en haut du portail.
Plusieurs de ses membres ont été mansionnaires (représentants nécessairement nobles des chanoines-comtes) au château d'Albigny.
Et derrière sa grande porte on peut apercevoir 2 corps de bâtiments de chaque côté d'un passage ; à gauche le bâtiment agricole et à droite la maison de maître bâtie sur une vaste cave, avec une galerie à l'italienne de l'autre côté qui fait maintenant partie d'une autre propriété.
Entre la Renaissance et la Révolution, Albigny a vécu une période de prospérité, c'est alors une commune rurale. Ses habitants produisaient et vendaient céréales et vin. Ils pêchaient en Saône et extrayaient des pierres dans les carrières (au sud de la commune).
La justice de paix se rendait dans une petite maison de 2 pièces : l'Auditoire qui se situait peut-être vers le café actuel, et qui comportait un cellier où se versait les impôts en nature ou en argent, contrôlés par le célérier (receveur des impôts) employé du mansionnaire.
C'est d'un de ces mansionnaires Louis de la Barge que viennent les armoiries actuelles d'Albigny. Elles avaient été sculptées vers 1553 sur la cheminée de la salle du château où se réunissaient les élus de la commune à la fin du XIXe siècle ; d'où leur choix ... Les anciennes sont différentes et bien plus en rapport avec la situation de la commune (la tour, la Saône et la montagne).
Le château a été vendu à la Révolution comme Bien national (comme d’autres biens de l’Eglise ou nobles vendus à des bourgeois ou à des marchands) et a ensuite appartenu à un maire qui l'a légué à la commune. Elle y a installé mairie et école jusqu'en 1906. Année où a été finie la nouvelle mairie-école, (en face de l’Espace Henri St-Pierre). Il a ensuite été revendu en 1942 et est maintenant propriété privée.
"L'accueil": un des plus beaux domaines de la commune. Il faisait 3 hectares et s'étendait jusqu'à la Saône...
En passant regardez Bel-Air (propriété de campagne comme bien d'autres et ayant appartenu vers 1700 à un chanoine) ancienne propriété agricole avec l'entrée du côté de "la Montagne", enrichie d'une maison de maître puis d'une galerie Renaissance comme celles vues dans les 2 maisons précédentes, puis encore transformée au XIXe siècle.
Dans la cour de l'actuelle Poste on peut voir les restes de la "maison des champs" du prévôt des marchands de Lyon : Jean de Sève et remarquer le grand portail, la galerie à gauche et les 2 corps de bâtiments.
Quand Thomas de Boze, Trésorier de France à Lyon, en est le propriétaire il fait réaliser les fresques du salon d'apparat de la nouvelle construction (qui a possédé plusieurs noms jusqu’à l’actuel : l'"Accueil") vers 1710 par Daniel Sarrabat, fresques restaurées il y a peu et que vous pouvez voir lors de la journée du Patrimoine, ou sur le site de la commune...
En 1962 la commune est passée du nom de Albigny à Albigny-sur-Saône.
Héraldique
Écartelé : au premier d'or au sautoir d'azur, au deuxième d'argent au lion de sable couronné d'or, lampassé de gueules, l'épaule chargée d'une étoile aussi d'or, au troisième d'azur aux trois chevrons d'or, au quatrième d'or au rameau de sable feuillé de cinq pièces de sinople[1].
Histoire administrative
Département - 1801-2025 : Rhône
Arrondissement - 1801-2025 : Lyon
Canton - 1801-2015 : Neuville(-sur-Saône) --> 2015-2025 : Métropole de Lyon
Commune - 1801-1962 : Albigny --> 1962-2025 : Albigny-sur-Saône
Résumé chronologique :
1801-.... : Canton de Neuville-sur-Saône, Arrt. de Lyon, Dép. du Rhône
La tour et la chapelle du Château actuel ont été construits par un archevêque : Renaud II du Forez et datent du XIIe siècle (1184).
La chapelle du château a longtemps été église paroissiale jusqu’à la réalisation de l'église paroissiale actuelle. Les parties moyennes sont du XIVe siècle et les plus hautes du XVIe siècle.
Le château a été mairie et école jusqu'en 1905, date à laquelle ou il fut rendu libre. En 1941, la vente du lieu est programmée, actuellement c'est une propriété privée.
Édifice classé aux monuments historiques en 1942[2]
Nouvelle église réalisée par l'architecte DEGABRIEL sur un terrain légué par la veuve GERMAIN en 1844. la bénédiction de l'édifice eu lieu le 12 novembre 1848 par le cardinal Louis-Jacques-Maurice de BONALD .
Le clocher fut réalisé en 1863 par l'architecte Charles SAVY (1816-1886). Détruit le 2 novembre 1876 par un incendie, il fut reconstruit l'année suivante par l'architecte William LEO (1820-1891) ancien collaborateur de Pierre BOSSAN. Il abrite quatre cloches installées vers 1879.
Les deux vitraux du chœur représentent Saint Claude et Saint Louis. Ceux des transepts sont de Paulin CAMPAGNE, le vitrail ouest représente "la fuite en Égypte" (1898) et celui de l'est illustre "la procession de la Vierge" (1896).
Albigny-sur-Saône est située à 20 km au Nord de Lyon, dans le Val de Saône, sur la rive droite de la Saône qui détermine sa bordure Est. Bordée au Nord par la commune de Saint-Germain-au-Mont-d'Or, à l'Ouest par Curis-au-Mont-d'Or et au Sud par Couzon-au-Mont-d'Or, Albigny-sur-Saône est sur le versant Est des Monts d'Or. De l'autre côté de la Saône, Neuville et Feurieu lui font face.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
400
403
350
480
400
403
405
404
380
400
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
839
910
822
893
1 003
1 075
1 124
1 205
1 297
1 444
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
1 466
1 438
1 505
1 883
1 983
1 696
2 294
2 607
2 506
2 405
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
2 653
2 836
2 673
2 726
2 755
2 833
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Claudius CHERVIN 1824 – 1896 , né à Bourg-de-Thizy ; Instituteur à Albigny-sur-Saône de 1844 à 1847 , inventeur d'une méthode de traitement du bégaiement et d'une méthode d'éducation des sourds-muets. Décoré en 1858 par le ministre de l'instruction. En 1858 il fonde à Paris l'Institut des Bègues. En 1878 , son frère lui succède à la tête de cet institut.
Il est l'auteur d'ouvrages consacré a ce handicap.
Marie Simon Édouard Philibert LOMBARD DE BUFFIERES comte[9] de RAMBUTEAU, né le 30 août 1838 dans la commune, décédé à Paris (Seine) le 1e janvier 1912. Préfet du Pas-de-Calais (1871-1874), puis de la Haute-Garonne (1874-1875). - Conseiller d'État (1875-1879). - Officier de la Légion d'honneur. La reconstruction de la chapelle de Dun Saints-Pierre-et-Paul fut effectuée entre 1897 et 1899 sous ses ordres.