Chaumont, “ Calvus Mons ” ou “ Mont Chauve ”, renvoie au site sur lequel la cité a été édifiée au Xe siècle : un éperon abrupt qui domine les vallées de la Suize et de la Marne. D’origine féodale, ancienne résidence des Comtes de Champagne qui rayonnèrent sur toute la région, la ville a ainsi très tôt bénéficié d’une position stratégique.
Chaumont ne serait pas une ville très ancienne : d’origine féodale elle est née au Xe siècle. Toutefois, des fouilles archéologiques menées de 1989 à 1992 dans la forêt du Corgebin ont permis de mettre en évidence les bases d'un petit "fanum" de surface rectangulaire, et divers objets et monnaies frappées sous le règne de Marc AURÈLE. Dans les secteurs des faubourgs de Saint-Aignan et du Moulin Neuf, des fouilles ont mis au jour les fondations de quelques villas et fermes gallo-romaines sur les bords de la Suize. La colline de saint Roch fut elle aussi occupée bien avant que l'ermitage soit édifié : un camp militaire romain aurait été placé temporairement sur ce site, les anciens nommaient l'endroit "la vieille cité".
Tout d’abord les paysans et les artisans s’installèrent en périphérie de la cité qui allait être construite. Ainsi les seigneurs décidèrent d’établir deux chapelles accompagnées de leur cimetière : Buxereuilles et Saint-Aignan. À peine deux siècles se sont écoulés qu'au XIIe siècle, la cité est endettée à cause des actions entreprises par les seigneurs (constructions d’édifices religieux, croisades...), ainsi elle sera cédée au Comte de Champagne.
Au XIIIe siècle Chaumont connait une période de prospérité : le nombre d’habitants est en constante augmentation (hommes puissants, artisans, paysans...), une véritable cité se crée durant cette période, après la construction de l’Église Saint Jean-Baptiste.
Thibault IV, Comte de Champagne de 1201 à 1253, et Roi de Navarre de 1234 à 1253, est attaqué par le Duc de Bourgogne mais il se réfugia dans son château fortifié.
La petite-fille de Thibault IV, Jeanne de Champagne épouse Philippe Le Bel encore fils aîné du Roi de France. Lorsque celui-ci accéda au trône de France, Chaumont prit de l’ampleur tant sur son extension que sur sa fortification. C’est en 1292 que Chaumont est reconnue capitale à part entière.
Chaumont souffrit comme toutes les villes de la guerre de Cent Ans et de la peste dans la première partie du XVe siècle. Lorsque cette guerre se stoppa progressivement, la féodalité aussi, et cette disparition profita à toutes les villes qui étaient assiégées en permanence.
Chaumont ne suivit pas Charles le Téméraire dans sa lutte éternelle contre le roi Louis XI. Au début du XVIe siècle, Chaumont reçoit la visite de François Ier, il visita les fortifications et constata l’échevinage (sorte de municipalité) instauré en 1469.
Malgré l’extension de la ville au XVIe siècle, elle subit les guerres de religions qui commencèrent à Wassy en Haute-Marne le 1er mars 1962 par le massacre de plusieurs dizaines de protestants par le Duc François de Guise. Henri IV, qui signa l’Édit de Nantes marquant la fin des guerres de religion renforce par écrit le statut de la municipalité chaumontaise. Cependant les riches et puissantes personnes n’acceptent pas vraiment le pouvoir des élus qui ne sont pas toujours d’accord avec eux sur l’avenir de Chaumont.
Un peu avant le milieu du XVIIe siècle, la peste sévit à Chaumont, les artisans et les paysans se trouvant à l’extérieur moururent par centaines, les portes de Chaumont étant fermées. Louis XIII et Richelieu vinrent quelques années plus tard constater les dégâts de la peste et de la famine qui provoquèrent de nombreuses dettes.
Lorsque Louis XIV devint roi, tous les pouvoirs délégués aux villes sont peu à peu disparus dont ceux de Chaumont. En 1685, l’Édit de Nantes est révoqué par le roi, ce qu’approuvaient les seigneurs de Chaumont.
Au XVIIIe siècle, lorsque Louis XV fut roi, un jeune sculpteur se fit remarquer, il s’agit d’Édmé BOUCHARDON (1698-1762). En 1790, Chaumont est considéré comme une capitale à part entière. La cité resta impuissante face à la Terreur, une période sanglante de l’histoire. Chaumont connut un essor économique et industriel au XIXe siècle avec notamment la ganterie, la bonnèterie, la draperie... Une véritable révolution des transports a lieu : des canaux sont créés, des chemins de fer construits, le viaduc édifié (1856)...
Chaumont fut occupée en 1814 par les troupes ennemies de Napoléon 1er et signèrent secrètement le Traité de Chaumont le 9 mars 1814 prévoyant une alliance défensive de 20 ans (Grande-Bretagne, Russie, Prusse et Autriche). Un an après, le Pacte de Chaumont réunit les mêmes signataires et a pour but de lutter contre une nouvelle révolution de la part de la France.
La ville fut occupée également en 1871 par les troupes allemandes durant la guerre franco-allemande (juillet 1970 – mai 1971).
Lors de la Première guerre mondiale (1914-1918), le Président américain Wilson et ses troupes débarquent en France et plus particulièrement à Chaumont pour installer le quartier général du corps expéditionnaire du général John Pershing en septembre 1917. Chaumont est occupée de 1940 jusqu’au 13 septembre 1944 pendant la Seconde guerre mondiale. Après 1946, la population atteignait 16 000 habitants.
En 1951, l'OTAN débute la construction d'une base aérienne qui sera occupée par l'USAF jusqu'en 1967. Le 61e régiment d'artillerie est aujourd'hui sur cette base.
À Chaumont, se situe la plus ancienne école de gendarmerie de France.
Héraldique
Parti, au premier mi-parti de gueules à l'escarboucle pommetée et fleurdelysée d'or, mouvant du flanc senestre du parti, au second d'azur à la bande d'argent côtoyée de deux doubles cotices potencées et contre-potencées d'or (de Champagne), le tout sommé d'un chef aussi d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or (de France moderne). [2].
Ce château domine la vallée de la Suize et de la Marne, pour des raisons stratégiques. Il est l'effigie de la puissance des comtes de Champagne. Il est composé de 12 tours et de 3 portes. Le donjon a été construit à la même époque.
Donjon des comtes de Champagne (XIe - XIIe siècle)
Ce donjon fut construit sur un éperon naturel qui domine la vallée de la Suize, il est considéré comme le "berceau de la ville". La tour médiévale haute de 19 m et épaisse de 1,50 m à 2,60 m est conservée dans son intégralité. Des saillies sur les pierres ont été réalisées dans la partie inférieure dans la deuxième moitié du XIIe siècle. Lorsque que le seigneur décida de construire ce donjon c'était pour pouvoir se défendre, mais ensuite il servit de prison jusqu'à la fin du XIXe siècle. Le musée d'art et d'histoire de la ville est abrité par celui-ci.
Celle-ci appartient à la ceinture des remparts, et se situe au sud-ouest de la cité.
Elle servait notamment d'arsenal pour la défense militaire de la ville. Alors que la défense était de moins en moins à l'esprit des habitants, cette tour est devenue une boulangerie.
Elle conserve de nombreuses structures en bois.
Elle est remarquable par ses dimensions et témoigne de l'importance que pouvait avoir le collège des Jésuites en France.
Elle fut érigée entre 1629 et 1640. Elle reflète l'architecture jésuitique de son siècle, sa plus grande richesse n'est pas son architecture mais sa décoration intérieure comme le haut-relief que réalisa Jean-Baptiste BOUCHARDON.
À l'extérieur de cette chapelle, se trouve une fontaine qui rend hommage à Édmé BOUCHARDON.
Erigée square du Boulingrin, cette réplique de la statue « L’Amour taillant son arc dans la massue d’Hercule », sculptée par Edmée BOUCHARDON et en hommage à celui-ci, fut offerte à la ville de Chaumont par « MMRS E.CAPITAIN ET SAFIN A BUSSY HTE MARNE ».
En fonte, elle fut acquise en 1865 auprès des fonderies de TUSEY, près de Vaucouleurs (Meuse). Après son installation, elle fut inaugurée le 14 juillet 1880.
Monument érigé en 1887, en hommage à Philippe LEBON, inventeur du gaz d'éclairage, né le 29/05/1767 à Brachay (52), à l’aide d’une souscription recueillie par la société technique de l’industrie du gaz en France.
Il fut inauguré par monsieur Jules TREFOUSSE, Maire de Chaumont.
Ses dimensions (600 m de long, 50 arches sur une hauteur de 52 m) en font l’un des plus remarquables ouvrages d’art du milieu du XIXe siècle en Europe, sinon dans le monde. Conçu par l’architecte Émile DÉCOMBLE, il a été édifié pour permettre au chemin de fer d’atteindre la partie haute de la ville. Le chantier est conduit en un temps record : 15 mois suffisent pour mettre en œuvre 60 000 m³ de maçonnerie, grâce à 2500 ouvriers et 300 chevaux qui travaillent nuit et jour. La mise en service du viaduc a été un moteur économique pour le chef-lieu. Partiellement détruit le 31 août 1944, l’ouvrage est aussitôt reconstruit pour rétablir la circulation ferroviaire. Son imposante majesté en fait la figure emblématique de la ville. Il a servi de cadre à plusieurs films.Vue d'ensemble
Les Tanneries font référence à l'endroit où les lavandières tannaient des peaux de bêtes ou simplement lavaient leur linge. C'était un travail difficile parce que le lavoir se situe en bas de la côte des tanneries ce qui suppose un voyage long et pénible de la part des lavandières (de nombreuses femmes travaillaient en ayant plus de 75 ans). Le Lavoir d'En Buez résulte de cette activité, il fut construit au XIXe siècle et est constitué de 4 lavoirs parallèles.
Lavoir d'En Buez
Le lieu dit « en buez » est situé au pied de la ville dans le faubourg des tanneries ; faubourg qui tire son nom de l’activité qui y était pratiquée. Bien desservi en eau, contrairement à la ville située sur son promontoire, le faubourg des tanneries accueillera dès le XVIe siècle un lavoir qui avec le temps se dégradera, notamment sous l’effet des crues régulières de la Suize. Les préoccupations de salubrité publique pour vaincre les épidémies, apparaissant à partir des années 1820, la ville de Chaumont sera conduite à confier, en 1826, la reconstruction ce lavoir au sieur GODARD, entrepreneur de maçonnerie qui mènera à bien les travaux dont la réception interviendra en 1832. Fortement rehaussé par rapport au cours de la Suize afin d’en éviter les crues, ce vaste ensemble de près de 400 m² est mis en eau grâce au captage de petits ruisseaux débouchant dans le vallon boisé avoisinant. L’eau ainsi captée est réceptionnée dans un profond bassin de stockage muni de vannes permettant la distribution de l’eau dans les bassins de lavage. Au nombre de trois, ces grands bassins rectangulaires profonds d’environ cinquante centimètres pouvaient accueillir 120 lavandières. Entièrement réalisé en pierre de taille ce lavoir, couvert à l’origine, possède également un bassin de basses eaux. D’une capacité de 90 lavandières, ce bassin aux formes arrondies est situé perpendiculairement au reste de l’ensemble. Outre ses belles banquettes de pierre destinées au repos le lavoir de Buez offrait des commodités fort appréciables à savoir des latrines dont les trois arcades de fond rappellent l’entrée. Au début du XXe siècle, les femmes à la pellotte (surnom des lavandières lié à l’usage des pellottes ou battoirs) délaissant peu à peu le lavoir de Buez, au profit du nouveau lavoir de la rue Jean Jaurès couplé aux bains douches municipaux, celui-ci sera découvert et tombera peu à peu en désuétude.
« Buer », en vieux français, voulait dire « faire la lessive ».
Elles occupent l’emplacement d’une ancienne halle au blé, démolie en 1800.
De type Baltard, elles ont été conçues en 1889 par l’architecte Dupuy.
La structure métallique de fer et de fonte, incluant d'importantes parties vitrées, repose sur des soubassements de pierre et de brique.
Musée de la Crèche
Ce musée a été conçu notamment pour la fête de Noël, les plus belles collections de crèches napolitaines françaises du XVIIIe siècle y sont représentées. Ces crèches se différencient au niveau de leurs matériaux, elles peuvent être en terre cuite et verre filé de Nevers, avec des enfants en cire…
Maison du Livre et de l'Affiche "Les Silos" (1994)
"Les Silos" sont un centre culturel (médiathèque, centre des arts graphiques…) qui est également le support du Festival de l'Affiche et des Arts graphiques qui a lieu tous les ans en mai. Antérieurement, "les Silos" étaient une coopérative agricole de l'architecture des années 30 (érigée en 1935) avant d'être réhabilités en 1994.
Repères géographiques
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
5 253
6 188
6 102
5 487
5 965
6 318
6 347
6 243
6 374
9 263
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
7 673
8 285
8 500
9 226
12 160
12 852
13 280
13 428
14 622
14 872
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
14 870
16 210
15 178
15 941
18 069
16 851
19 346
21 717
25 779
27 226
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
27 554
27 041
25 996
24 357
22 705
22 367
21 699
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Auparavant sous-préfet de Saint-Omer (62) - Nommé par décret du président de la République le 25 octobre 2023, il a pris ses fonctions de secrétaire général de la préfecture de la Haute-Marne et sous-préfet de l’arrondissement de Chaumont le lundi 4 décembre 2023 - A signé son procès verbal d’installation par madame Régine PAM, préfète de la Haute-Marne
(1809-1878) Avoué - Conseiller général (1851-1852) et Député de la Haute-Marne (1876-1878) Inhumé au cimetière de Clamart à Chaumont (52)
Alexandre Edmond DONNOT
1874 - 1878 ou plus
Né en 1827 - Banquier et juge au tribunal de commerce - Conseiller général du canton de Saint-Blin (1875-1886) - Chevalier de la Légion d'honneur en 1878 - Sénateur (1882-1886)[8] - Décédé en 1904
-
-
-
-
Jules TREFOUSSE
1882 - 1894
Victor FOURCAULT
1894 - 1900
Emile GOGUENHEIM
1900 - 1910
-
-
Léon Georges Maxime LÉVY-ALPHANDÉRY
1914 - 1940
Né en 1862 - Avocat - Conseiller général du canton de Chaumont-Nord (1910-1941) - Député (1924-1941)[9] - Commandeur de la Légion d'honneur en 1948 - Décédé en 1948
DENYS, Comte de DAMRÉMONT, Charles Marie, 8 février 1783. Fils de Antoine, écuyer, seigneur du fief de Damrémont, et de Marie Henriette HANAIRE de VIEVILLE. Officier français de l'Empire devenu général sous la Restauration, gouverneur général de l'Algérie en 1837. Décédé le 12 octobre 1837 lors du siège de Constantine.
Une rue chaumontaise porte son nom :
DE MONTMIREL Jean, en 1409. Prélat. Obtint du Pape Sixte IV le Grand Pardon de Chaumont en 1475. Décédé en 1479.
Sa maison natale sise rue Bouchardon :
DESPREZ Louis Marie, le 21/06/1861. Fils de Claude, Inspecteur d'Académie, et de Marie Jeanne Antoinette SARAZIN. Ecrivain, naturaliste. Décédé le 06/12/1885 à Rouvres-les-Vignes (10) où il a été inhumé
JUVET Hugues Alexis, le 26 février 1714. Médecin thermal. Auteur, en 1750, d'une dissertation contenant des observations nouvelles sur les eaux de Bourbonne-les-Bains (52) où il est décédé le 8 janvier 1789.
Sa résidence chaumontaise :
LINDECKER Eugène Antoine, le 4 octobre 1868. Protonotaire apostolique, doyen du Chapitre et vicaire général, professeur au petit séminaire et curé de Bourbonne-les-Bains (52). Sept évêques de Langres (52) le reconduisirent dans sa charge de vicaire général qui dura 32 ans. Vicaire capitulaire. Décédé à Langres (52) le 19 janvier 1950. Enseveli au cimetière de Clamart à Chaumont le 24 janvier 1950 par Monseigneur CHIRON, évêque à la cathédrale de Langres (52)
Sa chapelle funéraire au cimetière de Clamart à Chaumont (52) :
MARIOTTE Pierre, le 28 avril 1812, fils de Edmé François et de Suzanne GUERIN. Mégissier. Grâce à un travail persévérant, dû à son génie inventif, il parvint à se trouver à la tête d'une brillante fortune. A sa mort dans le 12e arrondissement de Paris le 7 octobre 1896, il laissa cette dernière, évaluée à l'époque à près d'un million, à sa ville natale, à la charge par celle-ci de fonder un hospice de vieillards portant le nom du fondateur.
Inauguré en 1900, en témoignage de reconnaissance et de gratitude, un monument fut élevé par la ville, dans le cimetière de Clamart :
PINEAU Christian, le 14 octobre 1904. Homme politique. Décédé à Paris le 5 avril 1995.
ROUX Joseph Victor, le 30 septembre 1871, de Jean Joseph et de Catherine Céleste Claire CHAMPION. Dit ROUX-CHAMPION. Peintre, aquarelliste et graveur. Décédé à Vars (70) le 7 décembre 1953[10] .
DIMOFF Pierre François, le 12/081890. Né le 28/05/1831 à Koenigsmacker (57). Général, Commandant la 26e Brigade de la 13e Division du 7e Corps d'armée, en résidence à Chaumont (52).
Inhumé au cimetière de Clamart à Chaumont (52) :
Monument aux morts
Monument aux Morts
Monument aux Enfants de la Haute-Marne Morts pour la Patrie entre 1870 et 1898
Monument commémoratif à l'amitié et à l'aide Américaines
Tombes de morts aux guerres au cimetière de Buxereuilles