Un premier oratoire est fondé au VIIIe siècle. En 765, l'évêque de Metz Chrodegang ramène d'un voyage les reliques d'un officier martyrisé : saint Nabor, dont le nom sera donné à l'abbaye bénédictine puis au village.
Au XIe siècle, la cité est mise sous la protection de seigneurs : les comtes épiscopaux de Metz, puis les comtes de Créhange (il subsiste une partie de leur chapelle). Et à la fin du XIIIe Saint-Avold est affranchie par les évêques.
À partir du XVe diverses corporations de métiers contribuent au devenir d'une ville commerçante dynamique, avec foires et exportations.
Au XVIe siècle Saint-Avold fait partie du duché de Lorraine. Bien qu'elle soit fort malmenée pendant la guerre de Trente ans, elle devient chef-lieu d'une prévôté après 1698, et ce jusqu'en 1751, où la ville est intégrée dans le bailliage de Boulay.
Après les tumultes de la Révolution, le calme revient au début du XIXe siècle, accompagné d'une petite embellie de l'économie. Mais la révolution industrielle reste timide et la population manque de travail. La prospérité ne revient qu'au milieu du siècle, avec la découverte d'une mine de charbon et la ligne ferrée Metz-Saint-Avold.
Sous le IIIe Reich, la ville voit s'implanter une garnison et connait d'autres activités. Elle se dote d'un tramway en 1911.
Durant la première guerre mondiale, un poste de commandement s'installe dans la ville. La population perd 72 Naboriens.
Entre les deux guerres, la Société Houillère Sarre-et-Moselle se développe et construit une cité ouvrière de 650 logements près du puits Sainte-Fontaine.
Pendant la seconde guerre mondiale, la population est évacuée, puis connait l'enrôlement des Malgré-Nous, les privations et persécutions, les expulsions, enfin les bombardements alliés.
La reconstruction d'après-guerre se montre dynamique, avec cette fois-ci 1300 logements par la société des Houillères.
Héraldique
Blason, fontaine Jean Melling
Coupé d'un et parti de trois : au premier fascé d'argent et de gueules de huit pièces, au deuxième d'azur semé de fleurs de lys d'or brisé en chef d'un lambel de gueules, au troisième d'argent à la croix alésée potencée d'or cantonnée de quatre croisettes du même, au quatrième d'or aux quatre pals de gueules, au cinquième d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure cousue de gueules, au sixième d'azur au lion contourné d'or à la queue fourchue, armé, lampassé et couronné de gueules, au septième d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules, au huitième d'azur semé de croisettes recroisetées au pied fiché d'or aux deux bars adossés du même brochant sur le tout ; sur le tout d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent.
Ces armoiries représentent les armes de la Lorraine et ont été attribuées par Léopold 1er à la cité en hommage à sa fidélité.
Toponymie
Depuis "Saint-Nabor" au XIIe siècle (d'où le gentilé), jusqu'à la dénomination actuelle (depuis 1793), la cité de Saint-Avold a connu environ une quinzaine de toponymes différents, comme par exemple "Saint-Avoulze en 1395 ou Saint-Avolze en 1633.
Remarque : saint Nabor est le patron de l'ancienne abbaye, point autour duquel la cité s'est développée.
Pendant la Révolution, la ville s'est appelée "Rosselgène".
Cimetière, partie nord, memorial et mur nord B.ohland
À la sortie de la ville, sur la N33 en direction de l'autoroute A4 se trouve le "Lorraine American Cemetery and Memorial".
Il s'agit du plus grand cimetière américain en Europe avec 16 hectares, 10487 tombes, 444 disparus listés sur un "mur des disparus" en deux sections, 151 tombes inconnues, 11 femmes, et 30 fratries inhumées côte à côte. Il a été inauguré en 1960 et est géré par l'American Battle Monuments Commission.
C'est le 36e évêque de Metz, dénommé Sigisbaud, qui est à l'origine de la fondation d'une première abbaye bénédictine vers 720, abbaye dans laquelle son successeur Chrodegang dépose une relique de saint Nabor. L'église abbatiale est rajoutée vers 792, sur la volonté de l'évêque suivant. Et pendant tout le Moyen-Âge, l'abbaye connait une certaine renommée. Reconstruite vers 1500 par Roupelange, elle est agrandie au XVIIe siècle, puis finalement rasée.
Vue d'ensemble
L'église abbatiale actuelle est érigée au même endroit à partir de 1755, en grès bigarré, selon les plans de Dom Léopold Durand (moine bénédiction) comme en témoigne l'inscription latine au-dessus du portail. Les bâtiments de l'abbaye, en "U" étaient alors réunis à l'église au niveau du transept. Et un palais abbatial constituait une aile au nord.
Échangée contre une autre paroisse lors de la vente des biens du clergé, l'église paroissiale échappe à la destruction. Mais elle est fortement abîmée lors des bombardements précédant la Libération.
Malgré un petit air baroque apporté par les deux bulbes en ardoise et leurs lanterneaux, l'édifice adopte un style très classique de type église-halle, avec tour-clocher hors œuvre faisant office de façade principale.
L'horloge date de 1903. Abritée dans une niche, la statue "de la Foi" provient de l'ancien portail de la cathédrale Saint-Étienne de Metz, et est l'œuvre du sculpteur Pierre-François Leroy, en 1766. Sa petite sœur, "l'Espérance", a élu domicile sur la façade de la basilique Notre-Dame-du-Bon-Secours.
L'abbatiale est classée aux Monuments historiques depuis 1930[1].
Clocher
Bulbes
Inscription « Reconstruite par les fils de saint Benoît au milieu du XVIIIe »
Intérieur de l'édifice
Chœur restauré en 2010
L'intérieur de l'église, fort lumineux, nous laisse découvrir un mobilier au riche décor, avec nombreux éléments classés :
- le retable de la Vierge : provenant de l'ancienne paroisse, l'œuvre sculptée dans du calcaire de Jaumont remonte aux environs de 1460. La scène évoque tout à la fois l'Annonciation, la Nativité, la Dormition et l'Assomption. Le retable est classé aux objets historiques[2].
- la mise au tombeau : elle a été réalisée vers 1500, également pour l'ancienne paroisse. D'inspiration bourguignonne, elle a été sculptée dans trois pierres différentes (calcaire de Jaumont, grès local et grès rose. Elle était polychromé jusqu'en 1920. Les quatre éléments de la Passion y sont représentés. Ce groupe est aussi classé[3].
- les vitraux : les vitraux d'origine ayant été pulvérisés lors des bombardements de 1944, ils ont été remplacés par des créations d'Arthur Schoulo vers 1970.
- l'orgue : sur une tribune baroque, l'orgue a été construit entre 1770 et 1771 par le facteur Barthélémy Chevreux. Il est classé aux objets historiques[4].
- les boiseries du chœur et des stalles : très travaillées et intégrant des tableaux classés, elles sont l'œuvre de Jacques Counin, qui réalisa aussi un buffet pour le deuxième orgue. Ces boiseries sont également classées[5].
Au XVIe siècle, c'est un petit oratoire qui a été érigé là par les moines. Il est très vite devenu un lieu de pèlerinage et transformé en chapelle appelée "Walmer Kapelle" vers 1680. Cente ans plus tard, la Révolution lui est fatale, seule la Vierge y échappe.
La chapelle est reconstruite, bénie en 1806, sous la dénomination "Notre-Dame des trois montagnes" ou "Chapelle de Valmont".
À la fin du XIXe siècle, elle est en mauvais état : un projet prend alors forme sous l'impulsion de l'abbé Lemire et les travaux démarrent en 1890. Une cérémonie a lieu et l'édifice prend le nom de Notre-Dame-de-Bon-Secours. La chapelle est ensuite agrandie, remaniée et prend le titre de "basilique mineure" en 1932.
Cet édifice d'inspiration romano-bysantine comporte deux chœurs :
- le chœur primitif, orienté, avec l'autel dédié à Marie, et la statue de la Vierge sous son baldaquin
- le chœur principal, à plan octogonal (selon des plans de VAUBAN), sous un dôme à seize pans, de style Renaissance, supporté par huit piliers.
La façade de la basilique se fissurant, une grande campagne de financement a été lancée en 2016 et la restauration est en cours.
À l'extérieur a été aménagée une grotte de Lourdes.
À l'intérieur : les piliers sont ornés des blasons de Saint-Avold et d'autres communes mosellanes ; l'orgue, œuvre de Dalstein-Haerpfer en 1849 remplace les précédent ; les vitraux sont de différentes époques et proviennent de divers ateliers.
L'édifice est inscrit à l'inventaire général des Monuments historiques[6].
Orgue
Chœur primitif
Baldaquin et Vierge
Vierge de Częstochowa
Vitrail saint-Joseph
Chapelle Sainte-Croix
Portail entouré de la Vierge et saint Jean
Édifiée à la fin du XVe siècle à l'extérieur de l'enceinte, cette petite chapelle semble être liée à l'existence d'un hôtel-Dieu dans la ville. Au XVIIIe siècle, elle voit se construire un petit ermitage tout à côté. Vendue à la Révolution, elle abrite deux métiers à tisser jusqu'au Concordat. Abandonnée par un moment, elle est restaurée et bénie en 1889. À nouveau restaurée en 1937, elle est classée à l'inventaire général des Monuments historiques en 1980[7].
Sur le mur qui soutient le relief et des escaliers se déroule un chemin de Croix du XVIIe siècle, avec une pieta entourée de cinq stations, lui aussi classé[8].
Pieta au centre du chemin
Station 2
Station 3
Station 5
Chapelle de la Trinité
Façade ouestSaint Michel
Érigée en 1715 à l'initiative d'un couple de meuniers, cette chapelle a été bénie en 1721 et est restée isolée à un carrefour durant de nombreuses décennies.
Elle est de taille modeste et de forme simple avec un chevet à trois pans. La croupe du toit couvert d'ardoises abrite une niche accueillant une statue de saint Michel.
Le décor du chœur (non visitable) et l'autel sont inscrits aux Monuments historiques depuis 1997[9].
L'édifice est maintenant mis à disposition pour une association culturelle.
Temple
Vue d'ensembleTympan
Construit dans un style néo-gothique par l'architecte Wahn, le temple a été inauguré en 1889.
Particularités intérieures : un plafond en bois, un orgue signé Voigt.
Patrimoine minier
Une ancienne mine de plomb, déjà exploitée à l'époque médiévale ainsi qu'au XVIIIe siècle, et comportant une galerie souterraine, est inscrite aux Monuments historiques depuis 1993[10].
Par ailleurs, la ville de Saint-Avold est située sur un gisement de charbon. Comme pour les villes avoisinantes, l'exploitation minière commence à se développer au début du XXe siècle. Sur le ban communal de Saint-Avold, le puits d'extraction Sainte-Fontaine est foncé en 1908. En 1954, on lui adjoint un chevalement-portique, seul exemple de ce type en Lorraine. Fermé en 1972, il reprend son activité sept ans plus tard. Il est lui aussi inscrit[11].
Sur la commune voisine de Freyming-Merlebach est construit le puits Peyerimhoff, qui sert de puits d'aération pour le puits Sainte-Fontaine et de bâtiment de "Recette". À Carling une cokerie[12] se développe et entraîne la création de diverses usines.
Pour faire fonctionner toute cette industrie, la main d'œuvre est nécessaire et des immigrés viennent compléter les effectifs naboriens. Il s'agit surtout de Polonais. Pour loger tout ce monde dans de bonnes conditions, la Société Houillère Sarre-et-Moselle construit plusieurs cités (notamment la cité Jeanne d'Arc) qui changent la physionomie de la ville.
Il existe un Musée du carreau Wendel, à une quinzaine de kilomètres de Saint-Avold, près de Forbach.
Repères géographiques
Située à peu près à mi-chemin entre Sarreguemines et Metz, la ville de Saint-Avold se trouve dans le nord du département, non loin de la frontière franco-allemande. Elle n'est pas englobée dans le parc naturel de Lorraine, mais s'épanouit dans un paysage agrémenté de collines verdoyantes. Le ban communal est traversé dans sa parie méridionale par la rivière "La Rosselle".
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
2 900
3 345
2 726
2 972
abs.
3 365
3 146
abs.
abs.
abs.
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
3 288
2 925
2 843
2 715
3 087
2 943
3 374
3 931
5 648
5 978
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
3 888
4 181
5 412
8 271
8 893
7 054
11 244
15 247
16 280
17 955
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
16 485
16 533
16 922
16 915
16 278
15 446
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né le 20 août 1796 à Metz. Décédé le 14 octobre 1885 à Saint-Avold. Notaire royal et avocat.
Nicolas ALTMAYER
1843 - 1848
-
Théodore PONCELET
19 avril 1848 -
-
-
-
-
Joseph KOESTEL
1908 - 1918
Né en 1872. Démis de ses fonctions en 1918. Décédé en 1960
Théodore PAQUÉ
1919 - 1934
Né en 1866. Décédé en 1943
Barthélémy CRUSEM
1934 - 1950
-
Jean ROBERT
1951 - 1959
Né en 1906. Décédé en 1976
-
-
-
Denis KLEIN
1971-1977
-
François HARTER
1977-2001
-
André WOJCIECHOWSKY
2001-2020
Né en 1956 - Fonctionnaire - Conseiller général du Canton de saint-Avold-2 (1998-2007) - Député (2007-2012)[13]
René STEINER
juillet 2020-(2026)
-
-
-
-
Cf. : Mairesgenweb (Autre source : Société d'Histoire du Pays Naborien)
Les notaires
Prénom(s) NOM
Période
Observations
Théodore PONCELET
-
Né le 20 août 1796 à Metz. Avocat et notaire royal. Maire de Saint-Avold de 1841 à 1843
-
-
Aloyse Gustave CORHUMEL
-
Aloyse Gustave CORHUMEL fut également notaire à Geispolsheim. Fiche individuelle : GeneaNet
-
-
Abbés de l'abbaye Saint-Nabor
Prénom(s) NOM
Période
Observations
-
-
Adam de ROUPELDANGE
1483 - 1513
Abbé collateur de la cure. Gouverne l'abbaye pendant 30 ans. À l'origine de l'agrandissement de l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul en 1492 (Qui précéda l'église abbatiale).
Mathias
1513 - 1518
Il restaure et réforme l'abbaye. Décédé en 1518
Nicolas III
1518 - 1532
Aussi nommé Nicolas de Sainte-Aldegonde. Décédé en 1532
Remarque : la paroisse de Saint-Avold correspondait au départ à l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, construite en 1490 et qui « disparut du patrimoine naborien à la Révolution »[14]. C'est ensuite l'église abbatiale qui servit de paroisse.
Prénom(s) NOM
Période
Observations
-
-
François-Louis Le ROYER de MONTCLOS
1692 - 1726
Né à Sarralbe. « ancien élève des jésuites de Boucquenom et de Pont-à-Mousson »[15]. Aumônier du duc de Lorraine. C'est lui qui bénit la chapelle de la trinité en 1721.
-
-
Jean-Nicolas HOULLÉ
1803 - 1841
Né ici le 25 décembre 1750. Ordonné prêtre le 1er avril 1775. Refuse de prêter serment et quitte la France. Réinstallé à son retour, il œuvre à la reconstruction de la paroisse. Il décide aussi de relancer le culte marial par la construction d'un nouvel édifice sur la colline (la future basilique) et ravive également la confrérie du Saint-Sacrement. En 1820, il est nommé chanoine honoraire de la Cathédrale Saint-Étienne de Metz. Il était très apprécié et une rue naborienne porte son nom.
Sa pierre tombale subsiste le long du mur de la chapelle Sainte-Croix
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-
Georges Auguste LEMIRE
17 novembre 1880 - 1903
Né le 8 octobre 1838 à Bouzonville. Fondateur du sanctuaire Notre-Dame-de-Bon-Secours. Se préoccupe de l'hôpital, qui porte maintenant son nom. Décédé le 14 juin 1922.
Plaque apposée sur sa tombe (Voir section "En photos").
Né en 1883. Décédé en 1946. Auteur d'ouvrages sur l'Histoire de la ville.
-
-
Médaillés de la Légion d'honneur
Parmi les Naboriens de souche, 86 sont titulaires de la médaille de la Légion d'honneur.
Monument aux morts
Le monument aux morts
Personnalités liées à la commune
Pierre-Victor BRAUN :
Né le 5 juin 1825 à Saint-Avold. Frère de Saint-Vincent-de-Paul. Fondateur de la congrégation des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus, à Versailles. Décédé à Argenteuil le 18 mai 1882.