coordonnées Lambert sur carte topographique IGN au 1/25000 suivi de l'altitude (NGF)
Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (dits Chevaliers de Malte)
"Le commandeur du Palacret* jouissait en l'église Notre-Dame de Louargat, dont il était seigneur, de droits analogues à ceux "qu'il avait en celle de Saint-Laurent. Ces privilèges étaient même plus considérables, car "à cause du patronnage de ladite ""église" dont il représentait le recteur, ce commandeur recevait chaque année dudit recteur, d'abord "20 deniers monnoye pour cause de son presbytère" puis le premier dimanche d'août, fête du pardon paroissial, "10 sols monnoye pris sur les offrandes"; "enfin une rente de 18 livres, "poyable en deux termes à Noêl et à Pasques" (déclaration de 1697)."
"Mais ce n'était pas tout : ce pauvre recteur de Louargat devait encore une rente annuelle au commandeur du Palacret, toujours "en reconnaissance de patronnage", à la fête de Saint-Michel, 20 deniers monnaie, "et à défault dudit poyement, le commandeur ou "ses receveurs (en son absence) peuvent clore le livre ouvert avant de commancer la grande messe (déclaration de 1697)". D'après "le procès-verbal de la visite de 1617, la rente de Pâques devait se payer de la même façon au commencement de la messe: "le "recteur de Louargat doit 5 livres monnoye le lour de Pasques, qu'il doibt poyer avant entrer en évangile de la messe dudit "jour".
"La grande verrière de l'église de Louargat renfermait en supériorité les armoiries de l'ordre de Malte. Ce sanctuaire "-reconstruit de nos jours (en 1869, bénédiction en 1870) - possédait aussi en 1720" un grand autel fort beau et une "belle et magnifique croix d'argent pour porter en procession". À côté on voyait en 1727, un poteau aux armes du commandeur de "Tambonneau, avec cep et collier pour la punition des malfaiteurs (Archives de la Vienne, 3 H,464).
"Outre l'église de Louargat, les chapelles de Saint-Eloy, Saint-Michel et Saint-Jean, situées dans cette paroisse, appartenaient "aussi à l'ordre de Malte."[2]
La commanderie du Palacret dépendait de celle de La Feuillée près du Huelgoat. Cette dernière dépendait elle-même de la maison mère d'Angers[3]
À noter qu'il existait, en bordure de l'ancienne N. 12 à proximité de l'église, un manoir ou ferme fortifiée qui brûla à la fin de la guerre 1939-1945 et dont les ruines furent rasées dans les années 1960. La légende prétendait qu'un souterrain en partait vers le manoir de Guermorvan (d'où provenait le fameux abreuvoir aux chevaux monolithe qui trône actuellement à Lanvollon).
"Ce manoir était, avant la Révolution, la plus importante seigneurie de Louargat habitée par la famille de Gaesbriand dont Louis-Vincent, chevalier des ordres du roi, lieutenant général des armées. Il fut l'un des quatre gentilhommes admis à porter le dais, lors du sacre de Louis XV en 1722. Il mourut à Guermorvan, le 4 mai 1744, à l'âge de 84 ans et fut inhumé le lendemain dans l'église de Louargat ". Ce manoir aurait servi de relais aux chevaux sous l'Empire.
Cf. : Communication de Emile Raoult, conseiller général, le 12 mai 2012 à [1] lors d'une visite du pays de Louargat par l'ARSSAT.
Les Guerres de la Ligue
"Cette "dictature urbaine" impose sa loi aux paroisses rurales. Sous le contrôle des zélés catholiques morlaisiens ... Dans toute la zone d'influence de Guingamp, le même processus s'opère, avec plus de mauvaise volonté, semble-t-il. La garnison ligueuse commandée par le sieur de Kergouanton doit ramener Louargat, La Roche-Derrien et Pontrieux à la raison de façon violente en brûlant et saccageant ces bourgades."[4]
La Révolution
Le 30 août 1799, une colonne mobile de 112 hommes de Pontrieux rencontre les Chouans estimés de 160 à 200, commandés par de Bar au bourg de Louargat. En une heure de combat, les Républicains s'emparent du bourg à la baïonnette, mais les Chouans se réfugient sur un rocher dominant le bourg. Ils en sont encore délogés, puis se replient dans une maison avant de s'échapper dans les bois.
Rapport du général Gency : « La colonne, après une marche de douze heures, atteignit la bande, sur le midi, au bourg de Louargat. L’avant-garde fut obligée de se replier à cause de la position et du nombre des brigands. Alors le commandant Comminet, capitaine de carabiniers, fit battre la charge et, après une heure de combat, le bourg fut emporté à la baïonnette. Nous eûmes deux carabiniers tués, un blessé un mort, un autre légèrement. Les brigands se rabattirent sur un rocher qui domine le bourg et tirèrent longtemps. De là, ils se replièrent sur une maison isolée, dont il fallut encore les débusquer à la baïonnette… Ils se débandèrent enfin et se réfugièrent dans les bois, où l’on ne put les atteindre. Les troupes étaient d’ailleurs, sur les dents, exténuées de fatigue et de faim. 17 brigands, dont un chef, sont restés morts sur le champ de bataille ; ils avaient beaucoup de blessés, qu’ils ont eu grand soin d’emporter avec eux… On a remarqué que presque tous les morts étaient des déserteurs de la marine, du 2e régiment de chasseurs à cheval et de divers corps de la division.
« À droite de la route qui conduit de Guingamp à Belle-Isle-en-terre, s’élève un cône isolé, de 900 pieds d’altitude, qu’on appelle le Mené-Bré. Du sommet de ce monticule, on découvre un immense horizon de landes, de plaines et de grèves. L’endroit était fréquenté autrefois comme lieu de pèlerinage ; il y a là une chapelle dédiée à saint Hervé, lequel, au sixième siècle, prenant pour chaire cette colline, y prononça solennellement, en présence de trente évêques, l’excommunication de Comorre le maudit, fameux, dans la légende, sous le nom de Barbe-bleue. Le Mené-Bré est un admirable point d’observation : de cette hauteur, où jaillit une fontaine réputée miraculeuse, le regard suit, comme sur une carte déployée, toutes les routes de la région et fouille plus de trente villes ou villages. Le Guindy et le Jaudy, les deux rivières qui coulent vers Tréguier, ont leurs sources au pied du mont.
Est-ce là que Taupin s’était réfugié en attendant la prise d’armes générale dont le signal devait venir du Morbihan ? Il était, assurément, embusqué tout près de là, aux premiers jours de février 1800. Le 9, une patrouille de bleus traversait, sans rencontrer un seul brigand, le village de Tréglamus, situé à l’écart de la route, dans un bas-fond, au sud-est du Mené-Bré. Le lendemain, 10 février, un détachement de soixante conscrits, du cantonnement de Belle-Isle-en-terre, s’y hasardait de nouveau et se heurtait à une troupe de chouans... C’était la bande à Taupin.
La fusillade s’engagea. Le combat fut acharné et se prolongea durant trois heures; les royalistes, au nombre d’une centaine, repoussèrent hors du bourg la colonne républicaine et la poursuivirent jusqu’à mi-chemin de Louargat. Taupin, qui les commandait, dirigeait l’action, posté au pied d’un gros chêne qu’on voyait au nord du village. Couché en joue par un bleu, il arma son fusil et ajusta lui-même cet homme qui, dit-on, s’appelait Nicolas Le Guen. Les deux coups de feu éclatèrent en même temps : les deux tireurs tombèrent, – morts. Les chouans de Taupin portèrent à Tréglamus le corps de leur chef et le déposèrent à l’église où il resta toute la nuit : il fut, le lendemain, inhumé dans le cimetière du village, avec dix autres soldats des deux partis, en une large fosse creusée au pied de l’aile nord de l’église. L’endroit est connu : pendant bien des années, la procession du jour des morts se détournait pour y passer. Aujourd’hui encore, à qui s’informe du lieu où repose Taupin, on désigne, entre le transept et les tombes, un espace sablé où il n’y a ni fleurs ni croix. C’est là. »
in ...pb informatique perte de la référence du texte, peut-être La révolution dans le Trégor, les Blancs, les Bleus et les autres, 1988 ?
date du DC de Taupin 10 février 1800 (in Jean Guerniou, La Révolution dans le Trégor, Le Trégor et les guerres de la Révolution, p 301, 1988)
"Petit" Louis TORQUEAU, secrétaire de mairie (recruté par Y. NICOL, maire) créa la première équipe de football moderne. Le terrain de football porte son nom.
Toponymie
Différentes hypothèses :
Eleemosinae de Louergat (aumônerie de Louargat), en 1160, selon Marteville et Varin.
« On croit que cette commune doit son nom à saint Ergat ou Pergat, ermite qui a vécu, dit-on, au village de ce nom » selon J. Rigaud (1890).
« On retrouve la forme Loeargat dans une copie de 1304 d'une charte de 1170... ; Loargat, 1330 ... » selon Régis de Saint Jouan.
« Louergat en 1160 ; Loeargal (= Loeargat) en 1170 ; Loargart vers 1330 ; Louargat, fin XIVe siècle, 1461 », selon Bernard Tanguy.
« de l'ancien breton loer ou loar, lune, et cat, combat ; ou de loc ar goat, lieu du bois ; ou encore loar goat, lune du bois, en raison de la situation de la commune au milieu de la forêt de Coat-an-Hay. Une tradition locale, par ailleurs, rattache Louargat à saint Ergat » selon les Éditions Flohic (1998).
« Louergat en 1160 ; peut-être de lou pour loc'h + Ergat, ou plutôt éponyme employé seul » selon Hervé Abalain (2000).
Né le 22/11/1759 à Trézény, curé constitutionnel, incarcéré à Guingamp le 27/04/1794, recteur le 25 nivôse an XII, malade ne peut prendre ses fonctions, décédé le 26/01/1794.
Marc BRIGNONEN
1791
Né le 19/01/1755, décédé le 3e jour complémentaire an X, vicaire constitutionnel.
Pierre-Francis CLECH
1791 - 1794
Né le 20/10/1764, vicaire constitutionnel.
Francis-Marie DERRIEN
nivôse an XII
Né le 19/09/1752.
QUERE
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Né le 31/12/1759, recteur, réfractaire, déporté à l'île de Ré.
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X
ca 1950
Faisait ses sermons en breton du Morbihan que personne ne comprenait, mais personne n'osa lui dire. Son vicaire organisa une équipe de foot. Aurait financé la construction du presbytère sur ses deniers.
La Révolution dans le Trégor, les Bleus, les Blancs et les autres, destin d'une famille noble dans la révolution, pp 307-394, Jean Guerniou - 1990 (on y trouve chapitre sur l'origine et le destin de la famille du Largez)
↑Les mottes médiévales des Côtes d'Armor, pp 43-44, Stephan Hinguant, Institut Culturel de Bretagne, Centre Régional d'Archéologie d'Alet, Ed : Imprimerie de l'Université Rennes I, 1994.
↑Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne, pp 33-34, Guillotin de Corson, Nantes 1902 (bibliothèque municipale de Brest, cote X.B.C.497 et Laffite Reprints.
↑Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne, pp 33-34, Guillotin de Corson, Nantes 1902 (bibliothèque municipale Brest-cote X.F.B.C.497) réédition : en 1982 Laffitte Reprints, Marseille.
↑La Ligue en Bretagne 1588-1598, p 106, Henri Le Goff, Ed : Presses Universitaires de Rennes, 2011.
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