26362 - Cathédrale Saint-Apollinaire
Cathédrale localisée place des Ormeaux.
Historique
La première mention de la cathédrale figure dans la chronique du XVIIe siècle des évêques de Valence. Ce document attribue la construction de la cathédrale en remplacement des chapelles sainte-Croix et saint-Cyprien à l'évêque GONTARD (vers 1063 - 1100). Elle aurait été consacrée le 5 août 1095 sous le triple nom de saints Cyprien, Corneille et Apollinaire par le pape Urbain II d'après le même document.
La cathédrale a subit au fil des siècles divers mutilations ou adjonctions.
En 1488 Mgr Antoine de BALZAC fait détruire une chapelle rayonnante et l'absidiole du transept sud pour édifier une chapelle.
En 1562 puis en 1567 les guerres de religions conduisent à un saccage laissant la voûte de la nef partiellement écroulée.
La cathédrale fait l'objet de 1604 à 1618 d'une longue remise en état à l'identique sauf le lanternon qui éclairait le dôme.
Sous l'épiscopat de de Mgr Alexandre MILON de MESME, aumônier ordinaire du roi Louis XV la cathédrale a subie un programme d'embellissement :
- Modification de la tribune et équipement avec un grand orgue (1751 - 1753)
- Equipement avec un lutrin des tableaux et une tapisserie représentant la vie de saint Paul.
- Lancement du projet de dessin du maître-Autel par Jacques André TREILLARD en 1757 en action de grâce de la conservation du Roy Louis XV qui venait d'échapper à une tentative d'assassinat perpétré par Damiens.
En 1839 1842 le peintre verrier Étienne THEVENOT de Clermont-Ferrand est chargé de l'équipement en vitraux des fenêtres du chœur et du déambulatoire.
Les travaux de la période 1858 1881 dégagent le déambulatoire, redécouvrent la pierre de dédicace à l'occasion de la démolition de l'église saint Étienne en 1858 ainsi que les tympans nord et sud condamnés.
La reconstruction du clocher est le principal réaménagement de ce XIXe siècle après la foudre subit par celui ci en 1836.
L'état confie en 1856 à l'architecte Nicolas Antoine BAILLY la construction d'un nouveau clocher. L'ancien clocher comprenait quatre étages en retrait les uns des autres.
La cathédrale est classée aux Monuments historiques depuis 1862 [1]
Architecture
La cathédrale est réalisée suivant un plan basilical en forme de croix latine avec transept haut, abside orienté et déambulatoire à trois chapelles rayonnantes.
la nef est divisée en huit travées voûtées en berceau et flanquée de bas-côtés voûtés d'arêtes.
Les bras du transept sont voûtés en plein cintre jusqu'à la croisée. Ils sont éclairés par deux par deux étages de baies cantonnées de colonnes.
A l'extérieur la nef centrale est épaulées par les bas-côtés renforcés de contreforts entre lesquels s'ouvrent les baies en plein cintre aux arcs bicolores.
Les murs pignons sud et nord du transept présentent un caractère antique avec leur fronton triangulaire orné d'un masque grimaçant .
A l'ouest se dresse le clocher porche reconstruit au XIXe siècle . Il est de plan carré et il est maintenu par des contreforts perpendiculaires aux angles. À la base, il s'ouvre sur trois côtés par de grandes arcades en plein cintre sur le portail d'entrée.
Patrimoine bâti de la primatiale
Orgue
L'existence d'une tribune d'orgue dans la cathédrale est attestée dès 1250.
En 1751 l'évêque Mgr Alexandre MILON de MESME commande un instrument doté de 45 jeux au facteur d'orgue d'origine suisse Samson SCHERER . A cette occasion la tribune fut prolongée et décorée.
Il semble que Jacques André TREILLARD qui a réalisé le projet du maître Autel ait été assisté dans la conception du buffet en noyer massif à tourelles ornées d'anges sonneurs de trompettes.
En 1898 on décide de rétablir l'orgue. Dans la réalité l'Orgue sera reconstruit par la maison CAVAILLÉ-COLL .
En 1967 on envisage une rénovation de l'instrument mais la décision ne sera prise qu'en 1977. Il faudra encore attendre et en 1984 un nouveau mécanisme à 44 jeux sur 4 claviers sera réalisé par le facteur d'orgue Yves KOENIG. Le buffet original de style Louis XV étant conservé.
Chapiteaux sculptés
Les chapiteaux de la nef sont de style corinthien avec des motifs variés. Certains chapiteaux des bas-côtés sud et du transept méridional sont historiés.
Exemple de chapiteaux :
- Tobie et le poisson
- L'atlante accroupie et écrasé par la charge qu'il semble porter. La figuration de l'atlante puise ses origines dans la mythologie antique.
- Combat entre une Centauresse , un griffon et une biche. Combat allégorique avec des personnage emprunté à la mythologie antique.
- L'homme aux serpents, figure romane classique dérivant de décoration de l'antiquité orientale .
Divers
Le lutrin doré est en fer forgé, il représente un aigle, symbole de saint Jean supportant un livre. Don de Mgr Alexandre MILON de MESME évêque de Valence.
Retable de la Cène
Durant la première moitié du XVIIe siècle les retables se multiplient dans le édifices religieux.
Ce retable implanté dans le bras nord du transept est de style baroque . Il est structuré par quatre colonnes de style corinthien soutenant un entablement couronné de pots à feu et d'anges.
Autour des colonnes s'enroule des pampres de vigne et des grappes de raisin. La partie tableau central de retable est une copie de la cène d'après Philippe CHAMPAIGNE. De part et d'autre en grisaille, les apôtres Pierre et Paul. Ces peintures sont du début XIXe siècle .
Le tableau au centre du fronton supérieur représente: L'agneau immolé sur le livre au sept sceaux
Tympan et linteau méridional de la cathédrale primitive
Le tympan
Le thème figuré au tympan est issu de l'Apocalypse. On reconnait le Christ grâce à son nimbe crucifère. Il est représenté sur un trône abrité sous un dais architecturé. De la main droite il bénit, tandis que de la main gauche il tient le Livre symbolisant les écritures.
Au quatre coin du dais est figuré le "tétramorphe", c'est a dire les quatre évangélistes sous leur forme symbolique animal :
En bas à gauche : le lion ailé de saint Marc
En bas à droite : le taureau ailé de saint Luc
En haut à gauche : l'ange de saint Matthieu
En haut à droite : l'aigle de saint Jean.
Le linteau
Le linteau représente trois groupes de personnages nimbés avec au centre le Christ. Le Christ touche deux paniers tendus par deux Apôtres de chaque côté de lui. Le thème représenté est celui de la multiplication des pains .
Ce tympan aurait été un instrument de propagande contre les hérésies propagées par Pierre de BRUYS et Henri de LAUSANNE .
En photos
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Fronton du transept sud -
Chapiteaux de l’abside -
La nef -
Tympan et linteau de la cathédrale primitive
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Tobie et le poisson -
L'Atlante -
Combat entre une Centauresse , un griffon et une biche -
L'homme aux serpents
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Vestige du maître autel lancé en 1757 -
la cène -
Vitraux déambulatoire
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Le lutrin -
La chaire à prêcher
Les évêques de Valence
- Voir la liste des Évêques de Valence
Bibliographie
- Guy BARRUOL, La cathédrale romane Saint-Apollinaire de Valence dans Congrès archéologique de France. 150e session. Moyenne vallée du Rhône. 1992, Société française d'archéologie , Paris, 1995
- André BLANC, Le baptistère de Valence (Drôme), page 87 à 116 , Gallia, 1957, Lire ici ...
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes)
Notes et références
- ↑ Fiche Mérimée - Cathédrale Saint-Apollinaire