Arrondissement - 1801-1871 : Colmar --> 1871-1919 : Kreis Guebwiller --> 1919-2014 : Guebwiller --> 2015-2025 : Thann-Guebwiller
Canton - 1801-2025 : Guebwiller
Commune - 1801-2025 : Murbach
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
Abbaye
C.Angsthelm
Le pouvoir de la célèbre abbaye, fondée par l'évêque Saint Firmin en 726 à la demande du duc d'Alsace, s'étendait à la fin du IXe siècle sur les deux rives du Rhin, du Palatinat jusqu'en Suisse où elle possédait Lucerne. Firmin installe son monastère, le "Vivarius perigrinorum" à Murbach, soumit à la règle de Saint Benoît. Le roi Thierry accorde l'immunité à l'abbaye ; elle est largement dotée de biens et obtient la libre élection de l'abbé. Parmi les très hauts dignitaires, Charlemagne, de 791 à 794, porte le titre de "Pastor Murbacensis", et place Agilmore comme prévôt.
En 925 les Hongrois dévastent l'abbaye et massacrent sept moines. En 962, Otton confirme les biens de l'abbaye rétablie. En 1139, l'abbé Berthold assiste au concile de Latran où Innocent II confirme par bulle les possessions de l'abbaye. En 1149, l'empereur Hohenstaufen Conrad III charge Egilof de réformer la vie monastique.
En 1335 le chapitre décide d'abandonner la vie commune. En 1382 un incendie dévaste l'église et le cloître. En 1513 Georges de Masevaux s'oppose à l'introduction de la Réforme sur les terres de l'abbaye et en 1544 Charles Quint donne le droit à Murbach de battre monnaie. En 1554 l'abbaye est assignée à des évêques de Strasbourg, des princes d'Autriche, de Furstenberg. Entre 1625 et 1640, les troupes du duc de Weimar saccagent l'abbaye qui restera inoccupée jusqu'à sa reconstruction en 1726. En 1764, Clément XIII ayant sécularisé l'abbaye, les religieux allèrent s'établir à Guebwiller et y formèrent un chapitre noble. Alors que la nouvelle église et les maisons canoniales venaient d'être reconstruites, la Révolution supprima définitivement la communauté. Le palais abbatial et les bâtiments conventuels furent détruits par les habitants de Saint Amarin qui voulaient se venger contre l'abbaye d'un procès perdu contre l'abbaye. Seules les archives furent sauvées et transportées à Colmar.
L'abbé de Murbach prenait le titre de prince du Saint Empire, il avait une voix à la diète, et relevait du pape au spirituel et à l'empereur au temporel. La crosse abbatiale a été portée par les membres des plus nobles familles de l'abbaye, mais aussi par des princes de la famille impériale : pour être admis dans l'abbaye il fallait faire preuve de ses quartiers de noblesse.
L'abbaye fait l’objet d’un classement partiel au titre des monuments historiques depuis 1841 et d'un inscription partielle en 1985[2][3].
L'église en grès rouge, bâtie vraisemblablement vers 1175, appartient quant à l'extérieur au style roman lombardo- rhénan, mais le plan est cistercien. La composition générale de l'église est aussi simple que grandiose. La nef entière a été abattue et son emplacement est occupé par un enclos servant de cimetière. Il ne reste debout que le transept avec ses deux tours et le chœur. Pour approprier au culte la partie qui a pu être conservée, l'arcade du transept, du côté de la nef a été fermé par une maçonnerie qui forme la façade actuelle.
A l'extérieur, on remarque le chevet plat percé d'un double rang de fenêtres en plein cintre que surmontent des arcatures et un pignon. Se différenciant des basiliques cruciformes traditionnelles avec transept et nef entrecroisés de même hauteur, l'église de Murbach dresse ses toitures dans une savante gradation.
Deux belles tours carrées, hautes de 25 à 30 mètres, aux deux derniers étages desquelles s'ouvrent des fenêtres élégantes en plein cintre à double et à triple baie, flanquent la croisée du transept.
Le pignon du croisillon Sud et le chevet sont décorés de bandes lombardes. Dans le champ des arcatures on remarque des petits bas-reliefs. Un cordon à denticules surmonte la galerie d'arcatures. Au milieu une étroite fenêtre en plein cintre, avec de chaque côté un groupe sculpté en ronde bosse.
Le croisillon Sud est percé d'un portail dont le tympan est orné de lions et de palmettes dont la sculpture méplate témoigne d'influences lombardes.
Il existe peu d'édifices de l'époque romane où les tendances ascendantes et horizontales s'équilibrent aussi parfaitement.
décor pignon chevet
bas-relief chevet
Position de la nef primitive
entrée église
L'intérieur
avait été défiguré par un plafond et toutes sortes d'ornements de mauvais goût a été restauré.
Les voûtes sont pour la plupart soutenues par des croisées d'ogives qui s'appuient sur des arcades plein cintre. La retombée des ogives carrées se fait sur de minces colonnettes. Les chapiteaux cubiques constituent la retombée des ogives. Les travées des chapelles du chevet sont voûtées d'arêtes. Ces voûtes sont parmi les plus vieilles du Haut Rhin et témoignent d'une certaine indépendance du maître d'oeuvre.
On y voit des statues anciennes, un autel roman et des tombeaux, notamment le tombeau du comte Eberhard d'Eguisheim, bel ouvrage du XIVe siècle, ainsi que le tombeau élevé par Beroldingen en 1705 à la mémoire de spet religieux tués en 929 par les Hongrois au Mordfeld (Champ du Meurtre).
En 1906, Maître Rinckenbach et son fils installent leur Opus 92 de 20 jeux. Les boiseries de la tribune et du buffet d'orgue sont du menuisier sculpteur Boehm de Mulhouse.
La chapelle a été édifiée en 1693 par l'Abbaye, le maître d'oeuvre inconnu, ayant bien respecté les caractéristiques propres aux chapelles de Lorette de la "Casa Santa" de Loretto en Italie.
La première pierre est posée le 30 mars 1693 et la chapelle fut officiellement consacrée par l'évêque de Bâle Guillaume-Jacques RINCK de BALDENSTEIN le 25 octobre 1693.
La chapelle fut vendu à la révolution comme "bien national". Elle fut achetée par des paroissiens malgré un ordre de démolition.
Elle fut rendu au culte après la tourment révolutionnaire passée.
Très fréquentée comme lieu de pélerinage au XIXe siècle, elle fut très régulierement entretenue et fut épargnée par la première guerre mondiale.
Lors de la restauration de 1946, on supprima le quadrillage en bois coiffant la cloison derrière l'autel, ainsi que le décor de fausses briques, comme aussi la voûte en bleu avec ses étoiles dorées. C'est une parfaite meconnaissance des caractéristiques des chapelles dédiées à Notre-Dame-de-Lorette.
Les peintures murales représentent des scènes de la vie cachée de Jésus et de la Vierge en rapport avec le sainte Maison de Nazareth. Création et réalisation Jean-Paul KOENIG. Peintures don du peintre en 1998.
La chapelle figure à l'Inventaire général[12]