Une présence humaine au début de l'âge du bronze au lieu-dit "Muelhaecker" est attestée par des fouilles de 2013[1].
Des bornes militaires jalonnent vraisemblablement le tracé d'une « ancienne route gauloise »[2].
Le village est mentionné pour la première fois au XIIe siècle sous la forme "Bischoveswilre". Il fait alors partie des dépendances de l'évêché de Bâle. Des terres ou cours appartiennent aussi à quelques établissements religieux du secteur, tels les couvents de Sainte-Catherine ou d'Unterlinden, à Colmar, et le couvent de Sainte-Croix-en-Plaine.
À partir du XIVe siècle, le bourg dépend « de la seigneurie de Horbourg »[3]. Puis il passe successivement aux mains des « comtes de Wurtemberg »[4], des Ribeaupierre et des Rathsamhausen. Enfin, à l'aube du XVIe siècle, la cour est administrée par « Jacques de Rottemburg »[5].
La Réforme protestante arrive dans le village en 1536 et ses effets perdurent plus d'un siècle. Ce n'est en effet qu'après la Guerre de Trente ans, en 1687, que le catholicisme reprend ses droits. Enfin, au moment de la Révolution, un simultaneum se met en place.
À la fin de la Seconde guerre mondiale, lors des combats de la "Poche de Colmar" fin janvier 1945, la cité est victime de nombreux bombardements dévastateurs. Elle est libérée le 30 janvier 1945 par la 3e Division d'Infanterie de l'Armée américaine.
« D'or à la croix de gueules, cantonnée de quatre lions de sable ».
Les armoiries ont été attribuées par la Grande Maîtrise, sous le règne de Louis XIV, à Bischwihr et trois autres communes proches : Horbourg, Fortschwihr et Durrenentzen. Seul la commune bischwihroise en a fait ses armoiries pérennes.
Toponymie
Le village est cité au XIIe siècle sous le nom de Bischoveswilre (ville de l'évêque).
En 1302, c'est la forme "Bischofzwihr" qui est mentionnée, en rapport avec le toponyme "Bischof", « emprunté au latin episcopus »[7] et ayant le sens de ordre (ou institution) religieux.
La forme "Pischwihr" apparaît en 1750 sur la carte de Cassini, puis "Bischwihr" quarante ans plus tard. <br<
Le suffixe en -wihr et son équivalent -willer sont courants en Alsace. Ils sont dérivés de la forme germanique -weiler, elle-même issue du latin "Villare", soit « domaine rural »[7] et par extension hameau ou village.
Arrondissement - 1801-1871 : Colmar - 1871-1919 : Kreis Colmar - 1919-2025 : Colmar
Canton - 1801-2015 : Andolsheim - 2015-2025 : Colmar-2
Commune : 1801 : Bischwir puis Bischwihr
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
Actuellement le village est confessionnellement mixte.
Église catholique Saint Joseph
C.Angsthelm
Une première église existait en 1302. En 1687, lors de la contre réforme, le catholicisme est réintroduit, et le patron saint Joseph attribué à l'édifice, puisque le village avait été transmis des Sires d'Horbourg aux comtes de Wurtemberg qui introduisirent le protestantisme en 1535.
L'église actuelle a été construite en 1852, dans un style néo-classique, avec clocher-porche carré à pans coupés de 38 mètres de hauteur. Le portail est surmonté d'un fronton. La nef est à vaisseau unique. Dans le chœur, un oculus trouve place entre deux verrières. Pour accéder à l'orgue, un escalier en colimaçon en fer permet de monter à la tribune. Au plafond, une croix latine pointe vers l'est.
Le mobilier en bois taillé, peint et ciré, date du milieu du XIXe mais ne porte pas la signature de son auteur. Les verrières sont l'œuvre du peintre-verrier Léon KEMPF. L'orgue d'origine a été réalisé par Valentin RINCKENBACH en 1852, et restauré par Joseph RINCKENBACH en 1924. Une deuxième restauration est effectue en 1956 par Kurt SCHWENKEDEL.
De 1793 à 1853, une seule église est affectée au simultaneum.
Mais en 1852 les protestants demandent à bénéficier d'un lieu de culte qui leur est propre. Pour qu'il n'y ait pas de décalage entre un temple tout neuf et l'église catholique déjà bien détériorée, il est décidé de construire deux nouveaux édifices, un catholique et un protestant. Les deux se retrouvent dans la même Grand'rue, et se ressemblent par leur silhouette.
Le temple est terminé en 1853, et la date de sa consécration, le 17 mai de cette année-là, est gravée (en allemand) sur son fronton.
L'édifice présente lui aussi une tour-porche dans laquelle on pénètre par une porte en plein cintre. La nef est à vaisseau unique et le chevet est plat. Une tribune repose sur des colonnettes en fonte.
Le maître d'œuvre n'est pas connu.
Le temple a été restauré au XXe siècle.
Repères géographiques
Plan d'urbanisme
Le village de Bischwihr se situe dans la partie nord du département, à l'Est de Colmar.
Il est voisin d'Horbourg-Wihr (à l'ouest) et de Fortschwihr (à l'est), de Wickerschwihr (au nord) et d'Andolsheim (au sud).
Le ban communal est traversé verticalement par le canal de Colmar et irrigué horizontalement par la rivière la Blind. La partie bâtie s'étale d'ouest en est, parallèlement à la rivière.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
186
216
250
357
420
445
417
406
440
416
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
402
432
410
387
397
392
372
364
357
374
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
339
317
302
319
323
270
321
387
350
390
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
556
598
816
919
960
1 000
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.