La découverte de plusieurs vestiges, à différents endroits du ban communal, confirme une présence humaine dès la préhistoire, aux époques du mésolithique moyen, final, du Hallstatt et de la Tène.
À l'époque gallo-romaine, le hameau se trouve au croisement de deux voies : celle, importante, menant de Vesontio (Besançon) à Lugdunum (Lyon), et celle reliant Antorpe à Osselle. D'ailleurs, sa situation sur une voie de passage va marquer le village tout au long de son évolution.
En outre, une grande nécropole mérovingienne, contenant plus de 200 tombes, a été mise au jour.
Moyen Âge
Le nom du village n'apparaît qu'au IXe siècle, au début de la christianisation de la région. Un monastère y aurait été fondé par l'archevêque Bernoin (811-829), à l'origine de la cathédrale bisontine. Et le village devient une seigneurie ecclésiastique.
D'abord partie intégrante de la Bourgogne, héritage de Lothaire suite au traité de Verdun, Saint-Vit est rattaché en 1032 au Saint-Empire romain germanique. À partir de 1049, le village dépend du chapitre métropolitain de Besançon, et « une partie des habitants est assujettie à la mainmorte »[1].
En 1295, Saint-Vit est à nouveau sous l'autorité du roi de France, et est rattaché au duché de Bourgogne. Les XIVe et XVe siècles sont des moments difficiles en raison de conditions climatiques défavorables et de mauvaises récoltes, entraînant famine et épidémies. À cela se rajoutent des guerres entre Franche-Comté et Bourgogne.
Un tournant se produit en 1482 quand la Bourgogne est démembrée, puis en 1493 quand la Franche-Comté est rattachée aux possessions des Habsbourg pour deux siècles.
Époque moderne
En 1595, le roi Henri IV, en pleine guerre contre l'Espagne, cantonne ses troupes à Saint-Vit et y séjourne fin juillet, le temps de signer des transactions.
Un document de 1605 relate que la seigneurie d'Antorpe, aux mains de la famille d'Orsans, dépend maintenant de Guillaume d'Emskerque (ou d'Henskerk). Cette famille, originaire de Dordrecht en Hollande, ruinée en 1421, s'était installée à Anvers, puis à Besançon où elle a fait fortune. Les « Emskerque » ont fait construire un château, aujourd'hui disparu, à Antorpe, dont « on vantait le parc et les jardins ». En 1710, cette seigneurie est acquise par les Toulongeon, qui la conservent jusqu'à la Révolution.
La guerre de Trente ans débute avec le siège de Dole, en 1639, puis les Saint-Vitois vont subir les invasions suédoises : en 1657, il ne subsiste que 170 habitants. Louis XIV séjourne à Saint-Vit dans la nuit du 25 mai 1674 d'où il dicte une lettre à VAUBAN qui dirigeait le siège de Besançon, lors de la deuxième conquête française de la province. Quatre ans plus tard, la Franche-Comté réintègre le royaume de France. Saint-Vit a désormais le droit d'organiser quatre foires par an.
Époque contemporaine
En 1789, Saint-Vit devient chef-lieu de canton. Et la commune s’appelle Égalité-sur-le-Doubs pendant la période révolutionnaire.
Au XIXe siècle, le village qui vivait jusque là de l'agriculture et de l'élevage va peu à peu se transformer grâce au début de l'industrialisation. La construction du canal du Rhône au Rhin, déjà en projet vers 1780, se concrétise au niveau de Saint-Vit de 1812 à 1814 et est opérationnel en 1835. Une maison commune est construite en 1837 et une école pour filles en 1841 (les garçons restent dans la maison commune). Une salle d'asile voit aussi le jour. En 1853 commence la construction de la gare, et le chemin de fer est ouvert en 1856. En 1883 un bureau de télégraphe est installé. Enfin, en 1906, le village voit arriver l'électricité, fournie par le moulin du Pré, qui va devenir une véritable centrale alimentant environ 300 communes du secteur.
Lors de la Grande guerre, le village est soumis aux réquisitions. Pendant la Seconde guerre mondiale, Saint-Vit, situé en zone interdite, est occupé par les Allemands. La commune est libérée le 9 septembre 1944 grâce au 6e corps d'armée américain et à la 1ère armée française.
À partir des années 1970, la bourgade, qui a longtemps vécu comme une cité dortoir dans l'ombre de Besançon, est animée par des projets dynamiques et connait une grande expansion industrielle et démographique qui la rendent désormais attractive .
Héraldique
Blason sur la mairie
Les armoiries, agrées en 1985, se blasonnent ainsi :
« De gueules à la bande d'argent chargée d'une lionne bondissant de sable, accompagnée d'un soleil mouvant de l'angle senestre du chef et d'une roue de six rayons en pointe, le tout d'or ».
Signification :
la couleur rouge fait référence au martyr de saint Vit, saint auxiliaire du IVe siècle, appelé aussi saint Vith, saint Vitus, ou saint Guy.
la lionne est le pendant du fameux lion Franc-Comtois.
le soleil rappelle la venue du Roi Soleil en 1674 et son autorisation pour organiser des foires.
la roue évoque la situation constante de "lieu de passage" dans l' histoire de la commune
Toponymie
Le village s'est d'abord appelé Ambre, appellation qui subsiste dans le Bois d'Ambre et la rue de la Fontaine d'Ambre.
La dénomination Saint-Vit apparaît en 967, puis présente quelques variantes au fil du temps, très proches les unes des autres :
Sanctus Vitus et Seint Vy au XIIe siècle, Saint-Vit en 1282, Sancto Vito en 1335, Saint Vytte en 1472, Sainct-Vict en 1667 et Saint-Vite en 1678.
L'édifice de Saint-Vit servait d'église-mère à de nombreuses communes alentour. Mais au XVIIIe siècle la population augmente, et, à la demande des divers paroissiens, des églises vicariales sont créées dans ces communes (Par exemple Ferrières, Salans, Roset).
L'église a été construite en plusieurs étapes.
La base date du XIIIe siècle. Le chœur est pourvu d'une voûte gothique sur croisée d'ogives, les arcs reposant sur des coussinets. Les sculptures des chapiteaux datent de la fin de ce siècle. Le chevet plat est éclairé par trois fines baies en ogives et un oculus.
Rampe d'accès à la tribune, classée
La nef à vaisseau unique est reconstruite vers 1740, suivant les plans de l'abbé Humbert, et voûtée en arêtes. Des chapelles latérales sont rajoutées, puis vers 1770 un clocher-porche, consolidé par le baptistère d'une part et l'escalier d'accès à la tribune d'autre part. La rampe de cet escalier, en bois taillé et chantourné, est classée au titre d'objet historique depuis 1979[2].
En 1819, le clocher, qui auparavant comportait un toit en bâtière, est reconstruit suivant les plans de l'architecte Elmerich, et surmonté cette fois d'un dôme à l'impériale. À cette époque les vitraux sont refaits. En 1853 est installé un orgue.
L'église est restaurée en 1984 avec l'objectif de rendre au chevet son aspect d'origine. Et les vitraux sont également restaurés en 2008 avec l'adjonction d'une coque en verre bombée.
Choeur gothique
Trois baies ogivales
Autre patrimoine
- Maison avec tourelle : située 23 rue Charles de Gaule. La base de la maison remonte au XVIe siècle et certains éléments comme la tourelle d'escalier sont inscrits aux Monuments historiques depuis 1986[3].
- Maison du relais de poste : située 11 Grande Rue, elle date de 1778 et appartenait à la famille Billon. Certaines parties sont inscrites aux Monuments historiques depuis 1977[4].
- Ancienne halle aux vins : au départ c'était une halle aux grains. Rachetée par Charles Tramui, maire, mais aussi négocient en vins, elle est devenue halle aux vins. C'est maintenant une médiathèque et une salle d'expositions.
Repères géographiques
Saint-Vit se trouve à la limite entre départements du Doubs et du Jura, sur la route nationale allant de Besançon à Dole et Dijon.
La commune se situe à 11 km au Nord-Ouest de Boussières.
Le relief est constitué de bas-plateaux plus ou moins ondulés où serpente la vallée du Doubs.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
779
773
798
860
1 037
995
1 069
1 032
1 066
1 035
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
1 050
1 065
1 019
993
1 030
984
908
911
871
841
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
887
840
931
961
1 048
1 080
1 086
1 276
1 449
2 152
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
2 978
3 774
4 381
4 594
4 763
4 854
-
-
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-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.