Des traces d'occupation dès le néolithique sont attestées.
Le bourg se développe autour du château, édifié au XIIIe siècle sur la colline. C'était le domaine des Hohenstaufen. Mais Rodolphe Ier de Habsbourg en devient possesseur en 1263. Puis c'est le roi Adolphe de Nassau qui donne à la cité le statut de ville impériale, et en 1354, elle entre dans la Décapole. Au siècle suivant, est autorisé « un marché hebdomadaire en 1429 et une foire en 1479 »[1]. Le négoce du vin se développe rapidement.
Au XVIe siècle ont lieu des conflits sociaux se soldant par le pillage et l'incendie du château. En 1573, l'empereur Maximilien confie l'administration de la ville au bailli Lazare de Schwendi, célèbre pour avoir ramené de Hongrie des plants du cépage "Tokay" (personnage immortalisé par une statue de Bartholdi à Colmar).
Au XIXe siècle, c'est l'industrie textile qui favorise le développement économique de Kaysersberg.
La ville connait d'importantes détériorations lors des deux guerres avant d'être libérée le 16 décembre 1944. Elle reçoit en 1949 la Croix de guerre 39-45 avec étoile de vermeil.
En 1965 un jumelage est décidé entre Kaysersberg et Lambaréné eu Gabon, en mémoire de l'œuvre d'Albert Schweitzer.
Kaysersberg est devenue une ancienne commune le 1er janvier 2016, commune déléguée de la commune nouvelle de Kaysersberg Vignoble[2].
Toponymie
« La première mention du village date de 1227 »[3].
« La ville impériale de Kaysersberg apparaît en 1230 sous la dénomination "Keisersperg" »[4].
Le toponyme est formé des deux racines germaniques "Kayser" signifiant empereur et "Berg" signifiant montagne (ou simple colline).
Héraldique
Les anciennes armoiries de Kaysersberg apparaissent au XVe siècle et se blasonnaient ainsi :
« De gueules à la gibecière de sable ferrée d'or (à enquerre) »[5].
Au XVIIIe siècle, c'est un sceau différent, où figure la tour du château, qui est pris pour armoiries :
« Parti : au premier parti de gueules et d'azur à la tour entourée d'une muraille crénelée d'argent maçonnée de sable, ouverte et ajourée du même, sur une montagne de cinq coupeaux de sinople, le tout brochant, au second d'argent à la gibecière de sable ferrée du champ. »
Armoiries actuelles :
En 1906, un brevet impérial permet la coexistence de la gibecière et du château :
« D'argent à la bourse de sable ferrée d’or ».
Situé à l'ouest du département, le ban communal forme un triangle dont la pointe orientale jouxte Colmar et sa zone commerciale autour d'Houssen ; et sa limite ouest englobe les collines sous-vosgiennes.
Nichée dans un creux, à la limite entre derniers vignobles du piémont et premiers reliefs, la ville marque l'entrée de la vallée menant au col du Bonhomme.
La commune est traversée par la Weiss affluent de La Fecht [6][7].
Patrimoine bâti
Église catholique de l'Invention-de-la-Sainte-Croix
Église commencée vers 1230. Le portail roman et la nef centrale sont du XIIIe siècle tandis que le chœur et les nefs latérales datent des XVe et XVIe siècles. L'intérieur est orné d'un retable de 1518 du sculpteur Jean BONGART.
Le tympan représente le couronnement de la Vierge, assise à gauche du Christ. Les archanges Michel et Gabriel les encadrent.
La poutre de gloire est un calvaire monumental. Cette œuvre nommée "Christ Colossal" date de la fin du XVe siècle. Le Christ est en bois de tilleul.
Le clocher fut transformé en 1827, période où il fut rehaussé, sa flèche primitive fut remplacée par une calotte aplatie.
Les franciscains vinrent s'établir à Kaysersberg en 1460, invités par le Magistrat. L'église fut consacrée à saint Jean Baptiste en 1483 (inscription au-dessus du portail occidental).
L'église, orientée, comportait un chœur à pans coupés et une nef à un vaisseau. La façade occidentale avec campanile (couvert par un dôme à l'impériale) conserve dans la travée centrale le portail (muré).
L'édifice fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1946[9].
Vitrail du chœur de l'église
Chapelle Notre-Dame-du-Scapulaire, dite de l'Oberhof
Chapelle située au 3, rue de l'Oberhof sur la rive gauche de la Weiss.
Chapelle du XIVe siècle (1391) ayant subi des dommages de guerre.
La chapelle et la propriété attenante appartenaient jadis à l'abbaye de Pairis, près d'Orbey.
Édifice privé.
L'édifice fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1946[10].
Chapelle située sur un rocher au sud de la ville, route d'Ammerschwihr.
Ancienne chapelle de la léproserie surplombant le cimetière afin d’éviter le moindre contact avec les malades ,consacrée en 1418, reconstruite en 1488 par le greffier-syndic qui en fit don à la Ville, démolie, reconstruite à nouveau en 1519. Chapelle à nef unique, dont le plafond a été refait au XVIIIe siècle, prolongée par un chœur en demi-cercle.
L'édifice fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1932[12].
La première église protestante fut inaugurée le 19 octobre 1862. Un décret impérial du mois d'août 1862 avait autorisé le consistoire de Riquewihr à ouvrir un oratoire à l'usage du culte protestant[13].
L'église protestante actuelle est la maison natale du docteur Albert SCHWEITZER (14 janvier 1875).
Pont construit en remplacement d'un ancien ouvrage en bois. Ce pont fortifié est construit en 1514 et est alors muni, de part et d'autre de parapets, de meurtrières afin de prévenir toute action pouvant survenir le long de la Weiss[14] . Au milieu du pont, une chapelle surmontée des armoiries du Saint-Empire romain germanique et de celles de la ville abrite une statue polychrome de la Vierge datée du XVIIIe siècle.
La Tour de la Porte Haute mesure 12 mètres de hauteur. Elle est datée du XVe siècle. C'est une tour de guet, elle participait à la défense de la ville en fermant le chemin de ronde. De plan carré, la tour a conservé ses meurtrières.
La construction débute dans la première moitié du XIIIe siècle par les seigneurs de Ribeaupierre afin de barrer les routes venant de Lorraine. L'enceinte est construite dans le premier tiers du même siècle[17].
Les ruines du château font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 1er octobre 1841[18].
Les vestiges de l'enceinte reliant le château au système fortifié de la ville ont fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 18 septembre 1995.
En 1263 Rodolphe de Habsbourg en fera sa résidence.
Le château est devenu propriété communale le 1e janvier 2008.
Construit en grès des Vosges entre 1603 et 1605 siècle dans le style Renaissance rhénane par le charpentier Dominique HAECHER pour servir de résidence et de centre administratif au bailli impérial.
La grande salle du Conseil est caractérisée par un plafond à caissons et par des lambris en bois, ainsi que par des portes aux colonnes cannelées et aux chapiteaux doriques et ioniques, surmontés d'un travail de marqueterie représentant le symbole de la justice.
Le bâtiment est classé aux M.H depuis 1880[19].
En 1806 les portes Haute et Basse de la ville furent détruites. Un corps de garde fut édifié à chaque entrée de la ville d'après les plans de l'ingénieur des Ponts et Chaussée, GOUGET père. Les travaux furent adjugés en mars 1807. En 1981 les locaux ont été aménagés en musée destiné à la mémoire d'Albert SCHWEITZER.
Inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1996[20].
Maisons
Maison Faller Brief - 1594 - Ancienne maison du gourmet Apollinaire Offinger - Classée à l'Inventaire des monuments historiques par arrêté du 22 juillet 191[21].
Maison des Bains située 103 rue du Général-de-Gaulle. Maison du 1er quart XVIe siècle réalisée par Johannes VOLLRATH. Classée à l'Inventaire des monuments historiques par arrêté du 13 avril 1921[22].
Maison Herzer (1592)
Ancienne boucherie publique (1616) construite au-dessus du canal du moulin - Inscrite aux M.H en 1932[23]
Ville de naissance ou de décès de
Ville de naissance
Urbain Joseph Alexandre ADAM : Horloger.
Né le 25 mai 1815 et décédé le 18 janvier 1881 à Colmar.
Les horloges de cet horloger ont été installées dans de nombreux édifices alsaciens tel que l'église de Raedersheim (datée de 1857), l'église Saint-Jean-Baptiste de Kembs (datée de 1858), l'église protestante de Riquewihr (datée de 1859).
François Antoine MEYER : Député du 31 mars 1789 au 30 septembre 1791.
Né le 29 janvier 1754 et décédé en cette commune le 11 décembre 1827.
Joseph PHILIPPI : curé missonnaire, « Apôtre des Badois ».
Né le 7 février 1808 à Kaysersberg. Fait ses études à Colmar, puis à Soleure en Suisse. Ordonné prêtre à Strasbourg en 1829.
peinture Ch.Serfass
Prêtre une année à Schlierbach, il est ensuite nommé curé de Blodelsheim, où il organise des missions spirituelles auxquelles viennent assister les suisses du grand Duché de Bade. En 1854, il est nommé curé missionnaire et grand prédicateur de Molsheim, et y restera jusqu'en 1882.
Il décède le 1er février 1891 à Molsheim, où il est inhumé.
Albert SCHWEITZER, médecin, né le 14 janvier 1875 à Kaysersberg (département du Haut-Rhin), décédé à Lambaréné (Gabon) le 4 septembre 1965 à l'âge de 90 ans.
Il fut tout à la fois pasteur, organiste, musicologue, écrivain, docteur en médecine et dirigeant d'hôpital.
Il créa un centre médical à Lambaréné, village de la République Gabonaise, où il soigna les indigènes atteints de lèpre et de maladies tropicales. Sa maison à Gunsbach, près de Munster (Haut-Rhin), resta son point d'attache à l'Alsace ; il aimait y revenir et s'y reposer lorsqu'il prenait des vacances.