Plan de la cité médiévale Musée Théodore DECKB.ohland
La première mention du village que l'on peut trouver dans les archives date de l'an 774, « dans un acte de donation en faveur de l'abbaye de Murbach »[1].
Au XIIe siècle, les habitations commencent à se resserrer autour du château du Burgstall et de l'église Saint-Léger qui vient d'être élevée. À partir de 1270 commence la construction de remparts.
En 1444 : la cité est assiégée sans succès par les Armagnacs. Au siècle suivant, en 1525, elle doit faire face à une révolte paysanne.
En pleine Guerre de Trente ans, en 1633, Guebwiller est envahie par les Suédois et a beaucoup à souffrir de leur occupation.
Lorsque la principauté de Murbach est annexée par le roi de France Louis XIV, en 1680, la ville devient française.
En 1759 : le Chapitre noble (l'ancienne abbaye) de Murbach vient s'y établir : grâce à cette dernière la reconstruction du château abbatial de Neuenburg ainsi que la construction de maisons canoniales et de l'église Notre-Dame sont entreprises.
C'est alors que Guebwiller devient la capitale des possessions de l'abbaye et donc d'un petit état comprenant les vallées de la Thur et de la Lauch, s'appelant désormais vallée du Florival.
Au XIXe siècle, la physionomie de la ville et l'activité de ses habitants sont complètement transformées par un développement industriel considérable, en particulier celui de l'industrie textile.
Suite aux dégâts de la Grande guerre, la commune guebwilleroise se voit attribuer la Croix de guerre 1914-1918, avec palme et citation.
Héraldique
D'argent au bonnet albanais contourné de gueules, bordé, doublé et retroussé d'azur[2].
Interprétation : Autrefois, sur le sceau de Guebwiller, figuraient les armoiries de l'abbaye de Murbach, à savoir un lévrier. Mais au XVIe siècle, la municipalité décide de représenter désormais un bonnet albanais, « un couvre-chef venu d'Orient »[3], qui est à la mode à cette époque là.
Arrondissement - 1801-1871 : Colmar - 1871-1919 : Kreis Guebwiller - 1919-2025 : Guebwiller
Canton - 1801-2025 : Guebwiller
Commune - 1801-2025 : Guebwiller
Résumé chronologique :
1801-.... :
Histoire religieuse
L'abbaye de Murbach propriétaire de la localité y fit construire au XIIe siècle, l'église paroissiale et aida les habitants à bâtir une enceinte fortifiée vers 1270.
En 1450 l'abbé Barthélemy d'Andlau supprima les privilèges de la ville.
Histoire Industrielle
Implantation du textile dans le Florival Musée Théodore DECKB.ohland
C'est plus particulièrement l'industrie textile qui s'établit dès la fin du XVIIIe siècle.
Ce sont en effet 35 ateliers ou manufactures qui prennent place dans le secteur, dont 17 à Guebwiller, ainsi que 3 à Buhl, 3 à Soultz-Haut-Rhin, 3 à Issenheim, et une ou deux dans les autres villages du Florival.
Toutes les branches de l'industrie textile sont représentées : filature, retordage, corderie, tissage, blanchiment, indiennes, draperie, rubannerie.
Parmi les industriels, la famille SCHLUMBERGER occupe la place la plus importante.
Patrimoine bâti
Bourgade ancienne, Guebwiller s'enorgueillit de nombreux vestiges et bâtiments témoins de sa riche histoire:
Sites fortifiés de "l'Oberlinger ou Castelberg" et de "Unterlinger" situés au nord de la ville, aux origines imprécises : romains ou médiévaux
Vestiges des fortifications datant d'environ 1270
Hôtel de ville de 1514, avec sa façade à oriel et son escalier
Ancienne maison canoniale de 1765, au 1, rue du 4 Février (actuel Musée Théodore DECK & des Pays du Florival). D'autres maisons canoniales des années 1766 à 1775 au 4 rue de Rathsamhausen, et de 1788 au 2 rue de Rathsamhausen.
Une maison de 1585, au 2 rue des Blés . Une autre maison de 1611 au 45 rue de la République avec une statue de la Vierge en façade. Une maison de 1628 au 3 rue de la Monnaie. Une maison au 12 rue de Soultz : avec arcades à l'entrée du parc, véranda à carreaux de céramique peints fin du 19ème siècle par A. Lamère et Théodore Deck.
Maisons "Modern style" de 1903 au 104 rue de la République et au 69 de la même rue
Puits : de Saint-Léger de 1775, du parc de la Marseillaise de 1578, du Square Sansboeuf de 1604.
Vestiges du château du "Burgstall" des XIIIe - XVe siècles
Château de la Neuenburg de 1720 très restauré en 1850 (abritant aujourd'hui l'IUFM).
Église paroissiale Saint Léger
C.Angsthelm
Église paroissiale Saint-Léger des XIIe et XIIIe siècles au porche roman surmonté de deux tours, au tympan représentant le Christ entre la Vierge et saint Léger, avec chœur gothique et collatéraux extérieurs de 1580 ; à l'intérieur, échelles de siège militaire abandonnées par les "Armagnacs" en 1445 lorsqu'ils tentèrent d'enlever la ville.
Comme pour d'autres églises d'Alsace de la même époque, l'extérieur est purement roman tandis que l'intérieur appartient au début du gothique. L'addition au XVIe d'un second collatéral a modifié l'aspect extérieur primitif, mais la façade formant porche, avec ses corniches lombardes, ses deux clochers carrés à flèche de pierre appartient à l'art roman tardif. La tour centrale octogonale a été rebâtie en 1860. Le cadran de la tour Nord de la façade porte une inscription républicaine de 1791.
Sous le porche s'ouvre le portail en plein cintre dont les piédroits, les colonnettes et l'archivolte offrent une belle décoration romane.
Le transept est dépourvu d'absidioles, La nef et les bas-côtés, bien que voûtés d'ogives, conservent les dispositions romanes : une travée de nef pour deux travées de bas-côtés, et des piles fortes et faibles en alternance.
Édifice classé aux Monuments historiques depuis 1842[4]
Porche avec tympan
Détail porche
Rosace
Cadran
Nef gothique
Ancien coq du clocher, remplacé par le coq actuel en 1933 Musée Théodore DECK
Ancien mécanisme de l'horloge. Fabriqué en 1852 par SCHWILGUÉ, auteur de l'horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg Musée Théodore DECK
De style néo classique, bâtie de 1765 à 1785 par l'architecte bisontin Beuque pour les plans, remplacé par Gabriel Ritter. La tour date de 1845, le mobilier est de style néo classique et le décor de stuc fut réalisé par Sporrer en 1784 .
L'église Notre-Dame fut construite vers 1768 par le dernier prince-abbé de Murbach, Casimir de Rathsamhausen, lorsque l'abbaye ayant été sécularisée et transformée en un chapitre noble qui disparaîtra en 1790, les religieux vinrent s'installer à Guebwiller. C'est une église en grès rouge dont la façade à colonnades des trois ordres est surmontée de deux tours dont une seule est terminée.
L'intérieur d'aspect monumental offre une nef surmontée par de hautes colonnes corinthiennes et des bas-côtés couverts de plafonds à caissons. Sur la croisée s'élève une coupole dont les pendentifs figurent les quatre Pères de l'Église : saint Jérôme, saint Ambroise, saint Augustin et saint Grégoire.
La décoration du chœur constitue un ensemble Louis XV. Le maître-autel est encadré de deux grands médaillons représentant saint Louis et saint Léger. Mais la grande composition de l'Assomption rompt l'ordonnance architecturale : elle est l'œuvre du sculpteur Fidèle Sporrer, dont la fille Hélène aurait dessiné les stalles, la chaire et le buffet d'orgue.
Édifice classé aux Monuments historiques depuis 1841[5]
Maître-autel par Sporrer
L'orgue dont le buffet a été installé en 1785 par le facteur allemand Rabiny [6], et la partie instrumentale reconstruite en 1908 par le facteur parisien Charles Mutin[7].
L'orgue la chaire
Chapelle latérale
Plaque commémorative Casimir de Rathsamhausen
Détail stalles
Ancien couvent des Dominicains
C.Angsthelm
l'ancienne église des Dominicains, commencée en 1312, présente plutôt les caractères du XVe siècle. Sur le côté Sud une jolie porte et une charmante tourelle polygonale formant clocher.
C'est un intéressant spécimen d'église conventuelle alsacienne à rapprocher de celle de Colmar.
Datant du début du XIVe siècle, au chœur voûté, l'ancien Musée du Florival est séparé de la nef plafonnée (devenue aujourd'hui salle de concert) par un jubé. Il subsiste des restes de fresques des XIVe et XVe siècles dans la nef.
Temple de style néo-gothique édifié en 1824. Le premier pasteur nommé par le gouvernement en 1819 fut Pierre MODER. Sur la façade du temple se trouve une plaque en l’honneur d’Alfred KASTLER, prix Nobel de physique.
À l'intérieur se trouve un orgue construit par la famille Callinet.
Située route de Colmar à Guebwiller.
La chapelle Notre-Dame du Saering de 1618 abrite dix tableaux exécutés en 1709 par Franz ou François Hillenweck, provenant de l'église du couvent des Dominicains de Guebwiller, et placés dans la chapelle après la Révolution.
Elle abrite aussi une cloche de 1696 dédiée aux Évangélistes. Coulée par le bronzier suisse Hans Heinrtich WEITNAUER, cette cloche est classée au titre d'objet historique depuis 1976[8].
L'édifice est inscrit aux monuments historiques depuis 1991[9]
Autre patrimoine
Forêt de l'Axwald, s'y trouve une croix datant de 1773, une autre du 17ème siècle, route de Bergholtz; d'autres de 1520 au 19ème siècle, route de Colmar; une autre du 18ème siècle rue du Général Lebouc.
Repères géographiques
S'étant épanouie au pied des Vosges, Guebwiller se trouve un peu à l'écart de la route des vins reliant Thann à Colmar.
Mais la ville occupe une place importante, de par son passé historique et industriel, et parce qu'elle reste reliée aux grands axes tout en constituant la porte d'entrée vers la vallée du Florival qui conduit au sommet du Markstein.
En outre, le point culminant des Vosges est le Grand Ballon, couramment appelé Ballon de Guebwiller.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
3 005
2 552
3 174
3 703
3 637
3 873
3 882
3 933
3 946
8 971
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
10 680
12 218
11 350
11 622
12 452
12 388
12 367
12 439
13 254
13 313
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
13 024
11 691
11 634
11 164
10 577
10 085
10 414
10 568
10 840
11 072
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
10 689
10 942
11 525
11 609
11 517
11 062
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Frère de Nicolas Schlumberger (voir canton de Guebwiller) - Né en 1788 - Marié à Catherine Bourcart - Décédé en 1840
Antoine RITTER
1839 - 1947
Laurent HUSER
1847 - 1847
Jean-Baptiste RITTER
1847 - 1848
Nicolas Alexandre SCHERER
1848 - 1850
François Jacques GRÜN
1850 - 1852
Né en 1788 - Ingénieur mécanicien créateur de métiers à tisser mécaniques - Conseiller général de ce canton (1848-1852) - Décédé en 1876
Jean-Baptiste RITTER
1852 - 1859
Georges Dominique JEHLEN
1859 - 1859
Henry Dieudonné SCHLUMBERGER
1859 - 1870
Fils de Nicolas Schlumberger - Né en 1817 - Marié à Emma Schlumberger, dont 2 filles - Manufacturier - Chevalier de la Légion d'honneur en 1859 - Conseiller général de ce canton (1861-1871) - Décédé en 1876. Son château [10]
BELTZ
1870 - 1870
Jean ALTHOFFER
1870 - 1871
Eugène MEISTER
1871 - 1876
Ambroise HALLER
1876 - 1877
Jean-Baptiste MUNSCH
1877 - 1884
Ambroise HALLER
1884 - 1886
Émile de BARY
1886 - 1902
Albert THUMANN
1902 - 1908
Né à Ichtratzheim le 31/07/1856 - Décédé ici le 30/05/1938 - Pharmacien à Haguenau puis Guebwiller à partir de 1884 - Député de Guebwiller au Reichstag de 1912 à 1918.
Jacques HAMMERER
1908 - 1909
Karl Ludwig FREYSENG
1909 - 1916
BAUM
1916 - 1919
Léon SCHLUMBERGER
1919 - 1919
Joseph SCHMITT
1919 - 1926
François ERNST
1926 - 1929
Né en 1869 - Contrôleur des Postes - Conseiller général de ce canton (1919-1928) - Décédé en 1931
Louis FOUILLERON
1929 - 1934
Louis BRECHOT
1934 - 1935
Paul REEB
1935 - 1945
François THROO
1945 - 1971
Né en 1907 - Gérant d'une plâtrerie - Conseiller général de ce canton (1961-1975) - Décédé en 1975
Joseph STORCK
1971 - 1973
André BINGERT
1973 - 1977
Charles HABY
1977 - 2001
Né en 1922 - Fonctionnaire - Conseiller général de ce canton (1976-1998) - Député (1978-1986)[11] - Officier de la Légion d'honneur - Décédé en 2006
Daniel WEBER
2001 - 2008
Directeur de maison de retraite - Conseiller général de ce canton (1998-2011
Né en 1821 - Décédé en 1884 - Inhumé au cimetière de Bernwiller
Alphonse ROELLINGER
1890 -
Né à Eschentzwiller le 29/12/1849. Décédé à Guebwiller le 17/03/1918. Ordonné prêtre en 1873. Curé-doyen de Notre-Dame. Député de Guebwiller au Reichstag en 1898
Les curés de l'église Saint-Léger
Prénom(s) NOM
Période
Observations
Landolin WINTERER
1866 - 1871
Né à Obersoultzbach près Thann le 29/02/1832. Décédé à Saint-Pierre près Barr le 30/10/1911. Ordonné en 1856. Vicaire à Bitschwiller-les-Thann de 1856 à 1861. Vicaire à Colmar de 1861 à 1865. Curé de Saint-Étienne à Mulhouse en 1871.Député d'Altkirch-Thann au Reichstag. Décède le 31/10/1911 à Saint-Pierre (67).
Monument aux morts
Le monument aux morts
Ville de naissance ou de décès de
Jean SCHLUMBERGER Huile sur toile Musée Théodore Deck
Naissances :
Théodore DECK, né le 2 janvier 1823 et mort le 15 mai 1891 à Paris, est un céramiste français. Le Musée Théodore DECK & des Pays du Florival abrite la plus prestigieuse collection de faïence de ce céramiste.
Alfred KASTLER, prix Nobel de physique 1966, né le 3 mai 1902, décédé à Bandol (Var) le 7 janvier 1984.
Conrad SCHLUMBERGER : Polytechnicien. Ingénieur du Corps des Mines. professeur à l'Ecole des Mines (1907). Né le 2 octobre 1878, décédé à Stockholm le 9 mai 1936. Frère de Marcel SCHLUMBERGER.
Jean SCHLUMBERGER : Écrivain. Né le 26 mai 1877, décédé à Paris le 25 octobre 1968. Fondateur, avec André GIDE, de la NRF (Nouvelle Revue Française).
Marcel SCHLUMBERGER : Diplômé de l'École Centrale. Participe à la construction des premiers chars français pendant la première guerre mondiale. Né le 21 juin 1884, décédé au Val-Richer le 20 août 1953. Frère de Conrad SCHLUMBERGER.
Joseph STORCK : né le 16 août 1897, décédé en janvier 1989. Enseignant et résistant, il sauve de nombreux élèves juifs. Il obtient à titre posthume le titre de Juste parmi les Nations.
Daniel DELATTRE, Le Haut-Rhin, les 377 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, 2015, 240 pages, ISBN 978-2-36464-078-8
Encyclopédie militaire et maritime: Dictionnaire des armées de terre et de ... Par Louis Pierre François Adolphe Chesnel - 1865 - Google Books
François IGERSHEIM, L'Alsace des notables 1870-1914, la bourgeoisie et le peuple alsacien, Strasbourg, bf éditions, 1981, 318 pages (CDI collège de Lutterbach)