Certains objets ou traces découverts sur le territoire attestent une occupation « dès l'époque préhistorique »[1], ainsi que du temps des Gaulois.
Le village est mentionné pour la première fois « en 1144 »[2]. Il est intégré dans la seigneurie de Landser, elle-même sous la coupe des Habsbourg. Des établissements religieux du secteur possèdent des biens ou des terres dans Kappelen.
Du XIVe siècle au XVIIe, un autre village est mentionné tout à côté, celui de Zeiswiller, qui a disparu par la suite.
En 1648, le traité de Westphalie rattache la cité Kappelenoise au royaume de France.
Il faut attendre 1820 pour que le village devienne une paroisse autonome.
Un moulin hydraulique installé en 1692, puis un deuxième, permettent l'approvisionnement de la communauté en farine jusqu'en 1935 pour le premier, 1958 pour le second.
Héraldique
Blason communal
De gueules à la chapelle de Saint-Wolfgang d'or ajourée de sable.
Ces armoiries datent de 1977.
Elles font bien sûr référence au nom du village, mais aussi à la chapelle Saint-Wolfgang, sur les hauteurs du ban communal en direction de Stetten.
Toponymie
Le toponyme est tout simplement dérivé « du latin capella »[3] qui signifie chapelle.
Au XIVe siècle, du temps des Habsbourg, le toponyme en usage est "Chapellon".
En 1793 est mentionné "Cappelen", puis la forme actuelle est actée en 1801.
La chapelle originelle date du XIIe siècle et c'est elle qui impulse le toponyme du village. Saint Wolfgang protégeant les bergers et le bétail, le sanctuaire devient rapidement un lieu de pèlerinage.
À cette époque, la chapelle ne comporte qu'un chœur, et le modeste édifice ne parvient pas à faire face à l'affluence des pèlerins. Il est donc nécessaire d'organiser des messes en semaine pour répondre aux besoins.
En 1755, la chapelle est agrandie par l'adjonction d'une nef à un vaisseau, et sa toiture est coiffée d'un petit clocheton.
Au début du XXe siècle, le curé de l'époque, KEIFLIN, envisage des restaurations avec l'aide de paroissiens, et en profite pour percer une porte à l'ouest, qu'il fait surmonter d'un auvent. L'intérieur est également rénové et l'ancien autel est remplacé par un nouveau.
Les plafonds de la nef et du chœur sont décorés de caissons en bois peints, représentant la Vierge Marie et divers saints et saintes.
Un peu plus bas dans le village, sur une petite élévation, il existait une autre chapelle dès le Moyen Âge. Elle était dédiée à saint Michel et était de taille modeste.
À cette époque, Kappelen n'était en effet qu'une succursale de l'église mère de Stetten. Par contre, le curé et son vicaire ne logeaient pas à Stetten, mais dans le presbytère de Kappelen, faisant de cette chapelle une sorte d'annexe de leur presbytère.
En 1820, le village est élevé au rang de paroisse autonome. Il est donc très vite question de transformer la chapelle en église. Les travaux aboutissent en 1847, agrandissant la nef de neuf mètres supplémentaires et agrémentant la toiture d'un clocheton.
Mais à peine vingt ans plus tard, l'église est victime d'un incendie. C'est l'architecte local Jean-Baptiste SCHACRE qui dirige les travaux de réfection.
Cependant, à la fin du XIXe siècle, la communauté envisage sérieusement un nouveau lieu de culte. En 1954, le clocher est carrément démoli car il menace de s'effondrer.
Suite à la réalisation de la nouvelle église, de style contemporain, l'église Saint-Michel est désaffectée. Le lierre est en train d'envahir les murs, mais l'édifice est toujours debout.
Le presbytère a été construit en 1746 après autorisation de l'évêché de Bâle qui percevait la dîme.
Les plans ont été dessinés par Blaise von RUNCZ, un architecte suisse. L'espace du bâtiment étant très généreux, il a servi de logement aux curés et vicaires de l'église-mère de Stetten, qui desservaient non seulement Kappelen mais aussi Brinckheim.
En 1774, une grange dîmière vient compléter la bâtisse.
Les curés de Kappelen occupent le presbytère de 1820 à 1974. Puis, la charge de village étant confiée à la cure d'Helfrantzkirch, le bâtiment est vendu afin de financer les travaux de la nouvelle église.
Le terrain est acquis par la commune dès 1880 mais le projet n'arrive pas à se concrétiser avant la Première Guerre mondiale. Et il reste en suspens jusqu'à la guerre suivante car le village a d'autres priorités.
C'est seulement en 1975 que l'église est achevée. L'édifice contemporain, conçu par l'architecte strasbourgeois Fernand LAVANDIER, présente une forme quadrangulaire s'évasant vers le haut. Il est constitué d'armatures métalliques dans lesquelles s'insèrent de grandes baies vitrées. Le clocher, indépendant, se dresse sur le parvis. Il comprend trois cloches.
Une grande verrière en dalle de verre met en scène un chapitre de l'Apocalypse de saint Jean. Une autre représentant l'église et un dragon à sept têtes est l'œuvre du peintre-verrier haut-rhinois Fabien SCHULTZ.
Deux statues se faisant face dans l'entrée sont en bois recouvert de cuivre. Œuvres de Joseph SAUR, également haut-rhinois, elles représentent saint Michel, et la Résurrection du Christ.
Au lieu-dit Muehlacker, le long du Muehlgraben, se trouvait un grand domaine agricole sans que la date du début de son exploitation soit connue avec certitude. Mais il est vraisemblable qu'il y avait une forge.
À la fin du XVIIIe siècle, le moulin est exploité par la famille SPECKER. Un de ses membres, Jean-Georges, sera le premier maire de la commune.
Au XXe siècle, le moulin est géré par la famille ROEMER. Les meuniers successifs vont moderniser l'installation et y adjoindre des moteurs électriques, permettant au moulin d'être performant même si le débit d'eau s'affaiblit.
L'activité meunière s'arrête en 1958.
Nieder Muehle (ou moulin du bas)
Situé entre Kappelen et Brinckheim, le moulin est construit au XVIIe comme l'atteste un « acte notarié »[4] de 1692.
C'est Hans Ulrich BILGER, alors à la tête de la commune, qui obtient le droit de construire son moulin et le bief qui lui est nécessaire.
Il s'agit d'un moulin à grains qui, après les BILGER, passera aux mains des MULLER.
Le moulin est actif jusqu'en 1914. Après guerre, la production s'oriente vers l'avoine destinée au bétail. En 1935, l'activité s'arrête et le moulin est transformé en dépendances agricoles.
Repères géographiques
Plan du village
Kappelen est un village du Sundgau, situé à environ 18 km à l'est d'Altkirch.
Son territoire est composée essentiellement de champs agricoles plus ou moines vallonnés.
Le ban communal est irrigué par plusieurs cours d'eau, dont le Muehlgraben sur lequel ont été installés les deux moulins.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
275
269
292
411
392
380
408
402
401
383
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
370
372
375
359
388
407
393
381
369
379
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
350
330
338
290
288
298
296
291
290
324
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
369
412
499
512
536
587
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.