« La cité des Abrincates » Du latin Abrincati. Les abrincates formaient une tribu gauloise. Le nom de leur cité est mentionné au VIe siècle sous la forme Abrincae. Auparavant cette cité avait porté le nom gallo-romain d’Ingena (mentionné au II° siècle) formé sur la racine gauloise gen qui signifierait embouchure (de la Sée ; référence aussi à la baie du Mont-Saint-Michel)[1].
Abrincate : Pour Pierre-Daniel HUET, c'est un habitant qui habite près des abers (Abr), un vieux mot gaulois qui désigne le lieu où une rivière se jette dans la mer (un estuaire), et du mot cad, cath guerre soit les guerriers des estuaires. Toujours selon lui Ingena désigne Genêts[2].
Ingena est mentionnée par Ptolémée, vers l'an 140 sous le règne d'Hadrien, lorsqu'il attribue des coordonnées à tous les lieux et particularités géographiques qu’il connaissait : "Postea usque Sequanum fluvium Abrigmatui quorum civitas, Ingena 21 ½ ¼ 50 ½".
Sous le Bas-Empire, la ville est désignée sous le nom de Legedia comme l'indique la table de Peutinger. Une voie romaine la relie ainsi que Coutances [Cosedia] à Condate [Rennes] [[1]] . A la fin du Bas-Empire (environ 476) elle perd cette appellation au profit du nom Abrinca issu du peuple dont elle est la capitale.
Ingena, Legedia, Abrinca[3] ? Une chose est sûre, les nombreuses traces archéologiques certifient la présence gallo-romaine.
Dans l'Ancien Régime
Élection d'Avranches
Circonscription d'ancien régime. Cette circonscription appartenait à la généralité de Caen. En 1735[4], le recensement fait état de 99 paroisses dans son ressort et 10 943 feux. Ces paroisses appartenaient aux sergenteries suivantes :
Ville et faubourgs d'Avranches (3 paroisses : Notre-Dame-des-Champs, Saint-Gervais, Saint-Saturnin)
À la veille de la Révolution, il comprenait 177 paroisses classées en 8 doyennés et deux archidiaconés dits de la Chrétienté et du Val-de-Mortain[5] :
L'archidiaconé d'Avranches, composé de quatre doyennés : le doyenné de la Chrétienté (Avranches et ses environs), d'Avranchin (devenu doyenné de la Croix-Avranchin), de Genêts et de Tirepied.
L'archidiaconé du val de Mortain (devenu archidiaconé de Mortain), composé de quatre doyennés (de la Chrétienté de Mortain, de Cuves, de Saint-Hilaire, du Teilleul, ce dernier créé seulement vers 1646).
Au nord, le diocèse et le doyenné de Genêts était délimité par la rivière Le Thar prenant ses sources sous les églises de Noirpalu et La Mouche. La limite des deux diocèses est supposée avoir repris le tracé de la frontière entre les deux civitate des Abrincates et des Unelles.
Le 2 juin 1948, la commune se voit attribuer la Croix de guerre avec palme de bronze.
Héraldique
D'azur à deux tours rondes jointes par un entre-mur, ouvertes, ajourées et maçonnées de sable, surmontées d'un dauphin versé d'argent accosté de deux croissants du même et accompagnées de trois fleurs de lis d'or, une en chef et deux aux flancs[6].
Histoire administrative
Département - 1801-2018 : Manche
Arrondissement - 1801-2018 : Avranches
Canton - 1801-2018 : Avranches
Commune - 1801-2018 : Avranches
Résumé chronologique :
1801-.... :
Fusion de la commune
Le 1er janvier 2019, les communes d'Avranches (ancienne commune) et Saint-Martin-des-Champs fusionnent. Ces communes donnent naissance à la commune d'Avranches qui prend le statut administratif de commune nouvelle[7]. Son chef-lieu est fixé au chef-lieu de l'ancienne commune d'Avranches. Conformément aux délibérations concordantes des communes d'Avranches et de Saint-Martin-des-Champs, une commune déléguée sera créée à Saint-Martin-des-Champs[8].
Patrimoine bâti
Hôtel-Dieu
Entre 1693 et 1696[9], sous Louis XIV, les biens de l'Hôtel-Dieu Sainte-Anne de Genêts, des maladreries de La Madeleine de Ponts, Sainte-Catherine de Genêts, Saint-Blaise de Champeaux, Saint-Nicolas-sous-Avranches, Saint-Blaise de Moidrey sont réunis à l'Hôtel-Dieu d'Avranches.
La léproserie Saint-Nicolas, située au bas du grand tertre existait dès la fin du XIIe siècle car son existence est attestée dans le Livre Blanc et dans le rôle de l’Échiquier de l'année 1180.
En 1120, un prieuré de femmes est créé à Moutons. Il fut transféré en 1693 à Avranches où il fusionne avec l'abbaye Sainte-Anne d'Avranches sous le nom d'abbaye Sainte-Anne de Moutons.
Après la Révolution, il eut diverses destinations dont un casernement. Il est aujourd'hui propriété de la ville. Il fut inscrit, par arrêté du 24 octobre 1935, comme monument historique[11].
Lycée Notre-Dame de la Providence
Les armes du lycée
En 1913[12], face à la baie du Mont-Saint-Michel, le lycée Notre-Dame de la Providence accueille pour la première fois ces élèves. À l'origine, le lycée s'appelle l'Institut Notre-Dame. L'institution est ancienne.
Tout a commencé en 1822 à l'abbaye blanche de Mortain avec la création d'un petit séminaire. Auguste CHAPDELAINE, prêtre-missionnaire assassiné en Chine le 29 février 1856, y est passé de 1834 à 1840 avant de gagner le grand séminaire de Coutances.
Suite à la loi de 1905, l'institution quitte Mortain pour s'installer à Ducey et prend le nom de Sainte-Marie.
Le 19 octobre 1911, la première pierre de l'Institut Notre-Dame est posée et bénie par le chanoine CORNILLE, archiprêtre d'Avranches. Deux ans après, le 19 octobre, l'institut peut ouvrir une première classe et accueillir ses premiers élèves.
Pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), l'institut ouvre ses portes et met à disposition ses bâtiments à la Croix-Rouge.
Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), l'institut abrite un hôpital et une caserne allemande. Des graffitis allemands sont d'ailleurs visibles dans certaines chambres. Les murs extérieurs ont été à l'occasion peints d'une couleur sombre.
À partir des années 1960, les filles sont admises au lycée.
En 2001, l'enseignement catholique d'Avranches se réorganise. Il comptait 4 établissements dans la ville, pour 1 317 élèves, de l'école primaire jusqu'au BTS. Le lycée technique et professionnel de La Providence fusionne avec le lycée général : l'Institut Notre-Dame pour former un lycée polyvalent sous le nom de Lycée Notre-Dame de la Providence.
Le 26 octobre 2013, le lycée Notre-Dame de la Providence, dirigé par Mme Geneviève Ruault, célèbre son centenaire en présence de trois anciens élèves devenus évêques : Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont-Ferrand ; Mgr Claude Rault, évêque du Sahara ainsi que Mgr Michel Santier, évêque de Créteil. Mgr Stanilas Lalanne, évêque de la Manche était également présent. Ils ont ensemble célébré la messe, servie par le père Laurent Pérré, prêtre à Avranches et lui aussi ancien élève du lycée. Parmi les anciens élèves présents, il y a avait : Pierre Fauchon, sénateur du Loir-et-Cher ; Jean Bizet, sénateur de la Manche ; Alain Cousin, ancien député de la Manche et son frère Jean-Yves Cousin, ancien député du Calvados et maire de Vire ; Jean-François Legrand, sénateur et président du Conseil général de la Manche.
Le lycée accueille aujourd'hui près de 500 élèves.
Édouard Le HÉRICHER, né à Valognes en 1812, il était professeur de rhétorique au lycée mais surtout il anima la Société d'archéologie de 1840 jusqu'à son décès en 1890. Auteur de nombreux ouvrages, le plus connu est "L'Avranchin monumental et historique"...
Jean-Luc PONTY, musicien compositeur né le 29 septembre 1942
Général VALHUBERT :
La statue du général Valhubert
Jean-Marie Mellon Roger, dit le général Valhubert, né le 22 octobre 1764 et décédé à Brünn lors de la bataille d'Austerlitz le 3 décembre 1805.
Une place créée en 1806 porte son nom, à l'entrée du jardin des Plantes dans le 5e arrondissement de Paris et en face de l'entrée du pont d'Austerlitz. Sa statue en marbre y fut érigée. Cette dernière fut donnée à la ville d'Avranches par Charles X en 1828. Son nom est inscrit sur le côté Est de l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris.
Le greffe du tribunal civil d'Avranches a été détruit par un incendie en 1899, ont disparu notamment les cahiers de doléances du bailliage secondaire d'Avranches.
Émile VIVIER, Notice historique sur la bibliothèque d'Avranches, Extr. de : "Revue de l'Avranchin", t. XVIII, n° 1, 1919.
Sylvette GAUCHET, Michel COUPARD, Jack LECOCQ, « Avranches, promenades et découvertes », éditions Alizé, Hérouville-Saint-Clair, 2008.
Daniel LEVALET, Avranches et la cité des Abrincates, Ier siècle av. J.-C. - VIIe siècle ap. J.-C. Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, t. XLV, 2010
↑René LEPELLEY, « Dictionnaire étymologique des noms de commune en Normandie », 1993.
↑abbé Desroches, Histoire du Mont-Saint-Michel et de l'ancien diocèse d'Avranches, 1838, (t. 1, p. 44-45) ; Pierre-Daniel HUET, Recherches sur la ville de Caen et ses environs, 1702.
↑Daniel LEVALET, "Le nom antique d'Avranches : Ingena ou Legedia", t. 88 fasc. 427, juin 2011, p. 231-234.
↑Claude-Martin Saugrain, Nouveau dénombrement du royaume, par généralitez, élections, paroisses et feux, 1735.
↑Abbé LECANU, « Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches », Coutances, 1878, page 115 et suivante (t. 2).
↑Charles de Beaurepaire, Notice sur l'hospice d'Avranches dans Société d'archéologie, littérature, sciences & arts des arrondissements d'Avranches et de Mortain, tome 2, 1659, p. 297 et s.
↑ 10,0 et 10,1Fonds iconographique Geneanet, cartes postales