Plougrescant est composé de deux mots celtiques : plou et grescan ou crescan, qui signifie « paroisse qui s’agrandit, qui croit ». Pour d’autres personnes, Crescant est un chef d’émigrés bretons qui s’est installé au début du VIe siècle sur le site de Plougrescant.
Plougrescant est une ancienne paroisse primitive qui englobait autrefois, outre le territoire actuel de Plougrescant, ceux de Penvénan, Trévou-Tréguignec, Camlez et Coatrèven.
C'est dans la Vie latine de saint Conval, écrite à la fin du Xe siècle (ou au début du XIe siècle), que l'on mentionne pour la première fois "plebs Crescentis" (Plougrescant), où se trouvait, semble-t-il jadis, un monastère, habité par un moine nommé Maelgur. Ploegresquent était une paroisse dès 1330 (procès de canonisation de saint Yves).
Le 13 juillet 1420, le duc Jean V, confisque à Olivier de Blois (comte de Penthièvre) les paroisses de Plouguiel et Plougrescant, et les donne à son chambellan Henri du Parc, seigneur de la Roche-Jagu (Lettres de Jean V, n° 1409). Lorsque Henri du Parc meurt sans descendant vers 1423, les deux paroisses deviennent alors la propriété de l'évêque et du chapitre de Tréguier (confirmé par le duc le 19 décembre 1423, le 24 janvier 1429, et le 26 mars 1440).
Le Minihy de Plougrescant (partie de la seigneurie épiscopale s'étendant sur cette paroisse) et Lanloy formaient jadis deux trèves de Plougrescant sans être des paroisses succursales (Etat des paroisses de 1731).
L'ancienne paroisse de Plougrescant dépendait autrefois de l'évêché et de la subdélégation de Tréguier. Elle ressortissait au siège royal de Lannion. En 1233, Etienne, évêque de Tréguier, unit les dîmes de la paroisse de Plougrescant à la mense épiscopale. En 1695, le chapitre de Tréguier était seigneur de la paroisse de Plougrescant. Plougrescant se dote d'une municipalité en 1790.
On rencontre les appellations suivantes : Plebs Crescentis (Xe siècle-XIe siècle), Ploegresquant (en 1228), Ploegresquen, Ploegresquent (en 1330), Plocresquen (vers 1330), Ploecresquant (à la fin du XIVe siècle), Ploegresquant (en 1420), Ploegresguen (en 1455), Ploegresquent (en 1539), Ploegrescant (en 1554), Plouegrescant (en 1596), Plougrescant (en 1731).
Département - 1801-1990 : Côtes-du-Nord, 1990-2025 : Côtes-d'Armor
Arrondissement - 1801-2025 : Lannion
Canton - 1801-2025 : Tréguier
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
Chapelle Saint-Gonéry romano-gothique, avec fontaine inscrite, flèche en plomb penchée du XVIIe siècle et voûte lambrissée peinte (Ancien et Nouveau Testament)
Chapelle Saint-Nicolas ou Sainte-Anne du XVIe siècle, à Keralio
Château de Kergrech des XIIe, XVe et XVIIe siècles
Église Saint-Pierre du XIXe siècle
Manoir de Gouermel du XVe siècle
Repères géographiques
Source : extrait IGN
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
1 815
1 631
1 704
1 896
2 020
2 044
2 101
2 321
2 296
2 175
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
2 362
2 376
2 153
2 196
2 320
2 134
2 012
2 049
2 012
2 090
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
2 058
1 923
2 019
2 055
1 878
1 909
1 816
1 735
1 644
1 557
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
1 556
1 471
1 402
1 359
1 316
1 202
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Chevalier de la Légion d'honneur le 31/12/1892 en qualité de sous-surveillante à l'hôpital Tenon à Paris
Louis-Jacques BROCHEN
10/08/1911
12/02/1964
Décédé à Vung Tau province de Phuoc Tuy (Sud-Vietnam)
Guillaume-Marie KERAMBRUN
15/03/1893
08/07/1971
Officier des équipages de la Flotte - Chevalier de la Légion d'honneur le 11/07/1924 - Officier de la Légion d'honneur le 11/01/1936
Paul-Marie LE SAUX
02/10/1867
16/11/1930
Officier des équipages de la Flotte - Chevalier de la Légion d'honneur le 06/09/1920
Jean-Louis NICOLAS
23/07/1880
25/06/1953
Économe à l'École Normale de Saint-Brieuc - Maire de Saint Brieuc de 1947 à 1953 (SFIO) - Chevalier de la Légion d'honneur le 20/09/1939 - Officier de la Légion d'honneur le 04/01/1950
Gonéry-Eliboubane Le CORRE
11/07/1892
17/06/1974
Premier-Maître Chauffeur - Chevalier de la Légion d'honneur le 23/05/1941 - Décédé à Plouguiel
Yves-Marie Le COADOU
14/07/1897
29/12/1938
Ancien soldat au 116e RI, mutilé de guerre à 100% - Chevalier de la Légion d'honneur le 21/12/1938 - Décédé à Jersey
Philippe Le PARLOUËR
17/04/1845
03/12/1893
Premier Maitre Canonnier - Chevalier de la Légion d'honneur le 08/07/1889 - Décédé à Guingamp
Jean-marie Le MORVAN
01/01/1823
14/02/1895
Soldat invalide (Amputé de la cuisse droite )- Chevalier de la Légion d'honneur le 05/07/1893 - Décédé à l'Hôpital des Invalides à Paris
Yves Le PAPE
25/05/1905
10/10/1953
Décédé à Lannion
Personnalités célèbres
Paul HENRY (1876 - 1900)
EV Paul HENRY
Paul HENRY, né à Angers le 11 novembre 1876, il est le fils ainé d’une famille de 9 enfants. Son père, professeur de droit est né à Paimpol et sa mère est originaire du Quercy.
Manoir de Kergresq
C’est à Plougrescant où il passe toutes ses vacances d’été dans le manoir familial de Kergresq, que lui vient sa vocation de marin.
Après avoir effectué sa formation à l’École Navale, il embarque sur le « d’Entrecasteaux » avec le grade d’Enseigne de Vaisseau, puis est envoyé en Chine au début de la guerre des « Boxers ».
L’impératrice TS’EU-HI s’est associée aux « Boxers » pour lutter contre la domination occidentale et persécuter les chrétiens chinois et les prêtres européens.
Paul HENRY, à la tête d’un détachement de marins français et italiens est chargé de la défense de la cathédrale de PEÏ-TANG. Il est tué le 30 juillet 1900 lors d’une attaque des « Boxers », il avait 23 ans.
Extrait du journal de Monseigneur Alphonse FAVIER :
Lundi 30 juillet. — La nuit a été mauvaise : on n'a cessé de tirer sur le Jen-tsé-t'ang. Dès sept heures du matin, les canons commencent leur œuvre ; appuyée par une violente fusillade des soldats réguliers. Le commandant Henry est sur la brèche avec douze hommes ; les Boxeurs entrent en grand nombre, chargés de fascines pétrolées qu'ils enflamment contre le mur nord.. Mr Henry se multiplie : plusieurs centaines de Boxers sont tués ; malheureusement deux matelots sont blessés par une balle qui pénètre dans le cou du commandant. Il descend alors de l'échafaudage, et reçoit une seconde balle Mauser dans le côté. Malgré ces deux blessures mortelles, il se tient debout ; il s'affaisse enfin sous la véranda entre les bras d'un prêtre qui lui donne les derniers sacrements. Il expire au bout de vingt minutes en brave soldat et en bon chrétien. Nous n'avons pleuré qu'une fois pendant le siège : c'est ce jour-là. Jamais nous n'avons été si bas ; le simple quartier-maître Elias prend le commandement du détachement : mais Mgr Jarlin est là pour veiller sur le moral de nos Bretons qui pleurent comme des enfants la mort de leur chef. Cent cinquante coups de canon ont été tirés dans la journée ; il nous reste un espoir, car le commandant nous avait dit : « Je ne disparaîtrai que quand vous n'aurez plus besoin de moi. Il va nous protéger, du haut du ciel, avec saint Maurice et saint Georges, qu'il est allé rejoindre. »
Obélisque
Le 28 septembre 1901 , un obélisque de granit rose, sculpté par M. HERNOT est érigé sur un monticule près de l’église de Plougrescant.
En avril 1902 les restes de Paul HENRY sont exhumés à Pékin. On embarque son cercueil à bord d’un paquebot à destination de Marseille, où il arrive le 19 juin 1902.
Les funérailles ont lieu le 26 juin 1902, Paul HENRY est inhumé au pied de l’obélisque.
Plusieurs navires de la marine nationale ont porté le nom de L’E.V. HENRY.
Sources : Les serres d’orchidées de Michel KERIEL / L’enseigne de vaisseau Paul Henry de René BAZIN / Le journal de Monseigneur Alphonse FAVIER