Avant XVIIIe siècle, chaque commune ne possédait pas sa propre école. C'est en 1724, sur ordre de Louis XV, que chaque paroisse a l'obligation de créer une école visant à éduquer les garçons issus de bonnes familles. Chaque école devait être dirigée par un recteur qui avait aussi un rôle religieux et administratif puisqu'en plus d'éduquer les garçons de sa paroisse, il se devait d'assister le curé dans toutes les cérémonies officielles (mariages, baptêmes, enterrement) et de signer le registre paroissial. Celui-ci était nommé par l'évêché ou le Collège de Langres. Chaque "école" était appelée collège. On y enseignait la lecture, l'écriture, le calcul et l'apprentissage des textes saints.
[...] Voulons qu'il soit établi autant qu'il sera possible des maîtres et des maîtresses d'école dans toutes les paroisses où il n'y en a point, pour instruire tous les enfants des principaux mystères et devoirs de la religion catholique, apostolique et romaine, les conduire à la messe tous les jours ouvriers autant qu'il sera possible, et avoir soin qu'ils assistent au service divin les dimanches et fêtes ; comme aussi pour y apprendre à lire et même écrire à ceux qui pourront en avoir besoin ; le tout ainsi qu'il sera ordonné par les archevêques. Les recteurs d'école au XVIIIe siècle.
Liste des recteurs apreyens de 1741 à 1793 :
- 1741-1763 : Bénigne MONNIOT (et son fils Louis Charles en 1760)
- 1763-1774 : Didier VAUTHELIN (devient notaire en 1774)
- 1774-1776 : Jean NOBLOT (désigné en 1787 "Maître d'école")
- 1776-1779 : Nicolas RICHARD
- 1779-1781 : Jean HUSSON (deviendra greffier et juge)
- 1785-1787 : Étienne MICHELOT
- 1787-1790 : François NOBLOT
- 1790-1793 : Nicolas DARCEMONT
Nous ne disposons, actuellement d'aucune date précise, mais les historiens pensent que les premiers instituteurs ont fait leur apparition sous la révolution de 1789. La seule différence remarquable crée par cette révolution est la division au sein de l'école, des deux sexes. L'école est donc désormais plus accessible aux filles.
En 1813, Jean HUSSON est nommé officiellement instituteur de l'école primaire d'Aprey par le recteur de l'académie de Dijon. Il exercera cette fonction pendant 28 ans. Il sera remplacé en 1831 par Antoine MAGDELAINE qui est alors titulaire du brevet de capacité nécessaire pour exercer le métier d'instituteur.
Discours prononcé par le recteur d'académie de Dijon lors de la titularisation de M. MAGDELAINE : "Nous Inspecteur Général, Recteur de l'Académie de Dijon, chevalier de l'Ordre Royal de la Légion d'honneur, sur le rapport qui nous a été fait par M. REBOUILLET, principal du Collège de Chaumont chargé de l'examen des individus qui se destinent à l'enseignement primaire portant que le sieur MAGDELAINE Antoine né à Latrecey (Haute-Marne) le 31 mars 1804 a été examiné sur la lecture, la calligraphie, l'orthographe, les principales règles de l'arithmétique ainsi que sur les procédés de leur enseignement et qu'il a fait preuve de la capacité requise pour exercer les fonctions d'instituteur primaire de deuxième degré. Vu les certificats de bonne vie et mœurs produits par le sieur MAGDELAINE Antoine, lui avons accordé le présent Brevet qui lui est nécessaire pour pouvoir être appelé aux dites fonctions."
Après Antoine MAGDELAINE, C'est Joseph MOLIARD (né à Aprey) qui est désigné comme instituteur de la petite école. Il exercera cette fonction pendant 41 ans. Il mourra à l'age de 62 ans atteint de graves maladies. Il aura quand même effectué la plus longue carrière d'enseignant à Aprey jusqu'ici.
Après un période de flou, de nombreux enseignants reprennent le flambeau de l'éducation :
- Pierre DASSIGNY né à Cusey en 1850, nommé successivement à Montigny (1870), Pierrefaites, Villemoron et à Aprey de 1875 à 1891 avant d'être nommé à Hortes. Titulaire du Brevet Supérieur et du CAP.
- Henri ANDRÉ né à Biesles en 1860, nommé à Eurville (1880) puis Chevillon, Chalmessin et à Aprey de 1891 à 1919 (retraite). Titulaire du Brevet Élémentaire.
- Maurice GIRARDOT, né en 1904 à Aprey, nommé en 1924 à Leuchey puis Aujeurres et à Aprey de 1927 à 1959 (retraite). Il résidera de nombreuses années à l'école avec sa famille, puis dans un maison voisine de la Faïencerie lors de sa retraite. Il fut titulaire des Brevets Élémentaire et Supérieur, du CAP et du Brevet d'aptitude à l'enseignement de la gymnastique. Il sera fait prisonnier en Allemagne durant 5 longues années.
- MATHEY Marie-Thérèse née en 1920 à Hortes, nommée à Varennes-sur-Amance en 1919 puis à Orbigny-au-Val, Montigny, Plesnoy, Aprey (1945), Perrogney, Flagey et à Aprey de 1959 à 1975 (retraite). Titulaire du Bac A1 et philosophie, CAP.
- ROBIN Colette née en 1947, nommée à Varennes-sur-Amance en 1967 puis à divers remplacements puis à Courcelles-en-Montagne (1968-1971), à Perrogney (1971-1975) et à Aprey (1975-2002). Titulaire du Baccalauréat et du CAP.
- De 1857 à 1919, une école de filles fonctionne, dans un endroit indéterminé d'abord, puis à l'emplacement actuel de 1878 à 1919. Quatre institutrices peuvent être relevées : Sœur Marie Philomène née MONGIN de 1868 à 1897 (école tenue par les sœurs de la Providence), DELAHAYE Clémence (1897-1898), NAGEOTTE Marie (1898-1905), ANDRÉ Jeanne Angèle (1905-1911). En 1919, une seule classe fonctionne et devient mixte.
- De 1932 à 1945, une section enfantine ouvre ses portes sous la houlette de : LAHAYE Suzanne (1932-1933), JOLY Andrée (1933-1934), HAUPLOMB Jeanne (1933-1935) et DUBOIS Jeanne (à partir de 1935).
Effectifs des élèves :
Ces chiffres sont donnés à partir des registres matricules et cahiers d'appel. Le nombre peut légèrement varier en fonction des départs et arrivées de l'extérieur.
La période de la séparation des deux sexes au sein de l'école :
- 1889-1890 : École de filles, 29 élèves - École de garçons, 38 élèves soit en tout 67 élèves.
- 1890-1891 : École de filles, 29 élèves - École de garçons, 43 élèves soit en tout 72 élèves. L'inspecteur note que 55 filles sont inscrites en 1892 mais seulement 30 présentes, ce qui montre la fréquentation très irrégulière, malgré l'obligation.
- 1899-1900 : École de filles, 23 élèves - École de garçons, 34 élèves soit en tout 57 élèves
- 1934-1935 (classe unique) : Section enfantine, 19 élèves - Grande section, 39 élèves, soit en tout 58 élèves.
- 1949-1950 : 29 élèves.
- 1950-1951 : 30 élèves, l'année scolaire commençait au 1er octobre.
- 1958-1959 : 32 élèves dont 3 en fin d'études, 5 en CM2, 7 en CM1, 6 en CE2, 4 en CE1 et 7 en CP.
- 1970-1971 : 28 élèves dont 3 en CM2, 6 en CM1, 4 en CE2, 3 en CE1, 5 en CP et 7 en Section enfantine (désormais les grands entrent au collège et les petits arrivent avant le CP).
- 2001-2002 : 15 élèves à Aprey (+ 3 en maternelle à Longeau, + 20 à Baissey).
Quelques appréciations des années du début du XXe siècle :
- Enfant anormale, aucune intelligence. Est sortie de l'école sans savoir lire. Reste avec ses parents.
- Élève d'intelligence très médiocre, mais assez travailleuse et docile. Aide ses parents dans leur travail. N'a jamais fréquenté le cours d'adultes.
- Élève intelligente et travailleuse, aimant l'école. La guerre l'a empêchée de fréquenter en 1914-1915, son fiancé étant mobilisé, mais elle suit assidûment les cours d'adultes. Aide ses parents dans leur travail.
- Enfant intelligente. Sera une bonne élève si elle fréquente régulièrement l'école.
- Élève peu avancée, ne fréquentant pas régulièrement l'école, bonne conduite. Rentrée dans sa famille pour venir en aide à ses parents qui sont cultivateurs.
- Peu intelligent, dissipé, peu travailleur. Aucun goût pour l'étude. Aide ses parents.
- Élève extraordinairement doué. Vient en aide à son père. Aîné d'une famille de 10 enfants. Fréquente les cours d'adultes.
- Bon élève.
- Élève d'intelligence moyenne mais d'une paresse inconcevable pour le travail de classe.
- Placé à Malroy. Intelligence très médiocre, caractère très difficile, c'est pour essayer d'améliorer ce caractère que le père l'a placé à Malroy comme interne.
- Excellent élève, a obtenu une bourse à l'École primaire supérieure de Joinville. Reçu 2ème à l'École normale de Chaumont le 21 juillet 1921.
- Élève médiocre, très dissipé et peu franc. À quitté l'école sur un caprice après avoir calomnié son maître.
- Reçu au certificat d'études avec le N°1. Excellent élève.
- Élève intelligent mais fréquentant peu l'école. Cet élève ne fréquentait la classe que pendant l'été. Rappelé par l'Assistance publique.
À la lecture de ces appréciations qui tiennent à rester anonymes, l'on constate que l’échantillonnage des élèves, leurs qualités et leurs défauts, perdurent à travers notre époque, en éliminant certes la notion de travail des champs, que les instituteurs et institutrices n'entraient pas forcément dans les nuances que chaque enseignant actuel est amené à faire.
Bâtiments et matériel scolaires :
Ceux qui ont fréquenté les écoles d'Aprey ont usé leurs fonds de culotte sur des tables-bancs de chêne fort anciennes. À la rentrée 2002, celles-ci ont été vendues pour être remplacées par un mobilier moderne adapté, à la demande de Mme TROMENSCHLAGER, nouvelle institutrice.
Deux bâtiments d'école :
Après le collège proche du presbytère, la salle des fêtes actuelle fut le premier bâtiment scolaire communal, légué par testament de Joseph MUGNIER, ancien maire et notaire et alors adjoint, pour servir "de logement de l'instituteur et de l'institutrice, maison en laquelle l'enseignement se fera les douze mois de l'année gratuitement et perpétuellement des enfants des deux sexes des pauvres et indigents de ma paroisse" (1816).
Son épouse née Anne Normand compléta la donation par testaments de 1825 et 1840 et y ajouta une rente annuelle de 150 F pour payer les enseignants. Ce legs ne fut effectivement reconnu qu'en 1850, après de multiples démarches remontant jusqu'au ministre à Paris.
Le second local (école actuelle) appartenant à un autre notaire CROIZIER, se présentait sous forme d'un corps de logis comprenant rez-de-chaussée et étage (logement actuel), d'une grange, d'une écurie, d'une cour (école actuelle) et d'un petit jardin. Jean-Baptiste CHOUET, maire d'Orcevaux, nommé expert par le Sous-Préfet, évalua l'ensemble à 8.000 F en 1874. Mais le manque de ressources de la Commune et un vice de forme dans la succession CROIZIER retardèrent l'acquisition et les travaux. Le Conseil Municipal dut recourir à une souscription auprès des habitants qui produisit 5.182 F (103 souscripteurs) en 1874 et 660 F (2 souscripteurs) en 1876.
En 1875, l'architecte HANNAIRE de Rosoy dressa les plans pour édifier deux salles d'école pour les filles (grande salle et petite salle actuelles). Ces plans seront revus et corrigés par l'architecte départemental GIRARD et signifiés à l'entrepreneur DONNOT de Prangey. La délibération du 3 avril 1880 clôt un chapitre qui a dû user beaucoup de patience et de salive.
Économie de l'école :
- Dépenses : Achat des bâtiments : 8.100,00 F Frais d'actes : 1.108,21 F Travaux : 4.851,79 F Intérêt de retard : 907,00 F TOTAL : 14.967,00 F
- Recettes : Souscription des habitants : 5.842,00 F Secours du ministre (1875) : 4.000,00 F Secours espéré : 1.000,00 F Caisse communale : 4.125,00 F
- Entretien :
- Chauffage - Paiement des instituteurs - Mobilier
- Salaires : Les édiles doivent aussi se pencher sur ces problèmes. En 1841, l'instituteur est rétribué par les parents en fonction de la section où se trouvent leurs enfants.
- 1ère section : 1 F avec répétition le soir 2e section : 0,75 F 3e section : 0,60 F 4e section : 0,45 F
Ces sommes seront allégées par la rente MUGNIER après que le Conseil ait dressé la liste des élèves bénéficiant de la gratuité (1858).
En 1852, le Conseil fixe la rétribution scolaire (familles) à 77 centimes par mois et le traitement de l'instituteur à 650 F par an. En 1877, celui-ci est porté à 1.000 F tandis que les sœurs congréganistes touchent 674 F. La Commune se plaint de la lourde dépense. En mai 1882, le salaire est porté à 1.200 F et celui de l'institutrice à 600 F payés 468,10 F par la Commune et 1.331,90 F par subvention du département et de l'état. L'école primaire, grâce à Jules Ferry, est devenue obligatoire, laïque et gratuite.
Chauffage : Au départ il est entièrement fourni par les familles. En 1879, le Préfet de la Haute-Marne demande de cesser de faire apporter du bois aux élèves chaque jour et propose de faire payer une taxe de 1 F ou 1,50 F par élève. En 1944, la Commune dépense 2.000 F pour le chauffage, l'éclairage et le balayage des classes.
Matériel : en 1865, une bibliothèque scolaire s'installe, financée par une souscription de 380 F et une aide communale de 100 F. Certains donateurs ont offert des livres (10 volumes). En 1881, le ministre de l'instruction publique accorde une collection de tableaux d'histoire naturelle pour l'école publique des garçons.
À partir des années 1950, outre la prise en charge des biens et fournitures par la Commune, celle-ci verse une allocation scolaire destinée à des achats de matériel pédagogique. Ainsi en 1952,66 F permettent l'acquisition de 10 cartes de géographie, de matériel scientifique et musical, et du renouvellement de manuels. En 1989, l'informatique fait son entrée puis le matériel actuel est fourni par la Communauté de Communes de la Vingeanne, en 2000.
Aménagement des locaux : Autre temps, autres mœurs, en 1960 la Commune dote l'école de WC extérieurs et en 1983 les remplace par les sanitaires intérieurs encore en fonction et auxquels un chauffe-eau s'ajoute en 1998. En 1966, un nouveau parquet couvre la salle de classe. En 1986, la cour de l'école, par suppression du petit jardin, s'agrandit et une grille est posée sur le mur d'enceinte et l'année suivante un érable est planté et le téléphone installé. En 1989, la bibliothèque se voit transférée en son lieu actuel. Ce ne sont là que quelques aménagements dont la liste est trop longue pour figurer ici.
Caisse des écoles - Inspection médicale : La première apparaît en 1890, financée par le legs MUGNIER et voit ses statuts modifiés en 1947 avec pour but de récompenser, en livres ou en livrets de caisse d'épargne, les élèves les plus appliqués tout en maintenant les aides aux élèves indigents ou peu aisés. En 1943, naît l'inspection médicale scolaire.
Bourses : À partir des années 1890, le Conseil Municipal doit faire face à l'octroi de bourses aux élèves plus nombreux des lycées voire des grandes écoles comme Marie Henri-Joseph à Saint Cyr en 1893.
Les trois dernières décennies... :
Les trois dernières décennies modifient complètement le champ scolaire avec l'entrée systématique des enfants en 6e à l'âge de 11 ans. En 1972, la Commune se rattache au secteur scolaire de Prauthoy. En 1988, pour participer au désenclavement des écoles rurales, Aprey adhère à la "Montagne". Le regroupement pédagogique Aprey-Baissey se réalise avec Leuchey, Villiers, Aujeurres, Baissey et Aprey. des projets se concrétisent CEL : 1999 création du contrat éducatif local. Des activités (hors temps scolaire) comme le tir à l'arc, l'informatique, le tennis se déroulent à Aprey.
Le RPI s'engage pour la 3e année dans un projet d'atelier artistique subventionné en grande partie par la DRAC et participe tous les ans à "La Faîtes des Arts" au mois de mai. Enfin, des sorties nombreuses, des spectacles, s'organisent : déplacements à la piscine, classes de mer ou de montagne, "écoles qui chantent", sur les fonds de la coopérative scolaire, le budget communal et la participation des parents.
Le RPI d'Aprey-Baissey fait partie maintenant du réseau des écoles de la Vingeanne avec Cohons, Longeau, Heuilley-Cotton, Heuilley le Grand, Villegusien, Prangey.
Dans un contexte fort différent, mais toujours avec la même préoccupation, près de trois siècles d'instruction et d'éducation ont contribué à forger notre communauté et continueront de la faire, nous l'espérons, le plus longtemps possible.
Sources : Registres de délibérations municipales Originaux de dons et legs (archives municipales)
Le vendredi 28 juin 2002, la salle François OLLIVIER a accueilli, dans une réception commune concoctée par les municipalités d'Aprey, Aujeurres, Baissey, Leuchey et Villiers-les-Aprey et les parents d'élèves, le départ à la retraite de Mme Colette Robin, institutrice. Les premières se sont groupées pour offrir une jolie "nature morte" de Chantal MONIER tandis que les seconds ont comblé la récipiendaire d'un bijou, d'un voyage dans le Haut Doubs et d'un vase que les élèves ont empli de magnifiques fleurs.
Commencée en 1967, poursuivie dans notre village à partir de 1975, une carrière bien remplie a trouvé son terme en 2002.
Bonne et longue retraite Mme ROBIN et bienvenue au successeur, Mme TROMENSCHLAGER née FÈBVRE.
Héraldique
Histoire administrative
Département - 1801-2025 : Haute-Marne
Arrondissement - 1801-.... : Langres
Canton - 1801-.... : .... --> 2015- : Villegusien-le-Lac
Elles ont été reconstruites en 1838 avec les matériaux d'origines qui datent eux-mêmes du XVIIe siècle. C'est l'architecte GAULLET qui conçoit les plan de ce qui sera plus tard, le cœur du village. Le bois étant d'origine, ce n'est pas le cas du toit qui a été reconstruit avec les tuiles d'Aprey de René BOLLOTE en 1882 (les anciennes laves étant en trop mauvaise état).
Elle sert dès 1790 de mairie, servant aussi bien de cadre au fêtes villageoises, à la fête de la fédération (14 juillet 1790), à la prestation du serment de la garde nationale, à la proclamation du banc des vendanges et à diverses adjudications et décisions municipales jusqu'à la fin du XIXe siècle.
En Haute Marne, seulement trois lieu se sont vues accordés par François Ier le privilège ancestral de droit de halle et, par conséquent, le droit de tenir foires (les foires de champagne étant réputées dans toute l'Europe) : Langres, [52340 - Montsaugeon|Montsaugeon] et Aprey. En 1528, par lettres patentes, François Ier a accordé ce privilège confirmé ensuite par Charles IX en 1568.
Au XVIIIe siècle, période de splendeur avec la faïencerie, la verrerie, la tuilerie, la blanchisserie de toiles, les nombreux artisans et paysans, fort d'une population qui a culminé en 1794 (596 habitants). Les foires, au nombre de 6, attiraient 30 000 personnes annuellement au village et, par là même, dynamisaient le commerce à Aprey où étaient situés, à l'époque, plusieurs hôtels, un cabaret et de nombreux commerces (boucheries, boulangeries, épiceries). Tout ce dynamisme prit fin à la fin du XIXe siècle, emporté par l'exode rural et la révolution industrielle, faisant chuter la démographie.
La rénovation des Halles :
Pensant que la halle, gage de la pérennité de notre commune et ayant besoin d'une cure de rajeunissement, constituait un centre d'intérêt particulièrement précieux, le Conseil municipal a inscrit sa rénovation à un programme subventionné (DGE 1996), entrepris les consultations et placé cette opération dans le cadre de la politique touristique de l'ADECAPLAN. La journée du patrimoine, en septembre 1997 a vue ainsi la sortie de la brochure Les halles au cœur du village - collection Pierres et Terroir accompagnée d'expositions, d'animations et visites costumées et guidées avec comme point central : la halle restaurée et inaugurée par le maire. Elle est désormais le point central, le centre historique et s'inscrit dans le patrimoine du village.
La faïencerie
La faïencerie a largement dépassé le cadre local. La première mention date de 1742. En 1744, Jean-François FROSSARD se marie à Aprey, il vient de Saint-Amand en Flandre en qualité de peintre au service du Seigneur Jacques LALLEMANT. En 1760, le frère de ce dernier, Joseph LALLEMANT, officier prisonnier en Saxe, haut lieu de la porcelaine, revient et s'associe avec lui pour donner à la production un essor considérable.
A la production d'objets communs et de pièces cuites au grand feu s'ajoute une fabrication de luxe cuite au petit feu. Protaix PIDOUX, suisse venu de Mennecy (91) peint à la main, de 1760 à 1763, des objets d'une qualité remarquable et d'une beauté incomparable dont un pot pourri probablement dédié à Mozart. En 1769, Joseph LALLEMANT rompt l'association avec son frère Jacques et fait appel à un habile céramiste nivernais François OLLIVIER qu'il installe comme directeur de la faïencerie puis associé en 1774 (François OLLIVIER sera le premier maire d'Aprey de 1790 à 1792).
La faïencerie a largement dépassé le cadre local. La première mention date de 1742. En 1744, Jean-François FROSSARD se marie à Aprey, il vient de Saint-Amand en Flandre en qualité de peintre au service du Seigneur Jacques LALLEMANT. En 1760, le frère de ce dernier, Joseph LALLEMANT officier prisonnier en Saxe, haut lieu de la porcelaine, revient et s'associe avec lui pour donner à la production un essor considérable.
En 1769, Joseph LALLEMANT rompt l'association avec son frère Jacques et fait appel à un habile céramiste nivernais François OLLIVIER qu'il installe comme Directeur de la faïencerie puis Associé en 1774.
Sous leur impulsion sortent de la fabrique assiettes, bassins, fontaines, soupières, plats, cruches, cocottes, lampes, moutardiers et pots en tout genre mais aussi théières, terrines,... concurrençant Sceaux, Rouen ou Strasbourg. Chaque jour une quinzaine de marchands viennent faire provision d'une faïence de qualité mais aussi de produits plus communs. Un magasin est ouvert à Paris et des marchands font commerce à Lyon et Angoulème. Aprey touche encore à la terre de pipe, à la porcelaine et les plus grands peintres y séjournent : Antoine ERGOT de Saint-Amand, Antoine MÈGE de Moustiers en Provence, BOCARD, Jacques JARRY (de 1772 à 1781).
Cette période 1769-1792 fut la plus belle de l'histoire de la faïencerie d'Aprey avec les décors aux fleurs, oiseaux et chinois et la production "au petit feu" (première cuisson du biscuit émaillé fait d'argile rouge, de glaise et de marne puis peinture à base d'oxydes métalliques et nouvelle cuisson pour obtenir la faïence fine vendue dans le magasin de Paris, à Lyon et Angoulème). Aprey a acquis un renom international même après la faillite retentissante de Joseph LALLEMANT en 1778 qui, pour concurrencer Strasbourg ou Rouen, avait fait baisser les prix. Ses biens, faïencerie et château, furent alors vendus par ses créanciers. La seigneurie fut rachetée par Philippe d'ANTHEZ, seigneur de Nambstein (Alsace). L'œuvre entreprise par les deux associés fut poursuivie par François OLLIVIER seul, jusqu'à sa mort en 1795.
Elle est surtout l'œuvre de la famille GIRARD, faïenciers (2 faïenceries) et tuiliers qui se dotent d'une véritable industrie avec machine à vapeur. Dans les années 1860, ils restaurent les moules du XVIIIe siècle et font des copies. En 1885, l'établissement est vendu et les derniers faïenciers travaillent jusqu'en 1892. PROST et CHAROLLES rachètent bon nombre de moules.
Repères géographiques
De nombreuses sources prennent naissance aux alentours d'Aprey telle que la Vingeanne qui demeure l'un des plus beau cours d'eau de toute la région.
Le village est divisé en 8 rues : la Grande Rue, la Petite rue, la rue d'Auberive, la rue du Vau, la rue de Paris, la petite Ruelle, la rue des Plantes et la rue de Villiers ainsi qu'une place principale où se trouve les Halles et le Château d'Aprey : la place du marché.
La commune compte 1572 hectares dont environ 700 de forêts.
Le village est bordé en amont de forêts de chênes et de roches et l'aval offre une vue superbe sur la vallée de la Vingeanne et les vergers d'arbres fruitiers.
Le village comporte aussi deux hameaux annexés à la commune : Ville-Bas, autrefois ferme en activité et Ville-Haut, petit hameau d'une trentaine d'habitant où siègent plusieurs exploitations agricoles.
Démographie
La population d'Aprey est passée de 340 habitants environ en 1724 à 592 en 1792 durant cette époque prospère, dont une centaine au hameau de Villehaut situé à 1 km du village (le recensement de 1990 révélait 171 habitants seulement).
Année
1794
1800
1806
1820
1831
1841
1846
1851
1856
1861
Population
572
511
556
500
538
519
518
549
508
522
Année
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
1911
Population
524
485
463
523
437
414
391
364
350
328
Année
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
1982
Population
249
250
280
266
231
240
212
205
185
199
Année
1990
1999
2006
-
-
2016
2021
-
-
-
Population
171
188
185
-
-
190
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
"Histoire des faïenceries d'Aprey" : Édité en 1997 sous l'égide des Musées de Langres Direction de l'ouvrage : Philippe QUETTIER, Attaché de Conservation assisté de MM. Gilles GOISET, Benoît DECRON et Jean ROSEN. Disponible aux Musées de Langres.
"Les halles au cœur du village" : Publication réalisée en 1997 sous l'égide d'ADECAPLAN (Association de Développement des Cantons du Plateau de Langres) Collection Pierres et terroir - Auteur : Gilles GOISET.