Il subsiste une portion de pavage d'environ 200 mètres de l'ancienne voie romaine reliant Mandeure à Achenheim, mais rien ne permet d'attester une présence humaine à l'endroit même du hameau.
Les premières citations du village remontent en effet au tout début du XIIe siècle, sous la forme "Suspa", lorsque le domaine est cédé au prieuré Saint-Nicolas de Rougemont-le-Château, puis "Sulcebach" en 1185 lors de la fondation du prieuré Saint-Morand à Altkirch. À l'époque, il s'agit là d'une localité unique correspondant à "Soppe". Ce n'est qu'en 1302 qu'une division s'opère entre « Sulzebach Superior »[1] et son complémentaire Sulzebach Inferior. Durant ces deux siècles, plusieurs sires Othon de Sulcebach sont cités.
C'est aussi une période troublée par la peste en 1234.
Au début du XIVe siècle, le domaine est rattaché au Comté de Ferrette, si bien que, à la faveur d'un mariage en 1324, il tombe dans les possessions des Habsbourg. Cela n'empêche pas des invasions de troupes anglaises en 1376 et d'Armagnacs en 1444.
« En 1459, Soppe-le-Haut et Mortzwiller ne forment qu'un seul village »[2], et celui-ci fait partie de la seigneurie de Thann. La cité devient alors un chef-lieu administratif de la seigneurie, une véritable cour colongère, englobant également Diefmatten, Soppe-le-Bas et Aichen (ancien village disparu en 1444).
Après le traité de Westphalie, la commune tombe sous le contrôle des Mazarin jusqu'à la Révolution française.
Soppe-le-Haut est devenue, le 1er janvier 2016, une commune déléguée de la commune nouvelle de Haut Soultzbach[3].
C'est le ruisseau du Soultzbach, traversant le ben communal, qui a donné son nom au village initial.
Le toponyme se compose en effet de deux mots germaniques : "die Sulz", équivalent de source salée ou de terrain marécageux et "der Bach", signifiant cours d'eau, que l'on retrouve très souvent positionné en suffixe dans des toponymes alsaciens, mais qui s'est parfois complètement effacé comme c'est le cas ici.
Héraldique
« D'argent à la fasce ondée haussée d'azur, un mont de deux coupeaux de sinople issant de la pointe, le clocher de l'église du lieu d'or ajouré et ouvert de sable, mouvant de la pointe et brochant sur le tout ».
Ces armoiries ont été créées en 1980.
Les deux coupeaux représentent le vallon ; le clocher celui de l'église Sainte-Marguerite, élevé en 1469 ; et la fasce ondée représente le ruisseau le Soultzbach.
L'église primitive apparaît dans les textes dès le XIVe siècle : elle est en effet pillée et détruite par des troupes anglaises en 1376, incorporée au prieuré de l'Œlenberg, à Reiningue, en 1399.
On apprend aussi qu'elle est reconstruite en 1469.
Le sanctuaire s'avère trop petit et trop vétuste, il est démoli en 1766 pour laisser place à une nouvelle église, tout en conservant le chœur et la tour de 1469.
De 1766 à 1768, deux architectes sont à l'origine de la nouvelle église : Léonard WIPER[4] mandaté par les Jésuites de l'Œlenberg pour concevoir un nouveau chœur et rehausser le clocher d'un niveau, et Michel GENTER, de Bollwiller, pour construire la nef. La consécration a lieu en juillet 1768.
En 1880, sous le ministère du curé Ackermann, une nouvelle sacristie est construite, ce qui permet de réhabiliter l'ancien chœur, voûté en ogives reposant sur des consoles sculptées surmontées de tailloirs. Dans cet ancien chœur, plusieurs prêtres sont inhumés, ce qui lui vaut rapidement le nom de "crypte".
À partir du XXe siècle des restaurations se succèdent, et en 1995 l'église est inscrite aux Monuments historiques[5].
L'intérieur :
- Le chœur est orné d'une peinture au plafond, de K. KAISER, représentant La Résurrection.
- Le maître-autel, de 1769, et les deux autels latéraux sont l'œuvre du stucateur Joseph MULLER. Le retable central comporte deux tableaux de Johann PFUNNER : un représentant sainte Marguerite, qui a été déposé depuis, et en partie haute une représentation de saint Jacques le Majeur. L'ensemble maître-autel et retable est inscrit au titre des Objets historiques[6].
- La chaire à prêcher, en bois taillé, stuqué et doré, est réalisée en 1770 par F.I. MULLER. Elle est également inscrite aux titre des Objets historiques[7].
- Deux orgues se sont succédé. Le premier, réalisé par Joachim HENRY en 1789. L'orgue actuel, de style alsacien[8], réalisé par Claude Ignace Callinet en 1845. Le grand orgue présente 54 notes, de même que le positif, la pédale comporte 18 notes. L'instrument a été relevé en 1900 par Martin RINCKENBACH et en 1977 par Christian GUERRIER, suivi d'une restauration en 1991 par le même facteur.
- Les vitraux, posés en 1882, sont l'œuvre de BURCKHART, un Munichois.
- En 1884, sont installés une nouvelle porte d'entrée, des boiseries dans le chœur, ainsi que de nouveaux bancs, réalisés par le menuisier et sculpteur LAMIELLE.
- Des cloches installées en 1844, il n'en reste que deux : Jacques Marguerite, de 424 kilos et Michel Antoine, de 230 kilos. La troisième, Marie Joseph, de 840 kg, s'est brisée et a été remplacée en 1891 par Saint-Face et Sainte-Philomène, de 900 kilos (des ateliers Hamm à Frankenthal).
Arc triomphal et chœur
Maître-autel et son retable
Pietà en bois
Chaire à prêcher
Orgue Callinet
Vitrail représentant saint Pierre
Banc sculté
Presbytère
Le presbytère a été construit entre 1722 et 1730, à l'initiative du curé François Udalric BRENDLEN. C'était un bâtiment solide et spacieux, qui a accueilli 16 prêtres jusqu'en 1989, date de départ du curé Joseph HUMMEL[9].
Il a conservé son escalier intérieur, ses cheminées et ses décors, mais abrite désormais les services de la mairie.
Repères géographiques
Soppe-le-Haut se situe dans le Sundgau, dans sa partie sud-ouest, au pied des premières collines sous-vosgiennes.
Une limite de son ban communal se confond avec la limite entre Haut-Rhin et Territoire de Belfort. Une autre limite se juxtapose à la D483, reliant Belfort (à 18 kilomètres au sud-est) à Cernay (à 18 kilomètres au nord-est).
Démographie
Année
1793
1801
1806
1821
1831
1841
1851
1861
1872
1876
Population
444
-
551
605
708
721
716
731
660
625
Année
1881
1886
1891
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
Population
586
552
474
479
455
444
436
384
345
298
Année
1936
1946
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
Population
261
242
249
260
259
257
336
442
517
574
Année
2011
2013
-
-
-
-
-
-
-
-
Population
562
567
-
-
-
-
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né en 1701 - Décédé en 1774 - Inhumé dans le chœur de la nouvelle église
Jean-Barthélémy GROSS
1772 - 1791
Né en 1741 Ordonné en 1766 - D'abord vicaire sous le ministère de Joseph Lorentz - Refuse de prêter serment - Déporté en Suisse en 1792 - Revient en 1795 - Célèbre l'Eucharistie en cachette Meurt dans l'incendie d'une maison en 1800, alors qu'il retourne dans les flammes pour sauver son bréviaire et le Saint-Sacrement Un monument est érigé devant l'église sous le ministère de Jean ACKERMANN
Jean Thiébaut SILBERMANN
1791 - 1803
Né en 1758 - Ancien cordelier - Sera ensuite curé à Valdieu-Lutran - Décédé en 1833
Jean-Baptiste GILLIG
1803 - 1808
Né en 1764 - Récollet, sécularisé en 1790 - Sera ensuite curé à Wittelsheim - Retiré en 1818
Barthélémy BERNOU
1808 - 1812
Né en 1768 - Père capucin - Sera ensuite curé à Wittersdorf - Décédé en 1824
Caspar WEISS
1812 - 1819
Était auparavant curé à Carspach - Sera ensuite nommé à Magstatt-le-Bas
Thiébaut ADAM
1819 - 1823
Auparavant curé à Masevaux - Sera ensuite nommé à Holtzheim
François Xavier DEBENATH
1823 - 1827
Né en 1797 - Auparavant curé à Soultzmatt - Sera ensuite nommé à Aspach-le-bas - Décédé en 1837
Pierre BRUNNER
1827 - 1830
Auparavant curé à Murbach - Décède en 1830
Joseph WADEL
1830 - 1879
Auparavant curé à Uffheim - Décède en 1879 - Enterré devant l'église
Jean-Baptiste ACKERMANN
1879 - 1899
Né à Soultz-Haut-Rhin le 4/11/1845 - Ordonné prêtre en 1869 - Curé de Lutterbach en 1899 - Devient chanoine - Chevalier de la Légion d'honneur - Décède à Lutterbach le 8/02/1930
Gustave DIETRICH
1899 - 1906
Auparavant curé à Mulhouse (église Saint-Étienne) - Sera ensuite nommé à Sentheim
François Xavier SCHMITT
1906 -
Auparavant curé à Soufflenheim
-
-
-
-
Monument aux morts
Le monument aux morts est commun aux victimes des deux anciennes communes de Soppe-le-Haut et Mortzwiller
Fils d'Antoine WINTERER et de Christine HUMMEL - Né ici en 1832 - Ordonné en 1856 - Vicaire à Bitschwiller-lès-Thann (Haut-Rhin) de 1856 à 1861 - Curé à Saint-Martin de Colmar, puis à Saint-Léger de Guebwiller - Curé à l'église Saint-Étienne de Mulhouse pendant 40 ans (1871 à 1911) - Par ailleurs homme politique : député protestataire de 1871 à 1903, membre du Conseil d'État d'Alsace-Lorraine de 1909 à 1911 - Il lance le premier cercle d'ouvriers et de jeunes en Alsace - Décède en 1911.
Une rue mulhousienne porte son nom.
sur la façade de l'école
François FLORENT :
Né François EICHHOLTZER le 30 avril 1937 à Mulhouse - A fréquenté l'école de Soppe-le-Haut pendant la guerre - Était présent lors de la Libération du village le 28 novembre 1944.
Fondateur du Cours Florent à Paris en 1967 - Chevalier de la Légion d'honneur - Commandeur de l'ordre national du Mérite.
L'école du village porte son nom.