Extrait du 'Dictionnaire topographique de la Drôme'
Grignan
Grignan , Chef-lieu de canton de l’arrondissement de Montélimar.
- Castrum de Grainan, 1119 (Juénin: Histoire de Tournus, 145)
- Castrum Gramnat, 1178 (ibid., 174)
- Grasignanum, 1253 (Archives de la Drôme, E 2442)
- Graignanum, 1262 (Cartulaire de Montélimar, 20)
- Greynihani, 1276 (Nadal: Les Adhémar, 253)
- Grasinhanum, 1280 (ibid.,23)
- Grainanum, 1285 (Archives de Taulignan)
- Greygna, 1295 (La Mure : Histoire de Forez, III, 84 bis)
- Territorium et Castrum de Graignano, 1296 (Inventaire des Dauphins, 254)
- Grainiha, XIIIe siècle (Sceau à M. Flachaire de Roustan)
- Grasinanum, 1301 (Archives Morin-Pons)
- Grenhano, 1329 (Cartulaire de Saint-Paul-Trois-Châteaux)
- Greynhanum, 1341 (Cartulaire de Montélimar, 46)
- Castrum de Grayano, Grayhano, 1361 (Choix de documents, 87)
- Guïrinhan, dominus Guirinhani, 1375 (Inventaire Morin-Pons, I, 87, 89)
- Granyanum, Graynhanum, 1383 (Cartulaire de Montélimar, 76)
- Grainham, Grigne, 1395 (Annales d'Aiguebelle, I, 524, 528)
- Castrum Greniani, 1442 (Choix de documents, 279)
- Grignen, 1444 (Cartulaire de Montélimar, 121)
- Graignanum, 1461 (Bulletin de la Société d'archéologie, XIX, 238)
- Graynhanum, 1498 (Mss. de Peiresc)
- Grinhianum, 1500 (Bulletin de la Société d'archéologie, XIX, 238)
- Grehan, 1510 (Inventaire Morin-Pons, I, 139)
- Locus Greynhani, 1513 (Long, notaire à Grignan)
- Greignanum, 1520 (Archives municipales de Grignan)
- Grenhan, 1523 (De Coston: Histoire de Montélimar, II, 152)
- Grignanum, 1524 (ibid.)
- Grinhas, 1525 (Archives de la Drôme, E 4545)
- Greignan, 1540 (Inventaire Morin-Pons, I, 186).
Avant 1790, Grignan était une des terres adjacentes de Provence, c'est-à-dire une communauté du ressort du parlement et de l'intendance d'Aix, et cette communauté était le siège d'un bailliage, tribunal composé d'un bailli ou grand juge, d'un lieutenant et d'un procureur fiscal, connaissant sur appel des causes de toutes les communautés ou paroisses du comté de Grignan.
Dernièrement (avant 1891*) divisée en deux paroisses, dites de Grignan et de Bayonne, cette communauté n'en forma pendant longtemps qu'une seule,
- Capella de Greignhano, XIVe siècle (Pouillé de Die)
- Capella de Greyniano, 1415 (Archives la Drôme, fonds de l'évêché de Die)
- Capella de Greygnhano, 1449 (Pouillé hist.)
dont l'église était dès 1106 sous le vocable de saint Vincent
- Ecclesia Sancti Vincentii de Greynhano,1334 (Long, notaire à Grignan)
et dépendait du prieur des Tourrettes qui y prenait la dîme. En 1345, cette première église fut remplacée par une autre, que l'on dédia à saint Jean-Baptiste en 1458, et dans laquelle fut établi, en 1484, par les seigneurs de Grignan, un chapitre composé de six chanoines sous un doyen
- Collegium ecclesie de Grignano, 1516 (Rôle de décimes)
- L'église collegialle de Sainct-Jehan de Greynhe, 1538 (Long, notaire à Grignan)
auquel furent unis, en 1539, avec le prieuré des Tourrettes ceux du Val-des-Nymphes, de Revest d'Esparron et des Pallières, plus le doyenné de Colonzelle. Ainsi devenu décimateur à Grignan, ce chapitre auquel furent encore unis les prieurés de Chamaret, de Clansayes, de Montségur, d'Ortigues et de Saint-Amand, fut transféré, en 1543, dans une nouvelle église dite de Saint-Sauveur
- Ecclesia Sancti Salvatoris de Grignano, 1540 (Long, notaire à Grignan)
- L'église de Sainct-Salveur et de Sainct-Jehan de Greignan, 1544 (ibid.)
qui, celle de Saint-Jean-Baptiste ayant été ruinée pendant les guerres de religion, devint alors et est restée, jusqu'à la Révolution, collégiale et paroissiale. Le chapitre de Grignan se composait, en dernier lieu, d'un doyen, ayant toute juridiction sur les membres du chapitre, avec le droit de porter la mitre, la crosse et l'anneau, et de donner la première tonsure; d'un sacristain, qui était en même temps curé, d'un capiscol, d'un maitre de chœur, de six chanoines et de quatre hebdomadiers.
Au point de vue féodal, Grignan était le chef-lieu d'un comté, comprenant, outre la commune de ce nom, celles de Chamaret, Chantemerle, Clansayes, Colonzelle, Montjoyer, Montségur, Réauville et Salles. Érigé en 1558, ce comté était auparavant une baronnie, possédée de temps immémorial par les Adhémar, qui l'hommagèrent en 1257 aux comtes de Provence et qui donnèrent aux habitants de Grignan des libertés municipales. Bien que légué aux Lorraine-Guise, l'héritage des Adhémar échut en 1561 aux Castellane, et ceux-ci s'éteignirent en 1714 chez les Simiane-Treschenu, qui vendirent en 1732 le comté de Grignan aux Félix du Muy, ses derniers seigneurs.
- Habitator Bayone, 1519 (Long, notaire à Grignan)
- Iter de Bayona, 1521 (Archives de Grignan)
- Bayona, perochie de Sersonis, 1529 (Long, notaire à Grignan)
- Mansus de Bayonna, 1529 (Bulletin d'archéologie, XII, 357)
- Oppidum de Bayonna, 1606 (ibid.).
Avant 1790, Bayonne était une paroisse du diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux, ayant remplacé en 1770 celle de Sarson, et dont l'église, dédiée à saint Pierre, dépendait du chapitre de Grignan. Pour le surplus, Bayonne faisait partie de la communauté de Grignan.
De 1801 à 1808, Bayonne a été succursale.
Ferme Saint-Bernard
Saint Bernard (Sarson), Ferme de la commune de Grignan.
- Cersors, 1278 (Long, notaire à Grignan)
- Territorium Sersonis, 1281 (Archives de Grignan)
- Sersos, 1301i (Fillet: Grignan relig. )
- Castrum Sersoriis, 1363 (Inventaire de la chambre des comptes)
- Territorium vulgaritor appellatum Cersons, Sersoirs, 1528 (Ducros; notaire à Grignan)
- Cerson lès Grignan, XVIIIe siècle (Pithon-Curt., I, 521)
- Le domaine de Salson, 1789 (Lacroix: L'arrondissement de Montélimar, IV, 306)
- Sarsan (Cassini)
- Sarson (plan cadastral).
Ancien prieuré de l'ordre de Saint-Benoît, filiation de Cluny,
- Prioratus de Cersors, 1278 (Long, notaire à Grignan)
- Ecclesia de Sersors, 1301 (Inventaire Morin-Pons)
sous le vocable de Saint André, qui, fondé au XIe siècle, fut uni dès 1643 au prieuré de Saint-Marcel-de-Sauzet, Sarson est actuellement une ferme de l'abbaye d'Aiguebelle, connue sous le nom de Saint-Bernard.
Au point de vue féodal, Sarson était une terre du fief des Dauphins, qui, premièrement possédée par les Adhémar, passa ensuite aux prieurs du lieu. Recouvrée en 1840 par les Adhémar, cette terre fut inféodée par eux aux Ville vers 1490, et les Ville la laissèrent aux Bologne, qui, un moment remplacés par les Bar, ou du moins seigneurs de Sarson conjointement avec eux, pendant quelque temps, vendirent enfin cette seigneurie aux Castellanne-Adhémar, qui l'unirent à leur baronnie de Grignan en, 1634.
C'est Louis Adhémar de Monteuil qui entreprend de construire, de 1535 à 1544, une collégiale funéraire en contre-bas du château. Elle est dans le style gotique méridional Tardif.
L'orgue et le maître Autel datent du XVIIe siècle.
La façade principale a été réalisée au moins en deux époques : la première avec la tour clocher et une seconde réalisant la symétrie.
Le portail présente une baie en plein cintre et des colonnes corinthiennes.
Divers
La rosace au dessus des tribunes mesure 3,8 mètres.
La chapelle de la Sainte-Vierge date de 1681.
L'Orgue
Fonts Baptismaux
Chaire à prêcher
Tombe de Mme de Sévignié
Annonciation
Stales
Chapelle de la Sainte Vierge
Notes :
L'Orgue Il a été construit par le facteur d'orgue flamand Charles ROYER. Il a été reconstruit en 1883 (élargissement) puis restauré en 1964.
Le buffet de l'orgue est classé au titre objet par les M.H depuis 1974 [2].
Tombe de Mme de Sévigné, elle recevait souvent à Paris sa fille et ses petits-enfants, allait aussi les visiter à Grignan. Elle se trouvait dans le château de Grignan, en avril 1696, quand elle fut atteinte de la petite vérole, et mourut.
Chapelle du cimetière, érigée à l'ouest du centre du bourg.
Mentionnée dans une bulle du pape Pascal II du 24 avril 1105, la chapelle est un édifice de style roman édifié à la fin du XIe ou début du XIIe siècle. Son plan est allongé, longueur de 30 mètres mètres environ. Elle est réalisée en calcaire et pierres de taille. Son abside, voûtée en cul de four, paraît cependant avoir subi de nombreuses transformations.
Église paroissiale depuis 1280 jusqu'au XVe siècle.
L'édifice est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 13 juillet 1926[3]. Les vitraux ont été commandés en 2008 et inaugurés en 2013; ils sont l'oeuvre de l'artiste Belge Ann Veronica JANSSENS [4].
Fontaine érigée à la gloire de Madame de Sévigné sous la municipalité de François-Auguste DUCROS par le sculpteur parisien Louis ROCHET.
Une partie du coût de la fontaine a été financé grâce à une souscription publique.
Le 4 octobre 1857, la fontaine fut inaugurée.
Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 2010[5].
Hôtel de Ville
Hôtel de ville construit sous la municipalité de François-Auguste DUCROS de 1852 à 1855 et inaugurée en 1857. Elle est établie à l'emplacement des anciennes halles et boucherie du XVIe siècle.
Les plans ont été réalisés par Casimir CHAIX.
Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 2010[6].
Monument aux Morts
Monument aux Morts situé au cimetière.
La sculpture a été réalisée par Henri ENDIGNOUX. La conception architecturale est de l'architecte AUBERT.
Il a été inauguré le 17 septembre 1922.
Il est inscrit à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 2010[7].
Lavoir
Lavoir sur la place du Mail.
Ce lavoir a été réalisé en 1840 dans le cadre de travaux d'aménagement et d'embellissement de la commune, du temps du maire François Auguste Ducros.
Il s'inspire du temple de l'amour du Petit Trianon et adopte un style néo-classique.
Repères géographiques
Situé au sud-est de Montélimar, le village de Grignan marque une frontière entre le nord, constitué de bois de chênes et de pins, de landes couvertes de genêts, et le sud où dominent lavande et vigne.
Au cœur de la Drôme provençale, dominant plaines et montagnes.
Le château de Grignan est bâti sur un promontoire rocheux surplombant le village.
Marie de RABUTIN-CHANTAL, connue comme Madame de SÉVIGNÉ, femme de lettres, née à Paris le 5 février 1626, décédée à Grignan, où elle s'était retirée en 1694, le 17 avril 1696