Des peuplades sont présentes dès l'Âge du Bronze, comme l'attestent la découverte de nombreuses traces, dont une petite nécropole comprenant des urnes funéraires. Il subsiste également des témoins d'une occupation à l'époque gallo-romaine.
Le hameau est cité pour la première fois en « 780 »[1] ou en « 787 »[2] sous le nom de "Maginhaim". En effet, des établissements religieux y possèdent des terres et la dîme est prélevée en faveur du chapitre de Bâle.
Un château seigneurial établi sur une motte au XIIe siècle devient en 1281 un fief de l'évêque de Strasbourg. La motte, d'un diamètre de 35 mètres, est inscrite aux Monuments historiques[3].
À partir de 1303, le village appartient aux Habsbourg qui y tiennent leur tribunal landgravial[4]. Le domaine est tenu par les comtes de Ferrette, et passe aux mains des sires de Hattstatt vers 1316.
Les années 1633 et 1634 sont marquées par les invasions suédoises, comme l'atteste un graffiti dans le clocher roman de l'église : il mentionne en effet clairement « Schweden Krieg, guerre de Suède »[5]. De même la campagne de Turenne, rattachée à la guerre de Hollande, se déroule en partie sur le territoire en 1674 et 1675.
Au XVIIIe siècle, il existe deux relais de poste à chevaux.
Les deux guerres mondiales touchent le village, et les bombardements de 1944 détruisent le pont en grès enjambant l'Ill de ses cinq arches.
En 1955, s'établit (à l'extrémité du ban communal jouxtant celui d'Hirtzfelden) la base aérienne Colmar-Meyenheim. En 2010, l'Armée de l'Air quitte les lieux. Ceux-ci vont désormais accueillir un détachement aérien de la Gendarmerie et le Régiment de Marche du Tchad. Le domaine prend le nom de Quartier Colonel Dio.
Héraldique
« D'argent aux deux lions affrontés de gueules ».
Ces armoiries existent depuis « la fin du XVIIe siècle »[6].
Toponymie
Maginhaim en 780, Meienheim en 1187, puis Meyenheim en 1697
Arrondissement - 1801-1871 : Colmar, 1871-1919 : Kreis Guebwiller, 1919-2015 : Guebwiller, 2015-2025 : Thann-Guebwiller
Canton - 1801-2025 : Ensisheim
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
Église Saints-Pierre-et-Paul
Façade sud C.Angsthelm
L'église paroissiale primitive date du XIIe siècle, mais il n'en reste que la tour.
La nef à un vaisseau, avec un toit à longs pans, date de 1766 ou 1820, selon les sources. Victime d'un incendie, qui préserva tout de même les lambris et stalles du chœur, la nef est reconstruite en 1981.
L'édifice est inscrit aux Monuments historiques pour sa tour romane[7].
Clocher roman
Le clocher avec son toit en bâtière, présente quelques particularités. L'ensemble est construit en petits moellons de grès jaune sur quatre niveaux, mais chacun est différent. Le second niveau est percé de deux baies géminées séparées par un pilier. Le troisième présente quatre baies contigües sur trois faces, alors que la face Est a été retravaillée en ne laissant que deux petites fenêtres où ont été cependant réemployés des fragments de colonnes. Le dernier niveau a été remanié.
Ce clocher, tout du moins le troisième niveau, servait très certainement de poste de guet, comme le suggèrent « 25 inscriptions »[8] dont la moitié mentionnent des dates de conflits du XVIIe siècle. Ces graffiti n'ont rien de religieux, mais, outre les dates, nous renseignent sur les métiers ou statuts des personnes qui y passaient assez de temps pour graver la pierre. Ce sont en effet des noms comme forgeron, ou « étudiant en humanités »[8], ainsi que des emblèmes tels que ciseaux ou roue de moulin, ou enfin des armoiries telles celles du « prévôt Jean Ribert »[8].
L'intérieur :
- Des fresques polychrome des XVe et XVIe siècles ont été mises à jour dans la chapelle.
- Un tableau peint au XVIIIe par un artiste allemand, Joseph Esperlin, proviendrait de l'ancienne église des Jésuites d'Ensisheim. Un autre, représentant saint Sébastien (patron secondaire de la paroisse), et réalisé par Sébastien GUTZWILLER, est inscrit aux Objets historiques.
- Quant au tableau de l'abside, il s'agit d'une huile sur bois, de cinq mètres de haut, représentant la Trinité, la Vierge, saint Jean et saint Joseph. Ce tableau est classé aux Objets historiques depuis 1982[9] et a été restauré.
- Le premier orgue était l'œuvre de Jacques BESANÇON. Réparé par Joseph RABINY en 1800, puis par Antoine HERBUTÉ une quarantaine d'années plus tard, et enfin par Johann Fridolin BURGER, il était classé aux Objets historiques pour sa partie instrumentale[10]. Suite à l'incendie qui a détérioré l'église, un nouvel instrument a été conçu par Alfred KERN et installé en 1986. Positif de dos et Grand Orgue possèdent 51 notes, la pédale en présente 13.
Des petits tableaux de facture contemporaine ornent les murs de la nef.
Accès à la sacristie
Intérieur
Tableau de l'abside, classé
Orgue Kern
Vierge à l'Enfant, en bois, fin XVIIe siècle
Tableau contemporain : "Nativité"
Jean 14-6 « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »
Presbytère et anciens moulins
Presbytère B.ohlandVestiges de l'installation hydraulique de l'Obermühle B.ohland
Le Presbytère :
Située à côté de l'église, cette bâtisse imposante avec toit à longs pans est dûe à l'architecte local J.B. CHASSAIN.
Si l'habitation a été reconstruite en 1772, la porte charretière, elle, date de 1723, avec moellons de grès et pierres de taille. Les moulins :
Il existait deux moulins, implantés sur la Vieille Thur (appelée aussi canal des douze moulins) :
- L'Obermühle ou moulin du haut (en amont). Il était équipé de trois roues, deux pour la production de farine et une pour un foulon à chanvre.
- L'Untermühle ou moulin du bas (en aval). Il possédait également trois roues, deux destinées à la meunerie et une qui actionnait un aiguisoir.
Ces deux moulins ont cessé leur activité quand d'autres se sont installés sur le canal Vauban et se sont avérés plus productifs.
S'il ne reste rien de l'Untermühle, il subsiste des éléments du moulin du haut : une grange, un pigeonnier, la base du moulin, transformée depuis en habitation contemporaine, et les vestiges des vannes.
Autres éléments du patrimoine
-Oratoires : au nombre de deux, l'un dédié à saint Antoine, près de l'Obermühle, l'autre dédié à saint Joseph
-Relais de poste aux chevaux : il y en avait deux, situés rue principale.
Le plus ancien date de 1727 et porte les initiales IW CA sur sa porte d'entrée. Il existe encore une plaque en fer blanc avec l'inscription "poste aux chevaux numéro 1".
Le second porte sur un linteau la date de 1744.
-Colombier : différent de celui du moulin, il date du XVIIIe siècle et est décoré de fresques.
-Statue de saint Jean-Népomucène : située au bord de l'Ill comme celle d'Oberhergheim et de nombreuses autres communes haut-rhinoises.
-Puits communaux : au nombre de deux. Celui de la place de la mairie porte la date de 1779.
-Croix de chemins : il y en a treize en tout dont deux Bildstock (Plus de détails sur le site officiel de Meyenheim).
-Et pour finir, Le château d'eau est lui aussi décoré de fresques.
Repères géographiques
Le village est situé dans la plaine céréalière, un peu à l'écart du Rhin.
Le territoire est irrigué par trois cours d'eau qui le traversent du sud au nord : l'Ill, la Vielle Thur à l'ouest et le canal Vauban à l'est.
Le ban communal est également traversé par l'autoroute A 36 et la D 201 reliant Ensisheim au sud à Colmar au nord.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
440
485
518
691
757
781
832
810
774
721
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
673
716
712
649
712
651
653
646
622
638
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
591
611
580
577
607
600
636
1 272
1 080
1 041
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
1 003
884
957
1 188
1 728
1 465
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
↑Tribunal tenu par des "Landgraves", équivalents de "comtes" dans le Saint-Empire Germanique
↑Article de Marc GRODWOHL, intitulé "Graffiti de veilleurs dans le clocher de Meyenheim", in Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, numéro 29, 2017, ISSN : 0990-6894
↑ 8,08,1 et 8,2Article de Marc GRODWOHL, intitulé "Graffiti de veilleurs dans le clocher de Meyenheim", in Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, numéro 29, 2017, ISSN : 0990-6894