Une présence humaine dans le secteur est avérée dès le néolithique. La DRAC a en effet recensé quatre sites antiques sur le ban communal, dont deux font l'objet d'un périmètre archéologique. Le périmètre n° 1339, à la limite communale avec Didenhiem, correspond à une occupation au néolithique, « attestée par la mise à jour d'une fosse et d'une inhumation »[1]. Ce périmètre englobe également l'emplacement du village de Gildheim disparu au XVe siècle.
Le périmètre n° 1337, dans la partie occidentale du ban hochstattois, correspond à l'existence d'une villa gallo-romaine. Rien d'étonnant à cela, car la voie romaine reliant Mandeure à Illzach passait à cet endroit. Et deux sites gallo-romains importants se trouvaient à proximité : l'oppidum princier du Britzgyberg, à llfurth, et le vicus de Kembs.
À partir du XIe siècle « le village relevait du Comté de Ferrette »[2] (lequel passera en 1324 aux mains des Habsbourg). Aux XIIe et XIIIe siècles, une famille noble (vassale des Ferrette) est installée dans la cité. « Elle possède un château dominant la vallée de l'Ill, au lieu-dit du Burgberg »[3].
Durant le Moyen Âge, Hochstatt comprend deux cours colongères[4]. L'une appartient au prieuré Notre-Dame d'Oelenberg fondé en 1046 et actuellement abbaye trappiste sur la commune de Reiningue ; l'autre appartenant au monastère de Remiremont fondé en 620 et actuellement abbaye bénédictine.
Par ailleurs, de nombreuses fermes du village sont gérées par des institutions religieuses de Mulhouse, de Thann, de Lucelle, et de Brunstatt, mais aussi par l'église Saint-Gall de Didenheim, l'hôpital de Mulhouse, la famille des Fugger et les seigneurs de Rosen.
Le village se développe activement (environ 240 maisons au XVe siècle)[5] et acquiert de l'importance au point de devenir une mairie de la seigneurie d'Altkirch. Mais un déclin s'amorce avec la Guerre de Trente Ans ainsi que les famines et les épidémies qui s'ensuivent.
Après les traités de Westphalie en 1648, Hochstatt demeure liée à la seigneurie d'Altkirch, « détenue par la famille de Mazarin, jusqu'à la Révolution »[6].
Les répercussions de la Guerre de 1870 ne sont pas trop désastreuses, mais le village va déplorer de nombreuses pertes au cours des deux Guerres mondiales. Hochstatt sera finalement libérée le 25 novembre 1944, grâce notamment au 2e Bataillon de Zouaves.
Héraldique
Sur un panneau urbain
Sur le monument aux morts
De gueules à deux clés d'argent, rangées en pal, les pannetons en dedans vers la pointe.
Le village était déjà doté de ces armoiries à la fin du XVIIe siècle.
Les clés sont celles données à saint Pierre, saint patron de l'église.
Toponymie
Le nom de la localité est mentionné pour la première fois en 1348;
Le toponyme est composé de deux parties : le radical d'origine germanique "Statt", qui désigne un lieu, puis par extension une ville ; précédé de l'adjectif germanique "Hoch" qui signifie haut.
Le village étant d'abord rattaché à la paroisse de Didenheim, il a pu compter sur la nomination d'un chapelain vers 1441 puis d'un vicaire au XVIIe siècle. C'est grâce à l'abbaye de Remiremont (qui y possédait une cour colongère) que Hochstatt a pu devenir une paroisse indépendante en 1731.
L'édifice primitif datait du XVIIe siècle, vraisemblablement en 1660, date à laquelle sont mentionnés les trois autels.
Une nouvelle église est construite en 1717. Il en subsiste une clé de voûte en grès rose, avec une sculpture représentant l'agneau pascal.
Cette église devenant trop petite, elle est rebâtie en 1832, sur la base de l'ancienne nef, et prend la forme d'une église-grange.
L'église à vaisseau unique comporte cinq travées et une abside semi-circulaire. Une petite sacristie est adossée sur le côté. Le clocher-porche présentant des chaînages d'angle en pierres de taille, est surmonté d'une flèche à quatre pans. Le portail en plein-cintre s'accompagne d'un fronton triangulaire.
Le maître-autel est séparé de son retable. Il présente en niche basse une sculpture du Christ au tombeau. Quant au tableau du retable, de style néoclassique, il illustre la remise des clés à saint Pierre[8].
Les autels secondaires, dédiés à Marie et saint Sébastien sont de même facture, avec des tableaux du XIXe siècle.
L'orgue date de 1836 et est signé Claude Ignace CALLINET pour sa partie ancienne. L'instrument de style rustique, comporte en effet deux parties distinctes :
- la plus ancienne, d'origine, comprend 15 jeux de clavier manuel et quatre au pédalier.
- la seconde partie, de 1873, comprend cinq jeux ajoutés par le facteur BERGER de Rouffach.
Mais la particularité de l'instrument est de ne jamais avoir été pneumatisé.
Nef
Chœur et tableau représentant la remise des clés à saint Pierre
Cuve de l'ancienne chaire transformée en deuxième autel
Cette chapelle est située à l'angle de la rue des Champs et de la Chapelle.
Elle a été construite en 1781 en guise d'ex-voto, après un accident agricole. Une restauration a eu lieu en 1989.
L'autel intérieur est agrémenté de quelques statues.
Il existe plusieurs croix dans la commune :
Croix de 1750
Croix J. CONTI
La plus ancienne date de 1750 et a été érigée suite au meurtre d'un jeune homme. Depuis elle a été insérée dans un mur de clôture. C'est une croix à panneaux aux bras fleuronnés. Son médaillon central présente une sculpture de la sainte Famille.
Celle érigée par Jean CONTI (et dénommée ainsi) date de 1935 et correspond à la concrétisation d'un vœu de la famille EICHINGER-KAMMERER à la suite de la perte de trois enfants. La croix a été déplacée lors d'un aménagement routier.
La croix du Geisbuhl, en lisière de forêt en allant sur Galfingue. Elle a été érigée en 1803 en guise de croix d'indulgence pour sept années.
Une petite croix sous des arbres, édifiée en 1853 par la famille ELTIN.
Une autre, érigée par la famille GERBER.
Une croix au Fallacker, réparée après avoir cassé en 1890.
Une grande croix en grès, derrière l'église, qui a perdu son Christ.
Jusqu'en 1958, les Hochstattois venaient s'approvisionner en eau autour de quatre fontaines.
La Niederdorfbrunna se trouve dans la partie inférieure du village. Un bassin octogonal entoure une stèle centrale. Endommagée en 1914/1918 par faits de guerre, elle a été reconstruite par les Allemands. Pour des raisons d'aménagement de voirie, elle a été démolie et remplacée par un bassin acheté « chez un antiquaire »[9].
La Oberdorfbrunna se trouve plus en hauteur. Elle date de 1850 environ, et un de ses bassins servait d'abreuvoir. Détruit en 1954, le bassin est reconstruit en béton, toujours de forme octogonale, et séparé en deux parties (l'une étant réservée au fleurissement). Cette fontaine est remplacée par une nouvelle en 2011, lors de l'aménagement d'une place à cet endroit.
Les deux autres fontaines étaient des puits avec pompe à bras : la Freihofbrunna à l'endroit du Freihof (ancienne cour colongère) et la Judenbrunna, du milieu du XIXe siècle réservée par un moment à une famille juive du village.
Repères géographiques
Hochstatt se situe dans le Sundgau, à une quinzaine de kilomètres au nord d'Altkirch et une dizaine au sud de Lutterbach.
Le ban communal est légèrement surélevé par rapport à l'Ill et au ban voisin de Zillisheim, d'où son toponyme.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
813
927
907
974
1 068
1 146
1 241
1 252
1 312
1 270
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
1 320
1 341
1 310
1 273
1 241
1 326
1 334
1 308
1 279
1 235
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
1 207
1 018
1 090
1 096
1 117
1 092
1 066
1 113
1 168
1 576
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
1 913
1 831
1 876
2 053
2 107
2 119
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
↑Une cour colongère est un ensemble de terres, cédées à des colongers ou métayers en échange de redevances. Elle est administrée par l'autorité suzeraine, religieuse ou seigneuriale.
France
Haut-Rhin
68-01 Altkirch
Histoire de la commune
Patrimoine bâti
B.ohland 
Repères géographiques
Démographie
En photos
Notables
Article détaillé : Consulter la liste des victimes inscrites sur le monument...
Bibliographie
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes) 
Notes et références