Dès la préhistoire, la présence humaine est attestée dans le Condomois (outils en pierre, haches en bronze et épée à antenne …). À partir du IXe siècle avant Jésus-Christ, plusieurs vagues de peuplement celte occupent la région. Au IIIe siècle avant J.-C., les celtes Nitiobroges, à l'origine de la communauté s'installent sur l'oppidum. Ils sont à l'origine du nom de la ville. Le nom de CONDOM remonte en effet au gaulois « Condato-Magos » "marché du confluent", la localité étant située au confluent des rivières Baïse et Gèle.
« Le plus ancien habitat a été découvert par Mme Renée MUSSOT-GOULARD en 1984 lors de fouilles archéologiques au chevet de l'ancienne cathédrale Saint-Pierre. » [1].
L'église de Condom dépend de l'Agenais, région dont la christianisation est l'une des plus précoces d'Aquitaine. Au VIe siècle, une église est attestée à Condom. Cet édifice sera plusieurs fois détruit et reconstruit aux VIIIe et IXe siècle.
À la fin du IXe siècle (vers 890 - 900), l'église fut transformée en monastère dédié à saint Pierre par le comte de Gascogne.
Après l'an mille le monastère est incendié et les bâtiments sont reconstruits. En 1020, la charte de constitution de la seigneurie est rédigée et un seigneur abbé, Hugues, neveu du comte de Gascogne est placé à sa tête.
Du Xe au XIIe siècle, l'abbaye se développe : de nombreux domaines aux environs de Condom lui apportent de nombreuses ressources financières. Mais le développement de maisons religieuses concurrentes à la fin du XIIe siècle entraîne la stagnation de l'abbaye. La création de l'évêché en 1317 prendra peu à peu sa place.
La légende de l'abbaye
« Rédigée par un moine de l'abbaye dans les dernières décennies du Xe siècle et recopiée jusqu'au XIVe[2] », elle nous raconte les origines de l'abbaye.
Aux environ de l'an 800, un ange apparaît au patriarche de Jérusalem et lui ordonne de sauver les reliques (morceaux de la croix, suaire, graal …) et de les amener dans le sud de la France au confluent de deux rivières la Gèle et la Baïse. Son neveu Théodore est chargé de l'opération. En passant par Rome, il accomplit plusieurs miracles et rend la vue au pape Léon III. Perdue dans les bois, une biche blanche le conduit à Condom où il édifiera une église à l'origine de l'abbaye.
Développement du bourg
Sceau de la ville
Un bourg se développe à côté de l'abbaye et prend peu à peu de l'importance. Dès le début du XIIIe siècle, de nombreux conflits opposent les consuls et les abbés puis les évêques à partir de 1317.
Les activités des habitants sont nombreuses autour du travail du cuir des peaux et des fourrures puis des textiles. Le commerce est florissant malgré les nombreuses périodes de troubles (guerre de Cent Ans, guerres de Religion, Fronde). Les privilèges des habitants seront confirmés à plusieurs reprises par le roi de France et le roi d'Angleterre (entre 1243 et 1317 les Anglais et les Français se succéderont à sept reprises à la tête de la ville).
Le bourg est entouré de murailles qui suivront les différents agrandissements de la ville.
De gueules au pont de cinq arches d'argent, crénelé et maçonné de sable, posé sur une rivière d'argent ondée d'azur de quatre pièces, sommé de cinq tours de hauteurs décroissantes à partir de celle du milieu, la première et la cinquième surmontées de deux clefs les pannetons affrontés d'argent[3][4].
Territoire communal
En 1839, Condom absorbe l'ancienne commune de Lialores.
Histoire administrative
Département - 1801-2025 : Gers
Arrondissement - 1801-2025 : Condom
Canton - 1801-2015 : Condom --> 2015-2025 : Baïse-Armagnac
Édifice, de style gothique bâti au début du XVIe siècle sur l'emplacement de l'ancienne cathédrale par Jean MARRE, devenu évêque en 1510. Les travaux débutèrent en 1507 et furent terminés par son successeur en 1531 par l'évêque HÉRARD de d'artillerie.
Après 1792, la cathédrale Saint-Pierre devient l'église Saint-Pierre.
Mobilier
Un autel de la chapelle du Purgatoire de 1702, en bois taillé, avec huit colonnes à chapiteaux corinthiens, réalisé par le sculpteur Antoine LAFFARGUETTE, classé au titre immeuble aux MH[6] en 1840.
Un orgue de tribune commencé en 1837 par le facteur d'orgues Auguste PHÉBADE et terminé en 1853 par WENNER et COTTY, classé au titre objet aux MH[7] en 1972 (partie instrumentale) et classé au titre objet aux MH en 1974 (buffet).
Une plaque commémorative de consécration de 1531, en marbre gravé, classé au titre immeuble aux MH[8] en 1840.
Le cloitre du début du XVIe siècle, transformé en écurie au XVIIIe siècle puis en mairie en 1883, est classé aux MH[9] en 1997.
En 1520, un soir d'orage, le cheval de Raymond BERENJON est foudroyé. Son maître, resté vivant, fait le vœu de bâtir à cet endroit une chapelle sous le vocable de Notre-Dame-de-Piétat, où s'installent alors les hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu.
En 1820, Notre-Dame devient une école sous l'autorité des filles de Marie. Les religieuses la quittent en 1905.
Pendant la guerre, Piétat devient un hôpital militaire.
Notre-Dame-de-Piétat est de nos jours une école et collège.
L'église Saint-Barthélemy date du XIIIe siècle comme en témoignent une porte romane dites des "capots" visible vers le chevet. Elle a été reconstruite au XIXe siècle.
On notera des plafonds en bois et en caissons du XVIIe siècle qui couvre la chapelle de Notre-Dame des sept Douleurs.
L'église, située au Pradau, est maintenant un musée du vêtement ecclésiastique, le musée du Pradau.
Le bâtiment est classé aux monuments historiques depuis 1987[10].
Un autel, retable, tabernacle, exposition, tableau (maître-autel) : le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean du XVIIIe siècle, en bois taillé et peinture sur toile, classés au titre objet aux MH[11] en 1966.
Un tableau : Portrait de Pierre et Raymond de Galard, évêques de Condom du XIXe siècle, réalisé par le peintre Gustave LASSALLE-BORDES, inscrit au titre objet aux MH[12] en 1988.
L'église Saint-Jacques-de-la-Bouquerie, située à la Bouquerie, date de 1210, mais fut presque détruite en 1769 par une violente crue de la Baïse.
Reconstruite au XVIIIe siècle, on trouve encore un élément de l'ancien hôpital de Saint-Jacques-de-Compostelle datant du XIVe siècle.
Le décor actuel intérieur est de style néoclassique et le chœur du style Louis XIV.
L'édifice est inscrit aux M.H depuis 1988[13].
C'est d'un passé lointain qu'est issue l'ancienne église Saint-Michel néogothique de la fin du XIXe siècle.
Au XIIIe siècle, c'était l'église romane Saint-Michel-des-Anges-Gardiens, partiellement détruite par les troupes de Montgomery en 1569 et un peu restaurée elle devient une distillerie à la Révolution.
Vers la fin du XIXe siècle, il fut décider de raser l'édifice pour en construire un suivant le modèle de la basilique de Lourdes.
Désacralisée en 1975, elle est resté à l'abandon une vingtaine d'année pour être reprise par l'association des Amis de Saint-Michel pour une seconde vie et en faire un lieu dédié à l'art contemporain.
Selon la légende, sainte Germaine aurait été décapitée au IXe siècle par les Normands ou les Sarrasins. Le monastère fut reconstruit au début du XIIe siècle par les descendants du seigneur Arnold SANS (famille de la sainte) qui lui donna le nom de Santa Germana.
Porte à tympan de type roman.
La chapelle Sainte-Germaine est inscrite aux titres des M.H. le 27/09/1971[14].
Église Saint-Antoine du XIIe siècle, située à Lialores, classée aux MH[16] en 1986.
Un ornement liturgique rose : chasuble, étole, manipule, bourse et voile de calice du XVIIIe siècle, en soie et satin rose, inscrit au titre objet aux MH[17] en 1988.
Autres édifices religieux
Ancien couvent des Dominicains de Prouilhan du XVIIIe siècle, partiellement inscrit aux MH (portail d'entrée)[18] en 1927.
Ancien évêché, actuellement sous-préfecture, tribunal et musée de l'Armagnac construit de 1734 à 1793, partiellement inscrit aux MH (façades et toitures de l'ancien évêché et escalier avec sa rampe en fer forgé)[19] en 1988 et partiellement inscrit aux MH (communs de l'ancien évêché ; porche d'entrée ; façades sur cour et toitures correspondantes ; salles voûtées abritant le Musée de l'Armagnac, à l'exception de l'escalier) en 1988.
Ancienne église des Carmes du XVIIe siècle, partiellement inscrit aux MH (façades et toitures)[20] en 1955.
L'hôtel de Cugnac date du XVIIIe siècle. Il comporte une façade avec fronton triangulaire où l'on devine les armes des bâtisseurs. Le bâtiment principal est complété de deux ailes latérales.
« La cour d'honneur est l'œuvre commune à madame de MELLET de FONDELIN, Marie COURTADE et Antoine de MELLET marquis de Bonas, célèbre distillateur[21] ».
On trouve une cour d'honneur fermée d'une belle grille, et à l'intérieur sont visibles des éléments XVIIIe siècle.
Un des plus beaux hôtels de Condom construit en 1763 par Jean Félix du BOUZET conte de Poudenas. « En 1884, il est racheté par M. RIBEROT qui 10 ans plus tard le revend à la commune[22]. ». Le bâtiment devient l'école publique des filles mais en 2006 il en devient la mairie de Condom.
L'édifice est partiellement inscrit aux monuments historiques (façade principale avec toiture ; cage d'escalier avec sa rampe en fer forgé ; les deux pièces et leurs décors de gypseries et de boiseries au rez-de-chaussée ; anciennes cuisines au rez-de-chaussée ; latrines à l'étage) depuis 1988[23].
Le moulin de Mousqué est un moulin hydraulique, situé à la lisière ouest du ban communal, qui a abrité des meuniers farineurs de 1790 à 1831 ainsi que des meunières.
Restauré, cet ancien moulin a été transformé en gite.
Pigeonnier du Pujoulé du XVe siècle, dépendant du château de Fondelin, de plan carré, partiellement inscrit aux MH (façades et toitures)[26] en 1973.
Châteaux
Château de Mothes de la fin du XIIIe siècle, partiellement inscrit aux MH (murs, toiture et escalier)[27] en 1987.
Château de Peyriac de 1607, partiellement inscrit aux MH (façades et toitures)[28] en 1972.
Château de Pouypardin de la fin du XIIIe siècle, dominé par un donjon rectangulaire, partiellement inscrit aux MH (façades et toitures ; parties en ruines situées au Nord ; tour de l'escalier à vis ; salle du premier étage ; façades et toiture de l'orangerie)[29] en 1986.
Autres patrimoines
Ancienne maison d'arrêt de 1843, située 4 bis rue Jules Ferry, transformée en centre médico-scolaire, inscrite aux MH[30] en 1988.
Ancien collège des Oratoriens du XVe siècle, située rue Jean Jaurès ; rue Saint-Exupéry, partiellement inscrit aux MH (tour d'escalier donnant sur la cour intérieure ; façades et toitures correspondantes des bâtiments délimitant la cour intérieure à l'exception de l'ancienne chapelle ; façades donnant sur la rue Jean-Jaurès et sur la rue Saint-Exupéry, y compris les deux portails)[31] en 1988.
Ancien hôtel de Polignac, construit de 1780 à 1785 par l'abbé Jean Marie d'Orlan de Polignac, prieur de Saint-Martin de Layrac, de style néo-classique, situé 21 rue Jules Ferry, classé aux MH[32] en 1990.
Tour des Templiers du XIIIe siècle, de plan carré, transformée en habitation, située 3 rue Marge, partiellement inscrite aux MH (façades)[33] en 1926.
Anciens moulins à eau
Moulin d'Autièges
Moulin de Tardon
Repères géographiques
La commune de Condom se situe sur la Via Podiensis du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
11 064
6 650
7 051
7 146
7 144
lac.
6 915
7 195
7 205
7 553
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
8 070
8 140
8 282
7 873
8 555
7 902
7 405
7 045
6 578
6 435
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
6 380
5 773
6 355
6 310
6 233
6 725
6 781
6 850
7 326
7 853
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
2026
-
-
Population
7 634
7 717
7 251
7 158
6 925
6 554
6 466
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né le 13/03/1889 à Manciet (Gers), décédé en 1964. Vétérinaire, conseiller général du canton de Condom (1951-1964).
Abel ABEILLÉ
1964 - 1983
Né le 16/07/1914 à Auch (Gers), décédé le 05/02/2003 à Condom à l'âge de 88 ans. Instituteur, conseiller général du canton de Condom (1976-1982).
Jean DUBOS
1983 - 1989
Né le 29/01/1927 à Auch (Gers), décédé le 06/10/2016 à Auch à l'âge de 89 ans. Chirurgien-dentiste, conseiller général du canton de Condom (1994-2001).
Jacques MOISAN
1989 - 1995
Gérard DUBRAC
1995 - 2008
Né le 10/10/1952 à Azerables (Creuse). Pharmacien, conseiller général du canton de Condom (2001-2002), député (2002-2007)[34].
Bernard GALLARDO
2008 - 2014
Gérard DUBRAC
2014 - 2020
Né le 10/10/1952 à Azerables (Creuse). Pharmacien, conseiller général du canton de Condom (2001-2002), député (2002-2007).
Curé de l'église Saint-Antoine de Lialores, revenu à Dieu le 6 novembre 1924 dans sa 34e année.
-
-
Christophe ADLER
2011 - 2024
Né en 1956 à Vancouver (Canada), décédé le 21/02/2024 à l'âge de 67 ans. Curé des paroisses Sainte-Germaine du Condomois (Condom) et Saint-Vincent de la Ténarèze (Montréal).
-
-
Ville de naissance ou de décès de
Naissances :
Yves NAVARRE, écrivain, né le 24 septembre 1940, décédé à Paris le 24 janvier 1994.
Jean-Charles PERSIL, magistrat, ministre, et pair de France, député (1830-1839)[35], sénateur (1864-1870)[36], né le 13 octobre 1785, décédé à Antony (Hauts-de-Seine) le 10 juillet 1870.
La commune ne semble pas avoir été touchée par cette émigration. On peut toutefois noter :
Onézime DUPLAN, né le 05/03/1849, décédé après 1875. Fabricant de bouchons à Bugeaud (Bône, Constantine). Fils de Jean (° 1821 Mézin, Lot-et-Garonne, † ap. 09/1875), fabricant et marchand de liège à Philippeville, et de Thérèse SAMAZAN (° 1821 Condom, † ap. 09/1875).
Il épouse à Bugeaud, le 25/09/1875, Thérèse BUMMER, née en 1850 à Berg, canton de Kandel, district de Landau (Bavière Rhénane, Allemagne), fille de Joseph († ap. 09/1875), et de Suzanne NEISS († av. 09/1875 à Philippeville).
Acte de mariage n° 1, 15 heures. Témoins au mariage : Alphonse CHEYRE, liégeur, 44 ans - Adolphe THOUVENOT, garde forestier, 45 ans - Victor DUPRE, menuisier, 52 ans - Hippolyte CARRERE, comptable, 27 ans, tous domiciliés à l'Edough, commune de Bugeaud. "Extrait de naissance de la future dûment traduit de l'allemand en français par l'abbé SCHMITT, curé de Bugeaud."