L'histoire du village est liée de près à celle de Butenheim et de son château, déjà attesté au XIe siècle. « Le village est mentionné à partir de l'an 1064 »[2] à l'endroit dénommé "Altdorf" (= vieux village). Il était alors situé sur la rive gauche d'un bras du vieux-Rhin.
Reconstitution du plan du château
C'est seulement en 1111 que l'on cite le château, date à laquelle il aurait été le théâtre de l'assassinat du comte Otto II de Habsbourg, dit "Le Docte". Mais le château aurait été construit bien avant, sur une motte castrale circulaire.
Là résidait la seigneurie de Butenheim, qui possédait aussi « les bans de Petit-Landau, Hombourg et Niffer »[3]. Établie en 1269, la seigneurie devint propriété des Habsbourg deux ans plus tard, puis elle fut « détenue à titre de fief mouvant par les nobles de Butenheim jusqu'en l'an 1337 »[4]. Cette famille éteinte, la seigneurie passa dans d'autres mains : celles des Huse puis des d'Andlau.
Fortification protégeant le donjon
Époque moderne
« Le château était encore habité en l'an 1594 »[2], mais fut mis à feu durant la guerre de Trente Ans.
À la fin du XVIIIe siècle il ne restait que des ruines, qui furent enlevées en 1865, mais des petits vestiges sont encore visibles dans un bosquet au milieu des champs.
Époque contemporaine
La proximité du Rhin était source de vie, que ce soit pour la pêche, pour tremper l'osier des vanniers ou pour chercher de l'or. Mais le fleuve n'étant pas encore canalisé, le village eut à souffrir de crues dévastatrices à de nombreuses reprises.
Un nouveau pont fut construit et terminé en 1825. « Un bac suspendu reliait Petit-Landau à Bad Bellingen en Allemagne »[4].
Lors de la seconde guerre mondiale, comme pour de nombreux villages voisins, les Landaunais furent évacués dans les Landes, notamment à Labouheyre, commune maintenant jumelée au village.
L'après-guerre fut l'occasion d'un regain d'activité et d'une croissance démographique grâce aux travaux de canalisation du fleuve et à la construction d'une usine hydroélectrique à Ottmarsheim.
Toponymie
Le nom du village s'est construit à partir de la racine allemande "Land" signifiant "Terre" et de l'ancien allemand "Auw" désignant une prairie humide. Landau correspondrait donc à des terres marécageuses, comme celles de Blodelsheim par exemple.
Plusieurs dénominations se sont succédées pour ce village : « Landovwa en 1309, Landeck en 1576, Landau en 1696, Landaw en 1722, Petit-Landau depuis 1772 pour le différencier de Landau situé dans le Palatinat allemand alors terre française »[2].
Héraldique
« De gueules au sautoir d'or, à l'écu d'argent chargé d'un fer de lance ajouré de sable, brochant en abîme[5].».
Le fer de lance rappelle la présence des Habsbourg, possesseurs du château de Butenheim, dont les vestiges se situent sur le ban communal, à la lisière de celui de Hombourg.
Arrondissement - 1801-1857 : Altkirch --> Transfert de chef lieu : 1857-1871 : Mulhouse --> 1871-1919 : Kreis Mulhouse --> 1919- : Mulhouse
Canton - 1801-1982 : Habsheim --> mars 1982-2015 : Illzach (créé en 1982) - 2015-2025 : Rixheim
Commune - 1801-.... : Petit-Landau (Landau (Petit))
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
Église Saint-Martin
Vue latérale de l'église Photo B. RegisserMaître-Autel Photo B. Regisser
Elle était au départ une annexe de l'église Saint-Martin de Butenheim. Et en 1620, lorsque cette dernière est retombée au rang de chapelle, celle de Petit-Landau en a repris le vocable. Elle reste « annexe de la paroisse de Hombourg avant de devenir paroissiale en 1752 »[6].
Au niveau d'une baie du clocher, un linteau porte la date de 1753. L' édifice a été agrandi dans les années 1890. Les premières cloches, bénies en 1780, ont été remplacées au début du XXe siècle.
Le mobilier et la décoration intérieure sont plutôt de style baroque.
Le maître-autel date de 1793 et provient du couvent des Capucins de Landser. Son tableau représente « un Roi de France à genoux devant la Vierge Marie »[6]. Louis XIII ou Saint-Louis ? Les avis divergent.
Ce tableau de 1780 est classé au titre des objets historiques [7].
Nef avec vue sur orgue Photo B. Regisser
Chaire à prêcher Photo B. Regisser
Nef et chœur Photo B. Regisser
Vitrail vu de l'extérieur
Chapelle Saint-Martin de Butenheim
Chapelle St-Martin. Photo B. RegisserIntérieur. Photo B. RegisserInscription. Photo B. Regisser
Cette petite chapelle, au bord de la D468, se dresse devant la ferme Saint-Martin.
Elle a été construite à l'endroit du cimetière et de la deuxième église Saint-Martin de Butenheim, édifiée ici en 1470. Cette dernière remplaçait une première église, également dédiée à saint Martin, et située à l'est du château de Butenheim. Mais l'édifice tout comme l'ancien village ont été abandonnés et/ou détruits suite à des faits de guerre ou d'inondations du Rhin. Seules restent des traces de la motte castrale du XIe siècle, à quelques centaines de mètres de la chapelle actuelle et de la ferme.
Cette deuxième église Saint-Martin desservait les villages de Petit-Landau et Hombourg, comme paroisse du décanat "Citra Rhenum" du diocèse de Bâle, mais en 1620, elle fut rabaissée au rang de simple chapelle.
La décoration intérieure est très modeste, mais on peut remarquer des inscriptions funéraires rappelant le souvenir des principales familles du hameau : les MAYER, célèbres tuiliers, puis les MEYER, venus à la faveur d'un mariage conclu en 1878 entre Joseph MEYER, de Rixheim et Marie MAYER, originaire du village.
Chapelle de la Vierge
Chapelle de la Vierge. Photo B. Regisser
Cette chapelle a été érigée au carrefour des routes D 468 et D 57, en 1852, par la famille Hœfferlin, en souvenir d'un accident de voiture hippomobile. Celui-ci impliquait un membre de la famille qui assurait un service de diligence et de voiturage en lien avec le port du Havre;
Ancien séchoir (Ferme St-Martin)
Vue prise depuis la route D468. Photo B. RegisserFaçade Sud. Photo B. Regisser
Situé à la Ferme Saint-Martin, cet ancien séchoir date de la fin du XVe siècle et début XVIe siècle. Il était un élément majeur d'une ancienne tuilerie, en activité jusqu'au XIXe siècle, et où il fallait cuire au four les tuiles façonnées à la main.
Ses murs sont en pans de bois avec assemblage en queue d'aronde et en hourdis troué en de multiples endroits pour assurer la ventilation. Au début, le niveau inférieur était même ouvert à tous vents pour faciliter le séchage.
Repères géographiques
Ce village haut-rhinois s'étale dans la plaine alluviale du Rhin, sur sa zone inondable.
Son ban communal, représentant 1750 hectares, est limité à l'ouest par la forêt de la Hardt et à l'est par le fleuve rhénan. Il est à noter que lors des travaux de creusement du Grand Canal d'Alsace, une partie du ban à été détachée et constitue aujourd'hui « la partie laudanaise de l'île du Rhin »[6].
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
432
490
617
584
689
686
710
749
848
756
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
781
794
743
682
691
615
591
534
538
544
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
531
462
459
456
431
391
490
465
461
547
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
603
646
592
670
745
832
823
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
La croix du lieu-dit Iserig porte l'inscription : « Im Kreuz ist heil. Mein Jesus Barmherzigkeit, 1937. Crux renovata 2005 ». Il s'agit en effet d'une nouvelle croix, en remplacement de celle de 1937 (donation de Mathilde Schirmer). Ce nouveau calvaire « est implanté sur un ancien abri souterrain militaire »[8] et a été inauguré en septembre 2006 par le curé doyen Joseph Goepfert.
La croix de la rue du Moulin est une croix d'indulgence dont l'inscription allemande peut être traduite ainsi : « Celui qui prie avec ferveur devant cette croix 5 "Notre Père", 5 "Je vous salue Marie" et le "Je crois en Dieu" gagne 40 jours d'indulgence.
La croix située rue de l'église menait à l'église initiale de Butenheim. Construite en 1881, elle porte l'inscription allemande « O heilige kreuz unsere hofnung sei gegrust », qui signifie « Ô sainte croix, notre espérance, que tu sois saluée ».
La croix de l'Oberfeld : elle portait autrefois le nom de « Kritz vum tota Mann », soit « Croix de l'homme mort », en souvenir d'un évènement tragique survenu à cet endroit du temps de Maria Kern (1877 - 1942). Elle a été construite à la sortie du village en 1953/1954 par Jules Kern (fils de Maria) suite à une promesse et pour invoquer la guérison de son fils. Entretenue par Jules jusqu'en 1966, par son fils François jusqu'en 2007, puis son fils Didier, elle a été déplacée vers le sud lors de la construction du nouveau cimetière et d'un grand lotissement. Son entretien est maintenant à la charge de la commune.
La croix de la rue du Rhin se trouve à l'est du village.
La grotte de Lourdes
Elle a été construite dans les années 1958 à 1960. Elle comportait à l'origine une autre statue, représentant sainte Bernadette.
Lieu-dit Aufeld
Lieu-dit Iserig
Sortie Sud, rue du Moulin
Inscription.
Croix rue de l'église
Croix de l'Oberfeld
Croix rue du Rhin
"Schaecher" ou chapelle ouverte, lieu-dit Jaegerhof, liée au maire T. Muller
"Schaecher", détail d'une ancienne fresque de T. Muller
Grotte de Lourdes
Toutes les photos sont de B. Regisser, que nous remercions vivement pour ses contributions au Weekend Patrimoine.
Né ici le 18 août 1764. Cultivateur, cabaretier. Marié ici le 3 mai 1790 à Catherine Muller, d'où 3 enfants. Décédé ici le 12 décembre 1838.
Antoine ESSLINGER
1808 - 1813
Martin HAAS
1813 - 1816
Mathieu ESLINGER
1816 - 1821
Fils d'André et Jeanne Schrepff. Né ici le 22/09/1755. Cultivateur. Marié ici le 21/11/1786 à Françoise Uricher. Décédé ici le 7/10/1841.
C'est lui qui signe l'acte de naissance de Maximilien Charles Rapp.
Martin HAAS
1821 - 1828
Antoine HAAB
1828 - 1831
Aloïse MESSNER
1831 - 1837
François (Antoine) MULLER
1837 - 1858
Né ici le 6 août 1796. Cultivateur. Marié ici le 30 décembre 1824 à Victoire Hoefferlin, d'où 7 enfants. Décédé ici le 17 novembre 1858.
Théodore MULLER
1858 - 1871
Né ici le 6 avril 1825. Cultivateur, marchand de bois. Chef de section des francs tireurs. Pas d'informations sur son décès.
Martin MAYER
(noté par erreur MEYER dans les registres)
1871 - 1876
Fils de François Pierre et Caroline Hohler, il appartient à la famille des tuiliers du hameau de St-Martin. Né ici le 19/09/1822. Cultivateur. Marié à Bantzenheim le 1er/10/1846 avec Catherine Onimus.
Jacques MULLER
1876 - 1908
Fils de Guillaume et Catherine Metzger. Né ici le 7/01/1841. Cultivateur, marchand de bois. Lieutenant des Sapeurs-Pompiers. Marié ici en août 1865 avec Marie-Afre Hoslin. Décédé ici le 5/08/1915. Porte le chapeau devant sa maison sur la carte ci-contre. Archives familiales Éliane Keller-Mentelé
Louis ESCHER
1908 - 1914
(François) Eugène MULLER
1914 - 1919
Né à Mulhouse le 23 septembre 1865. Cultivateur. Marié ici le 30 mai 1893 à Philomène Thuet, d'où 4 enfants. Décédé ici le 18 novembre 1938.
Auguste HŒFFERLIN
10 décembre 1919 - 1952
Né ici le 27 mars 1921. Décoré de la Légion d'honneur. Marié le 14 octobre 1921 à Marie-Joséphine Hirschfeld, d'où 2 enfants. Décédé ici le 27 avril 1958.
Célestin MULLER
1952 - 1965
Né ici le 24 octobre 1897. Agriculteur. Trésorier du conseil de fabrique. Marié à Ottmarsheim le 5 mai 1928 à Marguerite Meder, d'où 3 enfants. Décédé à Rixheim le 11 octobre 1984.
Jean HOEFFERLIN
1965 - 1989
Né ici le 30 novembre 1925. Chevalier de l'Ordre national du Mérite. Comptable chez Rhône Poulenc. Président du football-club et de la MJC. Marié le 4 septembre 1954 à Marie-Thérèse Muller.
Paul HEITZ
1989 - 1995
Mathieu KAEMMERLEN
1995 - 2001
Armand LE GAC
2001 - 2020
Carole TALLEUX
2020 - (2026)
-
-
Source : plaque apposée dans la mairie, transmise par B. Regisser.
Cf. : Mairesgenweb
Auparavant à Kientzheim. Sera ensuite nommé à Folgensbourg où il meurt le 4 juillet 1924
Édouard REBER
11 août 1920 - fin janvier 1929
Né le 30 janvier 1886 à Uffheim. Fils de Jean-Baptiste, maire d'Uffheim de 1881 à 1891, et de Geneviève Ginther. Ordonné prêtre en 1912. D'abord vicaire à Gueberschwihr puis Mulhouse. À partir du 1er février 1929, il devient curé de Leymen où il décède le 31 mars 1950.
Il se retire le 1er juillet 1965.
Ayant commencé à servir à Bourges le 22 septembre 1917, il fête son jubilé à Petit-Landau le 24 septembre 1967. Il décède ici le 19 mars 1968, à l'âge de 76 ans, et y est inhumé le 23 mars 1968.
Pierre HOMMEYER
1964 - 1968
Curé commun à Hombourg et Petit-Landau.
Jean WICKY
1968 - 1983
Idem. Ancien professeur. Chevalier de la Légion d'honneur. Curé de Staffelfelden de 1960 à 1968. Décède le 18 septembre 1985 (à l'âge de 71 ans). Ses obsèques ont lieu à Marienthal où il est inhumé.
Albert KETTERER
1983 - 1995
Idem
Père Joseph GOEPFERT
1995 - 2011
Né à Kappelen le 3 mars 1949. Ordonné prêtre en juin 1976. Installé à petit-Landau, il est impressionné par le grand nombre de Religieuses et Religieux originaires de cette commune et présentés par Marie-Thérèse Keller.
Alain AUBRY
2011 - 2016
Vincent SIMON
novembre 2016 -
-
-
(Source : documents transmis par B. Regisser)
Les religieuses et religieux
Procession vers l'église en 1954
De nombreuses Landaunaises sont entrées au couvent de la Divine Providence de Ribeauvillé pour devenir religieuses.
Des Landaunais sont également devenus Frères ou Pères.
Marié à Suzanne Bredennes le 11 mars 1869. Ouvrier d'État de 1ère classe à la direction d'artillerie de Cherbourg. Maréchal des logis à la 2e compagnie d'artificiers. Chevalier le 28 décembre 1883. Son dossier
Marié à Marie-Louise Graff. Chef de rang à la Préfecture du Haut-Rhin. Chevalier le 18 septembre 1954. Son dossier
Nicolas GOETTELFINGER
21 février 1830
-
Sergent au 65e régiment de ligne. Chevalier le 8 décembre 1859. Son dossier
Auguste HŒFFERLIN
27 mars 1880
27 avril 1958
Marié à Marie-Joséphine Hirschfeld le 14 octobre 1921. Maire de Petit-Landau de 1919 à 1952. Chevalier le 21 septembre 1951. Son dossier Un article du quotidien L'Alsace, daté du 28 novembre 1851, nous relate la journée de fête au village à l'occasion de la remise de la Croix de Chevalier. Étaient notamment présents M. le Préfet du Haut-Rhin, M. Bourgeois, député et président du conseil général, Mrs. Eskin-Hœfferlin de l'ambassade des États-Unis à Paris, ainsi que de nombreuses autres personnalités.
François Antoine KERNN (lié à Jules KERN)
23 juillet 1810
9 août 1875
Lieutenant à la 2e compagnie de gendarmes d'Afrique. Maréchal des logis à la compagnie de gendarmes du Var. Chevalier le 19 septembre 1860. Son dossier
Maximilien Charles RAPP, né à Petit-Landau le 15 novembre 1816. Fils du Général Jean RAPP (propriétaire du Jaegerhof) et de son épouse Albertine Charlotte Baronne de Rothberg. Décédé le 20 mai 1828 à Weimar (Allemagne).
Abbé Charles ROTHÉA, né à Petit-Landau le 4 juin 1791. Vicaire à Landser, curé à Saint-louis. Avec son frère Louis, il fait connaître en Alsace la Société de Marie, et devient directeur d'une école de frères marianistes. Décédé le 13 mars 1868.
Père Joseph Auguste SCHMIDLIN, né à Petit-Landau le 29 mars 1876. Ordonné prêtre en 1899. Historien ayant beaucoup travaillé sur le Sundgau et plus particulièrement le village de Blotzheim. Prisonnier au camp du Struthof à Schirmeck, il y décède le 10 janvier 1944.
Joseph SÉGER, né à Petit-Landau le 22 mars 1896. Sous-officier de carrière, adjudant-chef, il s'investit dans la Résistance en tant que passeur. Il est fusillé à Strasbourg le 15 juillet 1943.