67295 - Mittelbergheim
Mittelbergheim | |
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Informations | |
Pays | ![]() |
Département | ![]() |
Métropole | |
Canton | ![]()
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Code INSEE | 67295 |
Code postal | 67140 |
Population | 635 habitants (2018) |
Nom des habitants | Mittelbergheimois, Mittelbergheimoises |
Superficie | 383 hectares |
Densité | 165.8 hab./km² |
Altitude | Mini: 187 m |
Point culminant | 340 m |
Coordonnées géographiques |
48.3967° / 7.4425° (GoogleMaps) Cassini Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail) |
Localisation (avant 2015) | |
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Arrondissement Canton Commune ? | |
Section Tableau : Modifier |
Histoire de la commune
Histoire
Fondé par les Francs, Mittelbergheim était appelé anciennement "Berge". À la fin du IXe siècle, l’empereur Charles le Gros en fit cadeau à son épouse Richarde. Le village appartint par la suite à l'Évêché de Strasbourg, aux familles d’Andlau et de Bergheim et à la Ville de Strasbourg.
Mittelbergheim, traditionnel village alsacien sur la « route du vin », se trouve planté, comme d’autres communes viticoles, telle que Heiligenstein ou Itterswiller, au flanc sud-est d’une colline. Toutefois, la plupart des villages se nichent au creux des vallons, de manière à laisser à la vigne tous les coteaux disponibles, comme Barr et Andlau. Ce n’est pas le cas de Mittelbergheim. On peut imaginer qu’à l’origine, ce ne fut pas la vigne qui fut la raison d’être du hameau. Sa localisation est peut-être liée à un relief naturel parsemé de rochers, (le « Stein » nous rappelle encore aujourd’hui cette situation) impropre à la culture, mais pouvant assurer la sécurité de ses habitants. Ou tout simplement la population se serait concentrée au bord d’une voie de communication.
La commune est située à la limite orientale des Vosges, son territoire étant partagé entre les dernières collines sous vosgiennes et les premiers replats de la vallée du Rhin. L’altitude varie entre 300 mètres sur les coteaux calcaires, au nord-ouest, et 200 mètres dans la plaine argileuse, au sud-est.
Le site est particulièrement abrité des vents du nord et des pluies d’ouest et profite des étés chauds du climat continental. Les vents du nord, très froids, dominent en hiver, ceux du sud, très chauds, provoquent au printemps un dégel rapide et soufflent jusqu’en octobre, favorisant de violents orages au cours de l’été.
Le terroir est en grande partie occupé par la vigne, au nord-ouest, par les prairies et les terres labourables, dans la plaine, et par quelques vergers à proximité du village.
Nous sommes dans un petit village de France (650 habitants) où les maisons se serrent les unes contre les autres, suivant deux axes de rue se croisant perpendiculairement, donnant au village une forme de croix. Les constructions se développent en hauteur, autour de petites cours obscures, et forment des pâtés irréguliers entre lesquels circulent d’étroites ruelles tortueuses et rarement des impasses.
Les places (« Platzel » en dialecte) sont rares et si elles existent, elles sont petites et récentes : la place « Henri Fauth » (instituteur de 1931-1965) ou de la « Lindeplatzel » (place du tilleul), en souvenir de l’arbre de la Liberté (planté en 1848). Cette place était le lieu des fêtes locales et notamment du célèbre, mais aujourd’hui disparu « Barigmer Messti » du siècle dernier (le dernier s’étant tenu vers les années 1960).
C’est aux VIIIe et IXe siècles qu’apparaissent les noms de nombreux villages viticoles et notamment celui de « Montularem » (741) qui pourrait bien être celui de notre village. Si vers l’an 800, on dénombre environ 109 localités viticoles nouvelles, 58 autres viennent s’y ajouter vers l’an 900, montrant bien l’important travail de défrichage qui fut réalisé à cette époque.
Le nom de notre village se modifiera au cours des siècles et si dans les textes anciens, il figure sous sa forme latine : Mittelbergensis - Mittelberghemens - Alsata Médiomentanus – Mittelnbergheim (1525), celui-ci ne cessera de se transformer :
- en l’an 880 villa Bergheim
- en l’an 1007 Marcha Bereh
- en l’an 1185 Birchem
- en l’an 1233 Berccheim
- en l’an 1245 Berckheim
« Villa Bergheim » peut avoir ses origines dans la forme latine « Berchem » signifiant « au cheval de complément » ce qui laisserait penser qu’il s’agissait d’un relais où il était possible d’avoir un cheval supplémentaire (Paul A. Piemont « l’origine des frontières linguistiques en Occident » 1981 chez l’auteur -p.315). Paul Piemont développe la thèse selon laquelle l’origine du nom Mittelbergheim proviendrait de : « Bergheim-Bâri » qui représente le premier maillon de la chaîne de trois « chevaux du bagage » (1) établi de 10 en 10 lieux le long de la retombée des Vosges. Le second est à Mittelbergheim, entendez « au cheval de complément du milieu » (la notion de milieu n’est apparue qu’au XVIIe siècle). Le troisième à Scharrachbergheim atteste son lien avec la poste impériale ; en effet, Scharrach provenant de Schara(ch) issu de cara, évolution phonétique de la forme latine scara = la poste (p.330). La distance de ces deux points extrêmes par rapport à celui du milieu est à peu près identique (10). Au XIIIe siècle, il est complété par « près Andelo » pour le distinguer du village de Bergheim dans le Haut-Rhin. Ce n’est qu’au XVIIe siècle que sa forme définitive apparaîtra. Dans un document du 26 octobre 1690, on lit : Mittelbergheimb (AMS VI-60/7), en 1724 : Mittelbergheim, le différenciant des villages de Bergheim (B) et de Scharrachbergheim (S) près de Strasbourg. Malgré les distances, ces trois villages conservent, par leur situation, une énigme et un mystère. Comme trois points sur une ligne droite, Mittelbergheim (M) se trouve, en effet au milieu du segment B-S orienté nord-sud et le point (M) est distant de 22 km de ces deux extrémités. D’autres part, ces trois villages iront jusqu’à avoir des armoiries très proches représentant les trois monts ou « Berg ».
Armoiries du village
Le blason de Mittelbergheim portent « trois coupeaux [collines] de sinople sur argent », ces collines (ou pierres) se retrouvent dans le blason du village de Heiligenstein (la pierre sacrée). Le nom de ce village fait également référence aux pierres (Stein). D'autres localités alsaciennes telles que Dachstein (site néolithique, sarcophages carolingien, blason sans collines), Lützelstein, Lupstein (origine romaine situé sur la route antique de Brumath à Saverne, blason sans colline), Windstein (habitat d’époque néolithique), Steinbach, Steinbruch, Steinburg (villa appartenant à l’abbaye d’Andlau), Steinseltz (trace d’occupation néolithique et romaine).
Bergheim (Haut Rhin) et Scharrachbergheim (Bas Rhin) reprennent dans leurs armes, les trois collines de sinople.
En 1696, obligation fut faite à toutes les communes de posséder des armoiries et de les faire enregistrer dans l’Armorial général de France, ce qui devait entraîner le paiement d’une taxe. L’administration de Louis XIV pensait ainsi flatter la vanité des communes qui n’en possédaient pas encore. Ce calcul ne se révéla pas toujours exact. Mittelbergheim pour sa part possédait dès le XVIe siècle des armoiries qui figurent sur différents supports. Nous n’en avons pas trouvé au XVIe siècle, ni antérieurement. Par la suite, un décret du 17 mai 1809 prescrivit qu’aucune commune ne pourrait prendre d’armoiries avant d’en avoir obtenu l’autorisation de l’empereur Napoléon Bonaparte.
Contrairement à Eichhoffen [ADBR – H 7 / 8], je n’ai pas trouvé de sceau pour Mittelbergheim. Les seuls blasons figurent sur des pierres sculptées et il en existe quelques uns dans le village. Les plus anciennes représentations du blason datent du XVIIe siècle (1621).
Un sceau non identifié a été retrouvé dans une liasse de 1659. Celui-ci, montre clairement les 3 monts qui sont surmontés d’un soleil à 8 rayons. Les initiales sont illisibles (hypothèse : M – P) [AMS VI 56-19]
Le « Weinschlagbuch » : une longue tradition
La coutume du Weinschlag (fixation du prix du vin) remonterait dans l’histoire économique de l’Alsace, au Moyen-Âge. Elle se pratiquait à Obernai dès 1380. Par contre on ne sait si celle-ci était coutumière dans le vignoble ou seulement ponctuelle.
Notre commune a gardé cet ouvrage précieux qui a traversé toutes les vicissitudes de l’histoire d’Alsace. Rares sont en effet les villages qui sont arrivés à conserver un tel document, dans la mesure où il existait. Des localités telles que Kaysersberg, Ammerschwihr, Andlau s’en trouvent dépourvues, alors que dans d’autres, le « Weinschlagbuch » est plus ou moins complet :
Châtenois : 1478 – 1500 [16] Strasbourg : 1518 – 1625 Mulhouse : 1550 – 1797 Heiligenstein : 1500 – 1790 Barr : 1538 – 1692 Turkheim : 1583 – 1778 Ribeauvillé : 1638 – 1738 [Revue d’Alsace]
Aujourd’hui, Mittelbergheim a un « Weinschlagbuch » allant de 1600 à nos jours. Le volume conservé est déjà une copie d'un document plus ancien. Cette copie fut décidée par le maire, Paul Siffermann en 1714 et provient d’une chronique plus ancienne datant de 1544 qui a disparu. Depuis 1972, à mon initiative, un nouveau volume a été mis en service et continue de recueillir la chronique viticole de Mittelbergheim. Chaque dernier week-end de juillet, il est fait lecture lors de la traditionnelle fête du vin, de l'année viticole passée. Nous disposons également de certains fragments antérieurs à 1600, notamment d’une transcription d’un « Weinschlag » de Mittelbergheim de 1510 à 1666 [(6) III 87 / 8] et d’une copie d’un « Weinschlag » de 1456 à 1499 qui a été transcrit par le maire Jean Börschi en 1764 à Mittelbergheim.
« Mittelbergheim Weinschlag dass von dem Jahr an 1456, wass der Wein von Dato an golten hat und all Jahr geschlagen iss worden biss in dem jetzt lauffenden Jahr. Dass Register hab ich auss einem anderen abgeschrieben Anno 1764 … Da ich Heimburger bin gewesen und … Alle jahr nachzu schreiben wass es im Herbst gilt. Johannes Börschi » [4].
"Le Weinschlag de Mittelbergheim qui nous donne la valeur du vin depuis 1456 et qui fut fixé chaque année jusqu’à celle-ci. J’ai retranscrit ce registre d’un autre en 1764 … Alors que j’étais Maire du village .. Chaque année retranscrit ce qu’il valait au moment des vendanges. Jean Börschi"
Ce fut en quelque sorte un mercuriale retraçant annuellement le prix de la mesure qui s’appelait « l’Ohm » [mesure de 46 litres avant 1800 et de 50 litres ultérieurement]. Cette pratique dans le vignoble alsacien était devenue courante à partir du XVIIème siècle et maintenue parfois jusqu'à nos jours dans un but symbolique ou par tradition. Elle nous donne ainsi de précieux renseignements sur l’année viticole, la récolte et la qualité du vin produit.
Dans la « Petite chronique de Ribeauvillé » éditée en 1818 par Ludwig Wilhelm von Beer [« d’anciens livres domestiques concernant l’agriculture et le ménage recueillis en 1818 par Louis Guillaume Beer »], ce dernier écrit concernant le « Weinschlag » que c’était l’équivalent des « Livres de raison », registres renfermant des comptes, des notes diverses, des chroniques sur la température, les récoltes et les événements locaux. En effet, le Weinschlagbuch s’est doublé, au fil des années, d’une chronique locale retraçant certains faits marquants.
C’était un registre où était transcrite la décision des échevins ou prévôts (Vogt), du maire (Heimburger), de l’écoutête (Schultheiss), des gourmets (Weinsticher) et des membres de la Justice (Gerichtsleuth) en matière de fixation du prix du vin concernant la vendange de l’année. On nommait cela : « der Wein schlagen » (donner une valeur au vin). Ceci était fait par une commission composée de plusieurs échevins et par les gourmets : « eine Commission bestehend aus mehreren Gerichtsschöffen und den berichtigten Weinstichern » [2]. Il avait le caractère d’un prix moyen officiel, valant pour toutes les sortes de vin et ne tenant pas compte des différences de qualité [22].
La tradition à Mittelbergheim voulait que chaque année, à la St Martin, après la nomination annuelle du Maire (Heimburger) et l’assermentation de tous les agents communaux, les 8 échevins du Tribunal, les 3 représentants du bailli de Barr, un pour l’évêché et deux pour les seigneurs d’Andlau, ainsi que l’écoutête pour la ville de Strasbourg, le gourmet et les chargeurs ou porteurs de vin (Weinläder ») se réunissent au poêle commun : la « Bürgerstub » pour discuter sur la qualité et le prix qui serait fixé pour la mesure de vin.
« Nach diessem sollen die Amptleuth Unnd neuwe Gerichtsleuth den Wein schlagen, nach alttem brauch, Unnd darzue Auch die andere Weinläder beschickhen. Hernacher sollen die Weinsticher unnd Weinläder schweren, nach inhaltt ihres hiewornen gesetzten geschriebenen Eydts. Nach Verrichtung dessen, sollen die Amptleuth und Gericht mitt einander zue Imbiss essen. Unnd wann mann sonst nichts weytters mehr zue handtlen hatt, so mag man den Nacht Imbisz wohl ersparen, Im fall aber noch ferner ettwas zuverhandtlen Ist, so gepüerth ihnen der Nacht Imbiss auch zue ». [15] traduction : Selon celle-ci (la règle) le bailli et les nouveaux membres du tribunal doivent fixer le prix du vin, selon l’ancienne coutume, et aussi avec l’aide des autres porteurs de vin. Ensuite les gourmets et les porteurs de vin doivent jurer, selon les règles écrites dans le registres des lois. Après avoir tenu cette assemblée, les baillis et membres du tribunal doivent prendre ensemble un repas commun. Et s’il n’y a pas d’autres sujets à traiter, on pourra alors économiser le repas du soir. Au cas où la séance venait à se prolonger, alors on offrait également le repas du soir.
La date de cette réunion s’établissait vers les mois de novembre ou décembre. Au cours de celle-ci, les chargeurs de vin (Weinläder) et les gourmets (Weinsticher) devaient renouveler leur serment.
Il se peut qu’à cette occasion les maîtres de corporation devaient également prêter serment de respecter les règlements de la communauté « das Eydt-buch ». C’est à cette occasion que la location de la Bürgerstub pour l’année suivante était remise aux enchères. Cette réunion démarrait donc le matin avec un repas à midi et si cela durait plus longtemps la commune devait offrir également celui du soir. Mais il semble que cette coutume eut lieu jusqu’en 1724, date à laquelle le bailli trouvait qu’on avait tendance à trop profiter du budget communal. Les repas importants qui avaient donc lieu en certaines occasions, aux frais de la communauté et notamment à l’occasion du « Weinschlag » durent être modérés [15].
Cette coutume, comme Medard Barth le mentionne « Für den Wein wurde von Amts wegen alljährlich um Martin der Preis festgesetzt, der für Schuldenen und Glübiger verbindlich war » [(10) p. 190], était importante pour ceux qui avaient des dettes et des créances. Elle permettait aussi aux aubergistes locaux et extérieurs, aux marchands et aux négociants de connaître le prix qu’ils devaient payer pour acheter le vin de village en village. Ces derniers, une fois l’affaire conclue, l’envoyaient vers Strasbourg ou l’exportaient vers l’Allemagne et la Suisse. Étant donné que le vin était aussi un moyen de paiement pour rembourser les dettes ou pour payer l’impôt [20] il était essentiel d’en connaître chaque année sa valeur officielle. Il était également rémunération pour le pasteur, le curé et le diacre qui le recevaient comme salaire en nature. Toutefois, on peut penser qu’il y avait un prix « officiel » qui selon la conjoncture économique, la bonification et la rareté du vin, pouvait varier en cours d’année. Ainsi au XVIIIème siècle, les prix de l’ohm fixés par le « Weinschlag » ne correspondent pas toujours à celui indiqué comme base de rémunération du pasteur ou du diacre. Il semble donc que le « Weinschlag » est une procédure imposée à la communauté pour vendre son vin aux marchands extérieurs et éviter la concurrence au sein du village.
Les dettes se payaient souvent en raisins ou en mesures de vin. Ainsi, en 1600, Jacob Schneider qui emprunta à Veltin Dantzer 6 Florins (Gulden) doit lui rembourser chaque année un ohm en raisins (trabern = Trauben) à la Prébende de Mittelbergheim et s’il n’a pas fait la livraison à la Chandeleur (Lichtmesse), il devra verser un ohm supplémentaire (acte notarié n°320). De même, Wolff Gross qui devait au juif Lee la somme de 56 Florins s’engage à lui rembourser 10 Florins dès qu’il aura vendu le vin de sa cave, 23 Florins le jour de la Chandeleur 1601 et après un an, 23 Florins avec un intérêt (acte notarié du mardi 12 août 1600).
Dans un acte fort intéressant, on trouve André Schneid de Mittelbergheim qui est endetté auprès du juif Raphaël de Francfort sur le Main pour un montant de 62 Florins. Il rembourse chaque année à hauteur de 12 Florins d’intérêt. À partir de 1601, il remplit le tonneau du Juif avec du vin et ceci chaque année jusqu’à l’extinction de la dette (acte n° 378).
Ce prix du vin était imposé aux vignerons et aux gourmets. Il portait soit sur la mesure (Ohm), soit sur le foudre (Fuder). Il variait d’une année à l’autre selon la quantité et la qualité de la récolte, parfois selon la nature du terrain ou des sols. La nature des cépages n’intervenait pas dans cette estimation, les vins étant mélangés lors des vendanges.
Il est intéressant de jeter un œil sur les registres des comptes de l’abbaye d’Andlau concernant les ventes de vin au XVIème siècle :
Patrick FOURNIAL (août 2005 - août 2006)
Héraldique
« D'argent à la montagne de trois pics de sinople[1]. »
Histoire administrative
- Département - 1801-2023 : Bas-Rhin [1871, Bas-Rhin (Allemagne) ... 1919, Bas-Rhin ... 1919, Bas-Rhin]
- Arrondissement - 1801-1871 : Barr [Tcl.1806, Sélestat] --> 1871-1974 : Kreis Schlettstadt (Sélestat) [1919, Sélestat] --> 1974-2023 : Sélestat-Erstein
- Canton - 1801-2015 : Barr --> 2015-2023 : Obernai
- Commune - 1801-2023 : Mittelbergheim
Résumé chronologique :
- 1801-.... :
Démographie
Année | 1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Population | 936 | 925 | 964 | 754 | 1 034 | 1 005 | 975 | 1 037 | 1 020 | 1 009 |
Année | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 |
Population | 1 023 | 996 | 954 | 971 | 931 | 864 | 774 | 800 | 788 | 723 |
Année | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 |
Population | 677 | 593 | 609 | 667 | 676 | 688 | 610 | 639 | 640 | 651 |
Année | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 | 2021 | - | - | - |
Population | 647 | 628 | 617 | 665 | 655 | 658 | - | - | - | - |
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans. |
Cf. : EHESS - Fiche Cassini, INSEE 2006, 2011, 2016 & 2018.
Patrimoine bâti
Église Saint Étienne
Édifice dont la première pierre fut posée le 23 juillet 1893, construit en grès des Vosges à l'initiative du curé Victor BRACH sur des plans de l'architecte HEINRICH.
Le curé a pu acquérir le terrain grâce à l'héritage de sa mère. Le financement a été fait de la façon suivante :
10000 marks de l’évêché de Strasbourg, 5000 marks de subvention municipale, 4000 marks de l'héritage de l’évêque de Strasbourg, 2000 marks de la paroisse protestante pour le mobilier laissé sur place, ainsi que des dons privés et le travail de bénévoles du village.
Église consacrée le 18 mars 1894, elle est dédiée au patron des vignerons.
La vie religieuse de la commune a été mouvementée à partir du XVIe siècle. Lors de la Réforme de 1525, la population adhère en majorité au protestantisme, mais les catholiques garderont leur église (temple actuel). Les protestants iront à Andlau pour le culte. Chassés d'Andlau vers 1600, ils organisent le culte dans l'église de Mittelbergheim. En 1695 un compromis imaginé par LOUVOIS, ministre de Louis XIV : "Le simultaneum", est une convention religieuse ordonnant aux protestants d'accueillir les catholiques dans leurs lieux de culte. Figure à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1993[2].
Source:[3]
Église protestante
- (1) L'église protestante a probablement été construite à l'emplacement d'une ancienne chapelle consacrée à saint Étienne dont l'origine remonte à l'année 1180. Cette chapelle du XIe siècle comportait une crypte d'où on a extrait des pierres permettant d'élever une petite chapelle.
- (2) Une église romane de la fin du XIIe siècle fut construite avec des pierres provenant de la carrière du Stein. La nef mesure 8 mètres de largeur et 10 de longueur. La tour est surélevée d'un niveau.
- (3) Au XIIIe siècle la nef est allongée à 17 mètres et la tour surélevée d'un niveau. Au XIVe siècle la nef est élargie à 11 m et la sacristie est édifiée.
- (4) Au XVe siècle la chapelle est réaménagée et la tour surélevée d'un étage.
- (5) XVIe siècle : Réforme protestante. Au XVIIe siècle (1614) diverses transformations : les fenêtres romanes sont remplacées par des baies gothiques, la tour est surélevée d'un 5e niveau avec un toit a quatre pentes, un escalier extérieur permet l'accès à la tribune. Mise en place du "simultaneum" . En 1752, le clocher est détruit par la foudre.
- (6) AuXIXe siècle: Nouvelle destruction du clocher par la foudre en 1803, le clocher passe au moment de sa restauration à 35 mètres avec une flèche effilée. 1860, installation de l'orgue STIEHR et MOCKERQ. 1861, nouvelle horloge mécanique à trois cadrans. 1894 fin du "simultaneum".
Figure à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1993[4].
Source:[5]
Hôtel de ville
Hôtel de ville de style Renaissance daté de 1620 et présentant un plan presque carré. L'escalier extérieur mène à une loggia, coiffée d'un toit à bulbe.
Inscrit aux M.H depuis 1931 [6].
Moulin à huile
Repères géographiques
Zotzenberg : un terroir d'exception et de réputation
Cité pour la première fois en 1348, il est orthographié « Zoczenberg » (1364), et fut divisé au XIXème siècle en Obere- et Untere Zotzenberg. Au XVème siècle (vers 1438), nous apprenons que Ulrich von Bergheim possède un acre de vignes en ce lieu, de même Eilse Sickin (1/2 acre), Claus Bartheheim, et Peterman (1/2 acre) [(6) VI-7 / 10].
Il est difficile d’interpréter l’origine exacte de ce nom. Stieler cite en 1675 « Weinsosze … » [37], « sosze » ayant le sens « d’épices », devrait-on interpréter ceci comme « cépages » ? Ou bien y aurait-il un rapport avec certaines plantes, peut-être médicinales qui auraient poussé à cet endroit ?
Si nous cherchons plus loin, dans une origine bohémienne par exemple, les Gitans, peuples nomades, sont arrivés en Alsace lors de leur grande migration vers l’Europe de l’Est au XVème siècle. En 1418, il est attesté qu’une troupe de Gitans était arrivée aux environs de Strasbourg, venant du Jura [38]. Mais il n’y a pas de relations entre « Zotz » et « sosoi » ou « sosai » qui dans la langue gitane désignait le lièvre. D’autre part, pour qu’un nom de lieu se fixe définitivement, il aurait fallu une sédentarisation de ce peuple dans la région pour laisser une trace dans la toponymie. Or aucun document ne l’atteste.
L’Alsace a été très souvent conquise et envahie par des troupes d’occupation ou de peuples étrangers qui laissèrent des traces. Ainsi les Hongrois nous ont laissé les noms de Ungersberg et Hungerplatz. Toutefois Zotzenberg n’a pas subi leur influence. En hongrois Sòz > Salz signifiant le sel.
Ce nom doit être beaucoup plus ancien que le Xe siècle. Si nous cherchons à l’époque gallo-romaine, il faut remarquer que zozzio, en italien signifie « en-dessous ». Ce nom, peut-être d’origine romaine et donc latine, a fort bien pu subir des transformations et donner en roman Zocz. L’évolution phonétique C > Z (TZ) montre que cette dénomination d’origine romane n’a pas été immédiatement germanisée après les grandes invasions, autrement C serait devenu CH ou CK. Il est plausible que ce nom soit issu d’un parlé latin vulgaire aux temps mérovingiens. En effet, en roman la racine romane sozs a donné par extension en provençal sos qui dériva en socio, sossio, sotia, sotium. Il peut être envisagé que Zotz soit une forme germanisée de sòsis > sos ayant le sens de « sous ». En langue romane, ce lieu aurait désigné un mont sous la montagne, en faite les pré-vosges.
Nous remarquerons qu’en polonais le mot « sòttè » a également le sens de « sous » !
Il faut noter un homonyme « Zotzenberg » qui désigne une montagne se trouvant en Bavière (11,18333) de longitude et 47,48333° de latitude). La racine « Zotzen » n’est pas isolée. Nous la retrouvons dans Zotzenheim, nom d’une ville en Rhénanie Palatinat, située dans le canton de Mayence-Bingen à côté de Bad-Kreuznach. Il semble que « Zotzen » en langue germanique a un sens particulier. Par ailleurs, dans la Province du Mecklembourg-Brandebourg, nous trouvons le village de « Zotzen » qui dès 1317 fut donné par le marquis Waldemar avec 4 autres villages et un four à chaux à Storkow aux moines du couvent de Himmelpfort. Zotzen se trouve au bord du fleuve Havel (entre Krienke et Babke) qui est un affluent de l’Elbe et qui s’étire à travers plusieurs lacs traversant le Mecklembourg, la Poméranie, le Brandebourg et la Saxe. Le lac du Zotzen (Parc National de Müritz – Poméranie) se trouve également dans le Mecklembourg, ainsi que la ville de Zotzen Damm dans le Landkreis de Oberhavel. Dans un roman de Karl May, Zotzen serait interprété dans le sens d’une forêt ancienne (ein Urwald) [« Feierstunden am häuslichen Heerde » du 4.11.1896 ; roman historique de l’époque adolescente de la maison Hohenzollern]. Il s’agit donc certainement d’un nom d'origine slave (le Brandebourg était colonisé par des slaves en 1200). Dans le vieux dialecte bavarois on retrouve « Zotzen < Zozn » qui a le sens de « longs cheveux ».
La signification la plus sérieuse que nous pourrions apporter à ce terme est celle de Paul Kühnel [« die slavischen Ortsnamen in Mecklemburg » in : Verein fürMecklenburgische Geschichte und Altertumskunde- Jahrbücher des Vereins f. Mecklenburgische Geschichte und altertumskunde Bd 46 (1881) p. 3-168] qui cite Zotzen issu de Socen, Soten (1321), Sczozen (1358) provenant du vieux dialecte slave sosna Tanne désignant l’épicéa (die Fichte) ou le sapin.
La mention des premières vignes connues remonte au Xe siècle. De nombreux propriétaires ou fermiers y travaillaient la vigne. Ainsi Andres Bertsch « le jeune » et Jörg Schreÿber avaient un Viertzel et payaient à l’abbaye de Niedermunster ½ ohm de vin. La prébende de Saint Salvatoris et le « Heyligen Creutz » de Niedermunster étaient aussi propriétaires de vignes en ce lieu, cultivées par Lienhart Schicker. Les vignes de l’abbaye étaient exploitées par Sixt Kippen, Hans Zoller, Hans Schuch, Kyrin Dantzer. C’est Jacob Schuhmacher qui exploitait les vignes du « Heyligen Creutz » au Zotzenberg et versait une mesure de vin de rente. [VII – 52 / 3 (f. 25l)].
En 1574 Wolff Grassendorff et Barthel Brom possédaient chacun un ½ acre de vignes au Zotzenberg. De même, Barbel la femme de Martzolff Meyer donne un ohm de vin à l’abbaye d’Andlau pour ½ acre de vigne qu’elle possède au Zotzenberg à côté de Wolff Grassendorff et de Hans Zoller, le boulanger. En 1650, il fut défendu de planter des arbres fruitiers au Zotzenberg et au Reinel et les arbres qui y poussaient furent déracinés. La veuve de l’économe strasbourgeois Guntz, Maria Salomé Klein qui sera guillotinée plus tard, possédait en 1781 des vignes au Zotzenberg. Il en est de même pour Jean Gillig (Gilg) le tonnelier qui avait acquis des vignes dès 1755. Jean Jacques Kayser versait une dîme de 1 ohm pour des vignes qu’il possédait au Zotzenberg depuis 1767, Jean Jacques Kromer, le tailleur, avec ½ acre, Jean Jacques Kromer, le tourneur, avec ½ acre depuis 1737 et Jean Jacques Wittmann, le tonnelier du bailliage, versait une dîme de 14 Maas pour 1 ½ acre de vignes, André Boeckel exploite 1 acre depuis 1769 et Bartholmé Berschi ½ Viertzel d’acre de vignes. [(6) VII 54].
Reposant sur le flanc Sud de la colline de Mittelbergheim qui culmine à 320 m, le Zotzenberg se présente sous forme de cuvette. Exposé à l’Est et au Sud, il bénéficie d’un ensoleillement privilégié. Son terroir d’une superficie de 36.45 ha a une géologie complexe : plutôt gréseux sur son versant est, il est nettement calcaire sur son versant ouest, où il n’est pas rare de trouver des ammonites. En général il se compose de marnes et de calcaires jurassiques ainsi que de conglomérats calcaires et marnes de l’Oligocène, formations qui retiennent l’humidité et résistent bien à la sécheresse.
Principalement connu autrefois pour son Sylvaner, ce terroir permet au Gewurztraminer, au Riesling et au Tokay Pinot Gris de s’exprimer d’une manière exceptionnelle.
Les grands crus du Zotzenberg, de par leur origine marno-calcaire, se distinguent par leur grande finesse et un corps exceptionnel. Ce sont des vins de longue garde. Les vins à appellation d’origine contrôlée “Alsace grand cru" suivie du nom de lieudit « Zotzenberg » proviennent d’un seul des cépages suivants : riesling B, gewurztraminer Rs, pinotgris G, sylvaner B. [Décret du 24 janvier 2001 relatif à l’appellation d’origine contrôlée « Alsace grand cru » ; J.O n° 22 du 26 janvier 2001 page 1389]
Patrick FOURNIAL (août 2006)
En photos
Photos
Cartes Postales
Notables
Les maires
Prénom(s) NOM | Mandat | Observations |
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André WANTZ | 1995 - 2001 | - |
Alfred HILGER | 2001 - 2020 | - [ Photo] |
Marie-Josée CAVODEAU | 2020 - (2026) | - |
- | - | - |
Cf. : Mairesgenweb
Les notaires
Prénom(s) NOM | Période | Observations |
- | - | |
- | - |
Les curés
Prénom(s) NOM | Période | Observations |
- | - | |
Joseph HOMMEL | 1800 - 1803 | |
Florent SPITZ | 1803 - 1809 | |
Joseph BORLENBACH | 1809 - 1814 | |
Joseph MATH | 1814 - 1820 | |
Joseph MOHSTEIN | 1820 - 1825 | |
Nicolas BAUR | 1825 - 1828 | |
Mathias SCHAEFFER | 1828 - 1829 | |
Antoine WENDLING | 1829 - 1831 | Vicaire (certainement) à Reichshoffen, puis curé à Mittelbergheim, puis à Albé, puis à Durningen, puis à Wittisheim |
Aloïse SINIGER | 1831 - 1838 | décédé en 1838 |
Adolphe ECK | 1838 - 1839 | |
André ERB | 1839 - 1841 | |
Ignace WALTZER | 1841 - 1851 | |
Michel GUTH | 1851 - 1871 | décédé en 1871 |
Joseph WERNET | 1871 - 1873 | |
Antoine DISS | 1873 - 1887 | décédé en 1887 |
Victor BRACH | 1887 - 1896 | |
Aloïse LEHÉ | 1896 - 1905 | |
Joseph CHABLE | 1905 - 1906 | |
Théophile ROLLAT | 1906 - 1910 | |
Étienne ECKERT | 1910 - 1926 | |
Albert HERMANN | 1926 - | |
- | - | |
- | - | |
Roger MORITZ | 1994 - 2009 | Pour plus d'informations, voir Hégeney - les citoyens d'honneur. |
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Ressources généalogiques
Dépouillements d'archives
- Livres d'or 14/18 (1914-1918)
Documents numérisés
- Naissances. AD67 4 E 295/2 (1819-1819)
- Mariages. AD67 4 E 295/5 (1845-1845)
- Décès. AD67 4 E 295/14 (1883-1883)
- Décès. AD67 4 E 295/9 (1857-1857)
- Naissances. AD67 4 E 295/3 (1849-1849)
- Mariages. AD67 4 E 295/19 (1904-1904)
- Décès. AD67 4 E 295/17 (1898-1898)
- Mariages. AD67 4 E 295/10 (1839-1839)
- Mariages. AD67 4 E 295/4 (1834-1834)
- Naissances. AD67 4 E 295/11 (1881-1881)
- Décès. AD67 4 E 295/7 (1813-1813)
- Mariages. AD67 4 E 295/16 (1902-1902)
- Décès. AD67 4 E 295/8 (1839-1839)
- Décès. AD67 4 E 295/14 (1892-1892)
- Naissances. AD67 4 E 295/1 (1799-1800)
- Naissances. AD67 4 E 295/13 (1883-1883)
- Mariages. AD67 4 E 295/6 (1817-1817)
- Naissances. AD67 4 E 295/18 (1903-1903)
- Décès. AD67 4 E 295/14 (1888-1888)
- Naissances. AD67 4 E 295/1 (1801-1802)
Cimetières
Informations pratiques
Horaires d'ouverture de la mairie
Horaires | Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche |
Matin | 08h00 - 12h00 | 08h00 - 12h00 | 08h00 - 12h00 | 08h00 - 12h00 | - | - | - |
Après-midi | 14h00 - 19h00 | 12h30 - 17h00 | 12h30 - 17h00 | 14h00 - 19h00 | - | - | - |
Mairie |
Adresse : 12 rue principale - 67140 MITTELBERGHEIM
Tél : 03 88 08 92 29 - Fax : 03 88 08 59 94 Courriel : Contact Site internet : Site GPS : -° / -° (GoogleMaps) ou Cassini / Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail) Commentaire : Source : http://www.annuaire-mairie.fr () |
Associations d'histoire locale
Remarques
- 1871-1918 : Administrée par l'Allemagne arrondissement Kreis Sélestat
Bibliographie
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes)
Notes et références
- ↑ L'armorial des villes et des villages de France
- ↑ Base Mérimée
- ↑ Panneau d'information
- ↑ Base Mérimée
- ↑ Panneau d'information
- ↑ Base Mérimée
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