Les Romains étaient présents dans le secteur, comme l'attestent les vestiges découverts fortuitement sur le territoire de Deneuvre (commune contigüe) et reconstitués dans le musée « Les sources d'Hercule ».
Le nom de Baccarat est mentionné une première fois en 1291, quand les serfs de Deneuvre s'établissent en contrebas de leur rocher, au bord de la Meurthe. Mais c'est surtout au XIVe siècle que se forme un petit noyau d'habitations autour du château érigé après 1332 pour compléter la Tour des Voués.
Une ville de bûcherons et de flotteurs
Les premières occupations des Bachamois étaient le bûcheronnage et le flottage du bois. Les bûcherons travaillaient essentiellement pour les Salines de Rosières, et cela jusqu'en 1760. Quant au flottage, c'était l'activité principale de toute la région : les troncs d'arbres de plusieurs rivières convergeaient jusqu'à Raon-l'Étape, puis étaient regroupés en radeaux, flottes et trains, passaient par Baccarat puis rejoignaient le lit majeur de la Meurthe jusqu'à Saint-Nicolas-de-Port et Metz. Les villageois étaient aussi drapiers, tanneurs et meuniers.
L'époque industrielle
À partir de 1760 la vie de Baccarat prend un autre tournant. Les Salines viennent en effet de fermer et, pour donner du travail aux Bachamois, une verrerie est créée. Elle devient une grande manufacture nécessitant toute une infrastructure. Son développement entraîne de gros changements : une nouvelle physionomie de la ville et une forte croissance démographique liée au grand besoin de main d'œuvre (1127 ouvriers en 1854, le double en 1874).
Les guerres et la Libération
CimetièreCarré militaire
Au début de la première guerre, le 25 août 1914, a lieu une terrible bataille sur le pont que les Français tentent d'emprunter pour libérer la cristallerie occupée par les Allemands. Le bilan est catastrophique : 90 corps sur le pont, 500 dans la ville et un millier de blessés. Pendant les quatre années qui suivent, le front se fixe devant Badonviller et Baccarat devient une ville d'arrière-front.
En 1918, les Américains de la Rainbow Division arrivent, se mêlent à la population et vont seconder les Français dans les tranchées. Mais ils sont peu habitués à ce type de guerre, et les victimes sont nombreuses. Les corps américains sont enterrés au cimetière de Baccarat puis dans celui de Pexonne.
À la fin de la seconde guerre, une tentative de libération a lieu le 31 octobre 1944, organisée par le Général Leclerc. Le pont est sauvé de la destruction grâce à la tactique de Mac Clenahan (d'où la dénomination du pont). La Libération de Baccarat sera effective le 1er novembre 1944.
Et une cérémonie a lieu dans la cour des cristalleries.
Héraldique
Coupé : au premier de gueules au dextrochère de carnation armé d'argent, tenant une épée du même garnie d'or et accostée de deux besants aussi d'or, au second d'azur au gobelet d'argent.
Ce sont les armes du chapitre de la cathédrale de Metz. Le verre à pied représente l'activité de la cristallerie.
Toponymie
Deux hypothèses sont formulées pour l'origine du toponyme :
- Baccarat serait issu du mot "bac", équivalent de pont, celui jeté sur la Meurthe
- ou alors le nom serait une contraction de Bacchi-Ara (= autel de Bacchus), dénomination du castellum romain encore visible sur les hauteurs de Deneuvre, et appelé maintenant "Tour du Bacha".
Par la suite le toponyme prendra d'autres formes comme "Bacquarat" ou "Bakarroit".
Histoire administrative
Département - 1801-1871 : Meurthe, 1871-2025 : Meurthe-et-Moselle
Arrondissement - 1801-2025 : Lunéville
Canton - 1801-2025 : (Bacarat) Baccarat
Résumé chronologique :
1801-.... :
Baccarat absorbe, entre 1790-1794, l'ancienne commune Badménil, puis absorbe, en 1807, l'ancienne commune Verreries-Sainte-Anne.
Patrimoine bâti
La tour des Voués
Tour des Voués
En 1305, Henri Ier, sire de Blâmont, profite d'un rocher qui domine la vallée d'environ six mètres pour y édifier une tour. Son but était de défendre les habitants et elle prend le nom de "Tour des Voués" (le mot "Voués" signifiant "défenseurs").
Sur presque 15 mètres de long et 11 de large, elle comporte trois étages et des petites ouvertures de type meurtrières disséminées de façon irrégulière. Pourvue à l'origine une toiture à quatre pans, sa hauteur était de 30 mètres. Quant aux murs, leur épaisseur est de 2,86 mètres, y compris dans leur partie haute.
Cette tour est rachetée en 1332 par l'évêque de Metz, du nom d'Adémar de Montil, qui la fait compléter par un château.
La cristallerie
La cristallerie en 1918
Une verrerie voit le jour dès 1764, sous l'impulsion de l'évêque de Metz, pour redonner du travail à la population qui a perdu une de ses principales ressources. En 1816, elle est transformée en cristallerie. Au fil des années, des ingénieurs et administrateurs, la production se diversifie et propose de nombreuses innovations. Le cristal étant de grande qualité, de par sa quantité de plomb, il est réputé et très prisé par les rois et empereurs, si bien qu'il prend parfois l'appellation de « Cristal des Rois ». Les créations de la maison Baccarat sont souvent mises à l'honneur lors des expositions universelles et récompensées par des distinctions.
Malgré 250 ans d'histoire, la manufacture poursuit son activité.
Le premier édifice, demeure des MICHAUT dans leur parc privé, avait été offert à la ville qui le transforma en mairie. Mais il fut détruit lors de l'incendie de 1914, ainsi d'ailleurs qu'une centaine de maisons.
L'architecte Deville le reconstruit à partir de 1924, au même emplacement, dans un style plus ou moins flamand. Les façades sont ornées de médaillons représentant les différents corps de métier de la cristallerie. L'escalier d'honneur est muni d'une rampe en fer forgé, réalisée par Jean prouvé.
À l'arrière de l'édifice, le parc Michaut existe toujours, agrémenté d'une roseraie.
L'église Saint-Rémy
Église vue de l'autre côté de la Meurthe B.ohlandSon chevet
La première église avait une centaine d'années lorsqu'elle fut victime des bombardements de 1944. La construction d'une nouvelle est envisagée, au même endroit, c'est à dire au bord de la Meurthe. La construction commence en 1953 suivant le projet de l'architecte Nicolas KAZIS et s'achève en 1957.
L'ensemble de l'édifice, en béton brut de décoffrage, repose sur 114 pieux enfoncés à 14 mètres de profondeur. La base du clocher, de section triangulaire, est immergée. Sur sa hauteur de 55 mètres, des reliefs ornent les trois faces.
Que ce soit de l'extérieur ou de l'intérieur, la forme globale avec le chevet en pointe fait penser à une étrave de bateau, laquelle supporte une charpente en pin d'Alsace pesant 19 tonnes.
Les vitraux
Pour la réalisation des vitraux, contemporains, la cristallerie a été mise à contribution. Les verriers ont coulé 4000 dalles, dans 130 tons différents. Les quatre artistes du groupe "Témoignage" ont alors découpés 20 000 morceaux de formes géométriques et les ont jointoyés avec du béton. Pour chaque côté de la nef, ils ont choisi de symboliser des éléments du livre de la Genèse. Pour faire la jonction de ces deux façades, au-dessus du chœur, ils ont opté pour un arc-en-ciel symbolisant l'alliance entre Dieu et les hommes. Pour chaque côté du chœur, deux verrières au ras du sol représentant chacune trois apôtres, de manière stylisée.
Côté gauche de la nef : les quatre éléments
2e verrière de gauche : Barthélémy, Thaddée et Thomas
Chœur et arc-en-ciel
2e verrière de droite : André, Matthieu et Jacques le Mineur
Côté droit de la nef : étoiles
L'orgue
Reflets sur l'orgue
Cet orgue moderne est l'œuvre du facteur d'orgues Jacquot-Lavergue de Rambervillers. Son soubassement est en bois exotique et la sobriété des tuyaux est compensée par les jeux de lumière à travers les vitraux.
L'instrument comporte trois claviers de 61 notes et un pédalier des 32 notes. Avec ses 3660 tuyaux et la nature du plafond, il propose une belle acoustique.
Il a été inauguré le 8 mai 1958 en présence de l'évêque du diocèse de Nancy-Toul, Monseigneur Émile Pirolley.
Repères géographiques
Plan de situation
Baccarat est située dans la vallée de la Meurthe, juste au pied de la ligne bleue des Vosges et plus précisément entre le plateau de Deneuvre et les collines boisées du Grammont.
Le territoire est parcouru par huit cours d'eau, dont la Meurthe.
La ville fait partie de la communauté de communes des Vallées du Cristal.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
983
1 096
1 246
1 857
2 304
3 057
3 216
3 260
3 520
3 565
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
4 121
abs.
5 036
5 764
6 013
5 823
5 723
6 772
7 014
6 996
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
7 277
5 739
5 605
5 598
5 336
5 034
6 024
6 067
5 856
5 590
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
5 433
5 022
4 746
4 671
4 584
4 435
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Baptisé ici le 1er août 1777. Pharmacien. Titulaire de la légion d'honneur pour 30 ans de service militaires et 16 ans de services civils. Décédé le 12 mars 1867.
-
-
Paul MICHAUT
1871 -
Né le 25 juillet 1827 à Lunéville. Ingénieur, industriel et homme politique. Directeur de la cristallerie de 1868 à 1883 . Conseiller général. Député de 1877 à 1881. Chevalier de la Légion d'honneur le 6 mars 1876. Propriétaire du Parc Michaut : la demeure privée est donnée à la ville qui en fera son hôtel de ville.
Adrien MICHAUT
1880 - 1913
Fils de Paul. Né le 17 mai 1853. Polytechnicien. Directeur de la cristallerie en 1883. Une rue porte son nom. Chevalier de la Légion d'honneur le 5 juillet 1919. Décédé le 23 août 1936.
Né à Châtel le 28 septembre 1789. Ordonné le 18 février 1815. Curé à Fribourg en 1817. Après Baccarat, chanoine titulaire à Saint-Dié. Décédé le 18 novembre 1876.
-
-
Rémy Eugène BAILLY
2 décembre 1874 -
Né à Château-Salins le 9 juin 1830. Ordonné le 7 avril 1855. Licencié en Droit. Administrateur de Baccarat en 1871. Très charitable. Chanoine honoraire le 26 septembre 1875. Décédé le 24 mars 1892.
-
-
Jean Baptiste CHAZEL
11 juin 1898 -
Né à Frémonville le 25 février 1849. Ordonné le 5 octobre 1873. Curé doyen à Baccarat. Chanoine honoraire le 9 juin 1902. Décédé le 28 mai 1915.
-
-
Joseph VINCENT
13 décembre 1918 -
Né à Angomont le 6 juin 1865. Ordonné le 14 juillet 1889. Curé doyen à Baccarat. Décédé le 14 novembre 1940
-
-
Titulaires de la Légion d'honneur
Prénom(s) NOM
Naissance
Décès
Observations
-
-
-
Edouard Louis IGNACE
4 janvier 1862
-
Dossier - Avocat à la Cour d'Appel de Paris - Député en 1914 - Chevalier de la Légion d'honneur
Adrien MICHAUT
17 mai 1853
23 août 1936
Fils de Paul MICHAUT. Polytechnicien. Maire de Baccarat de 1880 à 1913. Directeur de la cristallerie en 1883. Une rue porte son nom. Chevalier le 5 juillet 1919, officier le 4 août 1935. Son dossier
Pierre Antoine MOITRIER
1er août 1777
12 mars 1867
Pharmacien. Maire de Baccarat avant 1863. 30 ans de service militaires et 16 ans de services civils. Chevalier le 11 août 1863. Son dossier