Au tout début du XIIe siècle, quelques terres sont détenues par l'abbaye de Saint-Dié-des-Vosges et portent le nom de « Festum ». Puis sur les hauteurs du Hohnack, un château est érigé par les comtes d'Éguisheim. Ensuite, c'est dans les registres de l'abbaye de Pairis (commune d'Orbey) que le village est mentionné en 1302, cette fois-ci sous la forme « Celle », car des moines défricheurs s'y sont installés et ont fondé un petit ermitage.
« Jusqu'au XVIIe siècle, le territoire appartenait au comté de Ferrette, puis aux Ribeaupierre »[1].
Après une forte baisse de population dûe à la guerre de Trente ans, le village se développe peu à peu, vivant de l'agriculture et des métiers de la forêt. Un moulin est mentionné avant 1750, quand un certain Jean Grandidier demande à en construire un second[2].
Les guerres :
Une bataille a lieu en octobre 1870 et la commune devient allemande. En 1914-1918, le village est victime des combats qui se déroulent au col du Linge. Durant la seconde guerre mondiale, de décembre 1944 à janvier 1945, des bombardements le détruisent à 85 %. La commune se voit alors attribuer la croix de guerre 1914-1918 et la croix de guerre 1939-1945.
Alors qu'une usine de tissage s'était implantée en 1929 mais n'avait fonctionné que 27 ans, les activités s'orientent peu à peu vers l'industrie du bâtiment, puis, plus tard, vers le tourisme.
Héraldique
Blason sur la mairie
« D'argent à trois têtes d'aigle arrachées de sable, becquées et couronnées d'or, lampassées de queules ».
Il s'agit là des armoiries de la seigneurie de Hohnack, propriétaire du château.
Ces armoiries ont été adoptées « en 1974 »[3].
Toponymie
L'étymologie est incertaine. Le nom pourrait provenir de « parochia » signifiant paroisse, et qui aurait donné "la Paroche" mais aussi de « cella » signifiant cellule de moine, ou chapelle. Voici les différentes appellations connues :
En 1114 : Festum -- En 1302 : Celle -- En 1441 : Zell -- En 1564 : Payon Zell -- Au XVIIe siècle : La Baroche.
Arrondissement - 1801-1871 : Colmar --> 1871-1919 : Kreis Rappoltsweiler (Ribeauvillé) --> 1919-2014 : Ribeauvillé --> 2015-2025 : Colmar-Ribeauvillé
Canton - 1801-2015 : La Poutroye [1871, Schnierlach (Lapoutroie) ... 1919, Lapoutroie] --> 2015-2025 : Sainte-Marie-aux-Mines
Commune - 1801-2025 : Labaroche (LaBaroche)
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
Château du Petit-Hohnack
Ce château-fort tire son nom de sa localisation : au "Hohen Acker" (Champ du haut) et était le chef-lieu de la seigneurie. L'édifice primitif est commencé « à la fin du XIe siècle »[4], et remanié deux siècles plus tard. Avec ses murs élevés en pierres à bossage, sur lesquelles demeurent des marque de tailleurs de pierre, il était constitué d'une enceinte de plusieurs côtés protégeant un donjon carré, un corps de logis et une chapelle.
L'édifice est démantelé en 1655 suivant la volonté de Louis XIV. Puis, vendu à la Révolution, il devient une carrière. Il est classé aux Monuments historiques en 1905[5], puis restauré à partir de 1980 avec barbacane et pont-levis.
Cette église, située à Basse Baroche (premier hameau de la commune à s'être peuplé), a été construite en 1787, au même emplacement qu'un édifice cité au XIVe siècle. Avec le petit cimetière qui l'entoure, elle prend place sur un petit promontoire reposant sur un très haut mur de soutènement.
Le clocher se dresse sur le côté gauche du pseudo transept. Les toitures ont été refaites en 1836 et 1854. Victime d'un incendie lors de la Libération, l'église a été reconstruite à l'identique par Joseph Muller, avec conservation de la façade d'origine.
À l'intérieur se remarquent une abside polygonale, une croix monumentale de 1809 et une statue de la Vierge à l'Enfant, en bois peint en doré, datant de la première moitié du XIXe siècle et inscrite à l'inventaire du patrimoine[6]
Cette église se situe à La Place, plus haut dans le village et non loin de la mairie.
Financée grâce aux indemnités reçues en guise de "dommages de guerres", elle a été construite en 1955 dans un style épuré, que ce soit à l'extérieur pour la façade-pignon en grès, ou à l'intérieur où se marient béton, bois et vitraux contemporains.
La tribune avec l'orgue surplombe l'autel.
Par ailleurs figure une longue liste des parrains et marraines des quatre cloches qui ont été bénies le 9 septembre 1979 : "Christ-Roi", "Saint-Wandrille et Saint-Joseph", "Vierge Marie", "Tous les saints".
Nef
Autel et orgue
Vitrail de l'oculus
Parrains et marraines des cloches
Chapelle Saint-Wandrille
Chapelle Saint-Wandrille
C'est le seul édifice alsacien qui est placé sous le patronage de saint Wandrille, connu aussi sous le surnom "Wandon", moine né vers l'an 600 qui fonda un monastère devenu abbaye à Fontenelle.
Une chapelle est déjà citée en 1664. Elle a été reconstruite en 1888-1889. Victime des bombardements de 1944-1945, elle a été restaurée. Son mobilier intérieur est en grès des Vosges.
La chapelle est inscrite à l'inventaire général du patrimoine[7].
Cet « Espace des métiers du bois et du patrimoine » est né de la volonté d'une poignée de bénévoles de laisser une trace du patrimoine forestier de la commune et d'en faire un lieu attractif. Après les autorisations nécessaires et des années de collecte et de réparations, le musée a pu ouvrir en 2000.
Diverses scies
Il s'est implanté à l'endroit d'une ancienne scierie. La roue hydraulique qui anime la façade n'est pas d'origine ; elle est composée d'un mécanisme provenant de Raon-l'Étape et d'une roue à augets réalisée par les fondateurs.
Sur quatre niveaux, le musée présente de nombreuses machines, telles le Haut-fer, « la plus ancienne des scies mécaniques (130 ans) »[8], d'autres scies et des machines à vapeur, de larges collections d'outils mis en scène dans des ateliers tels que celui du menuisier ou du sabotier, une très belle collection de jouets en bois, ainsi qu'une salle de documentation et un espace pédagogique sur le thème de la forêt.
Repères géographiques
Le ban communal de Labaroche s'étale sur un plateau vallonné du massif des Vosges, côté alsacien. Composée de nombreux hameaux tels que Basse Baroche, La Chapelle, Le Chêne, Les Évaux, Giragoutte, Les Granges, La Place et d'autres, son habitat est très dispersé : d'ailleurs la légende "Le mouchoir du diable" se plait à expliquer les raisons de cette dispersion des habitations (Légende du mouchoir du diable).
L'accès à Labaroche se fait par diverses routes : depuis Colmar, par la route de Turckheim aux Trois-Épis ou par celle d'Ammerschwihr, ou encore depuis Orbey.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
1 500
1 457
1 426
1 717
2 014
2 021
2 055
2 228
2 303
2 085
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
2 111
2 057
2 072
1 902
1 875
1 812
1 777
1 688
1 704
1 591
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
1 495
1 280
1 161
1 170
1 162
970
1 122
1 103
1 157
1 204
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
1 483
1 676
1 985
2 175
2 266
2 191
2 116
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né ici le 9 juillet 1870. Marié le 4 novembre 1894 avec Marie-Anne MUNIER. Décédé ici le 21 mai 1949.
Léon GULLUNG
1940 - 1945
Né ici le 3 septembre 1894. Marié le 11 octobre 1918 avec Marie-Adèle MUNIER. Décédé ici le 7 septembre 1944.
Auguste René PRUD'HOMME
1945 - 1958
Fils de Jean-Baptiste Jules ci-dessus. Né ici le 17 mai 1905.
René PRUD'HOMME
1958 - 1962
?
Frédéric Jacques Ernest PREISS
1962 - 1977
Né à Riquewihr le 31 décembre 1906. Décédé à Nice le 9 avril 1979.
Gérard KLINKLIN
1977 - 1995
Son nom est mentionné sur la liste des parrains et marraines des cloches de l'église Saint-Joseph.
Yves SCHIÉLÉ
1995 - 2008
Réélu en 2001.
Bernard ANDRÈS
2008 - 2014
-
Bernard RUFFIO
2014 - (2026)
Réélu en 2020
-
-
-
Cf. : Mairesgenweb (Autre sources : Liste des maires des A.D. du Haut-Rhin[9] et arbres généalogiques sur Geneanet)
Les notaires
Prénom(s) NOM
Période
Observations
-
-
-
-
Les curés
Prénom(s) NOM
Période
Observations
Pierre DULY
-
(1600-1688) - Fondateur du Prieuré des trois épis.
-
-
Louis PETITDEMANGE
1788-1807
Né le 30 avril 1743 à Lapoutroie. Était auparavant vicaire à Orbey. Curé ici. Sera ensuite en charge de la cure d'Orbey, où il décède le 27 octobre 1814.
François DINTROZ
1807-1809
Était auparavant vicaire à Russ. Part ensuite à Belfort.
Michel WEISS
1809-1820
Était auparavant vicaire à Orbey. Part ensuite à Turckheim, où il décède en 1819.
Nicolas GOETZ
1820-1836
Né vers 1791. Était auparavant vicaire à Ammerschwihr. Curé ici. Sera ensuite en charge de la cure de Kientzheim, où il décède en 1845.
Jacques CHOFFIN
5 décembre 1836-1856
Né le 1er décembre 1805 à Petitefontaine. Était auparavant vicaire à Orbey. Décède ici le 8 février 1856. Inhumé dans le cimetière de l'église Saint-Michel, à Basse Baroche : plaque apposée sur un mur.
Georges LABARRE
1856-1862
Né le 13 juin 1817 à Orbey. Était auparavant à Belfort. Revient ensuite à Orbey, où il décède le 19 octobre 1894.
Joseph ROUÈCHE
1862-1875
Né le 26 mai 1826 à Brebotte. Était auparavant à Orbey-les-Huttes. Part ensuite à Lachapelle-sous-Rougemont où il décède le 14 octobre 1902.
Sous-lieutenant, commandant de la section de gendarmerie de Montceau-les-Mines, directeur de la maternité Boucicaut. Nommé Chevalier le 29 novembre 1884. Son dossier
Jules Jean Baptiste MOUTHE
27 septembre 1859
7 mars 1933 (Orbey)
Curé à Orbey-Pairis. Impliqué dans la Résistance : soignait les blessés, donnait des renseignements.
Adjoint au maire de Labaroche de 1950 à 1957. Pendant la guerre se trouvait à Annemasse, a fait preuve de résistance et a aidé des enfants juifs. A été décoré à titre posthume en octobre 2013. Plaque en son honneur sur la grande croix du monument aux morts.