Au Xe siècle la ville de Port est modeste, avec un petit prieuré et une métairie rattachée à Varangéville, et l'abbé de Gorze y exerce un droit de contrôle.
Son destin change en 1098 lorsqu'un seigneur varangevillois y rapporte une relique de saint-Nicolas, évêque de Myre, enterré à Bari en Italie. La relique, déposée dans la chapelle de l'époque, attire de nombreux pèlerins et marchands. Un commerce d'étendards ou autres objets religieux commence à se développer, favorisé par les ducs de Lorraine qui prennent les marchands sous leur protection. La ville prend de l'ampleur et le roi Charles III lui accorde des privilèges. En 1503 est construite une imprimerie, la première en Lorraine, et des moulins prennent place vers 1520. La nouvelle grande église (future basilique), terminée au milieu du XVIe siècle apporte un nouveau rayonnement et sera à l'origine du changement de dénomination de la ville en Saint-Nicolas-de-Port. Deux foires annuelles (juin et décembre) entraînent prospérité et renommée ; « Au jubilé de 1602, plus de 200 000 personnes vinrent à Saint-Nicolas »[1].
Mais la ville n'étant pas fortifiée comme celles de Metz ou Toul, la guerre de Trente ans se solde par un pillage de sept jours ; il ne reste qu'un tiers de la cité. Puis la peste décime une part de la population et Saint-Nicolas-de-Port ne parvient pas à retrouver sa splendeur passée.
Au XVIIIe siècle la ville reprend vigueur avec l'établissement d'une brasserie. Au siècle suivant, le maire LARUELLE rachète d'anciens moulins à farine et les transforme en filatures de laine et coton, usines qui emploieront jusqu'à 900 ouvriers au XXe siècle : « En 1959, 870 tonnes de fil et 3,5 millions de mètres de tissus sortirent des Tissages »[2]. Et le creusement du canal de la Marne au Rhin nécessitant de la main d'œuvre donne aussi du travail aux Portois.
En 1940, la ville subit de lourds bombardements.
Héraldique
Plaque sur la mairie
Blasonnement : « D'azur, au drakkar équipé et habillé de sable posé sur une champagne ondée d'azur chargée de deux fasces ondées d'argent ; au chef de gueules chargé d'un alérion aussi d'argent ».
Origine : l'embarcation fait partie des attributs de saint Nicolas, qui n'est pas seulement le patron des enfants, mais aussi celui des navigateurs. Les couleurs ainsi que l'alérion correspondent à celles du duché de Lorraine. Les armoiries datent de 1546 : quand François Ier duc de Lorraine décède à Remiremont en 1545, les Portois reçoivent sa dépouille avec honneur ; pour les en remercier, sa veuve Christiane de Danemark attribue alors à la ville ces armes aux couleurs de la Lorraine.
Devise de la ville : son thème est similaire à celui de la ville de Paris : « Fluctus nec mergor » : « je flotte mais ne coule pas ».
Toponymie
Les deux première appellations sont latines : "Portus" en 923 et "Portus Sancti-Nicholai" en 1234.
Ensuite on retrouve la forme unique "Le Port" en 1243.
Puis de nombreuses variantes, contenant chaque fois "Saint-Nicolas", jusqu'à la forme définitive, "Saint-Nicolas-de-Port" officialisée en 1961.
Cette grande église a été élevée au XVe siècle pour remplacer l'ancienne, trop petite pour un lieu de pèlerinage très fréquenté.
Pour remercier saint Nicolas qui était intervenu en sa faveur, le duc de Lorraine René II a souhaité faire de l'édifice un véritable sanctuaire : il a non seulement favorisé sa construction en un temps record, mais aussi offert les verrières de l'abside.
Cette cathédrale présente toutes les caractéristiques du style gothique flamboyant, avec une belle homogénéité.
Cette brasserie de Vézelise et de Saint-Nicolas est mentionnée dès 1786, à un autre endroit de la ville.
Elle comprenait une malterie, une salle de brassage et une salle des machines.
Musée
Un nouveau bâtiment allongé est réalisé par l'architecte Fernand CÉSAR, dans les années 1930, en s'inspirant du style art déco. Il abrite maintenant le musée.
La brasserie, où travaillait une centaine de personnes, a été rachetée en 1972 par les bières Stella-Artois. Puis la production s'est arrêtée en 1986.
Après son classement aux Monuments historiques en 1988[3], la municipalité acquiert les bâtiments et les transforme en musée.
Autres éléments
Un hôpital est créé au XVIe siècle sous l'impulsion de Simon MOYCET, prêtre à l'origine de la construction de la grande église. Une petite chapelle est restée dressée au milieu de la cour.
L'hôtel de ville actuel occupe l'ancienne halle « édifiée en 1602-1604 par Charles III pour remplacer une provisoire halle en bois du XVe ». Grand bâtiment de 77 m de long, elle était dotée d'une cour intérieure et comprenait non seulement un grenier de stockage et un local de pesée, mais aussi des boutiques de bouchers, drapiers, merciers, la salle de l'auditoire, quatre cachots.
En face de l'hôtel de ville, se trouve une maison, classée aux Monuments historiques[4] pour ses bas-reliefs du XVe siècle.
Une maison avec une tourelle et une statue de Jeanne d'Arc (en souvenir de sa venue dans la ville en 1429).
Un couvent de la Congrégation Notre-Dame[5] est élevé au début du XVIIe siècle. Il est classé[6].
La maison des propriétaires de la brasserie, construite en 1911 par l'architecte Charbonnier.
Chapelle de l'hôpital
Maison classée
Autre maison
Tour Jeanne d'Arc
Villa des propriétaires de la brasserie
Repères géographiques
Cette commune de Meurthe-et-Moselle se situe sur la rive gauche de la Meurthe, à 13 km de Nancy et 18 de Lunéville.
Elle est ceinturée au nord/nord-est et séparée de Varangéville par la Meurthe et un de ses bras. Un petit affluent de ce bras, "Le Petit Rhône", la coupe verticalement du nord au sud le long de la route de Coyviller.
La commune fait partie de l'aire urbaine de Nancy.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
3 200
2 736
2 904
2 856
2 927
3 169
2 960
3 190
3 278
3 591
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
3 904
abs.
3 893
4 119
5 117
5 544
5 654
5 940
5 827
5 732
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
5 853
5 571
5 342
5 554
5 262
5 111
5 564
5 761
7 279
7 490
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
7 482
7 706
7 505
7 587
7 665
7 573
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Maître en pharmacie. Né le 18 mai 1770 à Raon-l'Étape. Marié le 15 mai 1795 à Nancy avec Marie Suisse. Décédé le 22 avril 1837
Joseph André LARUELLE
1830 - 1832
À l'origine du démarrage des filatures. Sera aussi député.
Nicolas JOLAIN
1832 - 1853
Lieutenant colonel, chef de bataillon. Né le 28 février 1775 à Jarville. Marié le 11 mars 1813 à Saint-Nicolas avec Françoise Julie Thérèse Pitoux. Décédé ici le 14 janvier 1853.
Joseph BERTRAND
1853 - 1853
Administrateur de l'hôpital. Né ici le 15 février 1785. Marié ici le 10 janvier 1804 avec Anne-Rose Schenhern. Décédé ici le 7 juillet 1864.
Dieudonné Gustave MARCHAL
1853 - 1865
Fils de Nicolas ci-dessus. Pharmacien. Né ici le 30 janvier 1804. Marié ici le 18 mai 1831 avec Eugénie Angélique Clémentine Nicolas. Décédé ici le 20 août 1876.
Ernest BONNARDEL
1865 - 1871
Conseiller général de 1904 à 1910.
-
-
Marie Louis Charles COURTOIS
1912 - 1924
Industriel. Titulaire de la Légion d'honneur. Né ici le 7 août 1859. Marié en 1889 à Emma Marie Charlemagne. Décédé en 1926
Né vers 1678 à Sionviller. Marié ici le 13 septembre 1698 avec Anne-Nicolas Limousse. Notaire et procureur de la prévôté de Saint-Nicolas. Décédé le 15 juillet 1707
Cyrille BRONIQUE, Découvrir la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, Association connaissance et renaissance de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, Nancy, Apache Color, 2008, ISBN 2-9525452-2-7
Michel HÉROLD, Les vitraux de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, Association connaissance et renaissance de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, Nancy, Manufacture communication, 36 pages.
↑Page 1, in Cyrille BRONIQUE, Découvrir la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, Association connaissance et renaissance de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, Nancy, Apache Color, 2008, ISBN 2-9525452-2-7