Le secteur de Bantzenheim était traversé par la voie romaine reliant Augst (en Suisse) à Strasbourg, en longeant le Rhin. Résidant sur le territoire, ou de simple passage, un romain y est mort et enterré vers le VIe siècle, comme l'atteste un vase rempli de « pièces romaines »[1] découvert dans sa sépulture. Les historiens s'accordent également sur le fait qu'il existait sur la limite du ban communal actuel, une station romaine du nom de Stabula, comportant « auberge et écuries »[2].
La première citation du village apparaît à la toute fin du VIIIe siècle, « sous la dénomination Pancinhaim »[3]. Il dépendait de l'abbaye de Murbach. Au XIIe siècle le village fait partie de la seigneurie de Landser et un château y est construit au bord du fleuve, par un des premiers Habsbourg. Au XIIIe siècle, Bantzenheim passe sous la coupe de la Maison d'Autriche. Aux deux siècles suivants, la seigneurie de Landser est engagée à des « seigneurs-gagistes »[4], puis est acquise par les banquiers Herwart et reste dans cette famille jusqu'à la Révolution.
Les deux villages voisins, d'une part la cité médiévale "Sappenheim" qui a fait suite à la station romaine Stabuta, d'autre part le village de Blidolsheim mentionné au XIIe, disparaissent tous deux au XIVe siècle, en ne laissant qu'un seul vestige : la chapelle Notre-dame des Champs, à l'emplacement de Blidolsheim.
Bantzenheim est resté longtemps un village rural. Sa plus ancienne ferme, du XVIIe siècle a été démontée et remontée à l'identique sur la place centrale et aménagée en Maison du Citoyen puis médiathèque. Au siècle suivant, la localité se dote d'un relais de poste équipé d'une trentaine de chevaux.
Au XIXe siècle, une tuilerie s'implante sur le ban communal et va fonctionner jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, produisant non seulement des tuiles mais aussi des poteries.
En septembre 1939, face à la menace des combats, la population est évacuée à Gontaud-de-Nogaret, village du Lot-et-Garonne, et restera là-bas une année entière.
Au milieu du XXe siècle, les travaux du Grand Canal d'Alsace donnent du travail aux habitants et sont suivis pas l'implantation d'usines telles que Rhône-Poulenc, Rhodia, ou autres, transformant le secteur en zone d'activités industrielles.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la commune est libérée le 9 février 1945 par les troupes du 21e RIC.
Héraldique
Sculpté dans le granit sur le monument aux morts
« D'azur au mont de trois coupeaux d'or mouvant de la pointe surmonté d'un fer à cheval d'argent, les huit clous ajourés du champ ».
Ces armoiries datent de la fin du XVIIe siècle. Les trois montagnes correspondent aux Vosges, au Jura et à la Forêt Noire.
Le fer à cheval rappelle l'existence d'un relais de poste au XVIIe siècle.
Toponymie
Il existe une succession de toponymes, commençant tantôt par la lettre B ou la lettre P, et se terminant tous par le suffixe "heim", mot allemand signifiant maison ou village.
Historique :
Une église primitive et sa paroisse sont citées dès l'an 795 dans une charte de l'abbaye de Murbach. La paroisse était alors supervisée par l'évêché de Bâle.
En 1756, el'église s'est fortement dégradée et est de toute façon devenue trop petite. Il est décidé d'en construire une nouvelle, qui est achevée en 1780 et perdure de nos jours.
Un clocher est rajouté en 1909 et l'ensemble de l'édifice est restauré en 2005.
Clocher et tourelle
Description :
La nef comprend quatre travées et est plafonnée de façon classique.
Le clocher a été rajouté devant l'ancienne façade occidentale de la nef et est flanqué d'une tourelle d'angle. Il se termine par un toit à l'impériale avec une flèche à quatre pans. Intérieur :
Le chœur est remarquablement habillé de stalles en chêne habilement sculptées. Elles ont été commandées en 1775 par l'abbesse Marie Catherine de Flaxlanden (pour le chapitre des chanoinesse d'Ottmarsheim) et ses armoiries y sont représentées. Dessinées par l'architecte Gabriel Ignace RITTER, réalisées en 1780, et acquises par Bantzenheim en 1804, ces stalles sont classées au titre d'Objet historiques depuis 2004[5].
Le maître-autel date de 1909 et est constitué d'un tombeau en marbre. Le tableau central, du peintre BULFFLER, est devancé par une statue su saint patron en bois sculpté.
Parmi les autres statues, se remarque plus particulièrement celle de saint Sébastien : en bois peint, elle date du XVe siècle et a été offerte à l'église en 1909 par le curé de l'époque. Restaurée en 1950 par JAEG, cette statue est classée au titre d'Objet historique depuis 2004[6].
L'orgue primitif a été réalisé par Joseph RABINY en 1787. Il a été reconstruit en 1845 par Antoine HERBUTÉ qui en a conservé les tourelles. Une reconstruction pneumatique est réalisée par Curt SCHWENKEDEL en 1926 et accompagnée de plates-faces. Enfin, une dernière réfection est opérée en 1981 par Christian GUERRIER.
Une pietà en bois taillé et peint date du XVIIIe et a été récupérée dans la chapelle de Blidolsheim avant sa destruction. Elle est classée au titre d'Objet historique depuis 1978[7].
Le Christ en croix, également du XVIIIe siècle, est réalisé en ivoire.
La chaire en bois peint imitation marbre date de la fin du XVIII ou du début du XIXe siècle.
Des fonts baptismaux adossés à un mur de la nef ont été réalisés durant le premier quart du XIXe siècle. Ils sont composés d'un portique avec pilastres et entablement, le tout en bois peint imitation marbre. Une cuve semi-hexagonale, avec bordure en vrai marbre y est encastrée.
Les autels latéraux, qui datent de la construction de la nouvelle église en 1780, sont dédiés à la vierge de l'Annonciation et à saint Sébastien.
Abside et maître-autel
Stalles en chêne, classées
Saint Sébastien, statue en bois du XVe, classée
Orgue remanié plusieurs fois
confessionnal
Pietà du XVIIIe, classée
Fonts baptismaux adossés au mur
Chapelle Notre-Dame des Champs
Au milieu des champs
Cette chapelle modeste se trouve perdue au milieu des champs et correspond à l'emplacement de l'ancien village de Blidolsheim, mentionné en 1113 mais disparu au XIVe siècle.
Elle a été détruite en 1945 et reconstruite par la suite.
Vouée au culte marial, la chapelle renferme une pietà du XIVe siècle.
Ancienne ferme
Bâtisse de 1680, démontée et remontée
Cette maison à colombages est la plus ancienne habitation du village.
C'était au préalable une grange avec cour et potager.
Lors de son démontage, les pans de bois ont pu être datés avec précision, car provenant d'arbres abattus entre 1679 et 1681.
La maison, rachetée par la commune, a été remontée à l'identique sur la place en face de l'église, et abrite désormais la médiathèque.
Musée de la moto
La Grange à bécanes
Une ancienne grange du village a été réhabilitée en musée vivant de la moto, le premier de ce genre en France.
À l'origine, c'est un particulier bantzenheimois qui décide de donner sa collection à la commune. Afin de mettre en valeur ce patrimoine généreusement offert, Bantzenheim s'associe aux cinq localités de la Communauté de Communes pour échafauder un grand projet de musée. Une association se crée et devient partenaire de l'aventure. En 2013, après rénovation et aménagement de la grange, le musée peut ouvrir ses portes et laisser découvrir une collection riche d'environ 90 à 100 modèles anciens.
La muséographie se répartit en quatre espaces : un "corridor" retraçant l'épopée de la moto, un espace "tous motards" permettant d'enfourcher des engins, une "exposition" présentant les divers éléments d'une moto, et les "coulisses" dévoilant un atelier de réparation.
Repères géographiques
Le village se situe à peu près à mi-hauteur du département, sur sa bande orientale, à 18 km au nord de Mulhouse et face à la ville allemande de Neuenburg-am-Rhein.
Il s'agit d'un territoire de plaine, propice à l'agriculture, mais aussi à vocation industrielle dans sa pointe méridionale au bord du Rhin.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
900
770
822
932
1 113
1 199
1 275
1 272
1 270
1 124
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
1 116
1 138
1 072
1 050
1 150
1 071
1 057
1 057
1 017
993
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
974
963
1 046
1 049
1 027
903
1 094
1 153
1 134
1 480
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
1 575
1 538
1 572
1 632
1 640
1 622
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né en 1756 - Père Godefroy en religion - Sera ensuite curé à Chalampé - Décédé en 1839
Jean DEMERLÉ
1831 - 1834
Sera ensuite curé à Wasserbourg
Joseph WALTZ
1834 - 1841
Sera ensuite curé à Eichhofen
Jean-Baptiste KUEHN
1841 - 1847
né en 1811
Joseph SIFFERT
1847 - 1853
Auparavant curé à Heiteren
Jean-Baptiste MARTER
1853 - 1867
Décédé en 1867
Project RUST
1867 - 1876
Sera ensuite curé à Ferrette
Émile BECK
1876 - 1893
Émile HUG
1893 - 1896
Sera ensuite curé à Moosch
Charles HUG
1896 - 1905
Aloïse LEHÉ
1905 - 1909
Décédé en 1909
Émile WURTZ
1909 - 1914
C'est lui qui offre à l'église la statue en bois de saint Sébastien
Alphonse STOECKLIN
1914 - 1927
Né à Mulhouse le 20/05/1872. Ordonné prêtre en 1896. Curé de Metzeral depuis 1906. Sera ensuite curé de Lutterbach de 1927 à 1945. Décédé à Dornach le 14/02/1955.