Genêts, situé sur la rive nord de la Baie du Mont-Saint-Michel, juste en face du Mont-Saint-Michel, est une localité très ancienne dont la renommée en tant que lieu de départ des traversées de la Baie, est grandissante.
Dénommée, Genitius, elle fut le port des Abrincates dont Avranches était la ville principale...
M. l’abbé Desroches a découvert dans cette commune les restes d’une voie pavée romaine. Des médailles gauloises y ont été aussi trouvées[1].
Toponymie
Les formes anciennes postulent l’archétype * Genicium, construit avec le thème gen, déjà reconnu dans Ingena, nom gallo-romain d’Avranches et qu’on retrouve dans Argenne, hameau de Saint-Quentin-sur-le-Homme, situé comme Genêts sur le rivage de la baie du Mont-Saint-Michel… Le thème gen est bien attesté dans la Gaule… Il est considéré comme signifiant bouche, embouchure ; cette signification convient aux sites de Genêts, d’Avranches (Ingena) et d’Argenne, situés sur le rivage de la baie du Mont-Saint-Michel, qui n’est que le vaste estuaire de la Sée et de la Sélune. [2].
Attestations anciennes
Xe siècle, Genitium[2].
1066, de Genecio[3]
1115, Genez[2].
Histoire Administrative
En 1972, Dragey, Genêts, Ronthon et Saint-Jean-le-Thomas fusionnent pour former la commune de Dragey-Tombelaine. En 1978, Genêts et Saint-Jean-le-Thomas reprennent leur autonomie.
Pendant la période révolutionnaire, la commune a été rattachée au canton d'Avranches.
Sous l'ancien régime, la paroisse appartenait au bailliage secondaire d'Avranches. Elle dépendait de l'élection d'Avranches, de la généralité de Caen.
Département - 1801-2025 : Manche
Arrondissement - 1801-2025 : ....
Canton - 1801-2015 : ....
Commune - 1801-2025 : ....
Résumé chronologique :
1801-.... :
La sergenterie
Dès le XIe siècle, Genêts avait un sergent royal, dont le territoire comprenait 36 paroisses. Plus tard elle prit le nom de Sergenterie Hérault. Elle fut ensuite divisée en quatre verges : celle de Genêts, celle du Grippon, la verge de Benoit et enfin la verge de Ponts. Au XVe siècle, Jean Hérault aliéna la verge de Benoit ainsi que celle de Ponts qui devinrent sergenteries[4].
En 1396, chacune des sergenteries de l'avranchin fut taxée pour payer des rançons. Le document en question nous renseigne sur les paroisses composant la sergenterie mais aussi sur leur importance économique de ces paroisses.
Ainsi, la ville d'Avranches était taxée à 92 livres. Voici ce qu'il en est pour les paroisses de la sergenterie : Genez, 29 l ; Bacille, 29 l ; Dragié, 29 l ; Chancé, 14 l ; St-Pierre-Langier, 20 l : Angé, 4 l ; St-Michel-des-loups, 4 l ; St-Jehan-le-thomas, 6 l ; Sartilli, 24 l ; Champeaux, 5 l.
Institution ancienne, la sergenterie avait perdu beaucoup de son importance. La plupart de ses attributions lui avait été enlevées peu à peu par les tribunaux d'élection. Les sergents royaux ne furent guère, dès le XIVe siècle, que des officiers qui ressemblaient un peu à nos huissiers.
Le doyenné de Genêts
Sous l'Ancien Régime, le doyenné dépendait du diocèse d'Avranches et de l’archidiaconé d’Avranches. Celui-ci était composé des doyennés : d'Avranches dit de la Chrétienté, d’Avranchin (devenu doyenné de la Croix-Avranchin), de Genêts et de Tirepied.
Il comptait aussi 5 prieurés : Saint-Jacques dit de la Haye (la Haye-pesnel), Saint-Léonard en Vains, ceux de Genêts, de Tombelaine et de Brion, tous les trois appartenant au monastère du Mont-Saint-Michel.
Avant 1550, le doyenné comprenait encore l'abbaye du Mont-Saint-Michel et sa paroisse de Saint-Pierre.
Au nord, le doyenné de Genêts était délimité par la rivière Le Thar prenant ses sources sous les églises de Noirpalu et La Mouche. Celui-ci pasait par la Haye-pesnel, l'abbaye de la Lucerne puis Bouillon pour finir par se jeter dans la mer à Kairon.
Les Etats Généraux de 1789
La paroisse dépendait du bailliage secondaire d'Avranches. Les cahiers et procès-verbaux de ce ressort ont entièrement disparus et n'ont pas été retrouvés en 1907.
En 1844, il y avait 37 salines, 8 moulins et 3 tanneries[6].
Les foires
Léopold Delisle en parle ainsi en 1850[7] : En 1234, les frères de la Maison-Dieu de Genêts permirent aux religieux du Mont-Saint-Michel d’ordonner de la coutume et autres droits de la foire de Genêts . L’année suivante, Saint-Louis permit de tenir à Genêts, le mardi de la Pentecôte, la foire que les moines du Mont-Saint-Michel avaient au Mont le dimanche des Rameaux. Vers 1324, sont cités les étaux de la foire de l’Assomption de la Saint-Vierge ; et, en 1352, le chemin du marché.
Patrimoine bâti
L'église
L'église est sous le vocable de Notre-Dame. La paroisse fut donnée par Saint-Aubert à la collégiale du Mont-Saint-Michel. La propriété en fut confirmée à l'abbaye par le duc Richard II en 966[8].
Pour en savoir plus : L'église romane de Genêts Un site très complet et très documenté sur l'art roman dans la baie du Mont-Saint-Michel.
La chapelle Sainte-Anne
Elle se situe derrière la mairie. C'était la chapelle de l'Hôtel-Dieu dont l'existence est attestée par une charte de donation, de l'abbé Robert du Mont, en faveur l'hôtel des pauvres de Genêts pour le secours des indigens et des infirmes.
Sous Louis XIV, l'Hôtel-Dieu fut réuni à l'hôtel-Dieu d'Avranches vers 1695.
La léproserie Sainte-Catherine
La chapelle de Sainte Catherine de Genêts, autrement dite de Mont-Conin, avait été fondée sur un terrain qui, dès le XIIe siècle, appartenait à l'abbaye du Mont-Saint-Michel. Elle était située sur la route d'Avranches, vers les confins de Bacilly. C'est une présomption pour croire que cette chapelle avait été fondée par les moines. Le droit de présentation était alternatif entre eux et les bourgeois. Réunie en même temps que l'Hôtel-Dieu à l'hôpital général, elle était déjà abandonnée au temps de Daniel Huet. Elle n'a laissé de trace que dans la désignation d'un coin de terre, nommé le Bois-de-la-Maladrerie, le grand champ des Merdrilliers et le puits de la Chapelle, qui seul, se trouve sur le territoire de la commune de Bacilly[10].
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
913
900
934
879
1 010
1 017
951
932
920
960
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
900
835
776
749
715
647
663
601
606
585
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
602
480
527
560
543
534
545
532
501
524
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
524
481
440
443
416
429
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
la mairie construite en 1861 par Constantin Leclerc, maire
Notables
Personnalités
Général Louis ADRIAN
(1859-1933). Le nom de Louis Adrian reste attaché au casque du Poilu. C'est lui qui, afin de protéger les soldats des blessures à la tête, proposera le casque d'acier qui équipera l'armée française de 1915 à 1939.
↑Auguste VOISIN, Inventaire des découvertes archéologiques du département de la Manche (supplément) in Bulletin de la société artistique et industrielle de Cherbourg, No 30-31, années 1906-1907, p. 57-148, p. 128.
↑ 2,02,1 et 2,2François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 122
↑Jean Adigard des Gautries, Les noms de lieux de la Manche attestés entre 911 et 1066, In: Annales de Normandie, 1e année, n°1, 1951. pp. 9-44.
↑Abbé Pigeon, "le diocèse d'Avranches" dans Mémoires de la société académique du Cotentin, t. 5, 1887,p. 280 et s. ; "Genêts" T. 15, 1900.
↑Abbé LECANU, « Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches », Coutances, 1878, page 115 et suivante (t. 2).
↑Abbé Desroches, Memoires des antiquaires de Normandie, 1844, p.86.
↑Notes sur les anciennes foires de la Manche de Léopold Delisle dans Annuaire de la Manche, 1850.
↑Abbé LECANU, « Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches », Coutances, 1878, page 97 et suivante (t. 2).
↑Conservation des antiquités et objets d'art du département de la Manche.
↑Abbé E.A. PIGEON, Le diocèse d'Avranches, in Mémoires de la Société Académique du Cotentin, tome V, 1887, p. 152.
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