Des traces d'habitat attestent d'une occupation du site vers - 4 000 avant Jésus-Christ.
La première mention manuscrite du hameau figure « dans une charte de 1246 »[1] et un château est cité en 1249. Le fief, tout comme le château, appartenait aux seigneurs de Butenheim, dont le siège de la seigneurie était établie sur le ban communal de Petit-Landau. Ceux-ci transmettent leurs biens en 1269 à l'évêché de Bâle.
En 1303, le village et son château entrent dans les possessions des Habsbourg. La petite cité connait alors une belle expansion : elle s'entoure de remparts, organise des marchés, et devient un bourg important, gérant administrativement une trentaine de villages voisins.
Cependant, aux XIVe et XVe siècles, Landser et son château sont dévastés à plusieurs reprises. L'essor de la cité est compromis, mais elle garde son statut de chef-lieu et est partagée en deux bailliages.
Le XVIIe siècle est à nouveau une période de malheurs : invasion des troupes suédoises en 1632, puis de troupes françaises en 1635. À partir de cette date, le château qui a été complètement incendié n'est plus reconstruit. Landser est repris par les Rois de France, et le domaine passe aux mains des Herwart. Le bourg se reconstruit et retrouve peu à peu sa prospérité.
Arrive la Révolution française. La cité devient chef-lieu de canton, mais, suite aux querelles de religion et aux troubles qui s'ensuivent, elle connait un déclin progressif. Même le XIXe siècle ne ramène pas de dynamisme, car le village étant située à l'écart des grands axes, peu d'industries s'implantent. L'activité dominante reste l'agriculture jusqu'à la première moitié du XXe siècle.
En 1948, Landser perd son statut de chef-lieu cantonal, celui-ci étant transféré à Sierentz. Et ce n'est qu'à partir des années 1970, que le village va connaître un nouveau développement.
(Source : panneaux d'information dans la commune)
Héraldique
« D'argent au palmier de sinople tigé au naturel et fruité d'or ».
Ces armoiries existent depuis la fin du XVIIe siècle, à une nuance près : il s'agissait au départ d'un chêne (encore mentionné par la municipalité « en 1859 »[2]), qui est devenu un palmier lors d'une restauration.
De l'édifice primitif, cité en 1269, il ne subsiste aucun élément.
L'édifice actuel, dédié à Notre-Dame de l'Assomption, correspond à deux campagnes successives de travaux. Une à le fin du XIVe siècle en ce qui concerne le clocher. Et une au XVIIIe siècle pour la reconstruction de la nef. Ce sont deux architectes qui en sont à l'origine : Jean-Baptiste CHASSAIN pour tout ce qui touche à la nef, et l'enfant du pays, François Antoine ZELLER, pour le chœur. L'édifice est achevé et béni en 1776, en présence du curé ZELLER, comme en témoigne la "première pierre" gravée, incrustée dans la façade.
Une rénovation intérieure s'esr déroulée de 1988 à 1990.
- le clocher à quatre pans est couvert de tuiles vernissées,
- sur la partie droite de la façade, est adossée une grande pierre tombale illustrant la Résurrection du Christ.
À l'intérieur, divers éléments sont inscrits ou classés aux Objets historiques, ou méritent tout simplement le détour :
- l'entrée, voûtée en ogives, est décorée de peintures. Il ouvre sur la nef par une baie et porte ogivale.
- les plafonds du chœur et de la nef sont décorées de peintures de Henry EBEL.
- le maître-autel et son tabernacle, a été réalisé à la fin du XVIIIe siècle, en bois taillé et peint de façon à imiter le marbre. Il est classé au titre d'Objet historique[3]. Le tableau qui le surplombe, représentant L'Assomption, est l'œuvre de Heinrich KAYSER en 1873. Il est inscrit au titre d'objet historique[4].
- les autels latéraux sont dédiés à sainte Anne et saint Domnique.
- dans la chapelle latérale gauche, dédiée à Notre-Dame des sept douleurs, figurent une Pietà du XVIIe siècle et de nombreux ex-votos, témoignages d'un fervent pèlerinage.
- la chapelle latérale droite, honorant sainte Catherine, contient une châsse avec des reliques de saint Justin. Statue de sainte Catherine et reliques sont inscrites au titre d'objets historiques[5].
- l'orgue, réalisé à l'origine par Martin BIRGÄNTZEL et installé en 1789, comportait 25 registres. Après les dégradations révolutionnaires, il a été réparé et complété par son fils Joseph BIRGÄNTZEL et est classé au titre d'objet historique[6]. L'instrument a connu par la suite diverses transformations. La dernière restauration, de Gaston KERN, à la fin du XXe siècle, lui a rendu son état initial.
- le chemin de Croix, composé de petites peintures à l'huile sur toile, dans un style peu courant, a été réalisé en 1875 par Melchior Paul von DESCHWANDEN et est inscrit au titre d'objet historique[7].
- sous la tribune d'orgue, un tableau représentant saint Séraphin de Montegranaro a été réalisé en 1768 et est classé au titre d'objet historique[8].
- diverses statues, provenant du couvent, et d'autres huiles sur toiles sont également inscrites ou classées.
Voûte décorée de l'entrée
Ogive de l'entrée dans la nef
Maître-autel, classé, et tableau de L'Assomption
Station VII du chemin de Croix
Chapelle latérale et pietà du XVIIe siècle
Orgue BERGÄNTZEL, classé
Tableau Saint Séraphin de Montegranaro, classé
Monastère Saint-Alphonse
Chapelle du monastère au milieu des travauxSon clocheton
À l'origine, c'est un couvent qui avait été érigé à cet endroit, au XVIIe siècle, et avait abrité des Capucins jusqu'à la Révolution. La communauté est alors dispersée et le couvent est vendu comme Bien national. Des éléments sont peu à peu détruits, et le reste abandonné.
Le domaine est acheté par des Rédemptoristes en 1842. Une communauté se forme et se met à la tâche pour restaurer le bâti existant ou construire de nouveaux éléments. Une nouvelle chapelle est érigée. Mais le monastère ferme en 1873 et reste inoccupé jusqu'au XXe siècle.
Il est proposé ensuite aux Sœurs Rédemptoristines[9] d'occuper gracieusement les lieux. Elles commencent des travaux en 1929, et s'y installent en 1931. Elles y demeurent jusqu'en 2012, année où elles quittent définitivement le monastère.
Un projet contemporain voit ensuite le jour : le monastère va être transformé en annexe du lycée Don Bosco (selon un projet de l'architecte Jean VOGEL), tout en conservant la chapelle. En 2021, les travaux sont encore en cours.
Fontaine monumentale
Fontaine en hiver
Située au cœur du village, au centre de la Place de la Paix, et entourée d'édifices publics et de demeures remarquables, il s'agit là d'une fontaine de type "Stockbrunna", avec un bassin en grès octogonal et une grande colonne sculptée.
Elle a été érigé en 1661, à la demande de la famille HUG, dont un membre était le bailli de la seigneurie. Elle porte d'ailleurs à la base les armoiries de cette famille.
En haut du fût, se tient un lion tenant entre ses pattes l'emblème de Landser.
La fontaine est classée aux Monuments historiques[10].
Autres éléments
Une maison ancienne porte la date de 1626 et aurait été construite avec des pierres de l'ancien château. Elle appartenait à des membres de la famille noble des FLAXLANDEN.
La mairie : le bâtiment primitif, de style Renaissance, remonte au début du XVIIe siècle. Il a bien sûr été modifié par les propriétaires successifs, mais a gardé sa tourelle d'escalier. Après avoir appartenu à des familles bourgeoises ou nobles, dont les FLAXLANDEN, il est devenu propriété de la commune en 1804, servant à la fois de Tribunal de Paix et de mairie.
Une ferme et son pigeonnier : se remarquant aisément rue Acklin, l'ensemble est composé d'une habitation portant la date de 1736, de granges, et d'un pigeonnier à pied au centre de la cour.
L'hôtellerie Paulus : cette auberge est séparée de la mairie par le nouveau corps de garde. Construite en 1737 avec un soubassement en pierres et un étage à pans de bois, elle présente des poteaux d'angle ouvragés et un oriel en façade. L'auberge a notamment été tenue par des membres de la famile ZELLER.
Le corps de garde actuel est un nouvel édifice, venu remplacer en 1807 le corps primitif et les prisons situées sous une ancienne maison commune.
Le collège Don Bosco est beaucoup plus tardif. Les pères Salésiens se sont en effet installés à Landser en 1929. Ils fondent une école vouée à l'enseignement agricole. Attirant de nombreux élèves, l'établissement devient vite collège, puis lycée. Il va dorénavant être complété par un nouveau bâtiment à la place de l'ancien monastère.
Le musée Erhart est un musée paysan, fondé en 1991 par Paul ERHART dans une grange de son habitation. Depuis des années, en effet, cet habitant collectionnait non seulement des outils anciens mais aussi des documents ou photos concernant l'Histoire de la commune ou du Sundgau.
Ferme de 1736
Son pigeonnier à pied
Corps de garde
Lycée Don Bosco
Musée Ehrart
Repères géographiques
La commune de Landser se trouve dans la partie méridionale du département que l'on appelle couramment Sundgau.
Elle se situe à 12 km environ au sud est de Mulhouse et à 16 km au nord ouest d'Altkirch.
Son ban communal est traversé par le Niedermattgraben et deux de ses affluents.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
573
631
674
528
611
635
582
579
586
524
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
542
554
561
473
437
399
385
377
339
345
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
317
314
318
301
351
409
453
339
330
1 750
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
2 114
1 941
1 687
1 592
1 561
1 576
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Un notariat a existé à Landser du XVIIe siècle à 1916.
Prénom(s) NOM
Période
Observations
-
-
Jean Baptiste PÄYER de l'ÉPINE IMHOFF
1737 -
Né en 1706
Jean-Michel WENDLING
-
Né en 1724 - Notaire royal - Décédé en 1811
-
-
Charles Xavier Ignace WENDLING
-
Fils de Jean-Michel - Né en 1759 - Notaire royal et juge - Décédé en 1817
Jacques Ignace Michel Antoine WENDLING
-
Fils de Charles Xavier Ignace - Né en 1786 - Également maire - Décédé en 1847
-
-
Jean-Baptiste KALT
-
Né en 1814 - Également maire - Père de Jean-Baptiste Eugène qui sera médecin (Voir "Personnalités nées dans la commune") - Décédé en 1878
-
-
Les curés
Prénom(s) NOM
Période
Observations
-
-
? ZELLER
1776 -
Premier prêtre de la nouvelle église, c'est lui qui en bénit la première pierre
-
-
Bernard JUIF
1803 - 1807
Auparavant curé à Blotzheim
Georges FLEURY
1807 - 1816
Auparavant curé à Bruebach - Décédé en 1835
Gabriel WENDLING
1816 - 1833
Né en 1765 à Landser - Curé cantonal - Chevalier de l'Ordre de Malte - Décédé en 1833
Joseph ELTZER
1834 - 1844
Sera ensuite curé à Ensisheim
François Joseph MERCKLEN
1844 - 1860
Né en 1796 Chanoine Décédé et inhumé ici en 1860
Martin DURRINGER
1860 - 1869
Auparavant curé à Saint-Amarin
Georges MARC
1869 - 1893
Auparavant curé à Oberentzen - Décédé en 1892
Eugène HAGEBMULLER
1893 - 1910
Auparavant curé à Kindwiller - Décédé en 1911
-
-
-
-
Liste des titulaires de la Légion d'honneur
Prénom(s) NOM
Naissance
Décès
Observations
Jean-Baptiste Eugène KALT
24 février 1861
9 mai 1941
Études de médecine à Besançon et Nancy - Médecin généraliste - Exerça à la clinique ophtalmologique des Quinze-Vingts à Paris - À l'origine d'avancées en chirurgie oculaire et des lentilles de contact
Né ici en 1709 - Auteur d'ouvrages juridiques - S'est opposé à Beaumatchais - Mort sur l'échafaud à Paris en 1794
Jean-Baptiste Eugène KALT:
Médecin ophtalmologiste (voir la section "titulaires de la Légion d'honneur")
François Antoine ZELLER:
Né ici en 1740 - Architecte - À l'origine de nombreuses églises ou presbytères dans le Sundgau - Décédé ici en 1816 - Le parvis de l'église porte son nom
↑Appelées aussi moniales du Très Saint Sauveur, les Rédemptoristines appartiennent à un ordre de vie contemplative, fondé en 1731, qui se donne pour objectif de poursuivre la mission de Jésus en vue de sauver la Terre.