Les habitants d'Aubepierre furent affranchis à la fin du XVe siècle. Pendant longtemps domina sur le village une famille aux origines bretonnes dont un représentant fut : le comte de Vertu et de Chellane, baron d'Angour, seigneur de Clisson, de Champton, d'Ingrande et de Hudde.
Grâce aux revenus venant de ses forêts, la commune fit construire une église dont la flèche fut détruite par le fameux ouragan du 2 décembre 1688, relaté par le curé LECHARNY dans un registre paroissial. L'église actuelle contient douze tableaux restaurés et un maître-autel en marbre, sauvés de l'abbaye de Longuay pendant la tourmente révolutionnaire de 1793.
L'abondance de bois favorisa la création de forges et de hauts-fourneaux en amont de la commune, sur un canal creusé par les moines, dérivé de l'Aube, traversant la zone habitée, pour rejoindre la rivière en aval de Longuay. Jadis, ce canal permettait d'assurer le fonctionnement de deux moulins et l'alimentation en eau des lavoirs et abreuvoirs communaux. Les établissements métallurgiques furent abandonnés depuis les années 1850, et avec eux, disparut une importante population "flottante".
Les principales ressources de la commune sont la forêt et l'agriculture. Les quatre foires annuelles de jadis se tenaient sous les halles, détruites par l'ouragan du 30 avril 1866.
Héraldique
De gueules au chevron d'or accompagné de trois roses d'argent.
Non loin de la route conduisant à Dancevoir, existent encore de nos jours quelques restes de l'abbaye cistercienne de Notre Dame de Longuay. De 1102 à 1126, Longuay fut une Maison Hospitalière, fondée par trois pieux personnages : Chrétien de Leuglay et ses deux neveux Guy et Hugues en un lieu nommé "Long-Vé", vaste marais entretenu par la rivière l'Aube. Robert de Bourgogne occupant le siège épiscopal de Langres accueillit avec une "paternelle tendresse" les pieux cénobites.
De 1126 à 1149, les Frères Hospitaliers devinrent des Chanoines Réguliers. Willenc, évêque, mit la vie des frères en conformité avec la règle de Saint-Augustin. De 1149 à 1532, se succédèrent 24 abbés Réguliers.
Un ancien moine de l'Abbaye de Clairvaux, devenu pape sous le nom de Eugène III, constatant quelques abus et relâchements à Longuay, demanda à Saint-Bernard de "pourvoir au plus tôt aux nécessités de l'Église". Longuay devint alors une nouvelle fille de Clairvaux. L'agrégation des Chanoines Réguliers de Longuay à l'Ordre Cistercien se consomma le 4 mars 1149, quatrième année du pontificat d'Eugène III et dura jusqu'en 1532, date à laquelle apparurent les abbés commendataires.
En 1790, les religieux quittèrent Longuay suite à l'application du décret ordonnant la vente des biens nationaux. Cette dernière commença en 1791, et s'acheva en 1793.
L'abbaye, fondée sous le pontificat de Pascal II et sous le règne de Philippe 1er roi de France vit 107 papes s'asseoir sur la chaire de Saint-Pierre, et trente trois rois se succéder sur le trône de France. En deux ans, disparut une œuvre qui en dura 689.
Le plan visible grâce au lien référencé ci-dessous, est extrait d'un travail réalisé par Joachim Meusy en 1753 (avec ajout d'une légende) géomètre et agent des affaires de Messire Geoffroy Dominique Charles de Bragelongne, prêtre licencié en théologie de la Faculté de Paris, doyen de la cathédrale de Beauvais, et avant-dernier abbé commendataire de l'abbaye Notre-Dame de Longuay, nommé par le roi en 1749, et décédé à Paris en 1764, sa résidence habituelle.
Ce qu'il reste de l'abbaye aujourd'hui :
Le château construit vers 1830 par la famille Bouchu (Maîtres de Forges) incluant une petite partie du cloître.
Le bâtiment des frères convers édifié dans la partie ouest du cloître (XIIe siècle).
Les arcades de la salle du deuxième niveau. Bâtiment des frères convers.
Ensemble regroupant anciennement les services municipaux avant réaménagement des bureaux de la Mairie dans l'aile Sud
Repères géographiques
Le village d'Aubepierre-sur-Aube est situé dans un vallon assez resserré où coule la rivière l'Aube. Son nom provient très certainement de carrières de pierre blanche (alba petra) situées sur la rive droite de la rivière.
Les constructions, bien ordonnées, présentent un aspect assez régulier. A la fin du XIXe, de nombreuses fontaines distribuaient l'eau aux habitants. Le vallon fertile occupé par le village est entouré de collines boisées.
Les écarts d'Aubepierre-sur-Aube, répertoriés vers 1895, sont :
- Longuay, sur l'ancienne route de Langres à Châtillon-sur-Seine, près de la voie romaine allant de Langres à Sens.
- La Roche, maison isolée au pied des carrières.
- La Forge, restes de forges et hauts-fourneaux à 1 km en direction de Rouvres.
- Chemin Bœuf, ferme située à 3 km en amont du village, ancienne "grange" de Longuay.
- Champlain, maison forestière à 6 km au sud-est du village, appartenant à Monsieur le Prince de Joinville (chasse).
- La Champagne, ferme à 3 km au nord du village, à proximité de deux voies romaines.
Situation géographique de Aubepierre-sur-Aube, sur le site Gencom (Cassini).
Carte routière d'accès à Aubepierre-sur-Aube, sur le site ViaMichelin.
Coordonnées et cartes géographiques de Aubepierre-sur-Aube, sur le site de l'IGN.
Démographie
Dans les débuts du XIXe siècle, Aubepierre-sur-Aube comptait 1000 habitants. Avec le départ des ouvriers travaillant à la forge, avec l'épidémie de choléra de 1854 qui fut responsable de 130 décès, avec le départ des jeunes vers les villes, le nombre d'habitant chuta à 580 vers 1895.
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
750
684
738
830
920
948
950
896
890
708
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
705
686
670
641
623
590
581
527
517
476
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
483
497
471
463
438
383
376
346
296
...
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
...
195
215
208
185
189
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Jean-Baptiste François BULLIARD dit Pierre, le 24 novembre 1752. Fils de François, notaire au bailliage de Châteauvillain, et de Elizabeth TRIPIER. Naturaliste français de la fin du XVIIIe siècle[4][5] .