Certains auteurs évoquent une première mention écrite du hameau « en 823 »[1], mais l'existence ou l'authenticité des documents en question sont mises en doute. La mention suivante, en 1188 sous la forme « Balderichesdorf »[2], fait consensus. À cette époque un seigneur de Badricourt est cité, en 1215 il est question de Jordanus de Balerdstorff.
En 1342 est cité le noble Pierre de Mettersdorf. Le village de Mettersdorf est en effet plus ou moins accolé à celui de Ballersdorf. Mais durant ce même siècle, les deux cités sont envahies et mises à sac par des troupes anglaises, puis incendiées dix ans plus tard. Mettersdorf aura du mal à renaître de ses cendres, et disparait de la carte au milieu du XVe siècle. Ses terres sont données à Ballersdorf.
La cité badricourtoise devient une possession du comté de Ferrette jusqu'au traité de Westphalie (1648). Le village vit essentiellement de l'agriculture, mais un moulin à farine « antérieur à 1600 »[3]va perdurer, avec divers remaniements, jusqu'à son incendie « en 1884 »[3]. Les habitants trouveront cependant de nouveaux emplois lors de la construction de la voie ferrée, de la gare de Dannemarie et de deux viaducs dont un sur le ban communal.
Au XIXe siècle, le village est mis à rude épreuve lorsqu'il doit approvisionner les troupes de Napoléon, ainsi que celles de ses adversaires.
Au siècle suivant, ce sont les guerres mondiales qui font des ravages. En 1943 la population vit un drame avec l'exécution de 16 jeunes fuyant le village pour échapper à l'incorporation de force, et l'internement et la déportation de leurs familles. La commune de Ballersdorf, libérée le 26 novembre 1944 par la 1ère et la 5e DB, avec la participation d'André Malraux dans la Brigade Alsace Lorraine, se voit décerner la Croix de guerre 39-45 en 1948.
Héraldique
« D'or à trois bandes d'azur, la première chargée de trois besants d'argent ».
Les armoiries ont été crées en 1976. Elles correspondent à celles de la famille noble qui était présente du XIIe au XIVe siècles.
Toponymie
Le toponyme est composée de deux parties : "Balder" qui est soit un prénom soit un patronyme, et le suffixe "dorf", mot germanique signifiant village.
Au cours du temps différentes formes ont existé, dont celle de Badricort, peut-être à l'origine du gentilé actuel.
Il existait une première église, avec le chœur orienté, construite en 1769 et bien sûr devenue trop petite.
Ce deuxième édifice a commencé à s'élever en 1878 et les travaux se sont achevés en 1881.
Il correspond au projet de l'architecte Wilhelm von Tugginer, dans un style néo-gothique. Et son clocher-porche s'aligne avec la rue principale venant du sud.
La nef à trois vaisseaux comporte cinq travées. Le chœur de deux travées est prolongé d'une abside à pans coupés. Le clocher-porche est dominé par une flèche octogonale.
L'église offre un mobilier en bois finement ouvragé et coloré.
- l'abside est garnie de stalles en bois.
- le maître-autel en bois date du 4e quart du XIXe siècle et est dû au sculpteur colmarien Théophile Klem. Les sculptures du tombeau représentent les Quatre Évangélistes, l'Agneau de l'Apocalypse et les symboles christologiques[4]. Les panneaux du retable évoquent le sacrifice de Melchisédech et la sainte Cène.
- les autels latéraux sont l'œuvre du même sculpteur. La chaire semble être de même facture. Les confessionnaux sont également finement ciselés.
- le chemin de Croix est constitué de panneaux en bois, en bas-relief, et ajourés dans un style néo-gothique. Il s'agit là de l'œuvre d'un atelier allemand, Metzger frères, en 1901.
Nef de l'église
Clés de voûtes
Maître-autel
Statue de sainte Hélène
Orgue
Station 10 du chemin de croix
Verrière du transept
Chapelle Saint-Martin et Croix de chemin
Chapelle côté abside
La chapelle dédiée à saint Martin est le seul vestige du village disparu de Mettersdorf (ou Martinsodrf ou Martisdorf). Ce village aurait été détruit soit en 1365 lors du passage de troupes anglaises, soit en 1439/1441 par les Armagnacs, soit en 1474 lorsqu' Étienne de Hagenbach vient venger son frère et détruit de nombreux villages du Sundgau. En tout cas, le village ne figure plus sur une carte de 1576 où seule la chapelle est représentée. Le sanctuaire est alors donné au village de Ballersdorf.
L'édifice pourrait dater du XIVe siècle d'après la fenêtre axiale du chevet. Les ouvertures de la nef, plus tardives, dateraient du XVIe siècle. Grâce à un généreux donateur, Karl Borromeus von Roll, chanoine de Bâle, une restauration est entreprise vers 1746 et menée à bien par le curé de l'époque, Jean Henri Brobèque. La chapelle est consacrée en 1747.
Elle est rénovée une seconde fois au milieu du XIXe siècle, du temps du curé Joseph Rumpler. D'autres réparations sont nécessaires après chaque guerre mondiale. Et la dernière restauration date de 1983.
La nef de la chapelle est rectangulaire, éclairée par deux baies à remplage et décorée d'une fresque au plafond. L'abside à trois pans comporte trois fenêtres, dont celle du centre, en arc brisé à redents, qui permet de dater la première époque de construction de la chapelle.
L'autel provient d'une chaire du XVIIIe siècle, qui se trouvait auparavant dans l'église de Feldbach.
Sur le mur ouest de la nef se trouvent trois pierres tombales, deux du curé Brobèque et une de sa mère, ainsi qu'un fragment d'une ancienne croix de chemin.
Les Croix de chemin :
Sur un espace aménagé non loin du sanctuaire se trouvent deux croix dédiées au saint patron de la chapelle. L'une d'entre elles présente La charité de saint Martin et porte la date de 1731, mais est une réplique du fragment d'origine conservé dans la chapelle. L'autre représente une caricature du serpent de la Tentation.
Nef de la chapelle
Autel provenant d'une ancienne chaire du XVIIIe siècle
Pierre tombale du curé Jean Henri Brobèque (1709-1782)
Pierre tombale de Véronique Lehine (ou Lehnerin), mère du curé Brobèque (1669-1749)
Charité de saint Martin, réplique d'un vestige de croix de chemin de 1731
Autres éléments
Le presbytère date de 1762. son architecture avec des baies cintrées en arcs segmentaires en est le témoin.
Au-dessus de la porte d'entrée, une inscription en relief évoque les décimateurs à l'époque du curé Henri Brobèque.
La mairie-école a été construite au milieu du XIXe siècle pour remplacer la précédente. Une particularité : le bâtiment comporte cinq travées, soutenues par un portique de six colonnes.
De nombreuses maisons à colombages, de diverses époques. L'une d'entre elles (2 rue de la Paix) existe depuis 1554, comme l'atteste la date sur le linteau principal. Elle a été étudiée en détail par l'association "Maisons paysannes d' Alsace", en 1976, et consolidée par un soubassement en maçonnerie, puis restaurée dans le respect de l'architecture initiale. (voir la section "En photos")
Viaduc ferroviaire de Ballersdorf
La brume automnale se dissipe...
Au début du XIXe siècle, des travaux de grande envergure ont lieu sur la ligne de chemin de fer Mulhouse-Paris Est, qui sera mise en service en 1857.
Une gare est en construction à Dannemarie. Pour la desservir, il faut pouvoir y amener la voie ferrée, ce qui oblige à enjamber deux combes. Pour ce faire, deux viaducs sont construits :
- le plus long se trouve à l'ouest de Dannemarie, à cheval sur son territoire et celui de Manspach. Enjambant la rivière de la Largue, il comporte 43 arches dont la plus haute culmine à 29 m. Il représente un volume de 40 000 m3, constitué de 14 millions de briques et de ciment.
- le deuxième, sur le ban communal de Ballersdorf, est appelé viaduc de Ballersdorf ou viaduc du Barrenweg. Il enjambe le vallon où coule le Rossbaechel sur une longueur de 380 m, grâce à 34 arches. Toutes les sept arches, une pile est renforcée. Lui aussi en briques et béton, il constitue un volume de 26 000 m3.
Le viaduc de Ballersdorf est achevé en 1857. La France le fait sauter en 1870 pour empêcher les troupes ennemies d'avancer, et il est reconstruit deux ans plus tard. Un second dynamitage est effectué en 1914, et la restauration l'année suivante. Le viaduc est bombardé en 1944 et reconstruit en 1947.
Repères géographiques
Situé dans la partie sud-ouest du département, le territoire de Ballersdorf est compris dans la région du Sundgau.
La bourgade est desservie par la D 419 et se trouve à 30 km à l'est de Belfort et 7 km à l'ouest d'Altkirch.
Le ban communal est traversé par plusieurs rivières ou ruisseaux, affluents de la Largue, et est parsemé de multiples étangs.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
480
416
630
611
717
762
781
806
774
760
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
777
748
717
724
742
678
649
617
625
671
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
682
604
583
580
580
550
568
600
602
617
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
659
642
719
845
808
822
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né en 1709 à Helfrantzkirch - À l'initiative de la reconstruction de la chapelle Saint-Martin, où subsiste sa pierre tombale - Décédé en 1782
Jean Jacques WALCH
1780 - 1781
Prêtre réfractaire qui émigre en 1792 - Décédé en 1832
-
-
Jean WAELTERLÉ
1832 - 1855
Né à Thann - Curé à Sentheim avant de venir ici - Décédé en 1861
François Jacques WANTZ
1855 - 1861
Né à Cernay - Curé à Blodelsheim avant de venir ici - Sera ensuite curé à Hagenthal-le-Bas - Décédé en 1861
Jean Baptiste ADAM
1861 - 1865
Né à Turckheim - Curé à Huttenheim avant de venir ici - Sera ensuite curé à Lauw
François Joseph RUMPLER
1865 - 1878
Né à Obernai en 1830 - Curé à Blotzheim avant de venir ici - Sera ensuite curé à Kienheim - Décédé en 1895
Guillaume GROSSTEPHAN
1878 - 1887
Né à La Robertsau - Curé à gumbrechtshofen avant de venir ici - À l'initiative de la reconstruction de l'église - Sera ensuite curé à Orschwihr
Jules FREUND
1887 - 1897
Né à Saint-Louis - Curé à Bouxwiller (Haut-Rhin) avant de venir ici - Sera ensuite curé à Vieux-Thann
François Antoine WADEL
1897 - 1902
Né à Gildwiller - Curé de Wasserbourg avant de venir ici - Décédé en 1902
Thiébaut DENTZER
1902 - 1913
Auparavant curé à Rumersheim-le-Haut - Décédé en 1925
Laurent MENSCH
1913 - 1924
Auparavant curé à Hésingue - Décédé en 1924
Joseph LIEBE
1924 -
Auparavant curé à Geiswasser
-
-
Les médaillés
Les titulaires de la Légion d'Honneur
Prénom(s) NOM
Naissance
Décès
Observations
Marie Joseph Lucien WINDENBERGER
27 avril 1888 Ballersdorf
DossierOfficier de la Légion d'Honneur le 11/01/1931. Chevalier le 31/07/1921. Professeur de philosophie aux Lycées de Châlons-sur-Saône, Tulle, Compiègne Chaumont et au lycée Saint-Louis (Paris). Censeur aux lycées de Mont-de-Marsan, Constantine (Algérie), Grenoble. Directeur du lycée Janson-de-Sailly (Paris). Proviseur aux lycées Voltaire et Saint-Louis (Paris). Fils de Jacques, instituteur, et de Caroline DIDIER.
Les médaillés de Sainte-Hélène
La médaille de Sainte Hélène, créée par Napoléon III, récompense les 405000 soldats encore vivants en 1857, qui ont combattu aux côtés de Napoléon 1er pendant les guerres de 1792-1815.
Prénom(s) NOM
Naissance
Décès
Observations
Joseph ABT
1er décembre 1794 Ballersdorf
après 1857
Résidant à Ballersdorf. Soldat au 1er régiment de Carabiniers. Période : 1815-1822.
François Joseph ELLSAESSER
3 décembre 1780 Ballersdorf
après 1857
Résidant à Ballersdorf. 7e Hussards. Période : 1800-1811.
Jean FRITSCH
31 octobre 1790 Ballersdorf
après 1857
Résidant à Ballersforf. 95e de ligne. Période : 1809-1814
Jean KIEBLER
7 avril 1790 Ballersdorf
après 1857
Résidant à Ballersdorf. 5e Hussards. Période : 1809-1816.
ABT Jean, né vers 1834 à Ballersdorf, décédé le 23/03/1855 à l'hôpital militaire de Constantine à l'âge de 21 ans. Cultivateur dans la région de Constantine.
Fils de Jean et de x. PAYSAN. Sans autres renseignements.
ZIMMERMANN Joseph Sébastien, né le 18/01/1844 à Ballersdorf, décédé après 1871 en Algérie, cultivateur à Affreville (Alger). Fils de Joseph (o ca. 1815, + ap. 03/1881), cultivateur à Aïn-Sultan, et de Anne SCHWOB (o ca. 1823, + ap. 03/1881).
Il épouse à Aïn-Sultan, le 14/11/1871, Marie Joséphine GASPAR, née le 03/03/1853 à Antibes (Alpes-Maritimes), fille de Félix (+ ap. 11/1871), maçon à cette date à Aïn-Sultan et de Marie JAUME, "domiciliée à Aïn-Sultan, actuellement demeurant à Antibes, consentant par acte authentique passé devant Me Gazan, notaire à Antibes, le 20 octobre 1871."
Pas de renseignements sur une éventuelle postérité.
ZIMMERMANN Jean, frère du précédent. Né le 30/06/1853 à Ballersdorf, décédé après 1881 en Algérie. Cultivateur à Aïn-Sultan (Alger).
Il épouse à Aïn-Sultan, le 19/03/1881, Elise KAPP, née le 21/04/1865 à Bischwiller (Bas-Rhin), fille de Charles (o ca. 1843, + ap. 03/1881), cultivateur à l'Oued-Zeboudj (Alger), et de Elisabeth HAIBLE (o ca. 1845, + ap. 03/1881).
Pas de renseignements sur une éventuelle postérité.
Pour ceux que l'émigration en Algérie intéresse, consulter un blog spécialisé sur le sujet à l'adresse suivante :
↑ 3,0 et 3,1Pierre GUTKNECHT, Moulins du Sundgau, volume 2, Le Bassin de la Largue, Riedisheim, Société d'Histoire du Sundgau, 1999, 248 pages, ISBN 2-908498-10-3
France
Haut-Rhin
68-09 Masevaux-Niederbruck
Histoire de la commune
Patrimoine bâti
B.ohland 
Repères géographiques
Démographie
En photos
Notables
Article détaillé : Consulter la liste des victimes inscrites sur le monument
Bibliographie
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes) 
Notes et références