Les premières sources historiques attestant de l'existence de Gillancourt remontent au début du XIIe siècle. L'histoire de la commune est très fortement liée à l'histoire du prieuré de Sexfontaines et à celle de l'abbaye de Clairvaux, fondée en 1115. Le terme prieuré désigne généralement un monastère le plus souvent subordonné à une abbaye plus importante ; il est placé sous l'autorité d'un prieur, lui-même dépendant d'un abbé plus important. Mais le même terme désigne également le bénéfice paroissial, c'est-à-dire le revenu d'une paroisse, principalement la dîme. D'après Jean-Baptiste CARNANDET, « L'église de Gillancourt avait été donnée au prieuré de Sexfontaines en 1147 » et « en 1188, Milon de Sexfontaines vendit à l'abbaye de Clairvaux ce qu'il possédait à Gillancourt ». « Dix ans après, l'église Saint-Martin de Toul céda au même monastère toutes les possessions qu'avait l'église Saint-Laurent à Gillancourt. Les religieux de Clairvaux augmentèrent considérablement dans la suite leurs propriétés dans cette localité. Ils y avaient une grange où ils rentraient les dîmes ; un frère convers y restait après la moisson pour surveiller le battage du grain. La terre, la seigneurie et tous les hommes de Gillancourt et de Blaizy appartenaient en société au roi et au prieur de Sexfontaines ». Une autre source, Émile JOLIBOIS, indique que Milo de Sexfontaines et sa femme Marguerite auraient fait don à l'abbaye de Clairvaux « de ce qu'ils avaient à Gillancourt, Saint-Martin, Lachapelle et Valdelancourt » en 1210. Émile JOLIBOIS ajoute qu'« il y avait encore dans la paroisse le fief de Baspré, avec seigneur particulier. Les religieux de Clairvaux y tenaient aussi de grandes possessions et jouissaient de certains droits féodaux. Dès le XIIe siècle, ils possédaient le four banal pour lequel ils avaient usage dans les bois de Sexfontaine ; (…) en 1266 ils achetèrent encore de la veuve de Gérard d'Écot tout ce qu'elle avait à Gillancourt, en hommes, femmes, enfants, terre, cens,... A la même époque, ils achetèrent un nouveau serf, du nom de Laurent, moyennant vingt livres ; enfin, en 1389, Hue de Brethenay, fils de Geoffroi, leur vendit « Melinette, la femme Vyard, le fils Aubry et tous ses enfants, et trois gelines (…). Le Commandeur du Corgebin avait des terres à Gillancourt et des droits féodaux : chaque ménage entier lui devait un boisseau de blé et la veuve un demi-boisseau ». Concernant le Baspré, il s'agit d'un « hameau dépendant de Lachapelle-en-Blaizy. C'est une ancienne propriété de la commanderie de Thors et de Corgebin. Il est fait mention de Baspré (Bassum pratum) ainsi appelé de sa situation sur la Blaise dès le commencement du XIIIe siècle. Les habitants de ce hameau furent affranchis en 1522 par le commandeur à cause de leur pauvreté. Il y avait encore à Gillancourt un fief de Baspré qui a eu son seigneur particulier jusqu'en 1789 ». Un autre passage atteste de la présence de chevaliers templiers de Malte : « Dans la Haute-Marne, il y avait seize commanderies de l'ordre (dont Baspré) ».
C'est également au milieu du XIIe siècle qu'on estime la première datation de l'église Saint-Bénigne de Gillancourt (voûte du transept et du bras nord et vestiges du portail à l'intérieur). L'édifice présente plusieurs périodes de construction. Du milieu du XIIIe siècle, on constate l'ajout d'un porche ou d'un clocher-porche en façade occidentale. Au XVIe siècle, débute la construction ou la reconstruction du bras sud du transept. Enfin au XIXe siècle, on entame la réfection de la toiture, la construction d'un nouveau clocher-porche et d'un nouveau portail, ainsi que d'un escalier menant aux cloches. On procède également à la reconstruction du chœur et à l'ajout de deux sacristies. Quant à la nef, le sud est de la 2e moitié du Moyen Age et tout le reste, vers le chœur, serait du XVIIIe siècle ou du XIXe siècle, de même que tout le bras nord.
Comme l'indique Émile JOLIBOIS, « en 1789, Gillancourt faisait partie du doyenné de Châteauvillain, et la cure était à la nomination du prieur de Sexfontaine. Le curé n'avait qu'un sixième des dîmes ; le restant était à Clairvaux depuis 1147. Pour le temporel, il dépendait de l'élection de Chaumont et de la prévôté de Wassy ; mais la justice ressortissait de la mairie royale de Lavilleneuve ».
Émile JOLIBOIS recense 289 habitants à Gillancourt dans son ouvrage de 1858. En 1860, Jean-Baptiste CARNANDET indique que « Les natures de culture dominantes du canton de Juzennecourt sont les terres labourables les prés et les vignes. La culture des prairies artificielles a pris une grande extension depuis quelques années surtout dans les communes qui occupent la partie nord du canton La culture de la vigne ne s étend qu'aux communes situées dans les vallées de la Brenne du Brozé et de l'Aujon. Les vins qu'on récolte sont de médiocre qualité cependant ceux de Maranville sont estimés. La principale industrie du canton consiste dans l'agriculture. Le commerce de bois se fait à Gillancourt, celui des vins à Saint-Martin, Autreville, Lavilleneuve, Montheries, Rennepont et Vaudrémont. Plusieurs foires ont lieu chaque année dans les communes de Colombey et Juzennecourt ».
Toponymie
L'origine du nom de la commune, attestée au moins depuis le début du XIIe siècle, provient de Gillencurtis. Ce nom se décline à travers plusieurs références historiques en Gillancuria, Gillancurt, Jollencort, Gelencourt ou encore Gilencure. Le suffixe -court renvoie à la cour de la ferme, du latin cohors, tis (ou cors, tis). Peu à peu, le mot servit à désigner les bâtiments qui entouraient la cour, puis le domaine lui-même, lequel portait habituellement le nom du propriétaire. D'après une étude toponymique d'Ernest NÈGRE en 1996, la racine « gillen » ou « gillan » renverrait au prénom germanique Gislenus, ayant donné Ghislain au Moyen-Âge.
Héraldique
Histoire administrative
Département - 1801-2025 : Haute-Marne
Arrondissement - 1801-2025 : Chaumont
Canton - 1801-2015 : Juzennecourt --> 2015-2025 : Châteauvillain
Initialement érigé sur un terrain communal, ce vaste bâtiment fut inauguré en 1832 par François GIRARDOT, maire de l'époque.
Ses plans furent dessinés par l'architecte départemental Antoine CHAUSSIER. Sa construction fut menée à bien par Joseph PERRIN, entrepreneur à Trémilly (52).
A l'origine, l'aile gauche fut conçue pour une écurie dont les animaux étaient élevés par l'instituteur. Le logement de l'enseignant occupait toute l'aile droite.
La partie centrale comprenait la salle d'école, au rez-de-chaussée, et la salle du conseil, à l'étage.
Côté Ouest, une entrée permettait d'accéder au magasin de pompes, la première compagnie de pompiers ayant été créée en 1831. A l'étage, un dépôt d'armes et un cabinet d'archives jouxtait la salle du conseil.
Cette maison commune fut régulièrement restaurée.
En 1854, le conseil vota la gratuité de l'enseignement à Gillancourt. La salle de classe, à l'origine prévue pour 80 élèves, fut rénovée après les lois Jules Ferry de 1881.
L'école fut définitivement fermée en 1991[1] .
Sur décision de Jean Baptiste GRANGÉ, maire de l'époque, il fut construit dans le courant des années 1861 à 1865 avec la réutilisation de tous les matériaux en bon état d'un ancien lavoir dont le déplacement s'avérait impératif.
Les travaux furent confiés Jean-Louis DUPUY, architecte, et à Julien VOURIOT, entrepreneur à Montheries (52).
Repères géographiques
La source de la rivière nommée "la Blaise" se trouve dans la commune.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
223
284
284
273
335
348
338
314
320
289
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
279
275
264
271
255
243
232
233
221
215
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
205
148
155
167
185
145
169
107
130
133
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
130
115
118
130
116
118
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né en 1745 - Agent municipal puis Maire dès l'An VIII - Décédé à Gillancourt le 24/11/1827
Edmé LARCHER
1807 - 1810
Joseph BERTRAND
1810 - 1815
Nicolas PETITFOURT
1815 - 1828
François GIRARDOT
1828 - 1834
Nicolas PETITFOURT
1835 - 1837
François GIRARDOT
1837 - 1840
Né en 1782 - Fils de François et de Catherine HOLLANDRE - Marié avec Françoise BERTRAND - Décédé le 17/08/1854
François VOILLERET
1840 - 1843
Simon BERTRAND
1844 - 09/04/1852
Né en 1786 - Marié avec Anne ROY - Décédé à Gillancourt le 09/04/1852
Joseph GRANGÉ
1852 - 1854
Né en 1799 à Lavilleneuve-au-Roi (52) - Fils de Jean et de Nicole MARTIN - Marié avec Marguerite GAUTHIER - Décédé à Gillancourt le 11/05/1884
Zacharie DAUDIN
1854 - 1857
Jean Baptiste GRANGÉ
1857 - 1870
Né à Gillancourt le 03/01/1830 - Fils de Joseph (ancien maire susnommé) et de Marguerite GAUTHIER - Marié avec Cécile Adèle Laure PERREY - Décédé à Gillancourt le 13/08/1911
Fils de Pierre, cultivateur, et de Catherine GODINET - Marié à Langres (52) le 26/06/1861 avec Pélagie Elisa BOISSELIER Sergent au 3e Régiment de Zouaves - Médaillé militaire Chevalier de la Légion d'Honneur par Décret du 16/07/1853 → Base Leonore - Dr LH//1948/46
Fils de Jules, maréchal-ferrant, et de Maria GAUTHIER - Marié le 03/02/1900aux Lilas (93) avec Maria Alexandrine Françoise LACOUR Président de la Chambre Syndicale des Débitants de Vins à Paris Chevalier de la Légion d'Honneur par Décret du 07/02/1938 → Base Leonore - Dr 19800035/839/95924