En 1823, dans la nuit du 2 au 3 juillet un incendie ravagea tout le bourg de Bréhal.
En 1870, une terrible épidémie de variole sévit. Les registres de catholicité enregistrent une centaine d'inhumations.
Toponymie
Du point de vue étymologique, l'origine du nom reste obscure.
Attestations anciennes
vers 1100, Ilgerius de Brehelio[1]
La baronnie de Bréhal
Bréhal était le siège d'une baronnie qui s'étendait sur toutes les paroisses de Bréhal, Bourey et de Hautteville-sur-Mer et en partie seulement sur celles de Hudimesnil, Le Loreur et de Cérences.
Au XVIe siècle, la baronnie appartenait à la famille d'Orléans-Longueville. En 1596, Eléonore d'Orléans-Longueville épousa Charles de Matignon, comte de Thorigny, Lieutenant général du Roi en Normandie. Cette union fit passer Bréhal aux Matignon.
Au XVIIIe, Louise-Hippolyte de Grimaldi épousa Jacques de Goyon Matignon. Son oncle, l'archevêque Honoré-François, lui survécu jusqu'en 1748 et avec lui s'éteignit la branche des Grimaldi de Monaco. En dépit de la Règle de succession et avec l'aval du roi de France, Jacques de Goyon Matignon succéda à son beau-père et devint Jacques I Grimaldi, abandonnant son nom et ses armes.
Ainsi la Baronnie de Bréhal se trouva en la possession des Grimaldi, Princes de Monaco.
Les fiefs
extension de la vavassorie de la Causserie ou Torsavatte dont le chef est assis à Coudeville sur les paroisses de Saint-Martin-le-Vieil et Bréhal.
Les cahiers de doléances en 1789
Bréhal
Députés : Paul François Gratien Lemonnier-Duparc, laboureur ; Jacques Thomas Lemonnier de Lorgerie, laboureur ; François Lemonnier, laboureur.
Extraits des cahiers :
... ils exposent que leur paroisse de Bréhal contient environ dix huit cents vergées dont moitié de mauvais fonds ; qu’à raison de cette quantité la population y est très grande, et en partie par le nombre d’étrangers qui viennent annuellement s’y établir pour être à portée du Port de Granville où le commerce de cette place les attire, soit comme navigateurs ou journaliers...... Elle fournit au Roi un grand nombre de marins ; il en a péri une quantité dans la guerre dernière, dont les veuves et les enfants méritent la commisération de tout patriote, ce qui fait encore un surcroît de charges pour la communauté. Le malheur de l’heure passée ne permet pas la demande légitime d’une diminution d’impôts ; l’espoir d’un avenir plus heureux dédommage pour le moment, et la perspective que le clergé et la noblesse participeront à la contribution des taxes indispensables fait renaitre dans tous les cœurs la tranquillité et nous invite à bénir à jamais la sagesse d’un gouvernement qui nous remémorise celui où ces rois bienfaisants dont Louis XVI est le modèle...
Députés : Pierre Marie RABASSE, chirurgien ; Louis André LE TOUQUERAND, laboureur.
Extraits des cahiers :
...Cette paroisse maritime extrêmement petite dans son territoire, puisqu’elle n’est habitée que par quatorze particuliers y possédant fonds, est relativement à son étendue, grevée d’une multiplicité d’impôts exorbitants , qui réduisent presque tous ses malheureux habitants à une affreuse indigence. Car outre que chacun d’eux n’y est propriétaire que de très peu de terrain, la majeure partie d’icelui étant possédé par des particuliers des paroisses circonvoisines, il est encore obligé de se constituer en des frais et en travail considérable pour faire fructifier son sol, qui étant élevé et très aride, ne produirait rien ou presque rien, si tous les ans il n’était engraissé de nouveau. Voilà cependant l’unique ressource de tous et chacun de ses habitants, n’y aient dans l’endroit aucune espèce de commerce...
...Cette communauté ne peut trop marquer son amertume du genre de violence qui tous les ans y ôte aux infortunés vieillards leur unique soutien et des bras à l’agriculture, dans les jeunes gens qu’on lève par la voie du sort, ou pour servir en tant que canonnier garde-côtes, ou pour être embarqués sur les vaisseaux de Sa Majesté. Car cette paroisse, comme celle des environs sur la côte, ne se trouve déjà que trop dépeuplée par le grand nombre de jeunes gens que leur goût naturel fait librement prendre le parti de la marine, sans y forcer outre leur inclination ceux qui ne paraissent pas nés pour être destinés à cet état. Et il est de remarque constante, que tous ceux levés par le sort pour la marine et qui ont été embarqués par force, il n’en est presque pas revenu, tandis que les paroisses du bocage beaucoup plus peuplées que celles de la côte, fournissent ou librement ou forcément infiniment moins d’hommes pour les services du Roy......Et pour borner aux représentations, elle a enfin l’honneur de remontrer qu’un marais d’une certaine étendue, lequel lui est commun avec les paroisses de Longueville, Donville, Bréville et Coudeville, n’est dans l’état où il est que de très médiocre utilité pour ces paroisses, par rapport aux eaux de la mer qui le couvrent en majeur partie dans les grandes marées... Ce marais serait cependant, au moyen d’une digue facile à établir pour en défendre l’entrée à la mer, d’un grand avantage aux habitants de ces paroisses y ayant droit, si à leur désir et selon leurs vœux, il se trouvait partagé entre eux en proportion des propriétés de chacun...
Le Prince de Monaco, seigneur de Bréhal, des fiefs à Hambye, Bourey et au Loreur.
Notices sur la commune
En 1760
BREHAL, bourg & Baronnie, en Normandie Diocèse & Election de Coutances, Parlement de Rouen, Intendance de Caen, Sergenterie de la Halle. On y compte 167 feux. Ce bourg est à trois quarts de lieue de l'Océan, & à 3 1ieues & demie S.S.O. de Coutances[2].
Héraldique
Coupé : au premier de gueules au léopard d'or accompagné de huit fleurs de lys du même, quatre rangées en chef et quatre rangées en pointe, au second d'azur aux trois coquilles d'or ordonnées 2 et 1.
En l'an III, la paroisse de Saint-Martin-le-Vieux a été rattachée à Bréhal. Pendant la période révolutionnaire cette dernière paroisse était appelée Martin-le-Vieux.
Sous l'Ancien Régime, les deux paroisses relevaient du bailliage principal du Cotentin ou de Coutances. Elles dépendaient de l'élection de Coutances, de la généralité de Caen.
Saint-Martin-le-Vieux dépendait de la baronnie de Saint-Pair ; de la sergenterie de Saint-Pair.
La paroisse de Saint-Martin-le-Vieux dépendait de la châtellenie de Chanteloup. La paroisse de Bréhal à la châtellenie de Hambye[3].
Département - 1801-2025 : Manche
Arrondissement - 1801-2025 : Coutances
Canton - 1801-2025 : Bréhal
Commune - 1801-2025 : Bréhal
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
L'église
clocher de l'église de Bréhal
L'ancienne église, dédiée à Notre-Dame, datant du XIème siècle et de facture romane fut détruite en 1842. Selon le cartulaire de l'abbaye de Hambye, en 1145 Foulque Paisnel, fils du fondateur de la dite abbaye, donna à cette abbaye l'église de Bréhal ainsi que la paroisse. Cette abbaye nommait à la cure[4].
La chœur et la sacristie de la nouvelle église furent terminées en 1854. La tour avec sa flèche date de 1857.
Cette paroisse dépendait de l’archidiaconé de Coutances ou de la chrétienté et du doyenné de Saint-Pair.
L'église de Saint-Martin-le-Vieux
Cette église est aujourd'hui en ruine. Les parties anciennes sont du XIe et XIIe siècle, de l'époque romane par conséquent. Elle est surmontée d'un double campanile, en granit de Chausey, du seizième siècle très rare dans la Manche.
maçonnerie en opus spicatum
fragments sarcophage en calcaire de Sainteny
Photo N. Delaunay
Photo N. Delaunay
Elle est construite sur un promontoire, qui présente toutes les caractéristiques d'un site paléochrétien. En effet, des fragments de sarcophages issus du cimetière sont toujours visibles sur la parcelle, tout comme est visible le réemploi de mêmes fragments comme linteaux des fenêtres pré-romanes.
On observe en de nombreux endroits des assises d'opus spicatum. Les matériaux utilisés sont d'une grande diversité : schiste, calcaire coquillier de Sainteny, poudingue rouge de l'arrière-pays granvillais et granit.
En 1688, les fils de François Brohon, sieur de La Mare, conseiller du roi au bailliage et siège présidial de Coutances, vendent le Mesnil de Bas à leur cousin, Gilles Brohon, sieur du Coudray. Son fils Jacques Brohon, sieur de Courbeville, acquiert le Mesnil de Haut à Alexandre Morain, chevalier, seigneur de Villiers à Coudeville, en 1744.
L'activité économique
Les foires et marchés
En 1517, marché le mardi, foire le mardi et le mercredi de la Pentecôte[5].
Dans l'Annuaire du département de la Manche de 1833, on peut lire : Foire de 3 jours, le premier mardi après la Pentecôte. Foire de 1 jour, le premier mardi après la saint-Clair et le premier mardi de chaque mois. Elles datent du 31 juillet 1806. On y vend grains, bestiaux, mercerie, quincaillerie, ... Celles du premier mardi de chaque mois ne sont que de forts marchés.
Brasserie
Dans l'Annuaire du département de la Manche de 1842, on peut lire : Brasserie occupant 2 ouvriers. Cette brasserie a été établie par un anglais pendant la dernière cherté du cidre.
1895 : Les bains de mer
Le démarrage de la station balnéaire de Saint-Martin date de 1895. Dans les faits, le commencement peut être situé en 1898 avec la location de 112 lots pour construction de cabanes de bains sur le terrain communal (les mielles). Ensuite des arbres sont plantés de chaque coté des voies conduisant aux cabanes de bains. Des cafés servant des repas s'y installent en 1905. En 1914, la plage est riche d'une centaine de cabanes, une dizaine de villas et quelques commerces.
En 1982, Saint-Martin-plage compte 775 immeubles. C'est une station que l'on peut qualifier de familiale.
Démographie
Année
1794
1800
1806
1820
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
1 159
1 373
1 265
1 519
1 732
1 637
1 693
1 577
1 665
1 627
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
1 538
1 494
1 439
1 517
1 504
1 450
1 400
1 352
1 299
1 294
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
1 350
1 351
1 252
1 352
1 396
1 420
1 523
1 525
1 568
1 988
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
2 390
2 351
2 599
2 945
3 073
3 366
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Bréhal est situé sur la route de Cherbourg à Saint Malo, par Bricquebec, La Haye du Puits, Coutances, Granville, Avranches, Pontorson, et Dol. Le rapport sur les travaux publics faits en 1787 à l’Assemblée Provinciales de Basse-Normandie constate que cette route « est ouverte au moins en partie, et suppléée ailleurs de manière à pouvoir être bientôt rendue praticable »
Lieux-dits, noms de villages
Le cadastre a été réalisé en 1827 par Le Pennetier, géomètre.
La section de la Rivière (A) :
La Mignoterie, le village Sauvage, le village au Guay, le Clos Challois, la Fontenelle, les Granges, le bois de Bréhal, la Croute-Folie, le Mesnage Picard, le Village Rabot, le Village Marigny, les Hayes, Le Village Pichard, le Val, le Village Tertre, la Commune, le Mesnage Fontaine, le Village Touquerant, le Manoir, le Pont Guyot, les Courtils Guyot, le Village Trotin, le Moulin de Saint-Martin, le Village Foucard, le Village Brugère, la Vignerie, la Sablonnière, le Village Gallien.
La section du Mesnil (B) :
La Bonne Vierge, la Fraserie, Briselance, la Droitière, la Lande, le Hameau Bois, la Gillardière, la Dioterie, la Haullerie, la Boucannerie, le Mesnil, le Mesnil de Bas, le village Tanqueray, les Naults, la Blinière.
La section de Saint-Martin (C) :
Le Village Butot, la Grande Route, la Galère, la Gachère, la Borie, la Maison Blanche, le Village Moine, la Porte, Blanquerie, le Village Herbert, les Ecluses, la Busnellerie, le Crouton.
Né le 06/01/1897 à Chanteloup (50), décédé le 31/07/1986 à Bréhal. Ce cheminot deviendra député de la Seine (du 17ème arrondissement de Paris) en 1936.
Son fils Guy MOQUET (1924-1941), lycéen agé de 17 ans, est fusillé le 22 octobre 1941 avec vingt-six de ses camarades communistes, trotskystes du camp de Châteaubriant.
La route de Coutances à Granville porte depuis 1947 le nom de Guy Moquet.
↑F. de Beaurepaire, "Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche", Paris 1986, p. 86
↑Abbé Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, 1762, t. 1, p. 813.
↑Ch. Fierville, Etude historique sur le marquisat de Marigny, extrait du premier volume des Mémoires de la Société Académique du Cotentin, 1874, Daireaux Imprimeur, Coutances, p.2. référence au recensement que Foucault, intendant de la généralité de Caen, fit faire à la fin du XVIIe siècle.
↑Abbé LECANU, « Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches », Coutances, 1878, page 322 et suivante (t. 2).