Sur le territoire communal passait il y a bien longtemps la voie romaine menant de Cernay à Illfurth. « Des tombes et des bijoux y ont été retrouvés »[1].
Par ailleurs un « cimetière mérovingien »[2] a été découvert.
La première mention du village remonte à 1290, en tant que terres des comtes de Ferrette qui y commencent la construction d'un château dans les près longeant l'Ill. Le domaine entre ensuite en possession des Habsbourg et en devient un « fief mouvant »[3]. En effet, il change plusieurs fois de familles seigneuriales. La dernière, qui reste en place jusqu'à la Révolution, est celle des Reinach-Heidwiller.
Un moulin seigneurial est « mentionné pour la première fois en 1361 »[4].
Le château, détérioré lors des invasions suisses au XVe siècle, est rebâti au XVIIe mais est victime d'un incendie en 1739. Il est reconstruit au siècle suivant et tiendra le coup jusqu'aux bombardements de la Première guerre mondiale.
La présence d'une communauté juive conséquente entraîne la construction d'une synagogue. Puis la communauté perd de son importance à la fin du XIXe siècle.
En 1916, le village étant proche du front, la population est évacuée.
Blason en mosaïque (dans l'enclos du Monument aux morts)
Héraldique
« De gueules à la bande d'argent chargée d'une clé de sable, le panneton en chef à dextre »
Déjà au XIXe siècle, la clé avait été prise pour emblème du village. En toute logique, elle se retrouve comme élément principal des armoiries accordées en 1974.
Toponymie
Freningen au milieu du XIVe siècle ; Frenningenn en 1561 ; Froeningen après le traité de Westphalie qui rattache l'Alsace à la France.
Après la Seconde Guerre mondiale a lieu une francisation en Froeningue qui fait débat. Finalement la municipalité opte définitivement, en 1988, pour Froeningen, d'où le gentilé en Froeningois (sans la lettre u qui aurait été entraînée par Froeningue). Explications très détaillées dans le Bulletin municipal de mars 2012.
Les toponymes qui se terminent par le suffixe -ingen sont très présents dans le Sundgau[5]. Ils correspondent à un ensemble d'habitats s'étant regroupés autour d'un chef (dont on retrouve parfois le patronyme avant le suffixe). Certains toponymes ont gardé cette forme finale, d'autres ont été francisés en -ingue.
Le premier sanctuaire date du XIe ou XIIe siècle. Il est mentionné de façon certaine en 1302. La collation en est détenue successivement par les abbesses de Masevaux, les abbés de Lucelle, les nobles de Ruost et à nouveau l'abbaye de Lucelle. Ce premier édifice est remanié à plusieurs reprises.
L'église actuelle date de 1773, comme en témoigne une inscription dans la pierre avec date et armoiries de Grégoire GIRARDIN, abbé à Lucelle. Lors de cette nouvelle construction, la base du clocher primitif est conservée, le haut est retravaillé.
Le chevet de l'église présente des pans coupés. Une petite sacristie est accolée sur un côté. En 1847, la nef est agrandie et la façade est élevée dans un style classique, avec fronton triangulaire surmonté d'un oculus. Une moulure court tout autour de l'édifice
À l'intérieur :
- la nef comporte trois travées,
- maître-autel, autels secondaires et chaire font partie du même ensemble réalisé par le même artisan (inconnu). Ces éléments sont en bois, peints en polychromie et dorés. Acquis vers 1780, ils ont été restaurés en 1852 par Jean-Baptiste Klem. Le tableau central du maître-autel représente la Glorification de sainte Barbe, les anges correspondent à saint Amarin et saint Profect. Au niveau de la chaire, les sculptures ont été rajoutées après confection du meuble : elles représentent les quatre évangélistes sur la cuve et le Bon Pasteur sur le dorsal.
- l'orgue, un Callinet, a été installé en 1841. Après réquisition de ses tuyaux lors de la Grande Guerre, il a été modifié par Alfred Berger. Enfin, l'instrument est relevé en 2002. (Source : Orgue de Froeningen).
Choeur et abside
Maître-autel et son tableau
Chemin de Croix
Orgue Callinet
Chaire à prêcher
Statue de la Vierge
Ancien moulin
Le moulin d'origine remonte à 1361. C'est le premier du secteur à pouvoir profiter « de l'important débit de l'Ill et de la Largue réunies »[6].
Au début, il est affermé à divers meuniers. Vendu à la Révolution, il est racheté par un nouveau meunier et reste dans la famille Kleiser jusqu'en 1878.
Des éléments sont ensuite rajoutés (batteuse, scie,...) et profitent de la force hydraulique. Durant la guerre les bâtiments sont réquisitionnés, puis endommagés.
En 1924, le site est racheté, transformé par un négociant, et fonctionne jusqu'en 1942. L'activité du moulin est désormais terminée, mais il en subsiste encore des meules.
Repères géographiques
Le village de Froeningen est situé dans la partie sud du département. Avec le village voisin d'Hochstatt, tous deux délimitent à la fois la pointe nord du canton d'Altkirch et l'entrée dans la région du Sundgau, caractérisée par ses douces collines et ses innombrables étangs.
La partie orientale de son ban communal jouxte la Suisse.
La commune se trouve à 9,5 kilomètres au sud-ouest de Mulhouse et 11 kilomètres d'Altkirch .
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
465
357
493
559
646
673
709
693
702
680
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
696
761
777
757
696
709
704
672
659
660
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
647
447
494
520
524
474
502
443
453
496
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
528
467
606
601
690
717
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né en 1782 - Fils de Catherine RUETSCH, légitimé par Marc KLEISER meunier au village depuis 1793 - À partir de 1832, il prend la suite de son père au moulin - Décédé en 1856
Joseph KLEISER fils
1845 - 1855
Fils de Joseph ci-dessus - Né en 1808 - Meunier succédant à son père au moulin du village - Décédé en 1872
Jacques GASSER
1855 - 1860
Fils du meunier de Balschwiller - Gendre de Joseph père
Xavier RIMELIN
1860 - 1861
-
Jacques GASSER
1861 - 1865
-
Marc KLEISER
1865 - 1871
Autre fils de Joseph père - Né en 1813 - Meunier - Décédé en 1882
Henri MULLER
1871 - 1876
-
Joseph OSWALT
1876 - 1876
-
Joseph KÖNIG
1876 - 1908
-
Joseph KOENIG
1908 - 1914
-
Émile SCHWIMMER
1914 - 1919
-
Joseph LIEBSIG
1919 - 1925
-
Joseph KOENIG
1925 - 1945
-
Gérard HARTMANN
1945 - 1957
Né en 1907 - Avocat - Sénateur du Haut-Rhin (1952-1956) - Décédé fin 1957
Charles WALTER
1957 - 1983
A beaucoup œuvré pour moderniser le village - Maire honoraire - Décédé en 2011
Gilbert SPIESS
1983 - 1989
Né en 1931 - Directeur du centre d'apprentissage de la SACM - Maire honoraire
Gérard BAY
2001 - 2008
-
Gérard VONAU
2008 - 2014
-
Georges HEIM
2014 - (2026)
Réélu en 2020
-
-
-
Cf. : Mairesgenweb (Autres sources : Archives départementales du Haut-Rhin, Bulletin municipal de février 2014, arbres généalogiques sur Geneanet)
Les notaires
Prénom(s) NOM
Période
Observations
-
-
-
-
Les curés
Prénom(s) NOM
Période
Observations
Georges KAUFFMANN
1800 - 1803
Sera ensuite curé de Wahlbach
Jean-Baptiste HARNIST
1803 - 1810
Né en 1752 - Auparavant et ensuite curé de Heidwiller - Décédé en 1823
Antoine BASLER
1810 - 1816
Auparavant curé à Mollau - Nommé ensuite à Altkirch
Georges KAUFFMANN
1816 - 1843
Revient ici après son service à Wahlbach - Décède en 1843
Jean-Baptiste BERBACH
1843 - 1864
Sera ensuite nommé à Hombourg - Décédé en 1864
Jacques SCHOEPFER
1864 - 1867
Auparavant curé à Guebwiller - Sera ensuite nommé à Blotzheim - Décédé en 1870
Joseph Antoine ERBLAND
1867 - 1875
Auparavant curé à Illhaeusern - Sera ensuite nommé à Lautenbach - Décédé en 1897
François DEIBER
1875 - 1887
Né en 1830 - Auparavant curé à Bretten - Sera ensuite nommé à Bettlach
Né en 1872 Auparavant curé à Habsheim Créateur du monument aux morts appelé « Kaffeschessaladankmol » Sera ensuite nommé à Mertzwiller Décédé en 1927
Joseph DENTZER
1927 -
Auparavant curé à Lutterbach
-
-
Frédéric FLOTA
2007 - 2014
-
-
Liste des titulaires de la Légion d'honneur
Prénom(s) NOM
Naissance
Décès
Observations
Ernest SCHNEIDER
25 mars 1908
28 novembre 1961
Capitaine du Génie - Chevalier en 1956 Son dossier
-
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-
-
-
-
Monument aux morts
À l'initiative du curé Auguste EBENRECHT, le monument a été réalisé par les villageois après la Grande guerre avec des tessons de vaisselle, d'où son appellation « Kaffeeschessaladankmol » en dialecte alsacien, qui signifie "Monument des bols de café".
Pour le découvrir en détail, consulter la page des morts aux guerres grâce au lien ci-dessous.
Daniel DELATTRE, Le Haut-Rhin, les 377 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, 2015, 240 pages, ISBN 978-2-36464-078-8
Jean SCHWEITZER, La toponymie alsacienne, collection "alsatiques", Éditions Jean-Paul Gisserot, 2001, 123 pages
Marc Glotz et Guy Meyer, Moulins du Sundgau, volume 3, Les bassins de l'Ill et du Thalbach, Riedisheim, Société d'Histoire du Sundgau, 2000, 368 pages, ISBN 2-908498-12-X
↑Marc Glotz et Guy Meyer, Moulins du Sundgau, volume 3, Les bassins de l'Ill et du Thalbach, Riedisheim, Société d'Histoire du Sundgau, 2000, 368 pages, ISBN 2-908498-12-X
↑Marc Glotz et Guy Meyer, Moulins du Sundgau, volume 3, Les bassins de l'Ill et du Thalbach, Riedisheim, Société d'Histoire du Sundgau, 2000, 368 pages, ISBN 2-908498-12-X