Aux temps celtiques, Noviento, appellation primitive du lieu, est un centre du culte en l'honneur du dieu païen Teutatès. Aux temps gallo-romains, 1er av.J.C./IIIe ap.J.C., Novientum est un lieu de culte en l'honneur des divinités romaines Mercure et Diane. Peut-être, dès cette époque, une petite communauté de chrétiens s'établit à cet endroit.
Vers 675, l'Abbé Evêque irlandais, Deodat, groupe une communauté de moines sur le domaine donné par le duc d'Alsace Adalric et son épouse Berewinde, parents de sainte Odile. Deodat reste peu de temps dans le monastère et part à Saint-Dié où il fonde un autre monastère qui portera son nom.
Après la migration des peuples, le monastère de Ebretheim (763) devient un centre de christianisation de la Moyenne Alsace.
La famille des ducs d'Alsace fait de nombreuses donations à l'abbaye d'Ebersmunster. Ses possessions s'étendent dans près de 80 villages le long de l'Ill et du vignoble depuis la hauteur de Mulhouse au sud, jusqu'à hauteur d'Erstein au nord. Ces biens devaient permettre aux moines de vaquer à la prière, de faire œuvre d'évangélisation et de donner l’aumône aux pauvres. Primitivement, ces moines suivaient la règle mixte de saint Benoît et de saint Colomban. A la suite du synode d'Aix la Chapelle de 817, qui impose la Règle de saint Benoît à tous les moines d'Occident, la communauté d'Ebersmunster adopte la Règle bénédictine pure au cours du IXe siècle. En 817, l'abbaye figure parmi les abbayes impériales (Reichsklöster) relevant directement de l'empereur.
En 887, le roi Arnulf donne l'abbaye d'Ebersmunster en gage à l'Evêque de Strasbourg, Baltram. Une longue querelle juridique s'ouvre : l'abbaye est-elle encore une abbaye impériale, comme le prétendent l'Abbé et les moines, ou est-elle devenue une abbaye épiscopale relevant non seulement au spirituel mais aussi au temporel de l'Evêque de Strasbourg ?
L'Église abbatiale, reconstruite en 1727 par Peter Thumb, architecte autrichien, est un très curieux spécimen d'architecture baroque. L'édifice, blanc et rose, est surmonté de trois clochers au couronnement bulbeux, l'un vers le chevet, les deux autres, couverts de petites tuiles vernissées en vert, encadrent la façade où s'ouvre une entrée à triple arcade.
L'intérieur, très lumineux, avec une nef large de 12 m, flanquée de bas-côtés et de tribunes, est décoré de peintures : celles de la nef furent peintes en 1727 par un dénommé Syber, restaurées en 1868, et représentent la vie de saint Benoît et sainte Cécile au-dessus de l'orgue ; celles du transept et du chœur (1759) sont l'œuvre du Tyrolien Josef Magès (1728-1769).
Important mobilier du XVIIIe : orgue de Silbermann (1730), chaire (XIXe), bancs, confessionnaux, stalles surmontées de vingt statues en bois (fondateurs et bienfaiteurs des couvents bénédictins d'Alsace). Mais on remarque surtout les sept autels et retables dorés : celui du maître-autel est une œuvre baroque étonnante.
Maître-autel
Orgue Silbermann 1730
Fronton de l'abbaye
peintures Josef Mages
chaire détail
Mobilier du XVIIIème siècle
Confessionnal
Saint-Sébastien
Peintures Josef Mages 1759
Repères géographiques
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
736
713
789
1 053
1 025
915
919
921
859
930
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
1 011
870
822
689
640
611
668
663
648
645
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
615
584
485
443
447
396
489
463
436
407
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
434
445
435
470
471
516
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Chevalier de la Légion d'honneur le 14/05/1813. Cuirassier. Fils de Thiébault, batelier puis garde forestier, et Magdeleine FRITZ (FRITSCH). A fait 9 campagnes. Entré au 12ème régiment de Cuirassiers le 19 fructidor an 7, et passé au 1er Cuirassiers le 30/04/1814. Campagnes des années 7, 8, 9, 1805 à 1814. Blessé d'une balle à la jambe à Holenden, d'une autre à la tête à Ratisbonne. A reçu 33 blessures de coups de lance et de sabre, tant à la tête qu'aux reins, aux cuisses et au cou près Vitry-le-François. Proposé pour la retraite le 24/12/1815. Parti le même jour pour se rendre dans ses foyers. Époux de Anne Marie MEYER.
François André Benoît HURSTEL
19 novembre 1821 Ebersmunster
28 août 1894
Officier de la Légion d'honneur le 12/03/1870. Chevalier le 21/10/1854. Lieutenant-colonel d'artillerie. Sous-directeur à la Direction d'artillerie de Versailles. Sans autres renseignements.
François Joseph HURSTEL
6 Juin 1771 Ebersmunster
16 avril 1837 Blois
Chevalier de la Légion d'honneur le 21/03/1831. Maréchal des logis de gendarmerie (27/06/1821). Fils de Jean Michel et de Catherine BATT. Cavalier au 12ème régiment de cavalerie le 05/06/1798. Passé gendarme le 10/01/1806. Passé à la force publique d'Allemagne, de Portugal et d'Espagne (1807 à 1814). Campagne des années 6, 7, 8, 9, 13 et 14 en Allemagne dans les Cuirassiers. 1807, 1808, 1809 en Allemagne (dans la force publique). 1810 à 1814 au Portugal, Espagne et en France. Époux de Jeanne Cécile POIRIER (demeurant à Blois en 1837).
Bernardin Florent LOHNER
19 mai 1812 Ebersmunster
5 mai 1865
Chevalier de la Légion d'honneur le 13/08/1863. Maréchal des logis à la compagnie de gendarmerie du Bas-Rhin (25è légion). Batelier comme son père avant d'entrer au service. Fils de Sébastien et de Anne Marie SCHAEFFER (+ 07/04/1841 Ebersmunster). Entré au 11è régiment d'artillerie le 17/07/1834, libéré le 31/12/1839. Puis au 1er régiment de carabiniers le 25/01/1840 jusqu'au 01/11/1844. Gendarme à cheval le 04/03/1845. 29 ans et 11 jours de services. Médaille militaire le 07/08/1859. Il épouse à Wasselonne, le 14/01/1846, Louise MONNET (o 13/06/1818, d'un père marchand épicier à Wasselonne).
Sébastien SCHAEFFER
8 janvier 1760 Ebersmunster
12 décembre 1822
Chevalier de la Légion d'honneur le 04/06/1807. Capitaine d'artillerie. Fils de Joseph, batelier, et de Anne Marie BARRMANN. Canonnier à pied le 16/04/1669, il atteindra le grade de capitaine. Campagnes : 1779,1780 : armée de l'Océan, 1781 à 1786 : armée de "l'Inde", 1792,1793, années 2, 3, 4 : armée du Nord, 5, 6, 7 : armée de Mayence, 8 et 9 : armée du Rhin, 10 : armée de la Gironde, 11 et 12 : à Saint-Domingue, 14, 1806, 1807 et 1808 : armée d'Allemagne, 1809,1810 : armée d'Espagne. Sans doute décédé à Sélestat (Bas-Rhin). Il épouse Angélique Augustine Joséphine VIVEQUIN (?).
Vendelin SIEFFERT
22 novembre 1829 Ebersmunster
10 avril 1894
Chevalier de la Légion d'honneur le 05/07/1893. D'abord dans l'infanterie, puis brigadier forestier et sergent dans le corps des chasseurs forestiers. Fils de Jean, tisserand, et de Marie Anne Appolonie SCHMITT. 43è régiment d'infanterie du 05/09/1850 au 05/10/1863, dont 6 ans dans le grade de sergent. Armée de Paris du 02 au 05/12/1851. Crimée du 14/01/1855 au 26/07/1856. Italie du 25/04 au 23/07/1859. Blessures : à la tête par éclat d'obus devant Sébastopol dans la nuit du 17 au 18/04/1855, à la jambe gauche, d'un coup de feu et contusion, au pied droit par une balle au combat de Porthe-di-Magenta le 05/06/1859. Médaille de S.M. la Reine d'Angleterre (1856), d'Italie (1859), médaille militaire (17/06/1859). Services forestiers : garde communal (1864), garde domanial (1869), puis les trois classes de brigadier entre 1878 et 1886. Médaille d'honneur des Forêts (11/07/1888). Garde dans le corps des chasseurs forestiers : sergent à la section de Lille, Le Quesnoy et Maubeuge.