D'argent parti de sable, chapé de l'un en l'autre.
Histoire Administrative
L'église
C'est un petit village niché entre deux vallons, sur la départementale 263, à égale distance entre Soultz-sous-Forêts et Wissembourg.
En voiture quand on le traverse, on n'en aperçoit que quelques maisons car il s'étire de part et d'autre de cet axe routier, le long d'un cours d'eau le "Schemperbach".
Si modeste soit-il, nous en retrouvons les premières traces historiques au quatrième siècle de notre ère. Attila et les Huns font un bref passage, pillant et ravageant ce petit hameau. Après avoir été battu, c'est la retraite, et à nouveau ce qui restait debout est mis à sac. En l'année 496, Clovis bat les Alamans à Tolbiac, que les historiens situent aux environs de Wissembourg, et là aussi, pillages et destructions. Au septième siècle, le chef Ingold entre en possession des terres qui constitueront son fief ; il fera défricher et mettre en valeur les terrains ainsi récupérés sur la forêt. Entre 845 et 896 le village subit disettes et famines qui contribueront à diminuer sérieusement la population. L'année 859, un séisme ruine les habitations. En 967, le nom d'Ingoldeshaha apparaît dans la charte impériale signée par Otton II qui reconnaît l'immunité de l'abbaye de Wissembourg ainsi que de ses propriétés. En 1067, une carte positionne le village de Ingoldeshahe.
Quelques dates :
1126 : le gel détruit toutes les récoltes, entraînant la famine et ses conséquences.
1187 : hiver très doux, les fruitiers fleurissent vers Noël.
1228 : printemps très chaud, la moisson est rentrée fin juin et les vendanges fin août.
1313 : pluies torrentielles inondant la plaine pendant quatre mois. Et pour améliorer l'ordinaire, la peste se joint à la famine.
1347 à 1351 : la grande peste ravage l'Europe et le village est à nouveau décimé.
1371 : les deux hameaux Ober et Nieder-Ingolsheim qui composent le village sont vendus par les seigneurs de Hohenbourg à l'ordre Teutonique. Mais, en 1401, retour dans le giron des Hohenbourg.
Suivront alors les guerres de Trente ans, le rattachement de l'Alsace au royaume de France, la Révolution de 1789 qui verra le pillage des biens du clergé et de la noblesse, les passages des armées napoléoniennes, la désastreuse guerre de 1870 qui verra l'annexion de l'Alsace et de la Moselle, la guerre de 1914-1918 avec le retour des deux provinces à l'État français, et enfin la guerre de 1940 à 1945 qui apportera son lot d'horreur et de désolation au sein des familles de notre village qui devra être évacué en Haute-Vienne à Bessines-sur-Gartempe et ses environs.
Dans le village, il y a entre autres lieux-dits celui du "Münchof". C'est un terrain sur lequel il y avait une ferme et ses bâtiments annexes qui appartenaient à l'abbaye sistercienne de Sturtzelbronn depuis 1135. Elle était gérée par des moines, aidés dans leur tâche par des frères convers. Ces moines, d'ailleurs, servaient de conseillers techniques auprès des paysans du village. Après quelques péripéties et conflits entre propriétaire et villageois, la ferme se développera bon-an mal-an jusqu'en 1789 et sa Révolution. En 1790, la ferme et ses dépendances seront vendues à la commune d'Ingolsheim qui les rétrocédera à un particulier nommé Georges Frey.
C'est sur une partie de ces terres que s'érige depuis 2000 un lotissement d'une vingtaine de parcelles, dont la fin des travaux et prévue pour 2013.
Le village n'étant pas très important, une chapelle y fut construite en 1298 et subsista jusqu'au XVIe siècle. Celle-ci était dirigée par un capucin du chapitre de Wissembourg. La "Réforme" s'implanta en 1558 et la paroisse fut rattachée à celle de Hunspach.
La guerre de "Trente ans" ruinera la chapelle qui était en mauvais état par manque d'entretien. Les protestants enterreront leurs morts à Hunspach et les catholiques sur le même emplacement autour des ruines. En 1783, une nouvelle église fut bâtie. Le village comptait alors 180 âmes. Elle fut inaugurée en 1785 sous l'égide des deux confessions qui se partagent le lieu de culte.
Vers 1900, il fut imposé la construction d'une église catholique en son emplacement actuel près de l'école. L'inauguration eut lieu le 5 décembre 1901 ; Saint Michel est le saint patron de l'édifice.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, le village fut évacué par ordre des autorités civiles et militaires. Les habitants rassemblèrent ce qu'ils pouvaient emporter et partirent en convoi au rythme des charrettes tractées par les chevaux jusqu'à la gare de Marmoutier. Là, ils prirent un train qui les conduisit à Limoges et furent dirigés sur Bessines-sur-Gartempe où ils durent s'intégrer à la population locale. Pendant ce temps, des enfants du village qui servaient dans la ligne Maginot venaient s'occuper du bétail laissé à l'abandon. En 1940, la chapelle, située prés de la route 263 et du ruisseau, subit les effets du dynamitage du pont. On ne retrouvera qu'une cloche de 200 kg intacte parmi les décombres. Celle-ci sera remontée dans le clocher de la nouvelle église reconstruite à partir de 1954. Après la capitulation en juin 1940, les villageois reprirent le chemin inverse et réintégrèrent leurs habitations. Petite anecdote : dès 1945, le maire M. Jacques Bossert et Georges Becker le "paysan-poéte" reprendront les manifestations théâtrales afin de compenser par les recettes le manque de moyens financiers pour la reconstruction de l'église protestante.
Le village compte aujourd'hui 289 habitants (source mairie). Quand je m'y suis installé avec ma famille en 1983, le maire de l'époque, M. Georges Durst, m'a dit que la population du village n'avait pas bougé depuis 120 ans. Ce village n'est pas fortuné mais il est attachant et chacun peut y trouver sa place. Il est riche d'un passé que je ne soupçonnais pas et qui perdure avec les ans. Nous y avons eu un paysan-poète Georges Becker qui a écrit l'hymne d'Ingolsheim qui se chante encore aujourd'hui ; des instituteurs et leurs épouses qui ont fait aimer la musique aux enfants qui leurs étaient confiés. Nous avons des artistes peintres comme M. Bernard Douay et Mme Nussbaum Astrid qui s'adonnent à la peinture avec un certain succès ; une association l'ASCI qui met de l'animation au sein du village. Un jeune agriculteur, Alain Rinckel, a remporté le championnat de France de labours par deux fois en 2010 et 2014. N'oublions pas surtout nos agriculteurs qui prennent soin d'un patrimoine vieux de quelques siècles, que leurs ont légué les premiers riverains du Schemperbach.
Remerciements :
Je remercie Monsieur Reiss René qui fut le directeur de notre école pendant 32 ans et qui m'a permis de puiser dans ses recherches sur Ingolsheim, publiées dans un cahier "Discours des neiges d'antan" qui fut édité pour le centenaire de l'école en 1981.
Je remercie également les habitants du village qui m'ont aidé et qui m'aideront encore pour approfondir ces écrits.
Histoire religieuse
Patrimoine bâti
Il existe encore à l'heure actuelle, une trentaine de maisons à colombages si caractéristiques de la région Alsace. Les plus anciennes que j'ai pu recenser grâce à l'amabilité de leurs propriétaires, datent de 1746, 1748, 1756 dont un agrandissement est daté de 1826, puis 1815, 1817, 1848 et enfin 1909. Cette liste n'est pas exhaustive et peut-être modifiée à tous moments suivant l'état de mes recherches.
Une école en grès des Vosges a été construite en 1881. Elle abritait jusqu'en 2007 la mairie du village et les appartements de l'instituteur. Actuellement, l'ancienne salle de classe sert de bureau au maire de la commune et de secrétariat, et l"ancienne salle de secrétariat sert maintenant de salle de réunion pour le conseil municipal.
Une église catholique qui date de 1900, est inaugurée en 1901.
Une église protestante, reconstruite en 1954, est inaugurée en 1955 par le pasteur FIEDEL et le consistoire du Bas-Rhin.
Repères géographiques
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
222
190
237
325
312
284
254
243
240
228
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
232
237
240
216
217
199
213
206
208
201
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
197
184
212
210
205
183
196
204
204
198
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
199
250
269
285
286
305
-
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-
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Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.