Le ban communal était traversé, dans sa partie basse, par une « voie romaine dite "Herrenweg" (voie des seigneurs) »[1].
La première mention écrite du hameau remonte à 1302, en tant que possession des comtes de Ferrette. La chapelle Sainte-Barbe est également mentionnée, faisant office d'église paroissiale.
Dès la première moitié du XIVe deux nobles sont cités ainsi qu'un château, au lieu-dit "Schlossmatten" : Werhner et Jean d'Altenach, vassaux des comtes de Ferrette. Au siècle suivant sont mentionnés Mathias et Rodolphe d'Altenach, qui seront à l'origine des armoiries.
En 1520, une nouvelle famille entre en possession du domaine : les Brininghoffen. Et à son mariage, en 1555, Jean-Thiébaut Brininghoffen « était propriétaire de deux châteaux à Altenach »[2]. De cette époque date peut-être la séparation du village en deux entités : l'Oberdorf, sur les hauteurs, et l'Unterdorf, au bord de la Largue. À ce moment existe déjà un moulin.
À partir de 1601, le château et le moulin passent aux mains de Richard Kloetzlin, anobli par l'empereur Rodolphe II car il était secrétaire à la Régence d'Ensisheim.
Borne avec emblème de l'évêché de Bâle
Après le traité de Westphalie, les choses changent. L'Évêché de Bâle devient collateur et décimateur de la paroisse à partir de 1669. Il s'attribue la forêt du Breitholtz et l'aborne ; il subsiste une de ces cinq bornes, de 1727.
Suite au passage des Bourguignons, chapelle et châteaux sont pillés et endommagés. Le reste devient une carrière de pierres lors la Révolution française. Et suite aux nombreuses crues, les derniers vestiges disparaissent (sauf le moulin, dont des traces d'activité sont encore mentionnées en 1872). Cette partie basse du village est abandonnée. À partir de 1810, les habitants se recentrent dans la partie haute, où un grand projet se met en chantier avec la construction d'une nouvelle église, d'un presbytère et d'une école.
En 1910, une gare est construite pour desservir le village situé sur la ligne Dannemarie - [68257 - Pfetterhouse|Pfetterhouse]]. Elle sera opérationnelle jusqu'à la fermeture de la ligne en 1965.
Durant la guerre de 1914-1918, un fortin est érigé non loin du pont.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le 24 novembre 1944, un véhicule allemand chargé de mines explose dans le village, détruisant plusieurs maisons et faisant deux morts dont le curé de l'époque. Un monument souvenir a été érigé à cet endroit (rue du 24 novembre).
Héraldique
Blason en relief
« De gueules au tranchoir d'argent posé en bande le manche en pointe » ou « De gueules au couteau d'argent à lame large posé en bande, la pointe haute ».
Armoiries crées en 1963. Elles correspondent à celles de la famille noble qui était propriétaire du château au XVe siècle, notamment Mathias et Rodolphe d'Altenach, entre 1430 et 1469.
Toponymie
Aktnach en 1397[3] - Altenacht (appellation populaire)
Deux hypothèses tendent à expliquer l'origine du toponyme :
- la forme proviendrait du mot composé celte "alten ach" qui signifie "vieux ruissean". D'ailleurs le petit affluent de la Largue sur les berges duquel se sont établies les habitations porte le nom d'Altenbach.
- le toponyme serait à ranger dans la catégorie des hybrides gallo-romains, qui sont très fréquents. Dans ce cas, le suffixe -acos, latinisé en -acum, a donné de nombreuses terminaisons. En région alsacienne, très souvent « -acum aboutit à -ach »[4].
À l'origine, c'était la chapelle Sainte-Barbe, dans la partie inférieur du village, qui servait d'église paroissiale. Mais à la fin du XVIIIe siècle, quand cette zone est délaissée car victime de nombreuses crues, il est décidé de construire une nouvelle église dans l'Oberdorf (partie supérieur du village), d'y déménager le cimetière, et de construire également un presbytère.
La construction commence en 1810 avec une nef à pignon, surmonté d'une tourelle maçonnée. Mais en 1921, l'édifice est victime de la foudre (qui tue d'ailleurs le jeune homme en train de sonner le tocsin). Des travaux dans les années suivantes consolident l'église, mais ne sont pas assez solides. Il est décidé en 1850 de reconstruire une partie de l'édifice : nouvelle travée, porche en grès rose et clocher. De gros dommages en 1944 obligeront des rénovations importantes en 1951 au niveau de la toiture et des vitraux. Une dernière restauration a lieu en 1980.
- il s'agit d'une nef à vaisseau unique communiquant avec le chœur par un arc triomphal. L'abside datant encore de 1810 est à trois pans coupés avec deux grandes baies. Dans la nef, d'allure simple, des éléments de décors ont été rajoutés en 1850, notamment des corniches, des moulures stuquées ou parements à bossages.
- le maître-autel a été réalisé en bois et plâtre par le sculpteur munichois Édouard MEIGRET en 1868. Il présente en partie basse un Christ au tombeau ; les quatre évangélistes dans les niches du retable, et deux anges adorateurs sur des consoles de part et d'autre du tabernacle ; enfin Marie et saint Jean entourant le Christ.
- la chaire est en bois sculpté et peint en imitation de marbre. Elle a été réalisée en 1823 et installée en 1824, ainsi que les deux autels latéraux, par François Feuerstein.
- l'orgue présente un buffet gothique et une console en fenêtre. Réalisé en 1827, c'est le seul instrument qui subsiste en Alsace du facteur d'orgue Joseph Chaxel. Une restauration a été effectuée en 1997.
- les stations du chemin de croix, en bois sculpté, ont été réalisées par l'autrichien Johann Jacob Buffler.
Sainte Barbe
Décor encadrant les vitraux
Maître-autel
Chaire à prêcher
Station du chemin de Croix
Orgue
Saint Sylvestre
Chapelle Sainte-Barbe
Vue générale
La chapelle est citée en 1302 en même temps que le village. Elle aurait été érigée par les seigneurs d'Asuel. En 1441 et 1464 sont également mentionnés un recteur et un chapelain.
Jusqu'à la Révolution, elle sert d'église paroissiale et est entourée d'un cimetière.
Elle devient très vite un lieu de pèlerinage car est située près d'une source dont les eaux sont réputées pour soigner les maladies de la peau ou des yeux.
Elle est malmenée durant la guerre de Trente ans, puis pillée par les Bourguignons en 1774. Abandonnée suite à la Révolution et aux crues qui envahissent l'Unterdorf, elle devient l'unique vestige de cette partie du village, mais en mauvais état.
Lorsque l'église Saint-Sylvestre est construite dans l'Oberdorf, en 1810, la chapelle est détruite et reconstruite.
La nef à un seul vaisseau est précédée d'un porche sur deux poteaux et couverte d'un toit en croupe. Des dalles funéraires récupérées à cet endroit couvrent le sol de la nef et une sert de seuil devant la porte d'entrée.
Autres bâtiments
- un presbytère existait déjà près de la chapelle Sainte-Barbe, mais il a été détruit vers 1830. On venait justement d'en construire un neuf vers 1810, dans le nouveau cœur du village, non loin de l'église Saint-Sylvestre. Ce presbytère est devenu mairie.
- l'école communale a été construite à la même époque et dans le même style, en face du presbytère (actuelle mairie).
- la "Maison de la nature" est beaucoup plus récente. Elle a été construite en 1998, avec les éléments de deux anciens bâtiments récupérés à Buethwiller et Gommersdorf.
Repères géographiques
Le village est située dans la partie méridionale du département appelée Sundgau (équivalent de "Comté du sud").
Il se trouve à 30 kilomètres au sud de Mulhouse et à 25 kilomètres à l'est de Belfort. Une de ses limites, à l'ouest se confond d'ailleurs avec la séparation entre Haut-Rhin et Territoire de Belfort.
Le ban communal d'Altenach s'étire en longueur, mais seule la partie orientale est occupée par l'habitat. La partie occidentale du territoire est parsemée de très nombreux étangs. Autre particularité de ce lieu : la présence d'environ trente puits artésiens[5].
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
293
305
313
405
444
452
438
390
384
401
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
397
414
411
359
366
351
330
343
362
351
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
348
304
288
294
288
278
278
265
247
285
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
306
360
344
382
380
386
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né en 1949 - Greffier - Premier vice-président du Conseil général - Conseiller général de Dannemarie (1979-2015) - Élu en 2015 conseiller départemental du canton de Masevaux et président du Conseil départemental
Fils de Jean-Jacques WALCH, cultivateur, et de Odile MULLER - Vicaire à Illfurth, puis curé à Altenach - Décédé à Altenach le 19 janvier 1831
Fridolin MULLER
1804 - 1805
Auparavant curé à Buethwiller - Il décède en 1805.
Jean ROEBER
1805 - 1805
Auparavant curé à Carspach - Sera ensuite curé à Largitzen - Décédé en 1833
Jean Antoine SCHEUBEL
1805 - 1808
Né en 1760 - Ancien aumônier des Dames nobles de Masevaux - Début 1805, il est aussi curé de Largitzen - Il sera ensuite nommé à Feldbach où il décède en 1812.
Joseph BAUMANN
1808 - 1819
Auparavant à Dannemarie - Sera ensuite nommé à Hochstatt - Décédé en 1832
Jean André KREYDER
1819 - 1831
Né en 1762 à Andlau - Auparavant vicaire à Hochfelden - Décédé à Dannemarie en 1834.
Joseph SPINDLER
1831 - 1839
Auparavant à Niedermorschwihr - Sera ensuite nommé à Zimmerbach
Jean BRÜCHLEN
1839 - 1862
Auparavant à Zimmerbach - Il décède en 1862 - Est inhumé à Altenach dans une tombe commune à plusieurs prêtres
Conrad SCHILLING
1862 - 1874
Auparavant à Altenwiller - Sera ensuite nommé à Wildenstein - Décède en 1874 - Est inhumé à Altenach dans une tombe commune à plusieurs prêtres
Joseph FRITSCH
1874 - 1878
Auparavant à Saverne - Sera ensuite nommé à Berrwiller
Blaise MEISTERMANN
1878 - 1909
Auparavant à Chalampé - Il décède en 1909 - Est inhumé à Altenach dans une tombe commune à plusieurs prêtres
Joseph RUNNER
1909 - 1944
Auparavant à Hegenheim - Est tué le 24 novembre 1944 lors de l'explosion d'un camion de mines
Victor SCHNEIDER
1945 -
Décédé en 1977
-
-
Les meuniers
Prénom(s) NOM
Période
Observations
Ursus NITZI
vers 1695 -
Né en Suisse en 1666 - Décédé en 1726
Guillaume NITZI
1926 -
Fils d'Ursus - Né en 1700
Jean-Georges GROLLIMOND ou GROLLIMUND
vers 1750 - vers 1770
Né en 1738 - En 1750, il est employé du propriétaire du moulin, M de Sérélius
-
-
Georges DIDIER
1834 -
Né en 1756 - Aubergiste - Employé en 1834 par le propriétaire du moulin, Jean Riss
Christophe RICHARD
1860 -
Antoine HARNIST
1872 -
Né en 1841 ou 1843 - Remarque : il existe toute une lignée de Harnist au Moulin-bas de Walheim
-
-
(Source : Livre de Pierre Gutknecht (voir bibliographie) et arbres généalogiques sur Geneanet)
↑Pierre Gutknecht, Moulins du Sundgau, Volume 2, Le Bassin de la Largue, Riedisheim, Société d'Histoire du Sundgau, 1999, 248 pages, ISBN 2-908498-10-3
↑Daniel DELATTRE, Le Haut-Rhin, les 377 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, 2015, 240 pages, ISBN 978-2-36464-078-8
↑Le sol caillouteux des plateaux dans cette zone favorise l'infiltration des eaux, qui, lorsqu'elles rencontrent les nappes argileuse d'Altenach, rejaillissent en surface au point de créer de petites sources
France
Haut-Rhin
68-09 Masevaux-Niederbruck
Histoire de la commune
Patrimoine bâti
B.ohland 
Repères géographiques
Démographie
En photos
Notables
Article détaillé : Consulter la liste des victimes inscrites sur le monument...
Bibliographie
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes) 
Notes et références