Eguisheim est une commune d'Alsace située dans le département du Haut-Rhin. C'est Eberhard, petit-fils d'Aldaric, troisième duc d'Alsace et neveu de sainte Odile, qui construit le premier château d'Eguisheim. C'est autour de ce château que se développe le village d'Eguisheim sous forme de résidence fortifiée, vers 720. En 727, il demandera à saint Pirmin de devenir abbé de l'abbaye de Murbach qu'il venait de construire.
De gueules à Saint Pierre de carnation, vêtu d'argent, le manteau d'or, tenant de sa dextre une clef renversée de sable et de sa senestre un livre fermé du même, sur une terrasse de sinople [1] .
L'église d'Éguisheim de Saint-Pierre et Saint-Paul a été érigée en 1220 sur une ancienne fondation carolingienne dont il ne subsiste plus que la base du clocher. Cet édifice gothique ne comporte plus que quelques éléments romans. La tour à quatre étages comporte des fenêtres ogivales géminées, caractéristiques de la période gothique.
L'église abrite à l'intérieur un porche roman de transition, flanqué de colonnettes sculptées. Le tympan polychrome représente le Christ en majesté, saint Pierre avec les clefs et saint Paul tenant le livre.
Le linteau au dessous illustre la parabole des Vierges sages et des Vierges imprévoyantes [2].
La vitre abrite une statue de bois polychrome de la fin du XIIIe siècle ou début du XIVe siècle dite "Vierge ouvrante". La statue en tilleul mesure 1,1 m de hauteur. Avant le concile de Trente (1545 -1563) où elles ont été proscrites, elles étaient vénérées par les confréries et monastères de la vallée du Rhin. En Alsace il n'en subsiste que deux, une au musée de Kaysersberg et l'autre dans l'église d'Éguisheim. L'intérieur du volet a été peint au XVIIe siècle. Elle est classée aux MH depuis 1978[3]
La nef du XIXe siècle est éclairée par des vitraux datant de 1954 produits par l'atelier Tristan RUHLMANN. Ils retracent la vie de Bruno d'ÉGUISHEIM (1002-1054) qui devint en 1049 le pape Léon IX.
Les stalles du chœur datent du XIXe siècle .
L'orgue en tribune a été construit par les frères CALLINET de Rouffach en 1838[4] . Il comporte 2214 tuyaux dont les trois quarts sont d'origine. En 1962, l'instrument a été restauré par le facteur d'orgues strasbourgeois Alfred KERN.
Le château fort élevé au centre du village a été longtemps daté du XIe ou du XIIe siècle, les auteurs s'appuyant sur des textes qui concernaient le château du haut Éguisheim ; il passait pour le château où était né le pape saint Léon IX de la famille des Éguisheim ; en réalité son plan octogonal avec donjon central de même forme permet de le dater du 1er tiers du XIIe siècle[5].
La fontaine de la place du marché, également octogonale, date de 1557 et elle est inscrite aux M.H depuis 1934[6]
Quant à la fontaine Saint-Léon, elle aussi octogonale, elle a été réalisée en 1834 par Jacques Marie Félix Grivois, et surmontée d'une statue du pape sculptée en 1852 par Jacques Lavalette.
La chapelle a été construite entre 1888 et 1894. Elle est située dans la cour du château, et elle repose sur les fondations du donjon. En grès rose, elle est édifiée dans le style néo-roman, et la statue de Léon IX se dresse sur la façade. La chapelle a été consacrée en 1894[7].
À l'intérieur sont conservées les reliques du pape Léon IX.
Commune haut-rhinoise, Éguisheim se situe entre Rouffach et Colmar, un peu à l'écart de la RN 83, mais sur la célèbre Route des Vins d'Alsace.
Implanté sur les premières pentes du piémont, là où les cultures céréalières de la plaine laissent place au vignoble, ce bourg viticole est caractérisé par la physionomie de son cœur historique : l'ancien château octogonal est cerné de constructions serrées, disposées en cercles concentriques jusqu'aux remparts médiévaux.
Non loin, sur les hauteurs du Schlossberg, trois sentinelles semblent veiller sur le village : "les trois châteaux". Il s'agit des ruines d'un ancien château avec trois donjons : le Wahlenbourg (XIe siècle), « propriété du comte d'Éguisheim Hugues IV »[8], du Weckmund et du Dagsbourg, datant du XIIe siècle.
Les Trois châteaux sont situés sur des pitons rocheux. Ils sont composés de trois châteaux : le Wahlenbourg et le Weckmund, qui sont situés sur Husseren-les-Châteaux, et le Dagsbourg, qui est situé sur Eguisheim.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
1 545
1 733
1 717
2 086
2 183
2 182
2 117
2 149
2 133
1 946
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
1 937
1 962
1 758
1 695
1 767
1 763
1 678
1 649
1 547
1 455
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
1 387
1 417
1 448
1 547
1 507
1 375
1 470
1 568
1 519
1 461
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
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-
Population
1 438
1 530
1 548
1 549
1 752
1 728
-
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Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Une des ruelles le long des remparts et linteau avec date
Maisons à colombage
Maison typique d'un coin de rue
Autre ruelle, remparts opposés
L'ancienne hostellerie, dite "du pape"
Vestige du Dagsbourg
Notables
À propos de Léon IX
Statue de Léon IX au-dessus de la fontaine
Les avis divergent sur le lieu de naissance de Bruno d'Éguisheim-Dagsbourg, devenu pape. Beaucoup affirment qu'il est né au château d' Éguisheim, mais certains historiens lui prêtent une origine Lorraine, peut-être à Dabo.
En effet, son père le comte Hugues IV d'Éguisheim (issu d'une branche de la famille de sainte Odile) était marié à Heilwige, « l'héritière du comté de Dabo, en Lorraine »[9].
Sa date de naissance, elle, est bien certifiée : le 21 juin 1002. Bruno fait ensuite ses études à Toul, puis devient évêque de Toul de 1026 à 1049. Il est nommé pape Léon IX le 12 février 1049 et adoptera un style réformateur, avec l'ambition de renforcer l'autorité pontificale. Il décède à Rome le 19 avril 1054 et sera canonisé en 1087 par le pape Victor III.
Mentionné sur la tombe de sa femme, au cimetière communal
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Les curés
Prénom(s) NOM
Période
Observations
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Jean-Baptiste BARXELL
1820 - 1875
Curé cantonal pendant 55 ans. Chanoine honoraire de la cathédrale de Strasbourg. "Très vénéré". Doyen d'âge du Clergé de la haute Alsace. Décédé le 8 septembre 1875. Inhumé au cimetière communal
Eugène ANDLAUER
6/12/1875 - 1906
Né à Andlau le 21/03/1833. Ordonné prêtre en décembre 1856. Chapelain à Itterswiller près Andlau. Vicaire de Saint-Georges à Haguenau en 1859. Vicaire à Colmar en 1863. Curé de Husseren-Wesserling en 1869. Chanoine honoraire en 1886. Décécé à Andlau le 19/07/1906[10].
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Alphonse HETT
- 1913
Né à Riedisheim le 14 janvier 1855. Chanoine honoraire de Tarbes-Lourdes. Décédé le 24 mars 1913 comme curé d'Eguisheim. Inhumé au cimetière communal
↑Semaine 25, Bérangère Guilbaud-Rabiller, in "Le Grand Almanach de l'Alsace", La Crèche, Geste éditions, 2016, ISBN 978-2-36746-480-0
↑Page 69, in Pierre Kretz et Astrid RUFF, Alsace secrète, Italie, Tana éditions, 2014, 160 pages, ISBN 978-2-84567-888-0
↑Page 106, dans l'article de Claude MULLER intitulé "Le journal paroissial de l'abbé Eugène Andlauer, curé d'Éguisheim", pages 105 à 188, in Au pied des trois châteaux, annuaire de la société d'Histoire d'Éguisheim et environs, Tome 1, Éguisheim, 1990, ISBN 2-9504380-9-1
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