On a découvert en 1843, près du gué de Passevin, des tuiles à rebord, un vase, des fragments de poterie vernissée ; à peu près à la même époque chez monsieur Lelièvre, notaire, beaucoup de monnaies d'argent et d'alliage du XIVe et du XVe siècles[1].
Toponymie
A interpréter : le mont de Saint-Martin, l'église paroissiale étant sous le vocable de ce saint. Il s'agit d'un mode de désignation exceptionnel, sans doute archaïque, le mot saint étant en règle toujours exprimé[2].
Attestations anciennes : 1109-1113, Mons Martini
Histoire Administrative
La paroisse de Hautteville a été rattachée en l'an III à Montmartin. Hauteville est redevenue commune en février 1836.
Sous l'ancien régime, la paroisse relevait du bailliage de Coutances ou de Cotentin. Elle dépendait de l'élection de Coutances, de la généralité de Caen. Elle appartenait à la sergenterie Couraye.
Département - 1801-2025 : Manche
Arrondissement - 1801-2025 : ....
Canton - 1801-2015 : ....
Commune - 1801-2025 : ....
Résumé chronologique :
1801-.... :
Les fiefs
Montmartin, en 1066, était partie intégrante du comté de Mortain toutefois elle fut soustraite en totalité ou en partie du comté de Mortain en 1327. Montmartin comptait au moins deux fiefs nobles et une vavassorie.
Le fief de la Grand'Cour : fief noble et seigneurie de Montmartin, situé dans le quart nord-est de la paroisse à proximité de Hyenville et Montchaton. Ce fief était dans la mouvance de la Lande-d’Airou. En 1332, Guillaume de La Lande était seigneur et patron de la Lande-d’Airou et en partie de Montmartin. Avec Guillaume de La Lande s'était éteinte la branche aînée de la famille, elle passa ensuite dans la famille de Soulle. En 1368, ces seigneuries appartenaient à Geoffroy de Soulle. Elles sont entrées dans la famille de Grimouville par suite de la succession de Nicole de Soulle qui avait épousé, en 1327, Jean de Grimouville.
Après le décès de Louis de Grimouville les fiefs de Montmartin et de Hyenville furent l'objet d'un partage, rédigé en 1731-1732 et réalisé en 1745[3]. La Gran'Cour située en la paroisse de Montmartin échut à Nicolas Le Comte, écuyer, seigneur d'Ymouville et de sa femme Renée-Madeleine-Françoise de Grimouville[4].
Patrimoine bâti
Église Saint-Vincent de Paul
Église Saint-Vincent de Paul V.Brossier
L'église est dédiée, à l'origine, à Saint-Martin. Elle était de style néo-roman.
La paroisse dépendait de l'évêché de Coutances, de l’archidiaconé de Coutances ou de la chrétienté et du doyenné de Cérences.
La présentation revenait à l'abbaye-Blanche de Mortain sous la dépendance de l'abbaye de Savigny, toutefois la présentation redevint laïque au XIVe siècle.
L'antique église, qui datait du XIe siècle, a été démolie en 1840 et remplacée par l'église actuelle, dont la consécration se fit le 7 août 1842.
L'édifice a été bâti selon les plans de l'architecte Queillé, en forme de croix latine, à l'est de la chapelle Saint-Martin dont il a conservé la base de la tour-clocher, vestige de l'édifice de l'église du XI{{e]] siècle.
L'intérieur se compose d'une nef unique menant au chœur, ce dernier abritant une poutre de gloire du XIXe. L'ensemble est surmonté d'une voûte en berceau.
Le clocher, qui est au portail, repose sur les fondations de l'ancien, qui était central[5]. Il s'élève sur deux niveaux : le premier est percé d'un portail encadré par deux pilastres et surmonté d'un tympan et d'un entablement en accolade ; le second niveau est ajouré de trois fines baies en plein cintre munies d'abats-sons. Le clocher se termine par une toiture en bulbe surmontée d'un lanternon.
En 2022 l'association Les Patrimoines de Montmartin est créée par les paroissiens pour la sauvegarde de l'église grâce à la convention signée avec la Fondation du Patrimoine : des arbustes ont pris racine dans la partie haute du clocher (dont les clochetons avaient déjà été déposés en 2012 pour soulager la structure) ; les fonts baptismaux, brisés en deux, et soutenus par des étais ne demandent qu'à retrouver leur lustre ; ainsi que des travaux dans la nef....
L'église possède plusieurs éléments classés au patrimoine :
- un tableau représentant La Sainte Famille, copie d'un tableau de Raphaël peint par Gustave Gouget en 1843 [6]
- un tableau représentant l'Assomption, de la moitié du XIXe, copie d'une oeuvre de Poussin exposée au Louvre, copie [7]
- un tableau représentant l'Éducation de la Vierge, de la moitié du XIXe, copie d'un tableau de Jean Jouvenet exposé au Musée des Offices [8]
Foire de 1 jour, le 1er mercredi après le 17 novembre. A cette foire ancienne, et qui fut très considérable, se vendent encore une assez grande quantité de bestiaux, surtout de porcs et de moutons. On y vend aussi du lin.
Léopold Delisle en parle ainsi : Pendant plusieurs siècles, il se tint dans cette paroisse une des foires les plus importantes de la Basse-Normandie. Nous la trouvons déjà citée sous le règne de Guillaume le Conquérant. Le frère utérin de ce roi, Robert, comte de Mortain, donna aux moines de Marmoutier la dîme de la foire de Montmartin , et aux chanoines de Saint-Evroul une rente de 40 sous à prendre sur le produit des droits. La Montmartin est citée sur le grand rôle de l’Échiquier d’Angleterre, la quatrième année du règne de Henri II. En 1180, cette foire était affermée 300 livres . Henri II exempta les religieux d’Évron, dans le Maine, de payer coutume pour les objets à leur usage, qu’ils achèteraient à la foire de Montmartin . Pareille exemption fut accordée par Jean, comte de Mortain, aux religieux de Saint-Sauveur-le-Vicomte.
En 1200, ce même prince, devenu duc de Normandie et roi d’Angleterre, écrivait aux vicomtes de Lambale, de Guingamp et de Dinan pour engager leurs administrés à s’y rendre avec leurs marchandises. Vers la même époque, Raoul de Rantot concédait aux religieux de Saint-Fromond une masure, c’est à dire un coin de terre sur l’emplacement de la foire de Montmartin. Renaud de Boulogne donna une maison sur le champ de cette foire à un riche commerçant de Rouen, Robert du Chatel, dont le fils, Thibaud, ne put hériter. En 1235, Montmartin échut au Roi dans la division du comté de Mortain. En 1253 et 1257, Isabelle de Fougères assigna aux moines de Savigny 10 livres de rente sur la foire de Montmartin. En 1324, l’abbaye du Mont-Saint-Michel dépensa 20 sous pour les frais de cette foire. Dans la recette du compte de la vicomté de Coutances, du terme Saint-Michel 1326, la foire de Montmartin est portée pour 280 livres et la moitié du marché pour 2 livres 10 sous. Un grand nombre de fiefs des environs étaient sujets au service de garder cette foire. En 1394, Henri de Saint-Denis, seigneur de Saint-Denis-le-Gast, devait envoyer 30 ainés de son fief. Il paraît que l’occupation anglaise fut le terme de la splendeur de cette foire, et qu’elle se confondit alors, sinon de droit, au moins de fait, avec la Guibrai. Cependant, le 24 mars 1450, Guillaume Boon, ecuier, obtint des lettres du Roi pour rétablir cette foire, à charge de la faire annoncer aux pays d’Espagne, Hollande, Zélande et Flandre. Il ne paraît pas que cette tentative ait réussi.
Les auteurs modernes placent généralement l’époque de cette foire à la Pentecôte. Mais il est évident qu’elle se tenait à la Saint-Martin en juillet, puisque, dans un endroit où Benoit de Peterborough emploie cette expression, les ides de juillet, Robert du Mont dit vers les temps de la Montmartin. Quoiqu’il en soit, cette foire était souvent prise pour terme de paiement, et sans descendre au dessous du commencement du XIIIe siècle, nous pouvons, à l’appui de cette assertion, citer des chartes de Thomas de Saint-Jean, en 1421, d’Enjuger de Bohon, de Geoffroi de Lolif, et Guillaume des Châteaux[16].
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
694
1 168
1 262
1 392
1 470
918
861
855
871
946
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
987
1 068
1 066
1 024
1 023
1 045
1 080
998
1 027
956
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
857
757
740
755
776
856
762
739
847
849
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
821
880
1 093
1 246
1 318
1 343
1 405
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
1666-1710, Marie d'Orléans, duchesse de Nemours, d'Estouteville et Longueville qui possédait déjà la chatellenie de Hambye qui acquiert la terre et la seigneurie pour le prix de 25 842 livres. A sa mort en 1707, sans héritier direct, ses biens en Cotentin revinrent à Jacques IV Goyon de Matignon qui en 1710 revendit la seigneurie à François-Hyacinthe Louvel, fils du précédent vendeur.
1710 - avant 1739, François-Hyacinthe Louvel. Il revend (avant 1739) la seigneurie à Nicolas Sanson, écuyer, sieur de Bretteville.
avant 1739, Nicolas Sanson, écuyer, sieur de Bretteville, lieutenant au présidial de Cotentin, puis par héritage aux Ferrand.
Sieur des Mottes (1689-1745). En 1720, il succède à son cousin germain Robert Tanqueray, sieur des Marres, qui officiait à Cérences, comme notaire royal pour les sièges de Montmartin, Bréhal, Cérences. Il donne naissance à une lignée de notaires. Outre Philippe, il y a Jean-Baptiste notaire héréditaire au siège de la Meauffe et Grégoire notaire au siège de la Chapelle Enjuger.
Louis DUHAMEL
1732-
Sieur de la Gilberdière, Provision d'office du 16/11/1732,successeur de Pierre PIMAULT, notaire royal ; Cote de la lettre : V/1/ 290 pièce 91.
Philippe PIMOR
-
(1711-1793), Avocat au bailliage de Cérences puis au Parlement de Paris. En 1761, notaire pour le siège de Montmartin.
Louis HUBERT
an 3 - an 12
Jacques-François-Leonor BOURDON
1807 - 1815
Né à Percy en 1750 et décédé à Montmartin en 1815. Il a épousé Louise Pimor fille de Philippe Pimor notaire à Montmartin. En 1802 : directoire du district de Saint-Lô; suppléant du tribunal civil du même lieu, commissaire du directoire exécutif près l'administration de ce canton, président d'administration, suppléant du juge de paix et maire de sa commune. En 1810, il est maire de la commune.
-
-
Jacques Benjamin BOURDON
1816 - 1842
A épousé Désirée Billard fille de Jean-Baptiste Billard, capitaine de vaisseau.
Eugène-Richard LELIEVRE
1842 - 1880
Rodolphe LELIEVRE
1880 - 1913
Leonce-Richard LELIEVRE
1913 - 1933
François PIGEON
1933 - 1937
Louis LEPELTIER
1937 - 1954
Maurice LELIEVRE
1954 - 1982
Hervé CASSET
1982 -
-
-
Les titulaires de la Légion d'honneur
Prénom(s) NOM
Naissance
Décès
Observations
Auguste LAVALLEE
11/09/1758
-
Chef de Bataillon au 25e Régiment d'Infanterie de Ligne, tué à Eylau. Chevalier en date du 14/06/1804.
Renault, "Revue monumentale et historique de l'arrondissement de Coutances. Canton de Montmartin-sur-Mer", Annuaire de la Manche, 1853, p. 56-58 et additif de 1861.
↑Léopold QUENAULT, Nouvelles études archéologiques sur l'arrondissement de Coutances, in Mémoires de la Société Académique du Cotentin, tome I, 1875, p. 76.
↑F. de Beaurepaire, "Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche", Paris 1986, p. 161.
↑Notariat de Coutances, maitre Bonté, notariat de Montmartin, maitre Lelièvre.
↑Marcel CAUVIN, Montmartin-sur-Mer et sa foire médiévale, Editions Lefort, Chatenay-Malabry 1960, p. 110.
↑Abbé LECANU, « Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches » Coutances 1878, page 345 (t. 2).