Divers éléments archéologiques nous prouvent que le territoire était déjà occupé à la période du Hallstatt, à l'Âge de bronze, puis à l'époque gallo-romaine où il jouxtait la voie romaine venant de Kembs en direction de Strasbourg.
Aux XIe et XIIe siècles, le domaine hombourgeois « fait partie des alleux des Butenheim »[1]. Cette famille seigneuriale fait ériger un château au XIIe siècle entre Hombourg et Petit-Landau. Si le village de Butenheim disparaît par la suite (à cause de guerres ou d'inondations du Rhin), il en subsiste toujours la motte castrale et des vestiges de murs.
À partir de 1269, le territoire entre en possession des Habsbourg, mais la famille de Butenheim continue à le tenir en fief. Lorsque cette famille s'éteint en 1337, c'est au tour des Huss de tenir le domaine.
Puis de 1418 jusqu'à la Révolution, Hombourg passe aux mains de la famille d'Andlau qui y construit un château. Celui-ci deviendra plus tard un grand domaine agricole avec ferme, betteraverie, puis production de tabac.
Ce petit village de plaine garde longtemps une vocation agricole.
L'industrialisation du XIXe siècle ne se traduit pas par la création de manufactures ou usines. Mais la population trouve une nouvelle source de revenus grâce aux chantiers du Grand canal d'Alsace et de l'usine hydro-électrique d'Ottmarsheim. Une cité ouvrière est alors construite dans la partie du ban communal proche du Rhin, le village connaît un certain développement économique et une embellie démographique.
En 194, les habitants sont évacués dans les Landes et demeurent à Castandet pendant une année. Ce sera là l'origine d'un jumelage entre les deux communes, concrétisé en 1982.
À l'issue de la seconde Guerre mondiale, le village est libéré le 8 février 1945.
Héraldique
Apposé sur le local des sapeurs pompiers
D'azur à la lionne arrêtée d'or, allaitant ses deux lionceaux du même.
La commune dispose de ces armoiries dès la fin du XVIIe siècle.
Ce blason a servi de base à l'élaboration du logo contemporain du village.
Toponymie
La première mention écrite, en 1227, prend la forme de "Hamberg". Normalement "berg" désigne une montagne, mais Hombourg se situe bel et bien en plaine...
Durant le Moyen Âge, la graphie évolue vers Honburg.
La forme actuelle se stabilise juste après la Révolution.
Quand la famille d'Andlau abandonne le château de Butenheim, au XVIIe siècle, elle vient s'installer sur son domaine hombourgeois et y fait construire une nouvelle demeure, un château qui ne comporte qu'un corps de logis central.
Mais les propriétaires émigrent en Allemagne à la Révolution, et leur château est mis à feu après avoir été pillé.
Le domaine passe ensuite à une famille bâloise, les Mérian, qui entreprennent les premières restaurations.
En 1820 la propriété change à nouveau de mains. C'est en effet le manufacturier mulhousien Nicolas KOECHLIN qui l'achète. Il fait reconstruire la partie centrale, et il y ajoute des dépendances : un pavillon de chasse, une ferme et une betteraverie. L'industriel mulhousien se lance en effet dans les expérimentations. Il essaye la culture du mûrier blanc. Et il est le premier en Alsace à s'intéresser à la betterave sucrière ; il installe d'ailleurs une distillerie qui est encore visible dans l'enceinte du château Burrus.
Dans les années 1850, c'est le comte de MAUPEOU qui hérite du domaine. Il fait défricher du terrain, construire les deux ailles nord et sud entre 1880 et 1900, et agrandir le pavillon de chasse.
En 1922, c'est la famille BURRUS, spécialisée dans la production de tabac, qui devient propriétaire du site. Elle continue l'exploitation de la ferme (et fait construire un autre château... en béton...).
Durant la Première Guerre mondiale, le château domanial sert de base à l'État-major allemand.
Depuis 2017, une partie du château a été aménagée en restaurant, et le parc est devenu un golf de deux fois 18 trous.
Lorsque Maurice BURRUS (1882-1959) achète la propriété, il cherche à développer l'exploitation agricole pour augmenter sa production. Il envisage en 1930 la construction d'une grande étable, pour 150 vaches, fenil et silos. Et il construit cette étable, en béton, en lui donnant la forme d'un château médiéval imaginaire, poussant même la plaisanterie jusqu'à imiter un appareil en pierres de tailles pour le soubassement. La bâtisse est entourée de fossés et l'accès se fait par un pont dormant. Dans l'étable, il installe des abreuvoirs automatiques. L'étage sert de fenil, et les quatre tours rondes sont destinées à l'ensilage.
Depuis, des bâtiments fonctionnels ont été rajoutés autour du château, et l'activité agricole perdure.
Au-dessus de la porte
Blason et devise des BURRUS :
La devise familiale est la suivante : « Mille ans après Milan, Burrus avait déjà mille ans ».
Elle fait référence à l'ancêtre grec de la famille : Sextus Afranius, préfet du prétoire, conseille de Néron et compagnon de Sénèque.
L'église primitive est mentionnée pour la première fois en 1302, mais elle est d'abord annexe de l'église Saint-Martin de Butenheim. Elle est également lieu de pèlerinage dédié à saint Wendelin, patron des bergers.
En 1527, l'église hombourgeoise devient paroisse autonome et est dédiée à saint Nicolas, patron des bateliers et voyageurs. Il existe peu de documents de son histoire durant les deux siècles suivants.
L'édifice actuel est érigé à partir de 1773 et est consacré en 1786 par Joseph de Rogenbach, évêque de Bâle.
Le clocher est élevé sur le chevet, comme en témoignent deux piliers ronds dans l'abside pour le supporter. Un arc triomphal sépare abside et nef. Les fenêtres et un oculus de la façade occidentale ont été en partie murés lors de l'installation de l'orgue en tribune.
L'église n'a pas été vendue à la Révolution. Endommagée durant la Seconde Guerre mondiale, elle a été restaurée en 1945-1946.
Le maître-autel d'origine a laissé la place à un autel de facture contemporaine. Il est surmonté d'un tableau de plus de trois mètres de haut, représentant les saint Érasme, Jacques et Nicolas, et signé de Edmond Pierre Gustave PELLERIN, en 1847.
La chaire à prêcher, en bois taillé, doré et peint, présente un abat-voix avec couronnement et date de la seconde moitié du XIXe siècle. Les fonts baptismaux encastrés dans une niche en bois datent de la même période.
L'orgue est l'œuvre du facteur mosellan VERSCHNEIDER et a été installé en 1863. Il est composé d'un buffet à trois tourelles et de deux plates faces. L'instrument, de 17 jeux et 54 touches, a été restauré en 1957 par SCHWENKEDEL, puis en 1986 par GUERRIER.
Certains des vitraux primitifs avaient été endommagés lors des bombardements de 1945 et remplacés par du verre cathédrale. En l'an 2000, six d'entre eux ont été remplacés par des nouveaux, du verrier LIEBY.
Les stations du chemin de croix sont composées d'un assemblage de quatre carreaux de céramique peinte.
Abside et ses deux piliers
Chaire à prêcher
Orgue Verschneider
Niche avec fonts baptismaux
Une des stations du chemin de croix
Un des vitraux de la nef
Repères géographiques
Cascade sur le canal
Hombourg se trouve à l'est du département et la limite orientale de son ban communal se confond avec le Rhin.
Le village, qui est situé à l'est de la proche banlieue mulhousienne et au nord de Bâle, fait désormais partie des 39 communes de la zone M2A (Mulhouse Alsace Agglomération).
Mais autrefois, Hombourg était un petit village rural, situé en plaine. Entouré de champs de céréales, notamment de cultures de maïs, il a fallu trouver des solutions pour irriguer les sols sur un territoire plutôt aride car proche de la forêt de la Hardt. Et aussi pour réalimenter la nappe phréatique.
Ainsi, de nombreux canaux d'irrigation ont vu le jour, dont un qui capte à Hombourg l'eau du canal de Huningue pour la mener jusqu'à Bantzenheim. Appelé "canal de la Hardt", sa construction est dûe à l'idée de Charles HUG, curé de Bantzenheim.
La cascade, construite entre 1890 et 1910, permet une dérivation des eaux.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
358
380
479
580
588
526
540
528
564
556
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
543
552
456
426
425
423
385
361
355
366
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
369
301
311
298
332
276
1 926
769
695
647
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
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-
Population
840
798
863
965
1 147
1 328
-
-
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-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.