La découverte de différents objets ou tombes atteste une présence humaine du temps des Romains puis à l'époque mérovingienne, datée aux alentours des années 665.
« Le village est mentionné au VIIIe siècle sous le nom de Herleichesheim »[1]. De cette date et jusqu'au début du XIIIe siècle le hameau est un fief appartenant aux comtes d'Eguisheim, puis devient propriété des évêques de Strasbourg qui y gèrent une cour abbatiale.
Les seigneurs de Hattstatt en deviennent propriétaires en 1285. Ils font fortifier le village avec une double enceinte complétée d'un fossé, puis font ériger quelque années plus tard un château qu'ils occupent jusqu'au XVIe siècle. En 1302 le village est « érigé au rang de ville »[2]. Deux ans plus tard un moulin est mentionné.
En 1348 a lieu une violente extermination de la population juive ; le lieu-dit "Judenbrand" en porte le souvenir. Le XVe siècle est une époque troublée par des conflits au sein de la maison des Hattstatt et par le passage des Armagnacs en 1444 puis celui de troupes de milices de Sélestat et de Colmar qui détruisent le château.
À partir de 1585, Herrlisheim passe aux mains des sires de Schauenbourg jusqu'à la Révolution française. Ils sont à l'origine de nombreux aménagements du village et reconstruisent le château en y ajoutant de nombreuses dépendances. Mais le XVIIe siècle se révèle plutôt néfaste en raison de deux épidémies de peste et de nombreuses occupations (Suédois, Croates, troupes de Saxe).
Le siècle suivant est une période de reconstruction. Bien que les activités dominantes soient l'agriculture et la viticulture, quelque petites industries s'établissent comme un tissage et une scierie là où se trouvait le moulin seigneurial. Cette scierie a fonctionné jusqu'en 1973. Au XIXe siècle une gare est construite ; une digue est élevée pour canaliser les inondations de la Lauch.
Après la Seconde Guerre mondiale et la Libération du 5 février 1945, des reconstructions sont nécessaires. Au XXIe siècle, des éléments du patrimoine sont restaurés. Et la bourgade étant située sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, l'accent est mis sur l'environnement naturel et les diverses façons de le découvrir.
En 2019, 23 "Stolpersteine" (ou pierres de mémoire en laiton gravée) ont été insérées dans le sol, 16 à l'endroit de l'ancienne synagogue et 7 devant des maisons où des personnes juives ont été arrêtées pour être déportées. L'historien à l'initiative de ce projet, Christophe WOERHLÉ, a fait appel à « l'artiste-sculpteur allemand Gunter DEMNIG »[3].
Héraldique
Blason en marbre, sur le monument aux morts
Blason en grès, sur l'hôtel de ville
Les armoiries de la ville existent depuis la fin du XVIIIe siècle.
Il existe deux blasonnements légèrement différents :
« D'argent à l'étoile de six rais de gueules, accompagnée de six quarte-feuilles du même ordonnées en orle entre chaque rais de l'étoile ».
« D'argent à l'étoile à six rais de gueules et un orle de six bassinets ou quarte-feuilles de même » (selon les Archives Départementales du Haut-Rhin).
Remarque : les habitants d'Herrlisheim-près-Colmar portent le sobriquet "les grenouilles", car le lieu en était fortement fourni.
Toponymie
À l'origine : Herleichesheim. Au XIe siècle : Herlichisheim. Plus tard : Herlesheim puis Herrlichesheim.
Ce toponyme se décompose en deux parties, la première étant vraisemblablement un patronyme ou un prénom germanique, et le suffixe -heim, présent dans environ deux cent toponymes de la plaine d'Alsace et ayant le sens de demeure, habitation (puis par extension "village")
Arrondissement - 1801-1871 : Colmar, 1871-1919 : Kreis Colmar, 1919-2014 : Colmar --> 2014-2025 : Colmar-Ribeauvillé
Canton - 1793-1801 : Eguisheim - 1801-2025 : Wintzenheim
Commune - 1801-2025 : Herlisheim ; Herrlisheim-près-Colmar
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
Église Saint-Michel
Ancien chœur orienté et sa petite chapelle nord B.ohland
Une église primitive et un cimetière sont déjà mentionnés en 1120
Une partie de l'église remonte au XIVe siècle. Elle était orientée, avec un chevet à trois pans accompagné de deux petites chapelles (celle au nord voûtée d'ogives), et un clocher-porche en grès avec chaînage d'angle et flèche à huit pans. Ces éléments anciens sont inscrits aux Monuments historiques depuis 2001[4].
L'église est remaniée en 1906 pour l'agrandir tout en gardant la base médiévale. Une grande nef à un vaisseau plafonné et un nouveau chœur à trois pans coupés sont élevés perpendiculairement à l'ancien édifice, si bien que les éléments primitifs forment une sorte de transept. L'ancien chœur gothique devient du coup une chapelle latérale, et l'ancienne chapelle nord devient la sacristie, toujours voûtée d'ogives et accessible par une ouverture de deux arcs brisés.
Ancien clocher porche et début du collatéral sud de l'ancienne église
Façade sud de la nouvelle église
Ancienne chapelle sud adossée à l'ancien chœur
Intérieur :
Le chœur actuel est pourvu de lambris du quatrième quart du XVIIIe siècle et provenant vraisemblablement de l'ancienne église. Réalisés par Gabriel Ignace Ritter, les décors sculptés dans la masse représentent l'Ancien et le Nouveau Testaments et sont ornés de quatre médaillons peints sur toile. Ces lambris sont classés au titre des objets historiques depuis 1998[5].
Le retable du maître-autel est l'œuvre du même artiste, en 1785, et met en valeur un tableau représentant saint Michel en armure, réalisé par la strasbourgeoise Marie-Monique Tanisch en 1781, et classé lui aussi au titre d'objet historique[6].
La chaire en chêne taillé, sculpté, peint et doré est également l'œuvre de Gabriel Ignace Ritter, en 1785. Sa cuve est ovale et le dorsal présente une toile peinte. L'ensemble est inscrit au titre des objets historiques.
L'orgue a été réalisé par le facteur Joseph Rabiny en 1791. Au moment de la reconstruction de 1906, le positif de Rabiny a été conservé mais le grand orgue enlevé. En 1951 le facteur A. Convers installé un nouvel orgue tout en gardant le positif précédent.
Chœur de la nouvelle église
Retable du maître-autel et tableau classé représentant saint Michel
Lambris du chœur, classés
Chaire à prêcher
Orgue en tribune
Passage vers la chapelle nord de l'église médiévale
Ancien vitrail
À l'extérieur :
Côté clocher, sur le mur sud de la portion conservée de l'ancien collatéral, sont adossées une croix monumentale et des stèles de tombeaux.
- La croix monumentale en grès de différentes teintes, gravée d'une inscription pieuse, date de 1751 sans que son auteur soit connu. Un cartouche a été ajouté en 1759. Puis la date de la mission 1909 s'y est rajoutée.
- Le tombeau de François Joseph de Schauenbourg, d'auteur inconnu, date de 1815 et la stèle présente les armoiries de cette illustre famille. La date de 1815 correspond au décès de ce seigneur qui a été maire de la commune et conseiller général.
- Le tombeau de François Nicolas Scheuch, lui aussi d'auteur inconnu, présente un décor en bas-relief taillé dans du grès jaune. Il date de 1829, année du décès du sieur Scheuch, également maire de Herrilsheim-près-Colmar.
Tout comme la tour des sorcières au sud, dont subsiste la base, la tour des Voleurs était un élément des fortifications protégeant la ville.
Elle a servi de château d'eau dès 1370, puis de prison, et est inscrite au titre des Monuments historiques depuis 1934[7].
Les remparts ont été démolis lors de la Révolution. Les maisons de l'actuelle rue des Fossés se sont construites sur leurs épaisses fondations d'une épaisseur d'environ un mètre.
Roue de l'ancien moulin
Roue à aubes de l'ancien moulin
Il existait un moulin hydraulique, depuis 1308, dans la propriété du château situé le long de la Lauch.
À la suite de ses activités de meunerie, le moulin a été transformé en scierie, la roue à aubes étant alors remplacée par une machine à vapeur. Cette scierie a fonctionné jusqu'en 1973, avec pour dernier exploitant Richard Vonesch.
Ancienne meule à grains
Mais la roue a été conservée et restaurée en 2011.
Par ailleurs, une meule à grains a été retrouvée en 2013, lors des travaux de pavage de la cour Sainte-Marthe, et y est exposée.
Au moyen Âge une communauté juive était présente dans le village voisin de Hattstatt. Mais en 1348, supposés être responsable de l'épidémie de peste, les Juifs sont tous immolés par le feu au lieu-dit "Judenbrand" sur le ban communal Herrlisheimois.
Une trentaine d'années plus tard, des familles se réinstallent. En 1780 on dénombre 43 foyers ; cinq ans plus tard 160 familles à Herrlisheim et 229 à Hattstatt. Aujourd'hui cette communauté a disparu.
Les traces de son existence demeurent dans ce cimetière datant du XVIIIe siècle et situé le long de la Lauch. Il a été profané et saccagé à plusieurs reprises, mais patiemment restauré par une association de bénévoles.
Le cimetière est inscrit au titre des Monuments historiques[8].
Lavoir
Mise en valeur du lavoir restauré
L'aménagement d'un lavoir public le long de la Lauch fait suite à une décision du Conseil municipal de 1864. Dès lors, le lieu a été fréquenté et utilisé pendant une centaine d'années.
Lors de la construction de la digue, le cours de l'ancienne Lauch a été neutralisé et la porte du lavoir condamnée. Moyennant une nouvelle ouverture, le lavoir est devenu un dépôt communal.
En 2013, l'ancien lit de la Lauch a été remis en valeur, suivi deux ans plus tard par la restauration du lavoir.
Repères géographiques
Le village s'épanouit dans la plaine d'Alsace, à la limite des premières pentes sous-vosgiennes, à 7 kilomètres à l'Ouest de Colmar.
Son territoire se répartit en deux tiers de terres agricoles en plaine et un tiers en vignobles.
Le ban communal est traversé par la Lauch et la Vieille Thur.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
943
871
951
1 010
1 214
1 230
1 269
1 319
1 222
1 096
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
1 073
1 075
1 042
951
972
906
820
800
811
805
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
812
766
732
772
775
729
719
751
908
1 092
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
1 518
1 509
1 586
1 650
1 811
1 797
1 878
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né en 1767 - D'abord secrétaire de mairie - Décédé en 1837
Jean-Baptiste ZICKEL
1797 - 1803
Le même
François Joseph de SCHAUENBOURG
1803 - 1815
Né en 1742 - Chevalier d'honneur d'épée - Procureur général pour la noblesse Conseiller au Conseil souverain d'Alsace - Premier président du Conseil général Décédé en 1845 - Inhumé à côté de l'église (voir sa pierre tombale en section "Église Saint-Michel") Une place porte son nom
Lambert de SCHAUENBOURG
1815 - 1819
Fils de François Joseph - Capitaine de cavalerie
François Nicolas SCHEUCH
1819 - 1829
Décédé ici et inhumé à côté de l'église (voir sa pierre tombale en section "église Saint-Michel")
Jean-Baptiste FURSTENBERGER
1829 - 1830
Né en 1781 - Décédé en 1854
Jean-Baptiste SCHEUCH
1830 - 1860
Né en 1797 - Décède en 1860 - Inhumé au cimetière communal
François Antoine WILLIG
1860 - 1870
Né en 1799 - Juriste - Conseiller à la Cour impériale de Colmar - À l'origine de nombreuses améliorations dans la commune - Décédé en 1879 - Inhumé au cimetière communal
Nicolas FURSTENBERGER
1870 - 1871
Né en 1835 - D'abord adjoint - Décédé en 1909
-
-
-
-
-
-
François Xavier FURSTENBERGER
1925 - 1932
Fils de Nicolas ci-dessus - Né en 1874 - Décédé en 1932
Henri WOEHRLEN
1932 - 1943
Né en 1898 - Avocat - Décédé en 1944 - Inhumé au cimetière communal
Paul ULMER
1943 - 1945
Né en 1886 - Décédé en 1955 - Inhumé au cimetière communal
Alphonse BRETZ
1945 - 1959
-
Pierre BUSCHNER
1959 - 1995
-
François Xavier THOMANN
1995 - 2001
Maire honoraire - Chevalier de l'Ordre national du Mérité - Auteur d'ouvrages
Auparavant curé de Wettolsheim. Il était chanoine de Marbach. Fils de Sébastien, avocat au Conseil Souverain d'Alsace, bailli d'Andlau, et de Marie Élisabeth SPRENGER.
-
Valentin HAENER ou HENNER
1785 - 1821
Né en 1752 - Ancien chanoine de Marbach - Émigré de 1791 à 1800 - Décède en 1821
Romain HUGAR
1821 - 1837
Auparavant curé à Sélestat - Sera ensuite curé à Ammertzwiller
Georges SENGELE
1837 - 1840
Auparavant curé à Turckheim - Sera ensuite curé à Bourbach-le-Bas
François KNECHT
1840 - 1844
Auparavant curé à Bourbach-le-Bas - Sera ensuite curé à Saint-Maurice
Thiébaut BRODBECK
1844 - 1855
Auparavant curé à Muttersholtz - Sera ensuite curé à Bernwiller
Jean-Baptiste WOHLSCHLAG
1855 - 1860
Né en 1794 à Gueberschwihr - Auparavant curé à Staffelfelden - Sera ensuite curé à Geisswasser - Décédé en 1863
Xavier HUSS
1860 - 1873
Né à Kirwiller - Auparavant curé à Geisswasser - Sera ensuite curé à Orschwiller - Décédé en 1886
Benjamin GANTER
1873 - 1882
Né en 1833 - Auparavant curé à Kaysersberg - Sera ensuite curé à Sainte-Croix-en-Plaine, où il décède en 1906 (inhumé au cimetière communal)
Martin NESSMANN
1882 - 1888
Ordonné prêtre en 1864 - Auparavant curé à Urschenheim - Décède en 1888 - Inhumé au cimetière communal avec deux autres prêtres
Jean Martin BESSERER
1888 - 1892
Né en 1834 - Auparavant curé à Rumersheim-le-Haut - Sera ensuite curé à Aspach - Décédé en 1910
Joseph BIRLINGER
1892 - 1898
Auparavant curé à Largitzen - Sera ensuite curé à Rossfeld
Jean-Claude LICHTLÉ
1898 - 1908
Né en 1858 - Auparavant curé à Rimbach - Décédé en 1912 et inhumé à Gueberschwihr
Louis Émile HINCKY
1908 - 1915
Né en 1867 - Ordonné prêtre en 1892 - Curé à Bruebach de 1899 à 1908 - Sera ensuite curé à Pfaffenheim - Décédé en 1937
Georges ESCHBACH
1915 - 1926
Auparavant curé à Moosch - Décède en 1926 - Inhumé au cimetière communal
Joseph BUTTERLIN
1927 -
Auparavant curé à Magstatt-le-Haut
-
-
Eugène LIBIS
-
Né en 1912 - Décédé en 1971 - Inhumé au cimetière communal
-
-
Liste des titulaires de la Légion d'honneur
Prénom(s) NOM
Naissance
Décès
Observations
Benoît BICKERT
28 septembre 1886
6 juillet 1977
Engagé volontaire dans la Légion étrangère - Blessé deux fois - Citation - Médaille militaire